1. restaurer [ rɛstɔre ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Vx ou littér. Rétablir (une chose abstraite) en son état ancien ou en sa forme première. ⇒ rétablir. Restaurer une coutume. Restaurer un régime. « Les Goths n'avaient que trop bien réussi à restaurer l'Empire » (Michelet). — Par ext. Restaurer un roi, un monarque. ⇒ 1. restauration (I). Restaurer la paix. ⇒ ramener. Restaurer ses forces, sa santé, par la convalescence, le repos, les soins. — Fig. « [Pendant la paix] les nations n'y font clairement que restaurer leurs forces pour un nouveau combat » (Caillois).
♢ Spécialt (XXe) Rétablir (une fonction) dans son exercice normal. La prothèse dentaire a pour but de restaurer la fonction masticatrice.
♢ (infl. de l'angl. restore « rétablir ») Inform. Rétablir le fonctionnement de, après une interruption. Restaurer un fichier altéré par un arrêt du système. — Restituer (un fichier sauvegardé).
2 ♦ (1138) Vieilli Remettre en bon état, remettre à neuf. ⇒ réhabiliter, rénover, fam. retaper. — (1680) Mod. Réparer (des objets d'art ou des monuments anciens) en respectant l'état primitif, le style (⇒aussi 1. restauration [II] , 1. restaurateur). Restaurer une cathédrale, un château; une fresque, une mosaïque. — « Certaines peintures du Primatice qu'on dit fort bien restaurées » (Stendhal).
⊗ CONTR. Renverser. 1. Dégrader, destituer.
restaurer 2. restaurer [ rɛstɔre ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1216 restorer « rétablir la vigueur par la nourriture »; lat. restaurare → 1. restaurer
♦ Faire manger. Restaurer ses invités. — V. pron. (1819) Reprendre des forces en mangeant. ⇒ 1. manger, se sustenter. Restaurez-vous un peu avant de reprendre la route.
● restaurer verbe transitif (latin restaurare, rétablir, refaire) Réparer un édifice, remettre une œuvre d'art en bon état ou dans son état initial : Un spécialiste qui restaure les tableaux anciens. Remettre en vigueur ce qui est tombé en désuétude, ce qui n'est plus : Restaurer la paix. Rétablir sa santé, reconstituer ses forces par la convalescence, le repos, les soins. Remettre une dynastie sur le trône. Remettre un système informatique ou un programme dans des conditions permettant la reprise de son fonctionnement. ● restaurer (synonymes) verbe transitif (latin restaurare, rétablir, refaire) Réparer un édifice, remettre une œuvre d'art en bon état...
Synonymes :
- arranger
- rafraîchir
- refaire
- réparer
- retaper (familier)
Remettre en vigueur ce qui est tombé en désuétude, ce...
Synonymes :
- ramener
- relever
- rétablir
Rétablir sa santé, reconstituer ses forces par la convalescence, le...
Synonymes :
- remettre
- remonter
● restaurer
verbe transitif
(de restaurer)
Littéraire. Faire manger quelqu'un : Je vais restaurer mes invités.
restaurer (se)
v. Pron. Rétablir ses forces en mangeant.
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restaurer
v. tr. Réparer, remettre en son état premier. Restaurer un monument.
|| Fig. Rétablir. Restaurer une coutume.
⇒RESTAURER, verbe trans.
A. — 1. [Le compl. désigne gén. une chose concr.] Remettre en bon état une chose dégradée.
a) Vieilli. Réparer. Synon. fam. retaper. Le plus souvent au part. passé en empl. adj. Mur restauré; menuiseries restaurées. Il se rendait au bois de Boulogne dans son cabriolet restauré, lorsqu'en descendant la rue de Bourgogne (...) l'essieu se cassa net par le milieu (BALZAC, Ferragus, 1833, p. 51).
b) Mod., ARCHIT., ARTS. [Le compl. désigne une œuvre d'art, un monument anc.] Remettre en bon état en essayant de respecter l'aspect primitif, le style. Restaurer un bas-relief, une cathédrale, une chapelle, un château, un édifice, une fresque, un monument, une statue, une toile. Muni de l'inventaire et plein des souvenirs du XVIIe siècle qu'il a étudié dans toutes ses branches, M. Soulié a restauré et restitué l'appartement et la chambre à coucher de Mme Poquelin (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 5, 1863, p. 263). Le père Guinardon (...) restaurait enfin les peintures de Delacroix à Saint-Sulpice (A. FRANCE, Révolte anges, 1914, p. 33).
— Empl. abs. Art de restaurer. Pour reboucher les crevasses dans les tableaux avant de restaurer: mastic qu'on trouve chez tous les restaurateurs de tableaux, fait de blanc d'Espagne et de colle de peau de lapin (DELACROIX, Journal, 1850, p. 422).
