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réputation

réputation [ repytasjɔ̃ ] n. f.
• 1370; lat. reputatio « compte, évaluation »
1Le fait d'être honorablement connu du point de vue moral. gloire; honneur. Compromettre, ternir, perdre sa réputation. « Il est presque toujours en notre pouvoir de rétablir notre réputation » (La Rochefoucauld). Nuire à la réputation de qqn. Vx Un individu sans réputation, sans honneur. Perdre qqn de réputation, le déshonorer, le diffamer. « Une femme perdue de réputation » (Vigny).
2(Personnes) Le fait d'être célèbre, d'être avantageusement connu pour sa valeur. « Rien n'est si utile que la réputation et rien ne donne la réputation si sûrement que le mérite » (Vauvenargues). célébrité , considération, renommée. Acquérir de la réputation. Soutenir sa réputation. Vivre sur une réputation usurpée. « Les critiques, qui font les réputations sans jamais pouvoir s'en faire une » (Balzac).
(Choses) Réputation d'une maison de commerce ( renom) , d'une station touristique ( vogue) . « Un chocolat dont la réputation croît sans cesse » (Brillat-Savarin). « Les ouvrages célèbres dès le début gardent longtemps leur réputation » (France).
3(Personnes ) Le fait d'être connu honorablement ou fâcheusement. Jouir d'une excellente réputation. « Une amie plus âgée, qui avait mauvaise réputation dans le pays » (Proust). Connaître qqn, qqch. de réputation, pour en avoir entendu parler. — (Choses) Maison, rue qui a une mauvaise réputation (cf. Mal famé). Ça n'a pas bonne réputation.
♢ RÉPUTATION DE : le fait d'être considéré comme, de passer pour. « Cette réputation de menteurs que les gens du Nord ont faite aux Méridionaux » (A. Daudet). « Les poètes se sont fait une réputation de couardise on ne peut plus méritée » (Gautier). Elle « avait la réputation d'avoir bon cœur » (Montherlant).
⊗ CONTR. Décri.

réputation nom féminin (latin reputatio) Manière dont quelqu'un, quelque chose est connu, considéré dans un public : Il a la réputation d'être honnête. Opinion favorable ou défavorable du public pour quelqu'un, quelque chose : L'hôtel a très mauvaise réputation. Fait d'être connu, célèbre : Un produit de réputation mondiale.réputation (citations) nom féminin (latin reputatio) Marcel Jouhandeau Guéret 1888-Rueil-Malmaison 1979 On ne perd pas sa réputation aussi vite que sa vertu. Léonora ou les Dangers de la vertu Gallimard Ovide, en latin Publius Ovidius Naso Sulmona, Abruzzes, 43 avant J.-C.-Tomes, aujourd'hui Constanţa, Roumanie, 17 ou 18 après J.-C. Elle ne pèche pas, celle qui peut nier avoir péché ; seul l'aveu d'une faute la perd de réputation. Non peccat quaecumque potest peccasse negare, Solaque famosam culpa professa facit. Les Amours, III, 14, 5réputation (expressions) nom féminin (latin reputatio) Connaître de réputation, seulement d'après ce qu'on en dit. ● réputation (synonymes) nom féminin (latin reputatio) Opinion favorable ou défavorable du public pour quelqu'un, quelque chose
Synonymes :
- cote
- crédit
Fait d'être connu, célèbre
Synonymes :
- notoriété
- renom
- renommée

réputation
n. f.
d1./d Opinion commune sur qqch, sur qqn. Bonne, mauvaise réputation.
d2./d Absol. Considération dont jouit qqn.
d3./d Estime, renom. OEuvre de grande réputation.

