surfaire [ syrfɛr ] v. tr. <conjug. : 60; rare sauf inf. et prés. indic.> ♦ Littér. Estimer ou proposer à un prix exagéré. — Fig. Apprécier, vanter exagérément. ⇒ surestimer. « l'homme flatte l'objet désiré [...] et surfait ses charmes » (Montherlant).
● surfaire verbe transitif Littéraire. Accorder à quelque chose, quelqu'un une valeur, une importance imméritée, surestimer. ● surfaire (difficultés) verbe transitif Conjugaison Comme faire. Emploi Ce verbe est usité surtout au participe passé : surfait, surfaite. ● surfaire (synonymes) verbe transitif Littéraire. Accorder à quelque chose, quelqu'un une valeur, une importance imméritée, surestimer.
Synonymes :
- surévaluer
⇒SURFAIRE, verbe trans.
A. — Exagérer la valeur d'un bien. Plus il me fait boire, plus il me surfait ses biens (BALZAC, Tén. affaire, 1841, p. 147).
— Empl. abs., rare. Synon. de surenchérir. Ses vareuses, ses chemises, ses maillots à raies bleues, furent palpés, retournés et puis enlevés à des prix quelconques, les acheteurs surfaisant pour s'amuser (LOTI, Pêch. Isl., 1886, p. 161).
B. — Apprécier, vanter d'une manière excessive. D'ailleurs, de plus en plus souffrant, j'étais tenté de surfaire les plaisirs les plus simples à cause des difficultés mêmes qu'il y avait pour moi à les atteindre (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 787). D'Alembert, plaidant pour les dictionnaires, n'essayait pas, du moins, d'en surfaire les mérites (Civilis. écr., 1939, p. 24-9).
— Empl. abs., rare. On est simple, simple en Lorraine. On craint si fort de surfaire, de s'en faire accroire, qu'on apprécie mal ce qu'on possède (BARRÈS, Appel soldat, 1900, p. 308).
— Empl. pronom.
♦ réfl. indir. Évaluer quelque chose de manière exagérée. C'est à douter, à présent, si je ne me surfaisais pas d'abord la beauté, qui me parut si grande, de la première partie du drame (GIDE, Journal, 1942, p. 141).
♦ réfl. Se surestimer. Tout le monde a du talent, aujourd'hui, mon cher monsieur; vous tout comme les autres. Ne nous surfaisons pas (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 49). Pourquoi chercher à se surfaire? Refuser de constater en moi (ce qui m'apparaît en Tolstoï): une indéniable diminution? (GIDE, Journal, 1932, p. 1139).
Prononc. et Orth.:[], (il) surfait [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1174-78 sorfeire « augmenter le prix » (ETIENNE DE FOUGÈRES, Livre des Manières, éd. R. A. Lodge, 826); 1704 fig. « faire trop valoir » (Trév.). Dér. de faire1; préf. sur-; cf. en a. fr. le part. passé subst. sorfait « excès » 1155 (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 3905) — XIIIe s. ds GDF. et T.-L. et le verbe sorfaire « avoir l'avantage sur » (1160-74 (Chron. Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 33413) — XIIIe s. ds GDF. et T.-L. Fréq. abs. littér.:27. Bbg. QUEM. DDL t. 30.
surfaire [syʀfɛʀ] v. tr.
CONJUG. faire; rare sauf inf. et prés. indic.
ÉTYM. XIIe; de sur-, et faire.
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♦ Littéraire.
1 Estimer ou proposer (qqch.) à un prix exagéré, supérieur à la valeur réelle. || Surfaire une marchandise.
2 (V. 1749). Fig. Apprécier, vanter exagérément. ⇒ Surestimer. || Surfaire un jeune auteur, les capacités de qqn, l'intérêt d'une région touristique.
1 Désirant, l'homme flatte l'objet désiré, pour conquérir ses faveurs, et surfait ses charmes, pour justifier sa convoitise, autant que les faiblesses qu'elle entraîne (…)
Montherlant, les Lépreuses, Appendice, p. 313.
2 Pas de terrains libres. Plus d'un immeuble à vendre, probablement. Mais dont la valeur a bien des chances d'être surfaite.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, IV, p. 21.
Encyclopédie Universelle. 2012.