— Part. passé en empl. adj. Meuble, tableau restauré; statue restaurée. Restauré, rentoilé comme une corvette à flot, mon moulin vire dans le soleil, poète remis au vent, rêveur retourné à la vie (A. DAUDET, Trente ans Paris, 1888, p. 178).
c) Spécialement
— ARBORIC. Réparer un arbre en le taillant. Si les poiriers à restaurer (...) sont encore assez vigoureux (...) on cherche parmi les diverses ramifications de la base les trois plus convenables (DU BREUIL, Cult. arbres, 1876, p. 215).
— CHIR. [Le compl. désigne un élément du corps] Réparer un élément du corps endommagé ou le reconstituer entièrement. Je crois avoir entendu dire que la chirurgie moderne avait des secrets infaillibles pour restaurer les parties mutilées ou détruites (ABOUT, Nez notaire, 1862, p. 71).
— INFORMAT. ,,Remettre dans l'état antérieur un registre d'index, tout ou partie d'une mémoire, ou une adresse variable, par ex.`` (LE GARFF 1975).
2. Au fig.
a) Vx ou littér. [Le compl. désigne gén. une notion abstr.]
— Remettre en activité, faire renaître, rétablir une chose tombée en désuétude. Restaurer une coutume, une loi; restaurer la liberté, l'ordre social, la paix. Mystiques, dont le parti (...) pour régler le salaire d'un ouvrier, commence par restaurer la religion (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 24). C'est au même général [Pétain] dont on a dit parfois qu'il voyait noir, qu'il inclinait à présager le pire, qu'il fut unanimement demandé de restaurer l'espoir et de ranimer l'ardeur dans nos rangs (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 84).
— [Avec une idée d'amélioration] Rétablir la prospérité, améliorer. Restaurer une industrie, un potentiel économique. Il restaurait les finances en imposant un léger sacrifice à la richesse mobilière, réorganisait la trésorerie et amortissait la dette (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 98).
♦ Vieilli. [Le compl. désigne une pers.] Faire retrouver sa place à quelqu'un; rétablir sa gloire ou sa situation financière. Le propriétaire, tour à tour père et tyran, remonte et restaure son fermier ruiné (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 343). Part. passé en empl. adj., pop., p. plaisant. Le voilà bien restauré. ,,Se dit d'un homme qui n'obtient qu'une faible récompense en dédommagement d'un grand sacrifice, d'une grande perte`` (Ac. 1835).
b) POL., HIST. Rétablir au pouvoir une dynastie qui en avait été écartée. Restaurer un monarque, un roi; restaurer les Stuarts. L'important [pour l'Action Française] n'est pas de restaurer une dynastie, mais un régime (L'Œuvre, 21 mars 1941). Part. passé en empl. adj. Qui a été rétabli sur le trône. Monarque restauré. Gromance (...) comptait bien être nommé pair de France par Philippe restauré (A. FRANCE, Bergeret, 1901, p. 127).
— Se faire restaurer. Se faire rétablir au pouvoir. La princesse douairière Alix (...) recommençait ses machinations pour déshériter sa fillette et régner elle-même. Pour se faire restaurer, elle mit dans son jeu ses deux voisins, Jocelin II d'Édesse et Pons de Tripoli (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 140).
B. — [Le compl. désigne une pers.] Rétablir la vigueur, la santé de quelqu'un.
1. Vieilli. [Le suj. désigne un aliment, une boisson, un remède] Qqc. restaure qqn. Ce remède m'a bien restauré. [Richelieu] avait la poitrine délabrée, et l'univers sait pourquoi! le vin du pays le restaure, le rétablit (BALZAC, Pierrette, 1840, p. 46). Empl. abs. Point de plats montés, mais de bons dîners, de fortes viandes qui restaurent (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 168).
2. Rare. Qqn1 restaure qqn2 (avec qqc.). Rétablir les forces de quelqu'un, remettre d'aplomb quelqu'un en le faisant manger. Ah! moi alors, je vais te restaurer (...) tous les jours des farineux!... du beurre! et de la carne! et de première! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 696).
3. Empl. pronom., fam. Qqn se restaure. Reprendre des forces en mangeant. Avoir besoin de se restaurer. Au curé succéda le médecin. (...) le neveu (...) finit par déterminer son malade à se restaurer (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 547). En voyage, avec ces fatigues inaccoutumées, il faut premièrement se restaurer. Il s'en alla donc et se dirigea vers le restaurant du Roi de la Bière (MICHAUX, Plume, 1930, p. 170).
— Qqn se restaure de qqc. J'allais me restaurer d'une omelette (VALLÈS, Réfract., 1865, p. 57).
4. Part. passé en empl. adj. [Qualifie une pers.] Qui a repris des forces en mangeant. Pourvu que vous puissiez (...) l'attendre tranquillement à l'air libre, reposé, restauré, après cette nuit qui ne sera évidemment pas agréable (BUTOR, Modif., 1957, p. 48).
