rostre [ rɔstr ] n. m.
• XIVe, repris 1730; lat. rostrum « bec, éperon »
1 ♦ Antiq. rom. Éperon de navire.
♢ LES ROSTRES : tribune aux harangues, emplacement orné de colonnes portant les éperons pris aux navires ennemis.
♢ Archit. Ornement en forme de bec, d'éperon.
2 ♦ (1812, des crustacés) Zool. Partie saillante et pointue, en avant de la tête. Le rostre d'un espadon, d'un marlin. — Prolongement de la carapace thoracique (de certains crustacés). — Pièce buccale pointue (de certains insectes [rhynchotes]). ⇒ stylet.
● rostre nom masculin (latin rostrum) Éperon de navire de guerre antique. Ornement représentant une proue de navire antique. Prolongement antérieur rigide surmontant la tête de divers animaux (stylets des acariens et des insectes piqueurs, bec des charançons, pointe dentelée de certaines crevettes, etc.). Pointe arrière de la coquille des bélemnites, souvent seule partie conservée à l'état fossile.
rostre
n. m. ZOOL Prolongement céphalique plus ou moins rigide et effilé de divers animaux. Le rostre en forme d'épée de l'espadon.
|| Partie de la carapace de certains crustacés qui fait saillie entre les yeux.
|| Ensemble des pièces buccales piqueuses de certains insectes et acariens.
⇒ROSTRE, subst. masc.
I. A. — ANTIQ. Éperon qui armait la proue des navires de guerre pour aider à l'abordage. Une proue munie du rostre (LITTRÉ). Ah! quand viendront vers elles le bruit lent des rames Et la proue écumante et le rostre qui plonge! (RÉGNIER, Poèmes, Poèmes anc., 1890, p. 14). P. métaph. Le village d'Allauch était entassé sur un rostre de roche comme un trophée de boucliers d'argent (GIONO, Eau vive, 1943, p. 307).
— P. méton., au plur. Tribune aux harangues, à Rome, dont la base était ornée, à titre de trophées, d'éperons pris aux navires ennemis. La tribune aux harangues regorge de Démosthènes, (...) les rostres sont encombrés de Cicérons (HUGO, Feuilles automne, 1831, p. 712). C'est beau Jules César. La séance de la mort. Les discours des rostres, surtout, cette scène du forum que je connaissais à fond dans l'original, m'a ravi, ému (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1906, p. 369).
B. — ARCHIT. Ornement en forme d'éperon, de proue de navire antique. (Dict. XIXe et XXe s.).
II. — SC. NAT.
A. — BOT. Extrémité en forme de bec des capuchons, dans les corolles irrégulières (Mots rares 1965). Ici la fleur détache de sa corolle une aigrette aérienne d'étamines, un rostre du plus beau jaune d'or (COLETTE, Gigi, 1944, p. 199).
B. — ZOOLOGIE
1. Prolongement de la partie antérieure du test de certains crustacés. Le rostre aigu de la crevette rose. Les écrevisses pullulaient dans le creek. De ces crustacés (...) qui portaient un rostre armé d'une petite dent, on remplit un sac (VERNE, Île myst., 1874, p. 242).
2. Ensemble des pièces buccales, allongées en stylet, de certains insectes. Là, au bout de ce vieux cep, une mante verte, toute déployée, darde vers la flamme son grand rostre en dent de scie (GIONO, Colline, 1929, p. 163). Leur bec ou rostre [des tiques] s'enfonce profondément dans la peau et les chiens se frottent pour essayer de s'en débarrasser (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 202).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1355 hist. romaine rostres « tribune aux harangues » (BERSUIRE, Tit.-Liv., B.N. 20312 ter, f ° 3a ds GDF. Compl.); puis 1568 (GARNIER, Porcie, éd. W. Foerster, II, 543); b) 1577 hist. romaine « bec qui armait l'avant des navires de guerre » (DU VERDIER, Diverses leçons, p. 113: rostres ou esperons); puis 1870 rostre (LITTRÉ); c) 1835 archit. (Ac.: Rostres [...] Ornements ayant la forme de becs ou éperons de navires antiques); 2. 1812 (MOZIN-BIBER: rostre, nom donné au bec des ois., et aux corps qui ont cette forme). Empr. au lat. rostra, -orum « tribune aux harangues, ornée d'éperons de navires », plur. neutre de rostrum « bec d'oiseau », littéral. « ce qui sert à ronger », d'où objets ayant cette forme comme l'« éperon de navire », dér. de rodere « ronger ». Fréq. abs. littér.:11.
rostre [ʀɔstʀ] n. m.
ÉTYM. XIVe, repris 1730; lat. rostrum « bec, éperon ».
❖
1 Antiq. rom. || Les rostres : tribune aux harangues, emplacement orné de colonnes portant les éperons pris aux navires ennemis (volsques). || Les rostres étaient sur le forum. — (1870). Éperon des navires de l'antiquité. — (1835). Archit. Ornement en forme de bec, d'éperon.
2 (1812). Zool. Prolongement de la carapace thoracique de certains crustacés.
1 Il ne fallut pas cinq minutes pour faire une pêche miraculeuse, car les écrevisses pullulaient dans le creek. De ces crustacés, dont le test présentait une couleur bleu cobalt, et qui portaient un rostre armé d'une petite dent, on remplit un sac (…)
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 345.
2 Là, au bout de ce vieux cep, une mante verte, toute déployée, darde vers la flamme son grand rostre en dent de scie.
J. Giono, Colline, p. 156.
❖
DÉR. Rostral, rostré.
Encyclopédie Universelle. 2012.