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sanctuaire

sanctuaire [ sɑ̃ktɥɛr ] n. m.
• 1380; saintuarie 1120; lat. ecclés. sanctuarium, de sanctus « saint »
1Lieu le plus saint d'un temple, d'une église, interdit aux profanes. Sanctuaire d'une église : partie du chœur située autour de l'autel. — Spécialt Dans le Temple de Jérusalem, Partie sacrée où était déposée l'Arche d'Alliance (cf. Le Saint des Saints).
2Édifice consacré aux cérémonies d'une religion; lieu saint. église, temple. Les sanctuaires de Grèce, de la vallée du Nil. « Le sanctuaire de campagne oublié des hommes » (Bosco).
3Fig. et littér. Lieu protégé, fermé, secret, sacré. intimité. « Je m'efforce tant que je peux de cacher le sanctuaire de mon âme » (Flaubert).
4 Par ext. (1971; angl. sanctuary) Au cours d'un conflit, Lieu protégé des combats, territoire inviolable. Territoire couvert par la dissuasion nucléaire.

sanctuaire nom masculin (latin sanctuarium, de sanctus, saint) Édifice religieux, lieu saint en général. Partie de l'église située autour de l'autel, où s'accomplissent les cérémonies liturgiques. Lieu protégé contre toute agression : Cette île est un sanctuaire pour les oiseaux. Littéraire. La partie la plus intime, la plus secrète de quelque chose : Le sanctuaire de son cœur. Territoire dont la perte équivaudrait à la perte de l'identité nationale ; territoire couvert par la dissuasion nucléaire. ● sanctuaire (synonymes) nom masculin (latin sanctuarium, de sanctus, saint) Lieu protégé contre toute agression
Synonymes :
- asile
- bastion
- refuge
- temple
Littéraire. La partie la plus intime, la plus secrète de quelque chose
Synonymes :
- tréfonds

sanctuaire
n. m.
d1./d Endroit le plus saint d'un temple, d'une église.
Dans le temple juif, le saint des saints.
d2./d Par ext. édifice sacré; endroit où l'on célèbre un culte. Sanctuaires bouddhiques.
d3./d Fig. et litt. Lieu secret, intime.
d4./d MILIT Territoire rendu inaccessible à l'ennemi (par dissuasion nucléaire, protection d'un état ami).

