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sangsue

sangsue [ sɑ̃sy ] n. f.
XIIe; lat. sanguisuga, de sanguis « sang » et sugare « sucer »
1Ver annélide (hirudinées), souvent ectoparasite de vertébrés, dont l'espèce la plus importante est la sangsue médicinale, utilisée autrefois pour les saignées locales. La sangsue se fixe à la peau par ses ventouses et suce le sang.
2Fig. Vieilli Personne qui vit, qui s'enrichit aux dépens d'autrui. exploiteur. Mod. Fam. Personne qui impose indiscrètement sa présence ( collant). « Je ne suis pas le genre sangsue, dit-elle, je ne m'accroche pas » (Beauvoir).
3(1753) Techn. Rigole, fossé d'écoulement des eaux.

sangsue nom féminin (latin sanguisuga, de sanguis, sang, et sugere, sucer) Annélide marine (hirudinée), dulcicole ou terrestre, sans parapodes ni soies, souvent ectoparasite de vertébrés. Littéraire. Personne avide, qui soutire de l'argent par tous les moyens. Familier. Personne collante dont on n'arrive pas à se débarrasser. ● sangsue (synonymes) nom féminin (latin sanguisuga, de sanguis, sang, et sugere, sucer) Littéraire. Personne avide, qui soutire de l'argent par tous les moyens.
Synonymes :
- écornifleur
- exploiteur
- parasite
- pique-assiette (familier)
- profiteur

sangsue
n. f.
d1./d Ver annelé (classe des hirudinées) des eaux stagnantes et des forêts marécageuses, qui se fixe par sa ventouse buccale à la peau des animaux dont il suce le sang.
d2./d Fig. Personne qui soutire abusivement de l'argent à autrui; parasite.

⇒SANGSUE, subst. fém.
I. A. — ZOOL. Annélide gluant de la famille des Hirudinées que l'on trouve généralement collé aux pierres sur les fonds vaseux et dont le corps très souple est terminé par une ventouse à chaque extrémité lui permettant de se fixer solidement à la peau des vertébrés pour en sucer le sang. Sangsue médicinale; sangsue repue, gorgée de sang; sangsue noirâtre; grosse, petite sangsue; faire dégorger une sangsue; appliquer, mettre, poser des sangsues (pour une saignée locale); élever, vendre des sangsues; commerce des sangsues; mode de conservation des sangsues; reproduction des sangsues; les sangsues sécrètent un produit qui empêche la coagulation du sang. La famille des sangsues est très nombreuse en espèces et en variétés, elles vivent presque toutes dans l'eau douce; mais il y en a également de marines, et une qui paraît tout-à-fait terrestre (BRARD 1838). Depuis ses genoux jusqu'au bout de ses pieds de longues sangsues noires buvaient sa vie, se gonflaient, collées à sa chair. Elle n'osait point y toucher et hurlait d'horreur (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Hist. fille de ferme, 1881, p. 35).
P. métaph. Rodenbach proclame que Barrès est une vraie sangsue des vivants à la peau desquels il se colle, leur suçant toute la notation qu'il y a en eux de la vie vivante (GONCOURT, Journal, 1894, p. 599).
B. — P. anal.
1. [À propos d'une pers. avide d'argent ou qui tire de l'argent par des exactions] Synon. parasite. Ajoutez les lésions qu'elle [la France] éprouve dans toutes les autres branches de commerce, notamment par suite d'accaparement et agiotage, quand les sangsues enlèvent comme en 1812, toutes les farines à 60 fr le sac, et les revendent à 120 fr à la suite de fausses alarmes (FOURIER, Nouv. monde industr., 1830, p. 64). Supprimer les sangsues publiques et l'appareil intermédiaire de finances entre le roi et son peuple, asseoir l'impôt moyennant des assemblées provinciales (...) c'est ce que Mirabeau aurait voulu (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 14, 1857, p. 21).
Subst. + de sangsue. Il faut saluer nos créanciers, les saluer avec grâce. « Quand me payerez-vous? » disent-ils. Et nous sommes dans l'obligation de mentir, d'implorer un autre homme pour de l'argent, de nous courber devant un sot assis sur sa caisse, de recevoir son froid regard, son regard de sangsue plus odieux qu'un soufflet (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 183).
[Terme d'injure] Vous venez encourager le chercheur!... panser les plaies du martyr... Vous arrivez tout innocent avec une petite sardine... Le martyr fait un bond de vingt mètres! C'est l'Affront!... Tout change! Tout est bouleversé! Tout s'écroule! Un éclair! Et c'est l'enfer qui s'entr'ouvre!... L'illuminé tourne au chacal! Vampire! Sangsue! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 519). On les [les prévôts, les bedeaux et les maires eux-mêmes] traite de sangsues, de corbeaux d'enfer (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 92).
2. Fam. Personne dont on ne peut se défaire. Tu as quatre mignons qui sont l'exécration publique, quatre sangsues, quatre pestes (DUMAS père, Dame Monsoreau, 1846, II, 3e tabl., 3, p. 169).
En partic. Femme collante. En appos. Elle prit sur la table son sac et le ferma d'un coup sec. « Je ne suis pas le genre sangsue, dit-elle, je ne m'accroche pas; et d'ailleurs, sois bien tranquille: je ne t'aime pas » (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 156).
3. Argot
a) CYCL. ,,Coureur qui a l'habitude de se placer dans le sillage d'un autre`` (ESN. 1966). Synon. suceur de roues.
b) TYPOGR. Poser une sangsue. ,,Demander un prix exagéré au collègue qu'on a remplacé`` (ESN. 1966).
II. — TECHNOL. ,,Petit canal creusé dans les prés, ou les labours, pour en faciliter le drainage`` (FÉN. 1970).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694-1740: sang-sue; dep. 1762: sangsue. V. sang-froid. Étymol. et Hist. 1. XIIe s. sansue « ver annélide » (Gloss. Tours, 328 ds T.-L.); 2. déb. XIVe s. sensüe « personne avide » (Chastie Musart, éd. A. Jubinal ds Œuvres de Rutebeuf, t. 2, p. 481); 3. 1625 technol. (Inondation du Faux-bourg S. Marcel ds Variétés hist., t. 2, p. 228). Du lat. sanguisuga, comp. à partir du lat. sanguis « sang » et sugere « sucer » et qui s'est substitué, à l'époque de Pline, à hirudo (ce dernier n'ayant laissé des traces qu'en a. prov.). Fréq. abs. littér.:182. Bbg. HÖYBYE (P.). Notes lexicol. et étymol. Fr. mod. 1968, t. 36, p. 63.

