substitut [ sypstity ] n. m.
• 1332; lat. substitutus, de substituere → substituer
1 ♦ Dr. Magistrat du ministère public, chargé de suppléer un autre magistrat, en cas d'absence ou d'empêchement. Ce jeune avocat « fut nommé substitut du procureur général à Paris » (Balzac). — REM. On trouve au féminin la substitut mais la forme normale est la substitute.
2 ♦ (1819) Didact. Ce qui tient lieu d'autre chose, ce qui remplace, joue le même rôle. Un substitut du champagne. ⇒ ersatz, succédané. Substitut de repas : préparation équilibrée destinée à remplacer un repas dans le cadre d'un régime. — Spécialt Élément perceptible qui joue le rôle d'un signifié absent. ⇒ signe, symbole.
♢ (1956) Ling. Élément qui peut en remplacer un autre pour éviter sa répétition dans l'énoncé. Les pronoms sont des substituts (⇒ anaphorique) .
● substitut nom masculin (latin substitus, mis à la place) Personne chargée de remplir les fonctions de celui à qui elles sont dévolues, en cas d'absence ou d'empêchement de ce dernier. Ce qui peut remplacer quelque chose en jouant le même rôle. Magistrat du parquet chargé d'assister le procureur général de la cour d'appel (substitut général) et le procureur de la République. ● substitut (expressions) nom masculin (latin substitus, mis à la place) Substitut à l'emprisonnement, synonyme de peine de substitution. ● substitut (synonymes) nom masculin (latin substitus, mis à la place) Personne chargée de remplir les fonctions de celui à qui...
Synonymes :
- remplaçant
- représentant
Substitut à l'emprisonnement
Synonymes :
substitut
n. m.
d1./d DR Magistrat du parquet qui supplée le procureur de la République, le procureur général ou les avocats généraux.
d2./d Personne, chose qui remplit une fonction à la place d'une autre.
⇒SUBSTITUT, subst. masc.
A. — [Désigne une pers.]
1. Rare. Celui qui prend la place d'un autre. Synon. remplaçant, représentant, suppléant. Cette bonne description (...) semble assigner au poète un rôle d'attente et une mission de substitut (Arts et litt., 1935, p. 50-12). Évidemment, pour elle Henri est un substitut de Robert (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 505).
♦ Substituts parentaux. ,,Grand-parents, parents nourriciers, éducateurs`` (LAFON 1969).
2. DR. ,,Membre du Ministère public chargé de suppléer ou de remplacer le Procureur de la République``. (BARR. 1974). Et si le substitut du procureur, qui soutient l'accusation, ne parvient pas à nous prouver que Valentin est le coupable, l'avocat défenseur ne parvient pas à nous persuader qu'il est innocent (GIDE, Souv. Cour d'ass., 1913, p. 645). Les membres du ministère public, autrefois installés avec les « gens du roi » (...) et se levant pour prendre la parole, forment la « magistrature debout » composée du procureur général et des avocats généraux près la Cour de cassation, des procureurs généraux et des avocats généraux et substituts près les cours d'appel, des procureurs de la République et substituts près les tribunaux de grande instance (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 44).
B. — [Désigne une chose] Chose qui prend la place d'une autre.
1. [Une chose concr.] Synon. ersatz, succédané. Il en était de même du pastel, substitut de l'indigo (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 311).
— BIOL. Substituts de conglutinine. ,,Substances colloïdales, telles que la gélatine et l'acacia, de structure moléculaire complexe, qui peuvent prendre la place du plasma dans la réaction de conglutination`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
— INDUSTR. ,,Produit, matériau capable d'en remplacer un autre, en présentant à peu près les mêmes propriétés et qualités, soit de mise en œuvre, soit d'usage`` (RAMA 1973). Les substituts du cuir sont les syndermes, les textiles enduits et les matériaux synthétiques (RAMA 1973).
2. [Une chose abstr.] Les sociétés protestantes cherchent peut-être un substitut de la confession et des défoulements libérateurs dans leurs débordantes activités utilitaires et altruistes (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 748). Le jeu est bien un substitut, mais il est plus encore. C'est chez l'adulte qu'il peut n'être qu'un substitut, chez le prisonnier, chez le chômeur; chez l'enfant (...) la conscience du jeu n'est point en même temps la conscience d'une activité laborieuse qui manque (Jeux et sports, 1967, p. 51).
a) DR. Substituts à l'emprisonnement. ,,Mesures que le législateur met à la disposition du juge qui peut les prononcer en remplacement de la peine principale d'emprisonnement`` (Jur. 1981).
b) PSYCHOL. ,,Quelque chose qui est mis à la place de quelque chose d'autre; succédané, le symptôme, par ex., se substitue symboliquement au désir qui cherche à se satisfaire`` (ANCELIN Sc. hum. 1982).
c) Dans le domaine des signes et des signaux. ,,Signe avec lequel on peut faire diverses opérations mentales sans avoir besoin de penser actuellement à la chose signifiée.`` (GOBLOT 1920) Ainsi, dans le calcul algébrique, on ne se préoccupe pas des quantités dont les lettres sont les substituts. Taine a montré que les mots sont des substituts, qu'ils présentent des images ou des groupes d'images possibles, qui ne sont pas toutes actuellement évoquées (GOBLOT 1920).
— LING. ,,Élément qui en remplace un autre, généralement plus long, pour éviter sa répétition dans l'énoncé.`` (D. D. L. 1976). Le rôle du substitut est identique à celui de l'élément qu'il remplace. ... À Paris? j'y suis déjà allé. Y est le substitut de Paris (D. D. L. 1976). Synon. anaphorique, représentant. Substitut abréviatif.
— MAR. [Code international de signaux] ,,Petit pavillon triangulaire que l'on peut, dans certains cas, substituer à des pavillons ou à des flammes``. (GRUSS 1978).
Prononc. et Orth.:[sypstity]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1332 « magistrat chargé de remplacer au parquet le procureur général, le procureur de la République » (Arch. hist. de la Gironde, 6, 28 ds R. Ling. rom. t. 20, p. 85); 2. a) 1819 « ce qui remplace quelque chose, est substitué à quelque chose pour jouer le même rôle » (BOISTE); b) 1956 les pronoms sont des substituts (BENVENISTE, La Nature des pronoms ds Mél. Jakobson, p 37). Empr. au lat. substitutus, part. passé de substituere (substituer). Fréq. abs. littér.:251. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 368, b) 317; XXe s.: a) 501, b) 280.
substitut [sypstity] n. m.
ÉTYM. 1332; lat. substitutus, p. p. de substituere. → Substituer.
❖
———
1 Dr. Magistrat du ministère public, chargé de suppléer un autre magistrat, en cas d'absence ou d'empêchement. || Substitut du procureur général, chargé de l'assister près d'une cour d'appel. || Substitut du procureur de la République, près d'un tribunal de première instance (→ Absence, cit. 11.4).
0 Ce jeune avocat, pour employer une dénomination abolie que l'Empereur allait faire revivre, fut en effet nommé substitut du procureur général à Paris après le procès actuel, et devint un de nos plus célèbres magistrats.
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 586.
2 Rare. ⇒ Agent, remplaçant, représentant. || « Vous serez mon substitut pendant mon absence » (Académie).
———
II
1 (1819). Ce qui remplace qqch., est substitué à qqch. pour jouer le même rôle (→ Ordinaire, cit. 10). || Un substitut de champagne. ⇒ Ersatz, succédané. — Substitut de repas : préparation destinée à remplacer un repas normal dans le cadre d'un régime alimentaire. || Substituts de repas sous forme de potage, de crème aromatisée.
♦ Spécialt. Didact. Élément perceptible qui joue le rôle d'un signifié absent. ⇒ Signe, symbole. — Signe qui en remplace un autre; signe second. — Psychan. Formation substitutive.
♦ (1904). Mar. Pavillon de marine qui en remplace conventionnellement un autre comme signal. || Premier substitut, deuxième substitut.
2 En métrique ancienne, Pied qui en remplace un autre, en substituant deux brèves à une longue. || Le dactyle, substitut du spondée.
3 (1956, Benveniste). Ling. Élément qui peut en remplacer un autre par substitution. || Les pronoms sont des substituts.
❖
DÉR. Substitutif.
Encyclopédie Universelle. 2012.