rival, ale, aux [ rival, o ] n. et adj.
• 1636; « rival en amour » XVe; lat. rivalis « rival », de rivales « les riverains, qui tirent leur eau du même cours d'eau (rivus) »
I ♦ N.
1 ♦ Personne qui prétend aux avantages, aux biens qu'un seul peut obtenir, et qui s'oppose à autrui pour les lui disputer. ⇒ compétiteur, concurrent. Être rivaux en compétition, en lutte. ⇒ adversaire, antagoniste, combattant, ennemi. Être le rival de qqn. Éliminer, supplanter, vaincre tous ses rivaux. Avoir un avantage sur sa rivale. Rival malheureux.
2 ♦ Personne qui dispute l'amour d'une personne. « Œnone, qui l'eût cru ? j'avais une rivale » (Racine).
3 ♦ Par ext. Personne qui dispute le premier rang, sans s'opposer activement à d'autres; personne qui est égale ou comparable. Gavarni « n'a pas de prédécesseurs ni de rivaux dans notre époque » (Gautier). ⇒ égal, émule. — Sans rival : inégalable, unique. — (Choses) « La perspective qui se déploya devant les yeux de Sigognac [...] n'avait pas alors et n'a pas encore de rivale au monde » (Gautier).
II ♦ Adj. Qui est opposé (à qqn ou à qqch.) pour disputer un avantage, sans recourir à la violence. ⇒ antagonique. Nations, factions rivales. « Les galopins de l'école rivale, celle de la rue de l'Ouest » (Duhamel). Technique rivale d'une autre.
⊗ CONTR. Allié, associé, partenaire.
● rival, rivale, rivaux nom (latin rivalis, de rivus, ruisseau) Personne, groupe en compétition ouverte avec d'autres pour l'obtention d'un avantage ne pouvant revenir qu'à un seul : Ils étaient amis, l'ambition en a fait des rivaux. Personne, chose qui, par sa nature, ses qualités comparables, est susceptible d'être une concurrente : Un auteur qui, par ses tirages, n'a pas eu de rival en son temps. Personne qui dispute à une autre l'amour de quelqu'un : Un mari jaloux qui a tué son rival. ● rival, rivale, rivaux (citations) nom (latin rivalis, de rivus, ruisseau) Jean Racine La Ferté-Milon 1639-Paris 1699 J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer. Britannicus, IV, 3, Néron ● rival, rivale, rivaux (expressions) nom (latin rivalis, de rivus, ruisseau) Sans rival(e), sans équivalent, incomparable. ● rival, rivale, rivaux (synonymes) nom (latin rivalis, de rivus, ruisseau) Personne, groupe en compétition ouverte avec d'autres pour l'obtention d'un...
Synonymes :
- compétiteur
Contraires :
- allié
- associé
● rival, rivale, rivaux
adjectif
Qui est opposé à d'autres pour disputer d'un avantage : Un marché convoité par plusieurs entreprises rivales.
rival, ale, aux
n. et adj.
rI./r n.
d1./d Personne qui prétend au même but, au même succès qu'un ou plusieurs autres concurrents. Supplanter ses rivaux. Un rival dangereux.
|| Spécial. Personne qui dispute à qqn l'amour de qqn d'autre.
d2./d (Avec une négation.) Personne susceptible de faire aussi bien qu'une autre. Il n'a pas de rival.
rII./r adj. Concurrent. Des entreprises rivales.
⇒RIVAL, -ALE, -AUX, adj. et subst.
I. — Substantif
A. — Personne qui se trouve en concurrence avec une autre et qui s'oppose à elle avec le désir de l'égaler ou de la surpasser. Synon. concurrent. Être le rival de qqn; éliminer, supplanter ses rivaux; avoir un avantage sur son, sa rival(e); rival acharné, malheureux; dangereux rival. D'autres virtuoses survinrent, qui lui succédèrent dans la faveur publique (...) ses échecs achevèrent de le décourager. Il se vengeait, en déblatérant contre ses rivaux avec ses compagnons de cabaret (ROLLAND, J.-Chr., Aube, 1904, p. 31):
• Les écrivains du second et du troisième ordre en Allemagne ont encore des connoissances assez approfondies pour être chefs ailleurs. Les rivaux se haïssent dans ce pays comme dans tout autre, mais aucun n'oseroit se présenter au combat sans avoir prouvé par des études solides l'amour sincère de la science dont il s'occupe.
STAËL, Allemagne, t. 4, 1810, p. 153.
B. — En partic. Personne qui dispute à une ou plusieurs autres personnes l'amour, les faveurs de quelqu'un. Être le rival de qqn; un rival heureux; évincer un(e) rival(e); jalousie contre un(e) rival(e). Elle est folle depuis le jour où (...) son fiancé et un rival éconduit se prirent de querelle dans un bal masqué et allèrent sur le terrain (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 483). Nous voudrions trouver en cet ennemi un adversaire digne de nous et c'est ainsi que, de tous les désappointements que peut nous causer une femme, le désappointement par le rival est le pire (MAUROIS, Climats, 1928, p. 72).
C. — P. ext. Personne qui se trouve sur un plan d'égalité avec une autre et qui, sans être en conflit avec celle-ci, lui dispute le premier rang. Synon. compétiteur, émule. Se poser en rival (de qqn); rivaux en beauté, en gloire. Chacun des anciens maîtres a son royaume, son apanage, — qu'il est souvent contraint de partager avec des rivaux illustres. Raphaël a la forme, Rubens et Véronèse la couleur, Rubens et Michel-Ange l'imagination du dessin (BAUDEL., Salon, 1846, p. 129). Je ne les aimais guère (...). Mais (...) à côté des Maltais, leurs rivaux en usure, ils me paraissaient presque humains (THARAUD, Fête arabe, 1912, p. 189).
— P. anal. [En parlant de qqc.] En octobre 1956, la reine Elisabeth inaugura officiellement le premier réacteur de Calder Hall; il est alors de beaucoup le plus puissant générateur d'électricité d'origine nucléaire au monde, et de plus d'un an en avance sur son rival américain (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 114).
— Loc. adj. [En parlant de qqn ou de qqc.] Sans rival(e). Inégalable. Synon. unique. Athlète, génie sans rival. Ces qualités d'exacte notation et d'indiscutable véracité, communes à la plupart des dessinateurs de talent d'outre-Manche, ont rendu le Graphic, le London News Illustrated, des journaux sans rivaux dans la presse illustrée des deux mondes (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 221). Il me paraît sans rival dans sa connaissance des effets que les différents poètes tirent de la métrique particulière à chacun d'eux (DU BOS, Journal, 1922, p. 82).
II. — Adj. [En parlant d'une pers./d'un groupe humain] Qui est opposé à une autre personne ou un autre groupe pour lui disputer un avantage. Synon. antagoniste, opposé. Équipes, factions, nations rivales. La lutte commençait, et les gladiateurs Firent irruption aux yeux des spectateurs: Les deux partis rivaux avaient pris un emblème, Et chacun à l'épaule étalait ses couleurs (BOUILHET, Melaenis, 1857, p. 111). La papauté étant divisée, l'Université prit le rôle d'arbitre du conflit et, pour forcer les deux papes rivaux à céder, décida de sa propre autorité qu'il ne convenait plus d'obéir ni à l'un ni à l'autre (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 110).
— P. anal. [En parlant de qqc.] Saint-Martin fut bâti (...) ou rebâti dans le cours du XIIIe siècle, en même temps que la halle. Ainsi s'élevaient à l'envi les deux édifices rivaux (MICHELET, Journal, 1840, p. 336). Les poèmes paraissaient le lendemain matin dans les deux journaux rivaux de la ville (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 223).
Prononc. et Orth.:[], plur. masc. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1500-03 subst. « concurrent en amour » (Therence en françois, f ° 93 v °); 2. 1604 « celui qui dispute quelque chose à un autre » (MONTCHRESTIEN, Hector, IV, éd. L. Petit de Julleville, p. 54); 3. 1827 sans rival « inégalable, insurpassable » (BAOUR-LORMIAN, Ossian, p. 185); 4. 1830 adj. « inspiré par le désir du même objet, en concurrence pour un but identique » (DUMAS père, Christine, IV, 2, p. 257). Empr. au lat. rivalis « rival en amour » (cf. TÉRENCE, Eunuchus, 354 ds GAFF.), propr. « riverain autorisé à faire usage d'un cours d'eau », dér. de rivus « cours d'eau ». Voir FEW t. 10, p. 421b et 422a. Fréq. abs. littér.:1 980. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 5 217, b) 2 381; XXe s.: a) 1 873, b) 1 565.
rival, ale, aux [ʀival, o] n. et adj.
