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tapette

tapette [ tapɛt ] n. f.
• 1562; de taper
I(de 1. taper) Techn. Palette de bois pour enfoncer les bouchons. Tapette de tonnelier. batte .
Tampon de graveur.
II(de 2. taper)
1(mil. XVIIIe) Petite tape. « Le premier (de nous deux) qui rira aura une tapette » (chanson enfantine).
2Sorte de raquette d'osier pour battre les tapis; pour tuer les mouches.
3Piège à souris, à rats dans lequel un crochet actionné par une planchette tue l'animal.
4Jeu de billes dans lequel la bille doit toucher les autres après avoir tapé contre un mur. Jeu de ballon où l'on lance la balle contre le mur.
5(1867) Fam. Langue bien pendue, loquacité. Il a une de ces tapettes ! il est très bavard. — Par ext. Quelle tapette, cette concierge !
6(1854) Fam. et vulg. Homosexuel efféminé. folle, tante. « scandaleux et provocants comme des tapettes » (Sartre).

tapette nom féminin (de taper) Petite tape. Type de piège à souris. Familier. Langue : Avoir une sacrée tapette. Familier. Personne bavarde. Populaire. Pédéraste. Ustensile plat à manche en osier tressé, servant à battre les tapis, les tentures, etc. Tampon de graveur. ● tapette (synonymes) nom féminin (de taper) Populaire. Pédéraste.
Synonymes :
- tante (populaire)

tapette
n. f. (ou m.)
rI./r Petite tape.
rII./r
d1./d Palette d'osier tressé, à long manche, pour battre les tapis.
|| Palette souple à manche, pour tuer les mouches.
d2./d Souricière, ratière à ressort, qui tue les rongeurs en les assommant.
d3./d Fam. Personne très bavarde.
d4./d Vulg., injur. Homosexuel. (Peut être masc. au Québec.)

⇒TAPETTE, subst. fém.
A. — 1. Rare. Petite tape. Le premier de nous deux qui rira aura une tapette (comptine). Barnabé (...) avait brusquement quitté sa place et caressait de tapettes amicales les épaules de Simonnet (FABRE, Barnabé, 1875, p. 170).
2. Raquette servant à battre les tapis, les vêtements; petite raquette pour tuer les mouches. Le sceptre d'osier, épanoui en raquette trilobée, qu'on nomme « tapette » et qui sert à fouetter les rideaux et les meubles (COLETTE, Sido, 1929, p. 17). Il se leva, décrocha la tapette, massacra rageusement une douzaine de mouches, et voulut chasser le reste à coups de serviette (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 769).
3. JEUX. Jeu de billes consistant à lancer une bille contre un mur pour toucher d'autres billes. (Dict. XIXe et XXe s.). Jeu de balle où on lance la balle contre un mur avant de la rattraper. (Dict. XXe s.).
4. TECHNOLOGIE
a) Petit maillet à manche court servant à enfoncer les bouchons. (Dict. XXe s.).
b) Piège à souris constitué d'une planchette articulée sur laquelle on place un appât et qui en basculant libère un levier qui étrangle l'animal (d'apr. GDEL).
c) CHASSE. ,,Instrument bruyant servant aux rabatteurs à pousser le gibier vers les chasseurs postés`` (Chasse 1974).
d) GRAV. Tampon servant à étendre le vernis sur les plaques à graver (d'apr. DES.-MULLER Impr. 1912).
B. — Fam. Langue, organe de la parole. Synon. bagou (fam.), baratin (pop.). Avoir une bonne, une sacrée, une fière tapette. Il continua à parler tout bas. Mme Cottard ne distingua que les mots « de la confrérie » et « tapette », et comme dans le langage du docteur le premier désignait la race juive et le second les langues bien pendues, Mme Cottard conclut que M. de Charlus devait être un Israélite bavard (PROUST, Sodome, 1922, p. 1038).
P. méton. Personne bavarde. (Ds Nouv. Lar. ill.-GDEL).
C. — Fam. Homosexuel passif. Synon. arg. tante. Un jour, comme le petit tardait, un gros cocher, cynique et voleur, qui était de toutes ces fêtes, voyant Eugénie inquiète... lui dit: — Vous tarabustez-donc pas... Elle va venir tout à l'heure, votre tapette. Eugénie se leva, frémissante et grondante: Qu'est-ce que vous avez dit, vous?... Une tapette... ce chérubin?... Répétez-voir un peu?... Et quand même... si ça lui fait plaisir à cet enfant... Il est assez joli pour ça... il est assez joli pour tout... vous savez? (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 334). C'étaient [les petits voyous du boulevard Sébastopol] des tapettes d'occasion, de petits rustres mal dégrossis, brutaux et canailles, aux voix rauques, avec une sournoiserie feutrée, qui cherchaient simplement à gagner dix francs et un dîner (SARTRE, Âge de raison, 1945, p. 131).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1562 tappette « palette de bois pour enfoncer les bouchons » (Péronne, ap. LA FONS., Gloss. ms., Bibl. Amiens ds GDF. Compl.); b) 1812 « tampon de graveur » (MOZIN-BIBER t. 2); c) 1845 jeu jouer à la tapette « taper une bille contre un mur » (BESCH.); d) 1891 « raquette avec laquelle on lance le volant ou la balle » (COULABIN, Dict. loc. pop. Rennes); d'où 1929 « raquette d'osier qui sert à tuer les mouches ou battre les tapis » (COLETTE, loc. cit.); e) 1904 cynégét. (Nouv. Lar. ill.); f) 1904 « outil de cimentier » (ibid.); g) 1904 tiss. (ibid.); h) 1964 tailleur (Lar. encyclop.); 2. 1750 « petit coup » (ds NISARD, Ét. lang. pop., p. 315); 3. 1854 « pédéraste passif » ils sont tous maquereaux ou tapettes (GONCOURT, Journal, p. 141); 4. a) 1866 « bagou, langue bien pendue » avoir une fière tapette (DELVAU, p. 370); b) 1872 « personne bavarde » c'était la tapette du Sénat (POULOT ds LARCH. Nouv. Suppl. 1889, p. 235). Dimin. de tape1; suff. -ette (-et). Fréq. abs. littér.:20. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, pp. 271-272. — HASSELROT 1957, p. 204. — QUEM. DDL t. 3.

tapette [tapɛt] n. f.
ÉTYM. 1562; de 2. taper.
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I
1 (1562). Techn. Palette de bois pour enfoncer les bouchons. || Tapette de tonnelier. Batte.(1812). Tampon de graveur.
(1904). Plaque métallique striée, servant à donner du grain au ciment.
Secteur d'un métier à tisser le velours, actionnant les lames du métier.
2 (Mil. XVIIIe). Rare. Petite tape. || « Le premier de nous deux qui rira aura une tapette » (chanson enfantine).
3 (1929). Raquette d'osier pour battte les tapis; pour tuer les mouches.
1 La tapette à mouches pendait à un clou; mais Antoine était trop las pour faire la chasse.
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 200.
1.1 (…) le sceptre d'osier, épanoui en raquette trilobée, qu'on nomme « tapette » et qui sert à fouetter les rideaux et les meubles.
Colette, Sido, p. 17, in D. D. L. (1929).
4 (1845). Jeu de billes dans lequel la bille doit toucher les autres après avoir tapé contre un mur.Jeu de ballon où on lance la balle contre le mur.
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II (1867). Fig. Langue (organe de la parole). Clapet. || Avoir une fière tapette. || Il a une de ces tapettes ! : il est très bavard.
2 De telles indiscrétions peuvent être le droit absolu d'un véritable artiste (…) mais aucun marchand de lorgnettes ne doit prétendre à d'aussi dangereuses immunités, (…) il est ce qu'on appelle, dans une langue peu noble, une horrible tapette.
Léon Bloy, le Désespéré, p. 192.
2.2 Que de fois, et déjà à la Raspelière, entendant le baron parler sans cesse à Charlie au lieu de se contenter de tenir sa partie dans l'ensemble concertant du clan, s'était-elle écriée, en montrant le baron « Quelle tapette il a ! Quelle tapette ! Ah ! pour une tapette, c'est une fameuse tapette ! » Mais cette fois c'était bien pis.
Proust, la Prisonnière, Pl., t. III, p. 278.
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III (1859; de taper au sens érotique — sémantisme du coup —; → Taper [se], supra cit. 20.3). Fam. Homosexuel passif. Tante. || Beaux gosses qui font (cit. 174) tapette.REM. Le mot est péjoratif, ironique et souvent injurieux.
2.3 À ce sujet, puisque l'on fait la chasse aux antiphysiques dans les bals de l'Opéra, pourquoi ne la fait-on pas également partout ? Dans certains établissements de Paris, tous les ans, au mardi gras ou à la Mi-Carême, se donne un bal dont le nom est bien caractéristique : le « bal des Tapettes ».
Là, se réunissent de nombreux invertis sexuels.
Goron, l'Amour à Paris, t. II, p. 717 (1900).
3 (…) Moûlu court comme une femme, en tournant les genoux, ils se bousculent, ils rient, ils crient, scandaleux et provocants comme des tapettes (…)
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 203.

Encyclopédie Universelle. 2012.