succédané [ syksedane ] n. m.
• 1835; adj. 1690 ; lat. succedaneus, de succedere « remplacer » → succéder
1 ♦ Méd. Médicament, produit ayant les mêmes propriétés qu'un autre, auquel on peut le substituer.
2 ♦ (1812) Cour. Produit qui peut en remplacer un autre. ⇒ ersatz (cf. Produit de remplacement, de substitution). Un succédané de sucre.
3 ♦ Fig. Ce qui peut remplacer, suppléer (une chose absente, insuffisante). ⇒ substitut. « Injures, quolibets, etc., sont marques d'impuissance, et même des lâchetés, étant des succédanés pour des meurtres » (Valéry). — Péj. « Les sous-Rembrandt et les succédanés de Michel-Ange » (Malraux).
● succédané nom masculin (latin succedaneus, de succedere, remplacer) Produit de remplacement : Un succédané de café. Chose ou personne moins valables que celles dont elles assurent le rôle, la fonction : Un succédané de film à grand spectacle. ● succédané (synonymes) nom masculin (latin succedaneus, de succedere, remplacer) Produit de remplacement
Synonymes :
- ersatz
succédané
n. m.
d1./d Produit qu'on peut substituer à un autre dans certaines de ses utilisations. Les succédanés du café. Syn. ersatz.
|| MED Médicament qui, possédant des propriétés proches d'un autre, peut être utilisé à sa place.
d2./d Fig. Ce qui remplace qqch, avec une valeur moindre.
⇒SUCCÉDANÉ, -ÉE, adj. et subst. masc.
I. — Adjectif
A. — MÉD., vieilli. [En parlant d'un médicament] ,,Qu'on peut substituer à un autre parce qu'il produit des effets analogues`` (VERCH.-BUD. 1981).
— Empl. subst. masc. — Un fébrifuge!... répondit l'ingénieur. Nous n'avons ni quinquina, ni sulfate de quinine! — Non, dit Gédéon Spilett, mais il y a des saules sur le bord du lac, et l'écorce de saule peut quelquefois remplacer la quinine (...). L'écorce de saule, en effet, a été justement considérée comme un succédané du quinquina (VERNE, Île myst., 1874, p. 507). L'antipyrine a été vantée comme un excellent succédané du salicylate de soude (BARBIER ds Nouv. Traité Méd. fasc. 2 1928, p. 857).
B. — P. ext. Qui remplace partiellement quelque chose, qui en tient lieu. Les fléchissements correspondent à des accentuations d'exportation des essences succédanées (Industr. fr. bois, 1955, p. 34).
II. — Subst. masc.
A. — Produit qui, possédant en partie les mêmes propriétés, peut en remplacer un autre, notamment dans le domaine alimentaire. Synon. ersatz (péj.), substitut. Lors du blocus continental, le sucre exotique venant à manquer on chercha à lui trouver des succédanés; on eut tour à tour recours aux fruits, au miel, aux raisins, aux racines (...) F. Frémy, ancien professeur à l'École de Saint-Cyr, est le premier qui ait obtenu industriellement en France le sucre de betterave (ROUBERTY, Sucr., 1922, p. 14). L'emploi des succédanés du malt (...) dans la fabrication de la bière (BOULLANGER, Malt., brass., 1934, p. 71).
— En partic. [Pendant la Seconde Guerre mondiale] Succédané de café. Produit remplaçant le café. La préparation des succédanés du café n'avait pas attendu la période de restrictions pour se développer, et cela malgré la surproduction mondiale du café (...). Trois succédanés étaient utilisés: la chicorée à café, les figues, le malt (BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 102).
B. — P. anal. Ce qui remplace, peut remplacer quelque chose de manquant, d'insuffisant.
1. [À propos d'un inanimé concr.] Chambres ardentes, cours de justice, et autres succédanés des tribunaux de reprises du grand Sylla (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 126). [Le journal] la Croix et ses succédanés ont une immense diffusion (Civilis. écr., 1939, p. 36-11).
2. [À propos d'un inanimé abstr.] L'imposture, qui est un succédané de la force (RENAN, Drames philos., Caliban, 1878, IV, 3, p. 418). La justice est un succédané de l'absolu (LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 19). V. alibi ex. 4.
3. [À propos d'une pers.] Le jeune Rosny, qui m'avait beaucoup plu à la première visite, m'apparaît aujourd'hui comme un petit, un tout petit succédané de son frère (GONCOURT, Journal, 1891, p. 105).
— Au fém., rare. Mme Guyon (...) ne fut ni une écrivain originale, ni une sainte; elle n'était qu'une succédanée mal venue des vrais mystiques (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 242).
Prononc. et Orth.:[syksedane]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. a) 1690 pharm. remede succedané (FUR.); b) 1812 p. ext. « substance pouvant en remplacer une autre » (MOZIN-BIBER). Empr. au lat. succedaneus ou succidaneus « substitué; qui remplace » (dér. de succedere, v. succéder). Fréq. abs. littér.: 47. Bbg. GALL. 1955, p. 70.
succédané [syksedane] adj. et n. m.
ÉTYM. 1800; succédanée, 1690; lat. succedaneus, de succedere « remplacer ». → Succéder.
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I Adj. Vx. || Médicament succédané (→ ci-dessous, II., 1.).
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II N. m.
1 Méd. Médicament ayant les mêmes propriétés qu'un autre, auquel on peut le substituer. — Adj. || Médicament succédané.
2 (1812). Cour. Produit qui peut en remplacer un autre. ⇒ Substitut (→ Produit de remplacement, de substitution). — Vieilli (1940-1945). Produit remplaçant le café. || Un paquet de succédané.
3 (Abstrait). Ce qui peut remplacer, suppléer une chose absente, insuffisante. || L'imposture…, un succédané de la force (→ Fonder, cit. 23). || La confidence, succédané laïque de la confession (cit. 4). — Péj. || « Les sous-Rembrandt et les succédanés de Michel-Ange » (→ Sous-, cit. Malraux).
0 Injures, quolibets, etc., sont marques d'impuissance, et même de lâchetés, étant des succédanés pour des meurtres (…)
Valéry, Mauvaises pensées, Œ., t. II, Pl., p. 832.
Encyclopédie Universelle. 2012.