ÉTYM. 1636; « rival en amour », XVe; on a employé corrival au XVIe et au XVIIe (« Corrival… est devenu vieux; on ne dit plus que rival », Vaugelas, p. 357); lat. rivalis « rival », métaphore du sens propre rivales, riverains « qui tirent leur eau du même cours d'eau (rivus) » (Digeste, 43, 20, 1), et s'opposent en de fréquents différends.
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I N.
1 Personne qui prétend aux avantages, aux biens qu'un seul peut obtenir, et qui s'oppose à autrui pour les lui disputer. ⇒ Compétiteur, concurrent. || Des rivaux en compétition, en lutte. ⇒ Adversaire, antagoniste, combattant, ennemi. || Contester, disputer…, arracher qqch. à un rival. || Éliminer, supplanter, vaincre tous ses rivaux. || Avoir un avantage (cit. 18) sur son rival, sur sa rivale (cf. Remporter la palme). || Un rival présomptueux, téméraire (→ Art, cit. 15). || Rival malheureux, abattu.
1 Il y a des hommes superbes, que l'élévation de leurs rivaux humilie et apprivoise (…)
La Bruyère, les Caractères, IX, 17.
2 Je vois trop bien que rendre un bon service à quelqu'un, c'est d'ordinaire en rendre un mauvais à un autre; que s'intéresser à un compétiteur, c'est le plus souvent commettre un passe droit envers son rival.
Renan, Souvenirs d'enfance…, VI, Œ. compl., t. II, p. 903.
2 Spécialt. Personne qui dispute à d'autres l'amour, les faveurs d'une personne (→ Fragment, cit. 6; indice, cit. 9; nuit, cit. 37). || Jalousie (cit. 17) contre un rival. || Deux rivaux bien unis (→ Bizarre, cit. 2). || Le rival heureux d'un mari. ⇒ Amant. || Évincer un rival. — « J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer » (cit. 7, Racine).
3 Œnone, qui l'eût cru ? j'avais une rivale.
Racine, Phèdre, IV, 6.
4 Pourquoi Jacques ne deviendrait-il pas amoureux une seconde fois ? Pourquoi ne serait-il pas une seconde fois le rival et même le rival préféré de son maître ?
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 508.
5 Le thème du Rival, si le compositeur mystérieux qui orchestre notre existence nous le faisait entendre isolé, ce serait presque, je crois, le thème du Chevalier, mais ironique et déformé; nous voudrions trouver en cet ennemi un adversaire digne de nous (…)
A. Maurois, Climats, I, IX.
♦ Par plais. || « Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux » (→ Beau, cit. 10, La Fontaine).
3 Personne qui dispute le premier rang, sans s'opposer activement à d'autres; qui est égale ou comparable. || Rivaux en beauté, en esprit, en gloire, en richesse… || Il n'a pas de prédécesseurs ni de rivaux (→ Exclusivement, cit. 2). ⇒ Égal (cit. 20, Corneille), émule. || Aristote et Platon, son rival… (→ Imagination, cit. 7). || Ces deux rivaux d'Horace… (→ Disciple, cit. 6). — ☑ (Mil. XIXe). Sans rival : inégalable (→ Pantomime, cit. 1).
6 En effet, la perspective qui se déploya devant les yeux de Sigognac (…) n'avait pas alors et n'a pas encore de rivale au monde.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, XI.
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II Adj. (1690). Qui est opposé à qqn ou à qqch. pour lui disputer un avantage (sans recourir à la violence). ⇒ Antagonique. || Factions rivales (→ Pruneau, cit. 1). || Nations rivales (→ Commerçant, cit. 1). || Équipes rivales (→ Adversaire, cit. 7). — Les principes rivaux du manichéisme (cit.). — Œuvres opposées ou rivales (→ Musée, cit. 5).
7 (…) nous menions, parmi les tas de pavés, une guerre très effrayante contre les galopins de l'école rivale, celle de la rue de l'Ouest.
G. Duhamel, Inventaire de l'abîme, I, p. 13.
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CONTR. Allié, associé, camarade, partenaire.
DÉR. Rivaliser. — V. aussi Rivalité.
Encyclopédie Universelle. 2012.