ressusciter [ resysite ] v. <conjug. : 1>
• 1110 intr.; lat. resuscitare « ranimer »
I ♦ V. intr.
1 ♦ Reprendre vie, être de nouveau vivant. ⇒ résurrection. Jésus « est ressuscité comme il l'avait dit. Allez promptement dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts » ( ÉVANGILE saint Matthieu). — P. p. adj. Le Christ ressuscité. Lazare ressuscité. Subst. « Le Christ de Rembrandt est un ressuscité, figure cadavérique, jaunâtre et douloureuse » (Taine).
2 ♦ Revenir à la vie normale, après une grave maladie. ⇒ revivre. « “Je repris le dessus”, comme disait ma mère. À la lettre, je ressuscitai » (F. Mauriac). — P. p. subst. « Je suis un convalescent et même pour nombre de mes amis un ressuscité » (Duhamel).
3 ♦ (1400) Fig. Redevenir, réapparaître, manifester une vie, une influence nouvelle. — (Choses) La nature ressuscite à chaque printemps. Pays qui ressuscite. ⇒ se relever. — Sentiment qui ressuscite. ⇒ se ranimer.
II ♦ V. tr.
1 ♦ (XIIe) Ramener de la mort à la vie; faire revivre. Ressusciter les morts. — Loc. Un alcool à ressusciter un mort, très fort (cf. À réveiller les morts).
2 ♦ (XVIe) Guérir d'une grave maladie, sortir d'un état de mort apparente. Il est ressuscité. — Fig. Cette bonne nouvelle l'a ressuscité. ⇒ ranimer.
3 ♦ (1549) Fig. Faire revivre en esprit, par le souvenir. Ressusciter les héros du passé. Ressusciter des souvenirs. ⇒ déterrer, exhumer, réveiller. — Faire renaître, réapparaître; rendre la vie à. Napoléon « ne ressuscita pas la Pologne » (Chateaubriand). Ressusciter un art, une mode. Ressusciter en soi un sentiment.
● ressusciter verbe intransitif (latin resuscitare, réveiller) Revenir à la vie : Jésus ressuscita le troisième jour après sa mort. Retrouver la santé après une grave maladie. Littéraire. Manifester une vie nouvelle : Ces vieilles coutumes ont ressuscité. ● ressusciter (difficultés) verbe intransitif (latin resuscitare, réveiller) Prononciation [ʀ&ph89;&ph103;&ph109;&ph103;&ph93;&ph104;&ph89;], en prononçant la première syllabe comme celle de réciter Orthographe Ressusciter, sans accent. Attention à la succession du groupe -ss- et du groupe -sc-. Conjugaison À la forme intransitive, ressusciter peut se conjuguer avec avoir ou être, mais les deux constructions expriment des nuances de sens différentes. Avec avoir, l'accent est mis sur l'action : le nouveau traitement est très efficace, le malade a ressuscité. Avec être, l'accent est mis sur le résultat : il était au plus mal, il est ressuscité. Remarque Le nom qui correspond à ressusciter est résurrection, avec un seul s (issu du verbe latin resurgere, resurgir, et non du verbe resuscitare, ressusciter). ● ressusciter (synonymes) verbe intransitif (latin resuscitare, réveiller) Revenir à la vie
Synonymes :
- renaître
- revivre
● ressusciter
verbe transitif
Ramener un être de la mort à la vie : Jésus, selon l'Évangile, ressuscita Lazare.
Littéraire. Faire revivre quelque chose : Ressusciter le passé.
Guérir quelqu'un alors qu'il était près de la mort ou très malade : Ce médicament l'a ressuscité.
● ressusciter (synonymes)
verbe transitif
Ramener un être de la mort à la vie
Synonymes :
- ranimer
Guérir quelqu'un alors qu'il était près de la mort ou...
Synonymes :
- guérir
- remettre
- rétablir
- sauver
ressusciter
v.
rI./r v. intr.
d1./d Revenir de la mort à la vie.
d2./d Fig. Renaître, se ranimer.
rII./r v. tr.
d1./d Ramener de la mort à la vie.
d2./d Fig. Faire revivre. Ressusciter une coutume.