REM. Restaurant, -ante, part. prés. en empl. adj. Qui nourrit, fortifie. Mets restaurant. Aux gens épuisés, prescrire un régime restaurant, avec des œufs, des farineux, comme le riz, la semoule, les gruaux, des biscuits, du vin d'Alicante, ou du vin avec le sucre et la canelle (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 326).
Prononc. et Orth.:[], [-sto-], (il) restaure [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2e moit. Xe s. restaurar « remettre en bon état, guérir » (Saint-Léger, éd. J. Linskill, 181: La labia li ad restaurat) — 1458 (ARNOUL GRÉBAN, Myst. de la Passion, éd. O. Jodogne, 14422); ca 1140 restorer « remettre en état, reconstruire » (GEFFREI GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 932: Icest [ida] duze ans regnad E Baenbur[c] bien restorad); 1680 restaurer « rétablir une œuvre d'art » (RICH.); 2. 1155 restorer « remettre en vigueur (un tribut) » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 3265); spéc. av. 1825 « remettre sur un trône (les Stuarts, en Angleterre) » (P. L. COUR., Piece diplomatique ds LITTRÉ); 3. 1216 restorer « rétablir la vigueur par la nourriture » (ROBERT DE CLARI, Constantinople, éd. Ph. Lauer, § 17, 6, p. 16); 1819 se restaurer « reprendre des forces en mangeant » (BOISTE). Empr. au lat. restaurare « rebâtir, réparer, refaire » et « reprendre, renouveler ». Fréq. abs. littér.:533. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 602, b) 682; XXe s.: a) 713, b) 956. Bbg. QUEM. DDL t. 15 (s.v. restauré).
1. restaurer [ʀɛstɔʀe] v. tr.
ÉTYM. Fin Xe, restaurar « guérir »; du lat. restaurare.
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1 Vx ou littér. Rétablir en son état ancien ou en sa forme première (le compl. désigne une chose abstraite). ⇒ Rétablir. || Restaurer une coutume, une technique… || Restaurer l'agriculture (→ Rallier, cit. 2), en rétablir la prospérité.
1 Je fis des mots nouveaux, je restaurai les vieux (…)
Ronsard, Second livre des poèmes, Disc. contre fortune.
♦ (V. 1820). Spécialt, mod. || Restaurer un régime autoritaire (cit. 1). || Restaurer une dynastie. ⇒ Restauration. || Restaurer la paix, la liberté. ⇒ Ramener (→ Mutisme, cit. 2).
2 Les goths n'avaient que trop bien réussi à restaurer l'Empire. L'administration impériale avait reparu, et avec elle tous les abus qu'elle entraînait.
Michelet, Hist. de France, II, I.
2 (1138; hors d'usage au XVIIe selon Vaugelas). Archit., arts. Remettre en bon état par la réparation ou la reconstitution de certaines parties. ⇒ Améliorer, réparer; refaire, reconstituer (→ Remettre à neuf). — Mod. Réparer (des objets d'art ou des monuments anciens) en respectant l'état primitif, le style. ⇒ 1. Restauration (II.), 1. restaurateur. — REM. Au XIXe s., restaurer pouvait s'appliquer à n'importe quel bâtiment; restaurer une maison (cit. 12) de paysans (→ ci-dessous, cit. 3, Balzac); il prenait parfois la valeur de « reconstituer, reconstruire ». — Restaurer une cathédrale, un château. || Restaurer un pâté de maisons anciennes. ⇒ Réhabiliter. || Restaurer une fresque, une mosaïque, un tableau, une statue… — Au p. p. :
3 (…) toute la pierre travaillée ayant été restaurée, l'extérieur de ce monument avait repris son ancien lustre.
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 155.
4 Convenablement décrassée et restaurée, la statue eût laissé voir le style florentin de la Renaissance (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, I.
5 J'aurais voulu voir certaines peintures du Primatice qu'on dit fort bien restaurées (…)
Stendhal, Mémoires d'un touriste, t. I, p. 25.
3 (Du sens 1). Sc. Rétablir (une fonction) dans son exercice normal (→ Prothèse, cit. 2).
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CONTR. Renverser. — Dégrader, destituer.
DÉR. (Du lat.) V. Restaurateur, 1. restauration.
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2. restaurer [ʀɛstɔʀe] v. tr.
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1 Vx. Rétablir la vigueur, la santé de (qqn) par des aliments, des remèdes appropriés. ⇒ Fortifier. — Absolt. || Aliment qui restaure. ⇒ Restaurant (I., vx).
2 (XXe). Mod. Faire manger. || Je vais restaurer mes invités.
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se restaurer v. pron.
ÉTYM. (XIVe).
♦ Reprendre des forces en mangeant. ⇒ Manger, sustenter (se), rafraîchir (se, vieilli). || Restaurez-vous un peu avant de reprendre la route.
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CONTR. Débiliter.
DÉR. Restaurant.
Encyclopédie Universelle. 2012.