⇒RÉPUTATION, subst. fém.
A. — Opinion favorable ou défavorable attachée à quelqu'un ou à quelque chose. Bonne, mauvaise réputation; réputation exécrable, intacte, usurpée, sans tâche; être en-dessous, au-dessus de sa réputation; jouir d'une excellente réputation. Elle est riche, elle est jeune, elle est douce, elle a pour moi, sur ma réputation, cette espèce d'admiration qu'il est bon d'inspirer à sa femme! Elle arrangeait toute ma vie (CONSTANT, Journaux, 1804, p. 114). Ma réputation... Ma ré-pu-ta-tion! dit ce niais, n'est-ce pas le triste effort que je suis obligé de faire pour imiter l'image fausse que vous vous faites de moi? (VALÉRY, Tel quel I, 1941, p. 199).
Réputation de (+ subst. ou inf.). Le fait d'être connu pour. Réputation de beauté, de bonté, de bravoure, d'esprit, d'intégrité, de méchanceté, de probité, de sagesse, de sainteté, de vertu; se faire la réputation de. Cuvier avait la réputation d'aimer les petites filles et de s'en procurer à tout prix (DELACROIX, Journal, 1853, p. 131). Toutes les mesures proposées par Beaconsfield le trouvaient mécontent, hostile, et comme il avait un grand nom et une juste réputation de bon sens, il entraînait avec lui bon nombre de ses collègues (MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 290).
En réputation de. [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Vieilli. Fortement connu pour. Consuelita, si je fais ici de bonnes affaires, je te prends à témoin que je fais vœu d'aller pieds nus prier pendant deux heures à la chapelle la plus en réputation de sainteté dans le pays (SAND, Consuelo, t. 3, 1842-43, p. 314).
Connaître de réputation. Connaître par ouï-dire. Alors, vous ne connaissez pas don Luis de Sandoval? Don Juan: Si fait, de réputation (DUMAS père, Don Juan, 1836, III, 3, p. 56).
B. — Honorabilité, renommée de bonne moralité. Ternir la réputation; attaquer, flétrir, salir la réputation de qqn. Je ne m'étais réservé qu'un seul petit bien, mon honneur et ma réputation de femme (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 239):
Le préfet d'ici, le fameux Janvier, a une réputation telle qu'ayant accordé un autel de 500 francs à Mme d'Osmoy pour l'église, le curé a dit à Mme d'Osmoy: « Je ne dirai pas que c'est vous qui l'avez obtenu parce que ça vous ferait du tort à votre réputation. Je dirai que c'est monsieur le Comte ».
GONCOURT, Journal, 1864, p. 118.
Perdre qqn de réputation. Nuire à l'honorabilité de quelqu'un. Hélas! on ne répare pas le dommage causé à l'honneur. Perdue de réputation, je ne pouvais songer à conserver mes élèves (CHAMPFL., Bourgeois Molinch., 1855, p. 310).
C. — Notoriété, renom qui affecte une personne ou une chose. Il lui arrivait souvent que des marchands de comestibles lui apportaient des morceaux de haute distinction, et qu'ils préféraient les lui vendre à un prix modéré, par la certitude où ils étaient que ces mets seraient consommés avec calme et réflexion, qu'il en serait bruit dans la société, et que la réputation de leurs magasins s'en accroîtrait d'autant (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 296). Hume hésita quelques semaines. Se taire? Mais n'était-ce pas se reconnaître coupable? Il tenait à sa réputation, à sa gloire. Il craignait le talent même de Rousseau (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p. 212).
En réputation. [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Vieilli. Qui connaît une certaine notoriété. Après avoir acheté un restaurant en réputation, il fut chargé d'un gala que donnait un cardinal nouvellement promu, et dont la maison n'était pas encore montée (BALZAC, Gambara, 1837, p. 52). Est-ce que le Cadavre animé était d'un auteur en réputation? (KOCK, Compagn. Truffe, 1861, p. 221).
Être, mettre en réputation. Ce meunier-là ne ressemblait guère à Cadet Blanchet, et sa fille, qui avait une trentaine d'années et n'était point encore établie, était en réputation pour sa charité et sa bonne conduite (SAND, Fr. le Champi, 1848, p. 95). Il disputa contre un docteur anglais (...). Ce fut Panurge qui l'emporta. Cette victoire le mit en réputation dans la ville de Paris (A. FRANCE, Rabelais, 1909, p. 87).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: reputation, ensuite ré-. Étymol. et Hist. 1. 1370 « célébrité d'une personne ou d'une chose en raison de sa valeur » en grant reputacion (N. ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, fol. 1a, p. 97); 2. 1370 « renommée, bonne opinion que le public a de quelqu'un, de quelque chose » ici « bonne renommée du point de vue de la moralité » (ID., ibid., fol. 88c, p. 273); d'où expr. a) av. 1650 être en réputation de (DESCARTES ds Lar. Lang. fr.); b) 1671 ne connaître que de réputation (MOLIÈRE, Fourberies de Scapin, III, 10); av. 1784 connaître qqn de réputation (DIDEROT, Rép. à lettre de Mme Riccoboni ds ROB., s.v. pantomime); c) 1786 avoir une réputation de + subst. ou inf. (STAËL, Lettres jeun., p. 146: M. le duc d'Harcourt a une réputation d'honnêteté extrêmement établie). Empr. au lat. d'époque impériale reputatio « compte; réflexion, examen, considération », formé sur le supin reputatum de reputare, v. réputer. Fréq. abs. littér.:1 964. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4 490, b) 2 254; XXe s.: a) 2 063, b) 2 071.