⇒RESSUSCITER, verbe
I. — Empl. intrans.
A. — 1. Qqn ressuscite
a) Revenir ou sembler revenir de la mort à la vie. Marthe: Oh! je serai morte avant qu'il entre dans cette chambre! Le mauvais ange: Qu'importe, si tu ressuscites quand il sera entré? (DUMAS père, Don Juan, 1836, V, 2, p. 93). Ton fils ressuscitera (MONOD, Sermons, 1911, p. 155).
b) THÉOLOGIE
) [Le suj. désigne Jésus-Christ] Passer de la mort à la vie éternelle. De Dieu le père est né Jésus-Christ son fils, qui est à la fois homme et Dieu et sans péché. Il n'a pas eu besoin de mourir, mais il est mort volontairement et il est ressuscité pour faire vivre éternellement avec lui ses frères et sœurs sans péché (CARON, HUTIN, Alchimistes, 1959, p. 154).
) [Le suj. désigne tous les hommes et, p. méton., leurs corps] Passer de la mort à l'immortalité. S'étant fait oindre d'essences parfumées et habiller de ses plus beaux vêtements afin d'honorer ce corps qui doit ressusciter au jour du jugement dernier (A. FRANCE, Balth., Abeille, 1889, p. 154).
2. [Le suj. désigne un organisme inférieur] Revenir à la vie après une suspension prolongée de tout phénomène vital:
• Doyère (...) a étudié (...) sur les animaux signalés par Spallanzani comme pouvant ressusciter, les effets de la dessiccation par évaporation simple et par élévation de température. (...) la suspension de la vie a été prolongée par Doyère pendant 28 jours, sans que la faculté de revivre à l'humidité fût détruite.
PRIVAT-FOC. 1870.
B. — P. ext.
1. Fam. Qqn ressuscite. Guérir, retrouver la santé après une très grave maladie; paraître ragaillardi. Ce malade est ressuscité. P. anal. Ma parole, Madame, il ressuscitait [un vieux caniche]! Pas plutôt maquillé, il marchait sur ses pattes de derrière (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 177).
2. Littér. [Le suj. désigne un élément de la nature] Se manifester à nouveau; manifester une vie nouvelle, retrouver la vigueur, la vitalité. La nature ressuscite. L'aimable printemps, que j'avais cru à jamais passé, ressuscitait paré de couleurs éclatantes (NERVAL, Nouv. et fantais., 1855, p. 99).
C. — Au fig.
1. Qqc./qqn ressuscite. Revivre en pensée, revenir à l'esprit. Son passé ressuscite [au chat], il revoit ses gouttières Où, matou lovelace et toujours triomphant, Il s'amuse à courir pendant des nuits entières Les chattes qu'il enjôle avec ses cris d'enfant (ROLLINAT, Névroses, 1883, p. 106).
2. Réapparaître, renaître, se réveiller, revivre.
a) Qqc. ressuscite. [Le suj. désigne un sentiment] Passion qui ressuscite. Tandis que toutes mes phrases nient son amour, je sens le mien ressusciter (ESTAUNIÉ, Solitudes, 1917, p. 149).
b) Qqc./qqn ressuscite. [Le suj. désigne une idée, une chose appartenant en partic. au domaine de l'art et, p. méton., une pers. tombée dans l'oubli ou passée de mode] Artiste, pièce, romancier qui ressuscite. Le mélodrame (...) est encore plus mort que lui [le drame romantique] dans les tendresses du peuple; ses sensibleries fausses (...) ses gasconnades impudentes, l'ont fait prendre en mépris (...) à ce point qu'on se tient les côtes, lorsqu'il tente de ressusciter (ZOLA, Th. Raquin, 1878, I, p. II). Le Barbier vivra tant qu'il y aura des amateurs de théâtre lyrique, et le comte Ory mériterait bien de ressusciter (DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p. 123).
Rem. En empl. intrans., ce verbe ,,s'emploie aujourd'hui couramment avec être, même s'il s'agit d'exprimer l'action en train de s'accomplir: Lazare est ressuscité à la voix de Jésus`` (HANSE Nouv. 1983).
II. — Empl. trans.
A. — Ressusciter qqn
1. Ramener de la mort à la vie. Ressusciter les morts. Quel était le Christ qui avait ressuscité la jeune fille déjà couchée dans la tombe (DUMAS père, Kean, 1836, III, 12, p. 154). [Maïakovski] parle avec un chimiste de l'avenir, capable de ressusciter les morts depuis longtemps disparus, et le supplie: « Commence par moi, j'aimais tant la vie! » (Arts et litt., 1936, p. 54-7).
— Loc. fam., fig. Ressusciter un mort. [Le suj. désigne un alcool, un remède] Produire un effet très énergique. Ce vin serait capable de ressusciter un mort (Ac.).
2. THÉOL. Faire passer de la mort à l'immortalité. Notre Seigneur Jésus-Christ, qui viendra ressusciter les morts (A. FRANCE, Jocaste, 1879, p. 66).
B. — P. ext.
1. Fam. Ressusciter qqn. Guérir un malade d'une manière prompte ou surprenante. Ce remède l'a ressuscité (Ac. 1835-1935). J'appartiens à cette espèce de moribonds que l'extrême-onction ressuscite (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 200).
— MÉD. Ranimer quelqu'un en état de mort apparente. V. ressuscitation ex. de Baudelaire.
2. Littér. [Le compl. désigne un végétal] Donner une nouvelle vigueur à, une vie nouvelle à. L'aube au matin ressuscite les fleurs, Et votre vue apaise les douleurs (VERLAINE, Premiers vers, 1858-66, p. 6). Sois béni, vert printemps, si cher aux cœurs blessés, Puisqu'en ressuscitant la flore ensevelie Tu parfumes de grâce et de mélancolie Les paysages morts que l'hiver a laissés (ROLLINAT, Névroses, 1883, p. 15!!).
C. — Au fig.
1. Ressusciter qqn. Faire retrouver à quelqu'un la joie de vivre, le bonheur. Synon. fam. ragaillardir, ravigoter. Cette bonne nouvelle l'a ressuscité (Ac. 1835-1935).
2. Ressusciter qqc./qqn. Faire revivre par la pensée, la parole, les écrits, des personnes ou des faits du passé. Ressusciter un personnage disparu. Que deviennent les morts que nous ressuscitons dans nos conversations et dans nos souvenirs et qui retombent dans leurs tombes? (MAETERL., Autre monde, 1942, p. 122).
— Empl. abs. Ainsi le but de l'art est presque divin: ressusciter, s'il fait de l'histoire; créer, s'il fait de la poésie (HUGO, Préf. Cromwell, 1827, p. 30).
3. Faire réapparaître, faire renaître, faire revivre quelque chose.
a) Ressusciter qqc. [Le compl. désigne un sentiment] Ressusciter ses angoisses, ses joies; ressusciter le bonheur d'autrefois. Julien, me dit-elle avec un accent de résolution qui ressuscita mes espérances mortes, je ne veux pas que tu quittes Octon (FABRE, J. Savignac, 1863, p. 227). Elle le ressuscita [son chagrin] d'entre mille sensations (CARCO, Homme traqué, 1922, p. 183).
b) Ressusciter qqc./qqn. [Le compl. désigne une idée, une chose appartenant en partic. au domaine de l'art et, p. méton., une pers. tombée dans l'oubli ou passée de mode] Ressusciter un art, un artiste, une coutume, une mode, une opinion. Mon intention très arrêtée a été d'écrire un pastiche (...). J'ai voulu (...) ressusciter la vieille farce littéraire, telle que nos auteurs du XVIIème siècle l'ont empruntée aux Italiens (ZOLA, Hérit. Rabourdin, 1874, I, p. III). Le trio André Breton-Philippe Soupault-Louis Aragon, poussant à l'extrême les recherches d'Apollinaire et ressuscitant Lautréamont, jetait les fondements du surréalisme (Civilis. écr., 1939, p. 34-4).
