bagout [ bagu ] n. m. VAR. bagou ♦ Loquacité tendant à convaincre, à faire illusion ou à duper. ⇒ faconde, loquacité, fam. tchatche, volubilité. Avoir du bagout, un bon bagout (⇒ baratineur) . « Elle ne le cédait à aucune marchande du carreau pour le bagout » (Nerval).
● bagou ou bagout nom masculin (ancien français bagouler, railler, croisement de bavarder et de l'ancien français goule, bouche) Familier. Grande facilité de parole, loquacité destinée à convaincre ou à tromper. ● bagou ou bagout (difficultés) nom masculin (ancien français bagouler, railler, croisement de bavarder et de l'ancien français goule, bouche) Orthographe Les deux graphies bagou et bagout sont admises. Bagou est plus courant aujourd'hui. Remarque Pas d'accent circonflexe sur le u (vient de l'ancien français bagouder, parler à tort et à travers. Sans rapport avec goÛt). ● bagou ou bagout (synonymes) nom masculin (ancien français bagouler, railler, croisement de bavarder et de l'ancien français goule, bouche) Familier. Grande facilité de parole, loquacité destinée à convaincre ou à...
Synonymes :
- faconde (littéraire)
- loquacité (littéraire)
- verbiage
- verve
- volubilité
bagou ou bagout
n. m. Fam. Grande facilité à se servir de la parole pour faire illusion, duper.
Fam. Bavardage volubile où entrent de la hardiesse, de l'effronterie et l'envie de duper l'interlocuteur :
• 1. Tout en parlant ainsi, avec cette facilité de paroles de la femme et de la Parisienne qui s'appelle bagou dans le langage de Paris, les yeux de Madame Mauperin, (...), étaient machinalement tombés sur de la lumière remuée par les mains de l'abbé...
E. et J. DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, p. 75.
• 2. Hugues Le Roux. Dès qu'il arrive, il parle (...). À seize ans il devait avoir ce bagout éloquent. Tout de suite il a trouvé tout ce qui le compose, idées, parole, décoration. Il ne progresse pas, et il ne vieillira pas. Il a l'air invraisemblablement jeune et noué. Il ne bouge plus.
RENARD, Journal, 1898, p. 461.
• 3. Je ne sais trop pourquoi je frayai avec Blanchette Weiss. Petite, replète, dans son visage bouffi de suffisance s'affairaient des yeux malveillants; mais je fus médusée par son bagout philosophique; elle amalgamait les spéculations métaphysiques et les commérages avec une volubilité que je pris pour de l'intelligence.
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 237.
Rem. Noté comme ,,tout à fait populaire`` ds LITTRÉ et admis ds Ac. 1932 avec la notation ,,familier``; sans notation styl. partic. ds BESCH. 1845 et Lar. 19e.
PRONONC. ET ORTH. :[bagu]. Bagou est l'orth. de Ac. 1932 (cf. également LITTRÉ, DG, ROB., Lar. encyclop., QUILLET 1965, DUB.). BESCH. 1845, Lar. 19e, Lar. encyclop., QUILLET 1965 donnent ou ajoutent la graphie bagout.
ÉTYMOL. ET HIST. — XVIe s. bagos fam. « bavardage » (Le Valet a tout faire, p. 21 ds GDF. