subordination [ sybɔrdinasjɔ̃ ] n. f.
• 1610; lat. médiév. subordinatio → subordonner
1 ♦ Subordination à... : le fait d'être soumis à l'autorité de (qqn). ⇒ assujettissement, dépendance, tutelle. La subordination des fonctionnaires les uns aux autres (⇒ hiérarchie) .
♢ Soumission à (une chose). « Une subordination inintelligente au réalisme » (A. Gide).
2 ♦ Le fait de subordonner une chose à une autre; position inférieure d'un élément par rapport à un autre dans un ensemble. La subordination de l'espèce au genre. Subordination des intérêts particuliers à l'intérêt général. Absolt « Toute hiérarchie et toute subordination disparaissent » (Baudelaire).
3 ♦ (1872) Gramm. (opposé à juxtaposition et à coordination) Construction dans laquelle une proposition non autonome est liée à une autre proposition qui lui sert de support syntaxique et sémantique; emploi de cette construction. ⇒ subordonné. Conjonctions de subordination.
⊗ CONTR. Autorité. Autonomie. Insubordination.
● subordination nom féminin (latin médiéval subordinatio) Situation de quelqu'un qui dépend, dans ses fonctions, de l'autorité de quelqu'un d'autre : Il supporte mal sa subordination à un chef fantasque. Dépendance de quelque chose par rapport à quelque chose d'autre : La subordination de l'armée au pouvoir civil. Relation de dépendance qui lie une proposition à une autre proposition qui lui sert de support syntaxique et sémantique. Rapport grammatical existant entre un mot régissant (par exemple un nom) et un mot régi (par exemple un adjectif ou un complément déterminatif). En logique, relation de l'espèce au genre. ● subordination (synonymes) nom féminin (latin médiéval subordinatio) Situation de quelqu'un qui dépend, dans ses fonctions, de l'autorité...
Synonymes :
- obédience
- obéissance
- sujétion
Dépendance de quelque chose par rapport à quelque chose d'autre
Synonymes :
subordination
n. f.
d1./d Dépendance (d'une personne à l'égard d'une autre).
d2./d Fait, pour une chose, de dépendre d'une autre. Subordination de l'effet à la cause.
d3./d GRAM (Opposé à coordination, à juxtaposition.) Rapport syntaxique entre une proposition et une autre à laquelle elle est subordonnée.
|| Conjonction de subordination: conjonction réunissant la proposition subordonnée à la proposition principale. "Si, quand, comme, puisque" sont des conjonctions de subordination.
⇒SUBORDINATION, subst. fém.
A. — 1. a) Subordination de qqn à qqn; subordination entre qqn et qqn. État d'une personne qui est soumise à l'autorité de quelqu'un à qui elle doit rendre compte de ses actes notamment dans une organisation hiérarchisée. Subordination hiérarchique, monarchique, sociale; rapports de subordination. Leurs plus expérimentés capitaines n'étaient pas capables d'un effort commun (...) de toute entreprise enfin exigeant (...) la subordination de tous à un seul (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 150). Les personnels militaires ne sont titulaires d'aucun grade. Il n'existe de subordination entre ces personnels que celle qui, dans le service, résulte de l'emploi tenu (LUBRANO-LAVADERA, Législ. et admin. milit., 1954, p. 152).
— [P. méton. du compl.] Subordination de l'exécutif au législatif. Les futurs citoyens de la « Cité d'hoplites » étaient nourris des poèmes d'Homère et imbus par eux d'une éthique, — celle du héros en quête de l'exploit qui surclasse, de la gloire personnelle —, bien étrangère à l'idéal de la subordination totalitaire du citoyen à la communauté (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p. 172). En matière de défense nationale, le principe historique est celui de la subordination des autorités militaires à l'autorité civile (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 118).
b) La subordination de qqn. Soumission de quelqu'un. Toujours en état de subordination et parfois d'humiliation sociale, l'homme de condition modeste mûrit très tôt un complexe d'infériorité qui l'embarrassera toute son existence durant (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 89).
c) La subordination. Organisation hiérarchisée. [Les révolutionnaires] ont méconnu la véritable source du droit public et les besoins réels de la société qui ne peut subsister sans subordination et obéissance (MAINE DE BIRAN, Journal, 1814, p. 12).
2. Subordination de qqn à qqc. État de dépendance de quelqu'un par rapport à quelque chose. C'est dans les « pays de la soif », dans les contrées pauvres en eau, que l'on comprend l'impérieuse subordination des hommes à l'eau (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 19).
B. — Subordination de qqc. à qqc.; subordination entre qqc. et qqc. Fait de subordonner une chose à une autre; rapport de dépendance entre une chose et une autre. Subordination naturelle, rationnelle, réciproque de qqc. à qqc.; subordination de causes, des fins, des phénomènes à qqc. On verra que le ridicule vient de ce qu'on a interverti les rapports, et méconnu la subordination naturelle des phénomènes les uns aux autres (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 96). La subordination du droit individuel au droit familial, de la propriété individuelle à la propriété familiale (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 193).