⇒SANCTUAIRE, subst. masc.
A. — RELIGION
1. Lieu le plus saint d'un édifice religieux. L'oëris, à ces mots, prit Thamar par la main, lui fit franchir le premier pylône, et la conduisit, à travers l'allée de colonnes et la salle hypostyle, dans la seconde cour, où s'élève le sanctuaire de granit, précédé de deux colonnes à chapiteaux de lotus; là, appelant Timopht, il lui remit Thamar (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 301).
2. En partic.
a) Synon. de Saint des saints (v. saint III). Le grand-prêtre seul pouvait entrer dans le sanctuaire (Ac.).
Poids du sanctuaire. Poids de pierre dont les prêtres juifs avaient la garde et qui servaient d'étalons. Au fig., vx. Peser au poids du sanctuaire. Examiner avec la plus grande rigueur. (Ds Ac. 1798-1878).
b) Sanctuaire d'une église. Dans une église, partie du chœur où se trouve le maître-autel. Étendu sur un peu de paille et de cendre, dans le sanctuaire de l'église, ses frères rangés en silence autour de lui, il les appelle à la vertu, tandis que la cloche funèbre sonne ses dernières agonies (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 395). Il est tout seul devant le foyer qui l'éclaire Comme l'hostie cachée au fond du sanctuaire, L'enfant-Dieu jusqu'au jour garde ses petits frères (CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, p. 436). Lampe du sanctuaire.
B. — RELIG. Lieu saint; édifice consacré à la pratique d'un culte. Les sanctuaires de la Grèce. L'Apollon, le Laocoon, l'Antinoüs et le Persée de Canova, ornent de petits sanctuaires réservés à chacun d'eux (J.-J. AMPÈRE, Corresp., 1824, p. 257). Mais le sanctuaire de Saint-Jacques de Compostelle est presque aussi réputé, les grâces que l'on y reçoit ne sont pas de moins bon aloi — et le parcours est à peu près aussi difficile (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 67).
C. — P. anal.
1. Lieu fermé, secret, séjour privilégié. En achevant ces mots, le ci-devant marchand de crin sort de la chambre en sautillant, puis il monte dans le sanctuaire conjugal, où il ôte ses bottes et tout ce qui peut le gêner (KOCK, Pucelle, 1834, p. 44). Pendant plusieurs générations encore, les hommes continuent à vivre hors de la ville, en familles isolées qui se partagent la campagne. Chacune de ces familles occupe son canton, où elle a son sanctuaire domestique et où elle forme, sous l'autorité de son pater, un groupe indivisible (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 297).
Vx. Le sanctuaire des lois, de la justice. Le palais de justice ou le parlement. Tous les membres, debout, font éclater par des cris la profonde impression que leur cause l'apparition des baïonnettes et du général qui vient militairement dans le temple de la législature: « Vous violez le sanctuaire des lois, retirez-vous!... » lui disent plusieurs députés (FOUCHÉ, 1820 ds Rec. textes hist., p. 107). Et je fus au palais de justice à midi: c'est le bon moment. (...) du sanctuaire de la justice je n'admirai que la grille, qui est toute en fer, toute dorée (JANIN, Âne mort, 1829, p. 40).
2. Au fig. Partie secrète, difficilement pénétrable. Quant aux personnes célèbres, je ne m'attribue pas le droit d'ouvrir le sanctuaire de leur vie intime, mais je regarde comme un devoir d'apprécier l'ensemble excellent de leur vie par rapport à la mission qu'elles remplissent, quand je suis à même de remplir ce devoir en connaissance de cause (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 253). Par les yeux, les oreilles, par les canaux sinueux des veines, par le labyrinthe des filaments nerveux, nous nous glissons jusqu'au sanctuaire de la pensée et nous touchons, oui, nous touchons l'inconnu qui vibre au plus intime de la personne humaine (CUREL, Nouv. idole, 1899, II, 3, p. 201).
D. — Spécialement
1. DÉFENSE. Territoire d'importance vitale qui doit être défendu à tout prix; en partic., territoire protégé par une force de dissuasion atomique. Puisque le « sanctuaire » total n'est plus possible, il faut lui substituer autre chose, que le général Méry appelle le « sanctuaire élargi ». Il s'agit, tout en maintenant la France sous son ombrelle atomique, d'intervenir militairement, s'il le faut, sur ces franges sensibles que sont l'Europe et le bassin méditerranéen (Le Nouvel Observateur, 7 juin 1976, p. 36, col. 1).
2. ÉCOL. Lieu protégé, refuge. Les grandes réserves d'animaux sont celles qui remplissent le mieux leur rôle de sanctuaire de la faune sauvage (...). La valeur écologique d'un « sanctuaire » naturel tient à son inviolabilité (La Vie du rail, 30 juin 1974 ds GILB. 1980).
Prononc. et Orth.:[]. FÉR. 1768 [] (v. sanctifier). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1re moit. du XIIe s. saintüaries (Psautier Cambridge, 67, 36 ds T.-L.); 2. a) ca 1150 saintuaire « lieu le plus saint d'un temple, d'une église » (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 992); b) 1690 « partie de l'église où se trouve le maître-autel » (FUR.); 3. XIIIe s. selonc le pois del saintuaire (B.N. 899, f ° 54 ds TRENEL, L'Anc. test. et la langue fr. au Moy. Âge, p. 338); 1542 peser ces motz au pois du Sanctuaire (RABELAIS, Pantagrueline Prognostication, éd. M. A. Screech, p. 6, var. 57); 4. 1657-62 « lieu secret » (PASCAL, Pensées, éd. Brunschvicg, Boutroux, Gazier, section XIII, p. 273); 5. 1677 sanctuaire de la justice (FLECHIER, Lamoigon ds LITTRÉ); 6. 1788 « séjour, lieu privilégié (en parlant d'une maison) » (BARTHELEMY, Anach., ch. 5, ibid.); 7. 1970 « lieu d'asile, réserve d'animaux » (BURN.); 1970 « territoire qui pendant un conflit armé se trouve soustrait aux hostilités » (L'Express, 29 juin ds GILB. 1980). Empr. au lat. sanctuarium « cabinet d'un roi » et en b. lat. eccl. « lieu sacré, sanctuaire »; les sens 7 sont une francisation d'empl. spéc. de l'angl. sanctuary (XIVe s.), lui-même empr. au fr. (v. REY-GAGNON Anglic. 1980). Fréq. abs. littér.:1 038. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 192, b) 1 603; XXe s.: a) 1 526, b) 765.

