synergie [ sinɛrʒi ] n. f.
• 1778; gr. sunergia « coopération »
♦ Didact.
1 ♦ Action coordonnée de plusieurs organes, association de plusieurs facteurs qui concourent à une action, à un effet unique. Synergie musculaire : contraction coordonnée de plusieurs muscles pour l'exécution d'un même mouvement. Synergie médicamenteuse (par effet additif ou potentialisation). « Aucun sport n'exige une telle économie des mouvements, ni une telle synergie fonctionnelle [que la boxe] » (Montherlant).
2 ♦ Action coordonnée de plusieurs éléments. Travailler en synergie avec d'autres professions. Effet de synergie.
⊗ CONTR. Antagonisme.
● synergie nom féminin (grec sunergia, coopération) Association de plusieurs organes pour l'accomplissement d'une fonction physiologique. Mise en commun de plusieurs actions concourant à un effet unique et aboutissant à une économie de moyens : Profiter des synergies entre deux entreprises. Association de plusieurs médicaments dont les modes d'action différents se renforcent.
synergie
n. f. Didac. Action conjointe d'éléments, matériels ou non, qui forment un tout organisé concourant au même résultat et dont l'interaction augmente le potentiel.
⇒SYNERGIE, subst. fém.
Anton. antagonisme.
A. — 1. PHYSIOL. Action coordonnée de plusieurs systèmes, organes, éléments anatomiques ou biologiques d'où résulte l'accomplissement d'une fonction, l'exécution d'un mouvement. Synergie digitale, glandulaire, humorale; mouvement commandé par synergie; loi de synergie; synergie de la respiration. Gellé pense encore qu'il existe une synergie fonctionnelle entre le foie et le pancréas (LE GENDRE ds Nouv. Traité Méd. fasc. 7 1924, p. 386). La lutte de traction à la corde (...) peut être considérée (empiriquement parce que sollicitant les mêmes synergies musculaires) comme un exercice préparant au grimper (R. VUILLEMIN, Éduc. phys., 1941, p. 47).
— En partic. GÉNÉT. Synergie factorielle. ,,Association de deux ou plusieurs gènes conditionnant un caractère héréditaire donné`` (Méd. Biol. t. 3 1972). PATHOL. Synergie primitive. ,,Phénomène pathologique de mouvements involontaires associés observé le plus souvent dans l'hémiplégie et l'infirmité motrice cérébrale`` (KAMEN. 1972).
2. CHIM., PHARMACOL. Addition d'effet ou potentialisation de l'action d'une ou plusieurs substances chimiques ou médicamenteuses par association de différents principes actifs. Synergie médicamenteuse, additive, renforçatrice. Ces associations présentent l'avantage supplémentaire de réaliser une véritable synergie d'action (...), la toxicité se répartissant sur les diverses cellules de l'hôte mais l'action des deux médicaments s'additionnant sur le parasite (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 71). Il apparaît incontestable qu'une véritable synergie s'établit entre les anorexigènes, les diurétiques et la thyroïde lyophilisée (R. SCHWARTZ, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 35).
B. — PSYCHOL. Accord, harmonie des tendances dans une opération mentale; élément moteur de la sympathie. Ainsi la composition même de ce catéchisme indique aussitôt la principale conception du positivisme: l'homme pensant sous l'inspiration de la femme, pour faire toujours concourir la synthèse et la sympathie, afin de régulariser la synergie (COMTE, Catéch. posit., 1852, p. 22). Encore se peut-il que demain, comme hier et aujourd'hui, cette énergie opère de façon discordante. Synergie mécanisante, sous la force brutale? ou synergie dans la sympathie? (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 321).
C. — SOCIOL. Action dynamique de cohésion des divers éléments appartenant à un groupe, une collectivité, en vue d'un but, d'une fin commune. Agir en synergie; synergie d'unité de production. Il faut que le citoyen, participant à l'autorité comme à l'obéissance, ait une volonté qui coïncide avec l'expansion collective, et qui fonde perpétuellement la synergie nationale (BLONDEL, Action, 1893, p. 264). L'apport particulier de chacun est nécessaire au succès. La maladie du patient, par sa localisation, est devenue un facteur d'unité pour une équipe qui groupe en une étroite synergie médecin, biologiste, anesthésiste, réanimateur et opérateur (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 786).
— P. anal. Action coordonnée d'éléments qui concourent à une finalité. À un degré très supérieur le Mammifère, sur son territoire jalonné d'odeurs et de sons, au mouvement des jours et des nuits, des variations de température et des images visuelles, n'existe que dans la synergie des rythmes et des formes, des sollicitations, de leur interprétation et de ses réponses (A. LEROI-GOURHAN, Le Geste et la parole, t. 2, 1965, pp. 97-98 ds ROB. 1985).
REM. 1. Synergiquement, adv., chim. De manière synergique. Parce que les substances réductrices protègent la vitamine A contre un risque d'oxydation, elles agissent synergiquement avec elle en augmentant la part utilisable physiologiquement (ADR.-LEGR. 1981). 2. Synergiste, adj. et subst. masc., physiol. [Corresp. à supra A 1] (Muscle) synergiste. (Muscle) qui participe avec d'autres à l'exécution d'un mouvement. (Ds Méd. Biol. t. 3 1972, MILL. Vision 1981).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1778 « action coordonnée de plusieurs organes » (P. J. BARTHEZ, Nouv. élém. de la sc. de l'homme, p. 260); 2. 1964 synergie factorielle (Lar. encyclop.); 3. 1965 « action coordonnée de plusieurs éléments » (QUILLET). Empr. au gr. « coopération, concours, assistance ». Fréq. abs. littér.:24.
DÉR. Synergique, adj. Anton. antagoniste. a) [Corresp. à supra A] ) Physiol. Relatif à la synergie, à l'action coordonnée de plusieurs éléments ou systèmes organiques. La vision des sons ou l'audition des couleurs se réalise comme se réalise l'unité du regard à travers les deux yeux: en tant que mon corps est, non pas une somme d'organes juxtaposés mais un système synergique dont toutes les fonctions sont reprises et liées dans le mouvement général de l'être au monde (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 270). ) Chim., pharmacol. [En parlant de substances chim. ou médicamenteuses] Dont l'association renforce l'action (d'apr. ADR.-LEGR. 1981). b) Psychol. [Corresp. à supra B] Relatif à l'harmonie des tendances dans une opération mentale. Car, si l'on peut résumer l'évolution spéculative et l'évolution active en les regardant comme tendant à nous rendre plus synthétiques et plus synergiques, on reconnaît également que notre évolution affective consiste surtout à devenir plus sympathiques (COMTE, Catéch. posit., 1852, p. 338). c) Sociol. [Corresp. à supra C] Qui agit en vue d'un but commun et, p. anal., qui concoure à une finalité. L'objet technique progresse par redistribution intérieure des fonctions en unités compatibles, remplaçant le hasard ou l'antagonisme de la répartition primitive; la spécialisation ne se fait pas fonction par fonction, mais synergie par synergie; c'est le groupe synergique de fonctions et non la fonction unique qui constitue le véritable sous-ensemble dans l'objet technique (G. SIMONDON, Du mode d'existence des objets techn., 1969, p. 34 ds ROB. 1985). — []. — 1res attest. a) 1832 « qui se rapporte à l'action coordonnée de plusieurs éléments biologiques » (RAYMOND), 1904 muscles synergiques (Nouv. Lar. ill.), b) 1903 impulsion vive et synergique aux travaux d'océanographie (R. gén. des sc., t. 14, n° 11, p. 624); de synergie, suff. -ique.
synergie [sinɛʀʒi] n. f.
ÉTYM. 1778; grec sunergia « coopération », de sun- (→ Syn-), et ergon « travail » (→ -ergie).
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♦ Didactique.
1 Action coordonnée de plusieurs organes, association de plusieurs facteurs qui concourent à une action, à un effet unique. || Synergie musculaire : contraction coordonnée de plusieurs muscles pour l'exécution d'un mouvement. ⇒ Travail (des muscles). || Synergie médicamenteuse (par effet additif ou par potentialisation). ⇒ Association (de médicaments).
1 Aucun sport n'exige une telle économie des mouvements, ni une telle synergie fonctionnelle, car (dans la boxe) un coup de poing n'est pas un acte autonome, c'est une fleur suprême à l'éclosion de laquelle tout le corps a travaillé, à laquelle tous les muscles prennent part (…)
Montherlant, les Olympiques, éd. Gallimard, p. 193.
2 La difficulté est plus grande encore quand, au lieu de pouvoir s'immobiliser, le corps dans son entier est en mouvement. Alors les contractions compensatrices de chaque déplacement partiel doivent se combiner à l'élan de l'ensemble, de manière à s'y fondre harmonieusement, dans une sorte d'équilibre fluide et progressif. C'est ce qui se produit dans la marche et dans les actions qui en dérivent : course, danse, saut, etc. Faute d'une stricte synergie entre les compensations toniques et la succession continue des gestes, il se produit des accrocs capables d'entraver complètement la marche.
Henri Wallon, l'Évolution psychologique de l'enfant, p. 137.
2 Action coordonnée de plusieurs éléments. || Créer une synergie entre les services d'une entreprise. — En synergie. — REM. Le mot, quittant le domaine scientifique, est à la mode en publicité, dans l'industrie, dans la langue du journalisme.
3 À un degré très supérieur le Mammifère, sur son territoire jalonné d'odeurs et de sons, au mouvement des jours et des nuits, des variations de température et des images visuelles, n'existe que dans la synergie des rythmes et des formes, des sollicitations, de leur interprétation et de ses réponses.
A. Leroi-Gourhan, le Geste et la Parole, t. II, p. 97-98.
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CONTR. Antagonisme.
DÉR. Synergique, synergisme, synergiste.
COMP. Asynergie.
Encyclopédie Universelle. 2012.