REM. 1. Ressuscitable, adj., rare. Qui peut être ressuscité, ramené à la vie. [La vie] pense confusément que son support peut un jour lui faillir, alors qu'elle-même se sent éternellement ressuscitable (PONGE, Parti pris, 1942, p. 80). 2. Ressuscitatif, -ive, adj., rare. Qui a le pouvoir de ressusciter. Et mit à l'entour un peu d'onguent ressuscitatif. Soudain Épistémon, commença à respirer (A. FRANCE, Rabelais, 1909, p. 91).
Prononc. et Orth.:[], [-], (il) ressuscite [-sit]. MARTINET-WALTER 1973 [-], [-] (12/5). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. a) 1121-34 théol. (PHILIPPE DE THAON, Bestiaire, éd. E. Walberg, 509: Al tierz [jur] resuscitat [el filz Sainte Marie]); b) 1675 « revenir à la vie normale après une grave maladie » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettre du 29 déc. ds Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 204); 2. fig. a) fin du XIVe s. « réapparaître » (FROISSART, Chroniques, éd. G. Raynaud, t. 10, p. 83, ligne 3); b) 1675 « reprendre de la vigueur » (BOILEAU, Epîtres, VIII, 15, éd. A. Cahen, p. 65). B. Trans. 1. a) 1121-34 théol. (PHILIPPE DE THAON, op. cit., 2372); b) 3e quart du XIIIe s. « guérir d'une grave maladie » (RUTEBEUF, Dit de l'Herberie, 33 ds Œuvres, éd. Ed. Faral et J. Bastin, t. 2, p. 273: Mout riches pierres en aport Qui font resusciteir le mort); 2. a) 1559 « faire revivre, recommencer » (AMYOT, Vies des hommes illustres, Paris, M. de Vascosan, f ° 371 r °); b) 1580 « rétablir (les forces, etc.) » (MONTAIGNE, Essais, II, 6, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 373). Empr. au lat. chrét. resuscitare « ramener à la vie » (v. BLAISE Lat. chrét.), issu du lat. class. « réveiller, rallumer (la colère) », formé de re-, fr. ré-, v. re- et de suscitare « lever, éveiller », fr. susciter. Fréq. abs. littér.:926. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 025, b) 1 094; XXe s.: a) 1 441, b) 1 607.
ressusciter [ʀesysite] v.
ÉTYM. V. 1110-1120, intr., resusciter; lat. resuscitare (proprt « ranimer »), au sens chrétien; de re-, et suscitare. → Susciter.
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I V. intr.
1 Relig. Reprendre vie, être de nouveau vivant. ⇒ Résurrection. — REM. Revivre ne s'emploie pas dans ce sens fort. — Les morts ressuscitent. || Selon la doctrine chrétienne, Jésus est ressuscité le troisième jour après sa mort (→ Apôtre, cit. 2; croix, cit. 4; et aussi glorieux, cit. 19). || « Lazare a ressuscité à la voix de Jésus » (Littré). || L'idée que l'homme ressuscitera un jour (→ Passage, cit. 11). — Par métaphore. || Revoir le printemps était pour moi ressusciter en paradis (→ Inexprimable, cit. 3).
1 Mais l'ange prit la parole, et dit aux femmes : Pour vous, ne craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n'est point ici; il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, voyez le lieu où il était couché, et allez promptement dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts.
Bible (Segond), Évangile selon saint Matthieu, 28, 6.
2 Athées. — Quelle raison ont-ils de dire qu'on ne peut ressusciter ? Quel est plus difficile, de naître ou de ressusciter, que ce qui n'a jamais été soit, ou que ce qui a été soit encore ? est-il plus difficile de venir en être que d'y revenir ?
Pascal, Pensées, III, 322.
♦ Biol. || Organismes desséchés, hibernés…, qui ressuscitent (→ Humidifier, cit.).
2 (XIIIe). Revenir à la vie normale, après une grave maladie. ⇒ Guérir.
