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senteur

senteur [ sɑ̃tɶr ] n. f.
• fin XIVe; de sentir
Littér. Odeur agréable, parfum. Des pelouses « s'élevait une senteur fraîche que traversait, par effluves, l'odeur des pétunias » (Martin du Gard ).
Cour. Pois de senteur.

senteur nom féminin (de sentir) Littéraire. Odeur agréable, parfum : La senteur des lilas.senteur (synonymes) nom féminin (de sentir) Littéraire. Odeur agréable, parfum
Synonymes :
- arôme
- effluves
- exhalaison
- fragrance
- fumet
- relent
- remugle (littéraire)

senteur
n. f. Litt. (Cour. Québec) Odeur, parfum. Des senteurs de fleurs.
Une senteur désagréable.

⇒SENTEUR, subst. fém.
A. — Littér. Odeur, le plus souvent agréable, qui s'exhale d'un corps. Synon. arôme, effluve, parfum. Les laitues croissaient fraternellement à côté des rosiers à cent feuilles, les lis alternaient avec les groseilliers, et de grands pieds d'angélique, des touffes de fenouil, de grosses boules de buis mêlaient leurs senteurs aromatiques au parfum des clématites (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p. 35). Il sentit près de lui, sous son peignoir, la fraîcheur, la senteur légère de son corps sortant du bain, et baisa son bras nu, timidement, câlinement, comme à une mère (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 188).
SYNT. Senteur acidulée, agreste, aigre, amère, capiteuse, douce, embaumée, exotique, exquise, fade, forte, fraîche, humide, lourde, merveilleuse, pénétrante, pestilentielle, printanière, sauvage; senteur du chèvrefeuille, du jasmin, des violettes, de l'encens, du bétail, du gibier; les senteurs énivrent, montent aux narines.
Le plus souvent au plur. [À propos d'un phénomène naturel ou saisonnier] Senteurs de l'air, de la mer, de la pluie, de la terre, de l'automne. Les humides senteurs de la nuit sont en marche (MARAN, Batouala, 1921, p. 49). Les senteurs végétales du jardin trempé de pluie (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 295).
B. — Loc. De senteur. [Toujours précédé d'un subst.]
1. Vieilli. Préparation exhalant une odeur agréable, parfumée. Eau, pâte, poudre de senteur. Une main de femme, au moment où elle sort de son bain de senteur, conserve je ne sais quelle fraîcheur douillette (BALZAC, Langeais, 1834, p. 255). Il leur montra ses parfums, son or et son argent, tous ses aromates, ses huiles de senteur, tous ses vases précieux, et ce qu'il y avait dans ses trésors (FLAUB., Tentation, 1874, p. 9).
2. BOT. Pois de senteur.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Éty-mol. et Hist. 1. XVe s. [ms.] « vent d'une bête » (Modus et Ratio, var. ms., 63, 59 ds T.-L.); 2. XVe s. [ms.] « mauvaise odeur » Senteur ou pueur (EVRART DE CONTI, Probl. d'Arist., B.N. 210, f ° 191d ds GDF. Compl.); 3. 1530 « odeur » (PALSGR., p. 271); d'où a) 1585 eau de senteur (N. DU FAIL, Contes et discours d'Eutrapel ds Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t. II, p. 91); b) 1791 pois de senteur (VALM.). Dér. de sentir; suff. -eur1. Fréq. abs. littér.:565. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 348, b) 1 579; XXe s.: a) 1 307, b) 472.

senteur [sɑ̃tœʀ] n. f.
ÉTYM. Fin XIVe; dér. de sentir.
1 Littér. ou style soutenu. Sensation olfactive, émanation qui la provoque. REM. Senteur est plus subjectif qu'odeur et parfum; le mot désigne les odeurs agréables ou désagréables, faibles ou pénétrantes, mais plus souvent des émanations agréables. Senteur est fréquent dans la langue littéraire, mais rare dans l'emploi courant. || Les humides senteurs du fleuve (→ Bien-être, cit. 2), la fraîche senteur des bois (→ Javelle, cit. 1). || La senteur violente des myrtes (→ Aromate, cit. 5). || Senteurs pénétrantes (→ Enfler, cit. 22). || Exhaler des senteurs ineffables (→ Mouchoir, cit. 3). || La senteur chaude du bétail (→ Ferrer, cit. 1). || La senteur du gibier. Fumet. || La senteur du goudron (→ Calfat, cit.; et aussi goudron, cit. 1; quai, cit. 2). || Une senteur de tanière (→ Désordre, cit. 3).
1 (…) la brise alanguie de la Syrie nous apporte indolemment la senteur des tubéreuses sauvages.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 117.
2 L'air tiède, où se mêlait à l'odeur des côtes, des ajoncs, des trèfles et des herbes, la senteur marine des roches découvertes, l'animait encore en le grisant doucement (…)
Maupassant, Pierre et Jean, VI.
2.1 Une senteur forte s'était répandue, la senteur des simples dont sa robe se trouvait imprégnée.
Zola, l'Œuvre, p. 84.
3 Des pelouses, des bassins, s'élevait une senteur fraîche que traversait, par effluves, l'odeur des pétunias, des géraniums.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 168.
4 (…) les abeilles ont depuis longtemps regagné la ruche, et les senteurs, dont la symphonie savante m'avait appelé dehors, se sont, depuis longtemps aussi, fondues en une seule énonciation, l'odeur mâle du vent de mer.
J.-R. Bloch, la Nuit kurde, Prélude, p. 17.
2 Loc. De senteur : très odorant. Spécialt. Se dit de préparations odorantes. || Eau, pâte de senteur (→ Entretenir, cit. 21).
Cour. || Pois de senteur : gesse odorante, plante grimpante cultivée pour ses fleurs.

Encyclopédie Universelle. 2012.