sanctuaire [sɑ̃ktɥɛʀ] n. m.
ÉTYM. 1380; saintuarie, 1120; lat. ecclés. sanctuarium, de sanctus « saint ».
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I
1 Lieu le plus saint d'un temple, d'une église, interdit aux profanes. || Le sanctuaire d'un temple égyptien (→ Hypostyle, cit.). || Édicules (cit. 1) dont est entouré le sanctuaire d'une mosquée. || Sanctuaire d'une église, partie du chœur située autour de l'autel. || Le maître-autel (→ Maître, cit. 108), merveille du sanctuaire. || Les ténèbres du sanctuaire (→ Gothique, cit. 8).Spécialt. Dans le Temple de Jérusalem, Partie sacrée où était gardée l'arche d'alliance. Saint (des Saints).
1 Quand l'impie a porté l'outrage au sanctuaire,
Tout fuit le temple en deuil, de splendeur dépouillé (…)
Hugo, Odes et Ballades, II, VI, I.
2 (1611). Édifice consacré aux cérémonies d'une religion; lieu saint. Église, temple. || Les sanctuaires de Grèce, de la vallée du Nil (→ Aspect, cit. 19). || Le délabrement (cit. 1) des sanctuaires. || Le sanctuaire du Dieu vivant (→ Asseoir, cit. 37).
2 Sur l'autel, devant les bougies, dont la pauvre lumière jaunissait son crâne, officiait le dernier prêtre de ce sanctuaire de campagne oublié des hommes. Il y disait peut-être sa dernière messe.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 188.
3 (1677, le sanctuaire de la justice, Fléchier). Fig., littér. Lieu protégé, fermé, secret. Asile; et aussi intimité. || La ville, sanctuaire des familles (→ Cité, cit. 2). || Le sanctuaire des lois : le tribunal ou le parlement. || Pénétrer dans le sanctuaire de qqn, dans l'intimité de sa maison.Fig. || Faire de son cœur un sanctuaire (→ Comprimer, cit. 5). || Sanctuaire réservé (→ Étanche, cit. 2), inviolable d'un cœur (→ Infortuné, cit. 2).Sanctuaire, titre français d'un roman de Faulkner.
3 (…) je reste à la maison, le front appuyé contre la vitre, à regarder fumer la rivière et monter le brouillard, tout en élevant silencieusement dans mon cœur le sanctuaire parfumé, le temple merveilleux où je dois loger l'idole future de mon âme.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, I.
4 Je m'efforce tant que je peux de cacher le sanctuaire de mon âme : peine inutile, hélas ! les rayons percent au dehors et décèlent le Dieu intérieur.
Flaubert, Correspondance, 92, fin avr. 1845.
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II
1 (1971; empr. à l'angl. sanctuary). Au cours d'un conflit, Lieu protégé des combats; lieu mis à l'abri d'éventuelles attaques ou représailles. || « Pour lui épargner (à la patrie) le viol des troupes étrangères, on en relève préventivement l'empreinte sacrée (le “sanctuaire”, disent les théoriciens de la dissuasion) » (l'Express, 7 juin 1980, p. 27). || « Les “sanctuaires” thaïlandais (pour les Khmers) » (l'Express, 3 nov. 1979, p. 136).Territoire couvert par la dissuasion nucléaire.
2 (Réemprunt à l'angl. sanctuary, 1879 dans ce sens). Lieu protégé (où vit une espèce animale menacée). || Un sanctuaire d'oiseaux, dans un parc naturel. Réserve.
DÉR. V. Sanctuariser.

Encyclopédie Universelle. 2012.