retailler [ r(ə)taje ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Tailler de nouveau. Retailler un crayon. Retailler un costume.
● retailler verbe transitif Tailler de nouveau, ou pour donner une nouvelle forme : Retailler son crayon. Battre les cartes de nouveau et les faire couper une seconde fois. Démonter et refaire un ouvrage de menuiserie.
⇒RETAILLER, verbe trans.
A. — Tailler de nouveau; tailler pour donner une nouvelle forme. Retailler des espaliers. Au mois de mars; je lui ai donné des robes qu'elle a retaillées, Moinel lui a pris son billet à la gare et donné un peu d'argent (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 244). La taille (...) qui décida tant de possesseurs de belles gemmes à les faire retailler malgré la perte de poids qui ne pouvait manquer d'en résulter (METTA, Pierres préc., 1960, p. 46). P. métaph. Le monde est, entre les mains du peintre, une pièce d'étoffe dans laquelle il dessine, découpe, retaille sur son propre patron les fragments dont il fera le vêtement de son âme, avec l'unique préoccupation de les adapter à elle (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 250).
— Vx, ART MILIT. Retailler la lance. Raccourcir la lance pour combattre à pied (d'apr. LITTRÉ; dict. XIXe et XXe s.).
— Spécialement
♦ MENUIS. ,,Refaire un ouvrage qu'on a démonté`` (JOSSIER 1881; dict. XIXe et XXe s.).
♦ TECHNOL. Refaire les stries d'une lime, d'une meule; refaire les dents d'une scie. La lime a d'abord été fabriquée de toutes pièces par l'artisan, c'est-à-dire forgée, taillée et trempée. C'est lui également qui la retaillait après usure. La meule employée était celle de grès (FILLON, Serrurier, 1942, p. 18).
♦ VITRERIE ,,Recouper des carreaux pour les mettre dans une nouvelle mesure`` (JOSSIER 1881; dict. XIXe et XXe s.).
B. — Arg., vx. ,,Examiner de la tête aux pieds. Il m'a retaillé jusqu'en sortant du tapis`` (ANSIAUME, Arg. bagne Brest, 1821, § 370).
Prononc. et Orth.: [], [--], (il) retaille [], [-]. BARBEAU-RODHE 1930: je retaille [], [-]. MARTINET-WALTER 1973: je fais retailler [-], [-], [-] (12, 4, 1). Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 « rogner, diminuer » (WACE, Chronique ascendante des Ducs de Normandie, éd. A. J. Holden, 1631); 2. 1459 « tailler de nouveau » forme subst. du verbe, à retailliéz « période où l'on taille de nouveau les arbres » (Doc. du comté de Porcieu, 315, 25 ds MORLET 1969); 1559 archit. (AMYOT, Publ., 29 ds LITTRÉ); 1893 technol. (DG); 3. 1904 terme de jeu de cartes (Nouv. Lar. ill.). Dér. de tailler; préf. re-. Fréq. abs. littér.: 22.
retailler [ʀ(ə)tɑje; ʀ(ə)taje] v. tr.
ÉTYM. 1160; de re-, et tailler.
❖
1 Tailler de nouveau pour remettre dans sa forme primitive. || Retailler un crayon. || Il retaille au couteau (cit. 3) l'extrémité du tuyau de sa pipe. Techn. || Retailler une lime, une meule : en refaire les stries.
2 Tailler pour donner une nouvelle forme à. || Retailler un costume. Tailler des matériaux de remploi. — Au p. p. || Chapiteaux retaillés. || Menuiseries retaillées.
0 (…) tous les menus poètes les retailleront (les Lettres portugaises) sans fin à la mesure de leurs petits vers élégants et fades (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 79.
3 (1904). Jeu. || Retailler les cartes, les battre et les faire couper une nouvelle fois.
❖
DÉR. Retaillage, retaille, retaillé, retaillement, retaillure.
Encyclopédie Universelle. 2012.