réputation [ʀepytɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1370; du lat. reputatio, littéralt « compte, évaluation », de reputare. → Réputer.
1 (En bonne part). a Le fait d'être honorablement connu du point de vue moral. Estime (vx), gloire (vx), honneur. || La réputation de qqn. || Sa réputation est intacte, vierge. || Commettre, compromettre, entacher, exposer, ternir sa réputation. || Perdre sa réputation à la suite d'une imprudence (→ Se brûler les ailes). || Perte de la réputation. Ruine (fig.). || Action qui ternit la réputation ( Infamant). || Un individu sans réputation et sans honneur. Infâme (1.). || Retrouver sa réputation perdue (→ Se refaire une virginité). || Attaquer, flétrir, noircir, salir la réputation d'un homme. Décrier, déshonorer, diffamer (→ Couvrir de boue, traîner dans la boue; entamer quelqu'un). || Porter atteinte, porter un coup, nuire à la réputation de qqn (→ Infamant, cit. 4). — ☑ (1648). Perdre (cit. 40) qqn de réputation, le déshonorer, le diffamer (→ Perdre dans l'opinion).
1 Quelque honte que nous ayons méritée, il est presque toujours en notre pouvoir de rétablir notre réputation.
La Rochefoucauld, Maximes, 412.
Spécialt. || La réputation d'une femme, son honneur (→ Amour, cit. 48; 1. défier, cit. 9). || La réputation, seule dot (cit. 6) d'une fille pauvre et honnête. || Une femme perdue de réputation (→ Pernicieux, cit. 4).
b Le fait d'être avantageusement connu pour sa valeur intellectuelle ou professionnelle, etc. Considération, notoriété.REM. Célébrité, gloire (cit. 10, 22), popularité et même renommée sont plus forts que réputation.En imposer (cit. 39) aux autres par sa réputation ou sa fortune. || Qui a beaucoup de réputation. Accrédité (vx), réputé. || Acquérir de la réputation (→ Se faire connaître; faire parler de soi). || Faire la réputation de qqn. || Asseoir, soutenir sa réputation (→ Ajuster, cit. 8). || Sa réputation est grande, faible. || Réputation surfaite, exagérée, usurpée (→ Agacement, cit. 2). || Vivre sur sa réputation. aussi Crédit.
2 Rien n'est si utile que la réputation et rien ne donne la réputation si sûrement que le mérite.
Vauvenargues, Réflexions et maximes, 403.
3 On ne parlait enfin (sous Louis XIV) que de l'esprit et des grâces françaises : tout se faisait au nom de la France, et notre réputation s'accroissait de notre réputation.
Rivarol, De l'universalité de la langue franç.
(Une, des réputations). || Fronder (cit. 7) les réputations de la ville. || Des réputations toutes faites (→ Former, cit. 9).
4 Comme les critiques, qui font les réputations sans jamais pouvoir s'en faire une, il fait les députés sans pouvoir jamais le devenir.
Balzac, Albert Savarus, Pl., t. I, p. 817.
(En parlant d'une chose). || La réputation d'une maison de commerce ( Renom), d'une station touristique ( Vogue). || Produit de réputation européenne, mondiale. Renommée.
5 Nous ne connaissons M. Debauve que par ses préparations (…) mais nous savons (…) qu'il fournit à Paris et aux provinces un chocolat dont la réputation croît sans cesse.
A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, t. I, p. 149.
(En parlant d'un ouvrage de l'esprit). aussi Lustre (2. Lustre, I., 3.); → Célèbre, cit. 6; conserver, cit. 4.
Loc. Vx. Être en réputation : être réputé, être en vogue (→ Épiloguer, cit. 6). || Se mettre en réputation auprès du public (→ Accréditer, cit. 1; imposant, cit. 3).
(XVIIe). Loc. Connaître une personne ou une chose de réputation, la connaître pour en avoir entendu parler (→ Honorable, cit. 7; pantomimer, cit.).
2 1530. (En bonne ou en mauvaise part; souvent qualifié). Le fait d'être connu honorablement ou fâcheusement. || Jouir d'une excellente réputation. || Un personnage de la plus fâcheuse (cit. 10) réputation. || N'avoir pas bonne réputation auprès de qqn (→ N'être pas en odeur de sainteté). || Laisser en mourant (cit. 6) une belle, une glorieuse réputation. Mémoire (1. Mémoire, supra cit. 35). || Une réputation exécrable. || Il vaut mieux que sa réputation.
6 (…) Mirabeau était l'homme du monde qui ressemblait le plus à sa réputation : il était affreux.
Rivarol, Rivaroliana, I.
7 À partir d'une certaine année on ne la rencontra plus seule, mais avec une amie plus âgée, qui avait mauvaise réputation dans le pays (…)
Proust, Du côté de chez Swann, Pl., t. I, p. 147.
(En parlant d'une chose). || Maison, rue qui a une mauvaise réputation (→ Mal famé).
Réputation de : le fait d'être considéré comme…, de passer pour… || Une réputation d'homme spirituel (→ Esprit, cit. 99), de poseur (cit. 2). || Faire à qqn une réputation de menteur (→ aussi Midi, cit. 16).Avoir la réputation de…, suivi de l'inf. (→ Escrime, cit. 2; notoriété, cit. 3).Une réputation de probité, d'intelligence (→ Demander, cit. 39; persévérer, cit. 3). || Se faire une réputation de couardise (→ Hardiesse, cit. 16).
8 L'aménité de ses manières, toutes les habitudes de sa vie, le soin qu'il prenait de sa personne, son ancienne réputation de force et d'adresse, d'homme d'épée et de cheval, avaient fait un cortège de petites notoriétés à sa célébrité croissante.
Maupassant, Fort comme la mort, I, 1.
9 (…) une cousine germaine, qui avait la réputation d'avoir bon cœur, et s'occupait d'œuvres.
Montherlant, les Célibataires, I, V.
CONTR. Décri. — Obscurité.

Encyclopédie Universelle. 2012.