3 Dès les premiers beaux jours, « je repris le dessus », comme disait ma mère. À la lettre, je ressuscitai. J'élargis, je me fortifiai.
F. Mauriac, le Nœud de vipères, I, II.
3 (V. 1360). Redevenir, réapparaître, manifester une vie, une activité, une influence nouvelle. — (Choses). || La nature ressuscite à chaque printemps. || Pays qui ressuscite. ⇒ Relever (se). — Instinct (cit. 21), sentiment, passion qui ressuscite. — Le passé ressuscite par la mémoire.
4 Les Confessions, qui paraissent après la mort de Rousseau, semblent un soupir de la tombe. Il revient, il ressuscite, plus puissant, plus admiré, plus adoré que jamais.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., Introd., II, VI.
5 Mes années expirées ressuscitaient et m'environnaient comme une bande de fantômes (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 348.
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II V. tr.
1 (V. 1130). Ramener de la mort à la vie, faire revivre miraculeusement (contextes mythiques, religieux). || Ressusciter les morts (→ Miracle, cit. 2).
6 (…) aussi un homme qui, pour marque de la communication qu'il a avec Dieu, ressuscite les morts, prédit l'avenir, transporte les mers, guérit les malades, il n'y a point d'impie qui ne s'y rende (…)
Pascal, Pensées, XIII, 843.
♦ ☑ Loc. Un alcool à ressusciter un mort, très fort.
2 (Fin XVIe). Ranimer, guérir (d'une grave maladie). — (1668). Sortir (d'un état de mort apparente). → Étendre, cit. 10. — (1663). Fig. || « Cette nouvelle l'a ressuscité » (Littré, Académie).
3 (1559). Compl. n. de chose. Faire revivre en esprit, par le souvenir… || Ressusciter les âges (→ Histoire, cit. 16), les héros du passé. || Ressusciter des souvenirs. ⇒ Déterrer, exhumer, réveiller.
7 Et il lui suffisait de contempler un instant (…) ce fauteuil vide, avec ces initiales enlacées en creux dans le cuir : il y ressuscitait immédiatement la volumineuse présence de M. Thibault, lourdement tassé sur son siège (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. IX, p. 62.
♦ Faire renaître, réapparaître; rendre la vie à… || Ressusciter les langues (cit. 31) nationales. || Ressusciter un parti (→ Galvaniser, cit. 2). || Ressusciter une mode, un art. ⇒ Renouveler. || Ressusciter en soi un sentiment.
8 (Napoléon) ne ressuscita pas la Pologne, quand du rétablissement de ce royaume dépendait le salut de l'Europe.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 55.
9 Alors Laurent essaya de parler d'amour, d'évoquer les souvenirs d'autrefois, faisant appel à son imagination pour ressusciter ses tendresses.
Zola, Thérèse Raquin, XXI.
——————
ressuscité, ée p. p. adj.
ÉTYM. (V. 1120, resuscité).
♦ Ramené à la vie. || Lazare ressuscité. || Le Christ ressuscité. — Un mammouth ressuscité du déluge (→ Envisager, cit. 4). || La forêt (cit. 4) et sa jeunesse à chaque printemps ressuscitée.
10 Notre marine ressuscitée au combat de Navarin sortit de ces ports de France naguère si abandonnés.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 174.
♦ N. || Un ressuscité (→ Cadavérique, cit. 1), une ressuscitée.
11 Il n'y a qu'un épisode d'amour dans tout l'ouvrage, et c'est un amour entre deux ressuscités, Cidli et Semida; Jésus-Christ leur a rendu la vie à tous les deux, et ils s'aiment d'une affection pure et céleste comme leur nouvelle existence; ils ne se croient plus sujets à la mort (…)
Mme de Staël, De l'Allemagne, II, XII.
12 Je suis un convalescent et même, pour nombre de mes amis, un ressuscité. Mais les douleurs attendent leur proie et, sans retard, elles s'en ressaisissent.
G. Duhamel, Problèmes de civilisation, p. 67.
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CONTR. Ensevelir.
DÉR. Ressuscitation ou ressuscitement, ressusciteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.