sangsue [sɑ̃sy] n. f.
ÉTYM. V. 1170; du lat. sanguisuga, de sanguis « sang », et sugare « sucer ».
1 Ver annélide discophore (Hirudinées), scientifiquement appelé hirudo. Sangsue médicinale, espèce de ce ver, utilisée par application ( Hirudinisation) pour les saignées locales (→ Lancette, cit. 2; oppression, cit. 4). || Mettre, ordonner (cit. 14) des sangsues (→ 2. Mort, cit. 10). || La sangsue se fixe à la peau par ses ventouses et suce le sang. || Faire dégorger des sangsues. || Élevage de sangsues. Hirudiniculteur, hirudiniculture.
1 (…) il contracta un léger rhume avec de la fièvre, qui fut suivi d'un grand mouvement du sang à la tête. Pour le soulager, le docteur Templeton eut recours à la saignée locale. Des sangsues furent appliquées aux tempes (…) le malade mourut et l'on s'aperçut que, dans le bocal qui contenait les sangsues, avait été introduite par hasard une de ces sangsues vermiculaires venimeuses qui se rencontrent çà et là dans les étangs circonvoisins (…) Son extrême ressemblance avec la sangsue médicinale fit que la méprise fut découverte trop tard.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Histoires extraordinaires, « Souv. M. Auguste Bedloe ».
2 (XIIe). Fig. a Vieilli. Personne qui vit, qui s'enrichit aux dépens d'autrui. Exploiteur. || Faire rendre gorge (cit. 29) à ces sangsues.
b Fam., mod. Personne qui importune.Spécialt. Femme qui impose indiscrètement sa présence. Collant (fam.).
2 Je ne suis pas le genre sangsue, dit-elle, je ne m'accroche pas (…)
S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 156.
3 (1753). Techn. Rigole, petit fossé destiné à boire l'eau d'un terrain.

Encyclopédie Universelle. 2012.