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ribaud

ribaud, aude [ ribo, od ] adj. et n.
XIIe; de l'a. fr. riber « faire le débauché », a. haut all. rîban « frotter » → ribote
Vx Débauché, débauchée. « Cette ribaude [...] qui crie et hurle, et entremêle ses caresses immondes de baisers avinés » (Gautier). putain.

ribaud, ribaude adjectif et nom (ancien français riber, se livrer à la débauche, du haut allemand riban, être en chaleur) Littéraire. Débauché(e). Se disait, au Moyen Âge, de personnes qui suivaient une armée.

⇒RIBAUD, -AUDE, adj. et subst.
I. — Subst. masc., HIST. [Au Moy. Âge]
A. — 1. Soldat faisant partie d'un corps de garde créé par Philippe Auguste. Le corps des ribauds fut créé par Philippe Auguste pour la sûreté de sa vie (...). Les ribauds étaient armés de massues et veillaient jour et nuit sur la personne du roi (Lar. 19e). V. infra ex. de Lar. 20e.
2. Aventurier qui suivait l'armée en quête de pillages. Sire, ces armes-là, je les laisse aux vassaux, aux ribauds, aux esclaves, Et m'en tiens à l'épée, à l'arme des vrais braves! (BORNIER, Fille Rol., 1875, III, 4, p. 74). Laissons nos barons et leurs troupes un peu régulières, pour regarder les ribauds, la sainte piétaille (BARRÈS, Pays Lev., t. 2, 1923, p. 37).
B. — Roi des ribauds
Chef des ribauds (supra A 1). Est-ce que vous cherchez Marie La Giffarde? — Elle est rue de Glatigny. — Elle fait le lit du roi des ribauds (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 25). Les ribauds de l'armée royale avaient un chef qui portait le titre de « roi » (Lar. 20e).
[Aux XIVe et XVe s., après la dissolution du corps des ribauds] Officier de la maison du roi qui était chargé de la police intérieure du palais et de la surveillance des maisons de jeu et de prostitution. L'un est le roi des ribauds, l'autre le chapelain du duc (BERTRAND, Gaspard, 1841, p. 52). Le nom de roi des ribauds donné à leur chef [des ribauds] fut maintenu, jusqu'à la fin de la guerre de Cent ans, pour désigner un personnage attaché à la maison du roi et qui y remplissait les fonctions d'officier de police (QUILLET 1965).
II. — Adj. et subst., p. ext., vieilli ou littér.
A. — Adj. Qui mène une vie dissolue; débauché, impudique. C'est un homme fort ribaud (Ac. 1798-1878). Il se réjouissait surtout des histoires de femmes ribaudes et de maris trompés (DRUON, Lis et lion, 1960, p. 228).
B. — Subst. Homme ou femme de mauvaise vie. Il insulte les juges, les traite de simoniaques et de ribauds (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 107). Une servante comme il y en a chez les vieux célibataires: une rosse, une ribaude. De celles (...) qui sont viciées à treize ans (BARRÈS, Cahiers, t. 4, 1906, p. 220).
En partic., au fém. Prostituée. Elle n'avait qu'une tactique, c'était d'empêcher les hommes de blasphémer le Seigneur et de mener avec eux des ribaudes (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. XLVI).
REM. Ribauder, verbe intrans., vieilli ou littér. Se livrer à la débauche. J'ai assez ribaudé en Artois (...) pour me tenir calme quelque temps (DRUON, Loi mâles, 1957, p. 282).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-o:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Subst. ) masc. ca 1165 « homme débauché » ([CHRÉTIEN DE TROYES], Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 592: Laissiés ce truant, ce ribaut); ) fém. déb. du XIIIe s. ribaude « femme de mauvaise vie » (Gloss. Harley, 2742, 68 ds T.-L.); b) adj. 1391 « débauché » (Registre criminel du Châtelet, t. 1, p. 22: un ribaut putier); 2. subst. a) ca 1200 « homme ou femme qui suit l'armée en vue du pillage » (Antioche, I, 135 ds T.-L.); b) 1269-78 roi des ribauz (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 10908). Dér., à l'aide du suff. -aud, de l'a. et m. fr. riber « se livrer au plaisir » (ca 1210, HERBERT DE DAMMARTIN, Foulque de Candie, II, 404 ds T.-L.), lui-même empr. au m. h. all. rîban au sens de « être en chaleur, s'accoupler », propr. « frotter », sens déjà att. par l'a. h. all. rîban. Fréq. abs. littér.:62.
DÉR. 1 Ribaudaille, subst. fém. a) Troupe de ribauds (supra I B). À l'exception d'une ribaudaille désordonnée armée principalement d'arcs et d'arbalètes, la cavalerie est toute l'armée (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 84). b) Vieilli ou littér. Ramassis de vauriens, de fripouilles. Synon. racaille. Ce qui explique (...) l'affluence de telles ribaudailles aux jours d'exécution, c'est que le protagoniste de la tragédie est toujours un parent (...) souvent un complice (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 469). []. 1re attest. ca 1200 (GRAINDOR DE DOUAI, Conquête de Jérusalem, 6273 ds T.-L); de ribaud, suff. -aille. 2. Ribauderie, subst. fém., vieilli ou littér. Acte ou propos de ribaud (supra II), débauche. Il a donné dans toutes sortes de ribauderies (Ac.). Les armes de Satan, c'est la plaisanterie et la ribauderie et la maussaderie (PÉGUY, Tapisserie Ste Geneviève et J. d'Arc, 1913, p. 90). []. Att. ds Ac. dep. 1798. 1re attest. 1260 (ÉTIENNE BOILEAU, Métiers, p. 236 ds T.-L.); de ribaud, suff. -erie.
BBG. — WALT. 1885, p. 76.

ribaud, aude [ʀibo, od] adj. et n.
ÉTYM. XIIe; de l'anc. franç. riber « faire le débauché », de l'anc. haut all. rîban « frotter, être en chaleur »; cf. all. reiben « frotter ».
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I Adj. Vx. Débauché.
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II N. m. || Un ribaud : un habitué des mauvais lieux (→ Nargue, cit. 2; potache, cit. 1).
(V. 1265). || Roi des ribauds : officier royal qui était chargé de la police des mauvais lieux.
DÉR. 1. Ribaude, 2. ribaude, ribauderie, 1. riboter.
HOM. Ribot. — (Du fém.) 1. Ribaude, 2. ribaude.

Encyclopédie Universelle. 2012.