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suinter

suinter [ sɥɛ̃te ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1553; de suint
1S'écouler très lentement, sortir goutte à goutte. dégoutter, exsuder. « Il dégelait; l'eau suintait au long des murs, tombait des toits » (Morand). Il retire l'aiguille, « essuie la place gonflée où suinte une perle rose » (Martin du Gard). perler.
2Produire un liquide qui s'écoule goutte à goutte. Murailles qui suintent. « La montagne, pleine de sources, continue de suinter goutte à goutte dans la citerne » (Hugo). La vigne suinte. pleurer. Plaie qui suinte.
Trans. Fig. suer. « Une filandreuse chronique suintant la suffisance repue » (Villiers).

suinter verbe intransitif (de suint) En parlant d'un liquide, sortir, s'écouler d'une manière presque imperceptible à travers une matière, un corps poreux : L'huile suinte à travers la faïence. Laisser s'écouler presque imperceptiblement un liquide : Muraille qui suinte. Littéraire. Transparaître, se manifester : L'ennui suinte dans ce bureau.suinter (synonymes) verbe intransitif (de suint) En parlant d'un liquide, sortir, s'écouler d'une manière presque imperceptible...
Synonymes :
- dégoutter
- exsuder
- transsuder
Laisser s'écouler presque imperceptiblement un liquide
Synonymes :
- couler
- fuir
- perdre
- suer
suinter verbe transitif Laisser s'écouler un liquide imperceptiblement : Suinter du sang.suinter (synonymes) verbe transitif Laisser s'écouler un liquide imperceptiblement
Synonymes :
- distiller
- exhaler

suinter
v. intr.
d1./d S'écouler presque imperceptiblement (liquide). Sang qui suinte d'une plaie.
d2./d Laisser échapper un liquide très lentement (récipient, paroi).

⇒SUINTER, verbe intrans.
A. — [En parlant d'un liquide] S'écouler très lentement, goutte à goutte. Sur le bois de canots le goudron suintait en gouttelettes noires (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 385). Des gouttes brillantes comme le diamant suintent des parois de la voûte, et, tombant par intervalles réguliers dans le bassin, y produisent ce tintement sonore, harmonieux et plaintif, qui, pour les petites sources comme pour les grandes mers, est toujours la voix de l'eau (LAMART., Confid., 1849, p. 59).
Au fig. Hier, au soleil couchant, l'ennui suintait des murs d'une façon subtile et fantastique à vous asphyxier sur place (FLAUB., Corresp., 1855, p. 78). La défaite suinte de partout, et j'en tiens un signe dans ma main même (SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p. 302).
B. — Laisser s'écouler lentement et imperceptiblement un liquide. Murs qui suintent. Ah! le jour où tu te lèveras de toute ta taille d'apôtre, le jour où j'entendrai suinter les citernes de tes pleurs, alors, ô je saurai que tu es André Gide (JAMMES, Corresp. [avec Gide], 1897, p. 121). Les premiers plans enflammés contrastaient avec les chaînes des deux sierras, galonnées de glaciers qui suintaient sous le soleil (MORAND, Flagell. Séville, 1951, p. 255).
Empl. trans. Le jus des viandes coule dans leurs barbes. Elles suintent l'huile des sacrifices, et, de leurs lèvres entr'ouvertes, s'échappent des tourbillons d'encens (FLAUB., Tentation, 1856, p. 615). Ces hectares de pins rigides, suintant des larmes de résine en attendant d'être changés en poteaux de mine, le surprirent (MORAND, Fr.-la-Doulce, 1934, p. 106).
Au fig. [Paul de Kock] est par moments très mélodramatique, comme un vieil habitué du boulevard du Crime, qui a passé sa vie dans l'ombre de ces théâtres noirs dont les murs suintaient le poison et les aventures ténébreuses! (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 301).
REM. Suintant, -ante, part. prés. en empl. adj. Qui produit ou laisse s'écouler un suintement. Désespérément cramponné à la paroi suintante, il reprend d'une chaude ardeur son argument de la veille en faveur de l'existence (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p. 247). Les mouches à charogne (...) bombillaient sur la plaie tuméfiée et suintante, qu'il leur offrait (MARAN, Batouala, 1921, p. 184).
Prononc. et Orth.:[], (il) suinte []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Intrans. a) 1553 « laisser s'écouler imperceptiblement un liquide » ici part. prés. adj. les autres [endroitz (...) sont] tousjours moyttes et suintans (Albert. Architecture, trad., I. Martin, 40a ds Rom. Forsch. t. 32, p. 168); b) 1561 « (d'un liquide) s'écouler très lentement » (PARÉ, Anatomie, VIII, 15 ds Œuvres compl., éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 43); 2. trans. a) 1835 « laisser s'écouler petit à petit » suintant... l'humidité caverneuse (LAMART., Voy. Orient, t. 2, p. 32); b) 1849 fig. vous suintez l'eau bénite (FLAUB., Tentation, 1re version, p. 342). Dér. de suint; dés. -er. Fréq. abs. littér.:238. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 174, b) 373; XXe s.: a) 360, b) 446.

suinter [sɥɛ̃te] v. intr.
ÉTYM. 1553; de suint.
1 (V. 1560). S'écouler très lentement, sortir goutte à goutte. Couler, échapper (s'); dégoutter, exsuder, suer, transsuder. || Épuiser l'eau qui suinte dans une galerie, un tunnel… Exhaure. || L'eau douce qui suinte des marais (→ Huître, cit. 4). || La place où suintait une perle rose (de sang). → Piquer, cit. 6. Perler. || Fissures d'où suinte la résine (→ Exfolier, cit. 1). || La sève suinte. Pleurer.
1 Est-ce le secret sombre ? est-ce la froide goutte
Qui, larme du néant, suinte de l'âpre voûte
Sans aube et sans flambeau ?
Hugo, les Contemplations, VI, VI, IX.
2 Sous l'influence d'un vent baltique, il dégelait; l'eau suintait au long des murs, tombait des toits.
Paul Morand, l'Europe galante, p. 18.
2 Produire un liquide qui s'écoule goutte à goutte. || Pierres, murailles qui suintent. Suintant. || La vigne suinte.Plaie, moignon qui suinte.
3 La montagne, pleine de sources, continue de suinter goutte à goutte dans la citerne à demi comblée.
Hugo, le Rhin, Heidelberg, XXVIII.
4 Ce qui vous trompe, c'est que le corps (du palais) de droite est construit en pierres gauloises qui suintent à certaines époques de l'année.
Giraudoux, Électre, I, 1.
Trans. (1845). || Tout suintait l'humide (cit. 10).
(Av. 1850, Balzac). || « Une filandreuse chronique suintant la suffisance repue… » (Villiers de l'Isle-Adam, Contes cruels, Deux augures, p. 48). Suer, fig.
DÉR. Suintant, suintement.

Encyclopédie Universelle. 2012.