signifiant, iante [ siɲifjɑ̃, jɑ̃t ] adj. et n. m.
• 1553; de signifier
1 ♦ Littér. Qui est plein de sens. « déformer la réalité pour la rendre signifiante » (A. Gide).
♢ Ling., sémiol. Qui a du sens (⇒ signifiance). Unité, phrase signifiante. La sémiologie étudie les systèmes signifiants.
2 ♦ N. m. (1910) Ling. Manifestation matérielle du signe; suite de phonèmes ou de lettres, de caractères (graphèmes), qui constitue le support d'un sens. Le signifiant et le signifié. Mots qui ont même signifiant. ⇒ homographe, homophone.
⊗ CONTR. Asémantique.
● signifiant nom masculin Forme concrète (image acoustique ou symboles graphiques) du signe linguistique, renvoyant arbitrairement à un concept, le signifié. ● signifiant, signifiante adjectif Qui signifie, est porteur d'un sens.
signifiant, ante
adj. et n. m.
d1./d adj. Qui est chargé de sens. Système signifiant.
d2./d n. m. LING Face du signe qui est le support du signifié et est rendue perceptible aux sens par des sons ou des lettres.
⇒SIGNIFIANT, -ANTE, part. prés., adj. et subst. masc.
I. — Part. prés. de signifier.
II. — Adjectif
A. — Qui signifie, qui transmet une signification. Je les ai vus, elle au piano, lui dans son fauteuil d'infirme, échanger des regards plus signifiants que des paroles (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 98). Wagner a écrit que « là où les autres arts disent: cela signifie, la musique dit: cela est »; mais il ne cesse de vouloir que la musique soit signifiante; au point qu'il décrète que la symphonie en la signifie « l'apothéose de la danse », ce qui eût peut-être fort surpris Beethoven (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 282).
B. — LING. Qui est porteur de signification, qui a du sens, qui fonctionne en tant que signe. Structure, unité signifiante. L'art de la prose s'exerce sur le discours, sa matière est naturellement signifiante: c'est-à-dire que les mots ne sont pas d'abord des objets, mais des désignations d'objets (SARTRE, Litt., 1948, p. 26). Les éléments qui constituent l'écriture sont des signes graphiques dont la structure est analogue à celle des signes linguistiques, c'est-à-dire qu'ils sont composés d'une expression signifiante et d'un contenu (ALARCOS-LLORACH ds Langage, 1968, p. 518).
III. — Subst. masc., LING. [P. oppos. à signifié] Partie formelle, matérielle et sensible du signe. Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par signe le total résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement:le signe linguistique est arbitraire (SAUSS. 1916, p. 100). Le lien qui unit signifiant et signifié est nécessaire: dans la conscience du sujet parlant français, le signifiant bœuf (c'est-à-dire l'image acoustique du groupe de sons böf) évoque nécessairement le concept de bœuf et le concept déclenche nécessairement l'image acoustique böf. « Le signifiant est la traduction phonique du concept; le signifié est la contrepartie mentale du signifiant » (E. BENVENISTE ds PERROT, Ling., 1953, p. 112).
— P. anal., SÉMIOL. Le signifiant (du mythe). On retrouve dans le mythe le schéma tri-dimensionnel dont je viens de parler: le signifiant, le signifié et le signe. Mais le mythe est un système particulier en ceci qu'il s'édifie à partir d'une chaîne sémiologique qui existe avant lui:c'est un système sémiologique second. Ce qui est signe (...) dans le premier système devient simple signifiant dans le second (R. BARTHES, Mythologies, 1957, p. 221).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. 1798-1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1344 subst. « celui qui fait connaître une chose » (doc. ds GDF.); b) 1553 adj. « qui marque ce qu'une personne ou une chose veut dire » (Bible Gérard, Corinthiens, 14c); 2. 1910 ling. (SAUSSURE, Cours de ling. gén., éd. R. Engler, t. 1, p. 151). Part. prés. de signifier. Fréq. abs. littér.:80. Bbg. ENGLER 1968. — MOYAERT (P.). [...] Signifiant et signifié ... Cah. Inst. Ling. Louvain. 1979, t. 5, n ° 3, pp. 44-55. — PIERSON (J. L.). Langue - parole? Signifiant - signifié - signe? Studia Linguistica. 1963, t. 17, pp. 13-15. — REY-DEBOVE (J.). Le Métalangage. Paris, 1978, pp. 116-118.
signifiant, ante [siɲifjɑ̃, ɑ̃t] adj. et n. m.
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1 Plus un humoriste est intelligent, moins il a besoin de déformer la réalité pour la rendre signifiante.
Gide, Journal, 1er janv. 1910.
2 Le corps, dans la tradition biblique, c'est l'homme tout entier en tant qu'il s'extériorise en un mouvement signifiant.
Roger Garaudy, Parole d'homme, p. 245.
b (1910, Saussure). Qui a du sens, de la signifiance; qui fonctionne en tant que signe. || Les unités signifiantes du langage, ses signes. || La sémiologie, la sémiotique étudient les systèmes signifiants. || Structure signifiante. || Les figures (syllabes…) ne sont pas signifiantes, alors que les morphèmes le sont.
2 N. m. (1910). Ling. Manifestation matérielle du signe; suite de phonèmes ou de lettres, de caractères, qui constitue le support d'un sens (opposée et liée au signifié; → Signifié, cit. 1 et 2). || « Signifiant » est synonyme de « image acoustique », chez Saussure.
3 Mais surtout, le style est en quelque sorte le commencement de l'écriture : même timidement, en s'offrant à de grands risques de récupération, il amorce le règne du signifiant.
R. Barthes, Roland Barthes, p. 80.
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CONTR. (De 1., a) Insignifiant. — Asémantique.
Encyclopédie Universelle. 2012.