— BIOL. [P. réf. à Cuvier] Principe de la subordination des caractères. Principe au nom duquel il convient de prendre en compte l'importance inégale des caractères pour le classement des êtres. (Dict. XXe s.).
C. — LINGUISTIQUE
1. [P. oppos. à juxtaposition, coordination] Construction établissant un rapport de dépendance syntaxique soit entre une proposition subordonnée et une proposition principale reliées par une conjonction ou un pronom relatif, soit entre des mots ou des syntagmes. Mot, outil de subordination; conjonction de subordination. On caractérise les rapports de subordination selon la nature du subordonnant (...) selon le rapport existant avec le verbe ou la proposition principale, selon le « sens » de la subordonnée (Ling. 1972).
2. [Dans la théorie d'A. Martinet] Type d'expansion opposé à la coordination caractérisé par le fait que la fonction de l'élément ajouté ne se retrouve pas dans un élément préexistant dans le même cadre (d'apr. MOUNIN 1974).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1610 « dépendance par rapport à ce qui a un rang supérieur » (P. COTON, Institution catholique, t. 1, p. 105 ds R. Philol. fr. t. 43, p. 133); 2. 1872 gramm. (LITTRÉ). Dér. de subordonner d'apr. le b. lat. subordinatio, -onis « délégation » déb. VIe s. ds BLAISE Lat. chrét., dér. de ordinatio, -onis « action de mettre dans un ordre », v. ordination, préf. sub- marquant une position inférieure. Cf. l'angl. subordination terme de gramm. dep. 1857 ds NED. Fréq. abs. littér.:338. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 313, b) 849; XXe s.: a) 233, b) 574. Bbg. ALLAIRE (S.). La subordination dans le Français parlé devant les micros de la Radio-diffusion, Paris, Klincksieck, 1973, 237 p. — ANTOINE (G.). La Coordination en fr. Paris, 1959-62, 1408 p. — HERMAN (J.). La Formation du syst. des conjonctions de subordination. Berlin, 1963, 247 p.
subordination [sybɔʀdinɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1610; lat. médiéval subordinatio, de subordinare. → Subordonner.
❖
1 Subordination de (qqn) à (qqn) : fait d'être soumis à l'autorité de qqn, spécialt dans un ensemble hiérarchisé. ⇒ Assujettissement, dépendance, esclavage, infériorité, obédience, obéissance, sous-ordre, tutelle, vassalité; et aussi discipline. || La subordination extrême des citoyens aux magistrats (cit. 3). || La hiérarchie (cit. 7), c'est-à-dire la subordination des fonctionnaires les uns aux autres. — La subordination de qqn (sans compl. en à), sa soumission. — La subordination, organisation hiérarchisée. ⇒ Hiérarchie. || La sainte subordination des puissances ecclésiastiques (→ Hiérarchie, cit. 2).
1 (…) les grands (…) paraissent debout, le dos tourné directement au prêtre et aux saints mystères, et les faces élevées vers leur roi (…) On ne laisse pas de voir dans cet usage une espèce de subordination, car ce peuple paraît adorer le prince, et le prince adorer Dieu.
La Bruyère, les Caractères, VIII, 74.
2 Il est impossible de faire le tableau de ces petits détails respectueux, de cet ensemble de conduite, qui annonce la subordination de l'Épouse, sans indiquer l'esclavage.
Restif de La Bretonne, la Vie de mon père, IV, p. 241.
♦ Soumission à une chose. || En général, l'insubordination contre les règles (cit. 2) vient d'une subordination inintelligente au réalisme.
2 Fait de subordonner (2.) une chose à une autre; position inférieure d'un élément par rapport à un autre dans un ensemble. || La subordination d'une activité à des principes. — (Sans complément en à). Distribution ordonnée, organisation hiérarchisée de plusieurs choses. ⇒ Hiérarchie (3.), ordre (supra cit. 6).
3 Plus l'artiste se penche avec impartialité vers le détail, plus l'anarchie augmente. Qu'il soit myope ou presbyte, toute hiérarchie et toute subordination disparaissent.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, XVI, V.
♦ Sc. nat. || Principe de la subordination des caractères : principe, énoncé par Cuvier, selon lequel on doit tenir compte de l'importance inégale des caractères pour le classement des êtres.
3 (XIXe; in Littré, 1872). Gramm. (Opposé à juxtaposition, à coordination). Construction dans laquelle une proposition est subordonnée à une autre; emploi de cette construction. ⇒ Subordonner (p. p.); → Excepter, cit. 13; moins, cit. 36. || Outil, mot de subordination (→ Quoi, cit. 13). || Conjonctions, locutions conjonctives de subordination. ⇒ Conjonction (II.), que (1. Que, I., 5.).
❖
CONTR. Autorité. — Autonomie. — Insubordination.
COMP. Insubordination.
Encyclopédie Universelle. 2012.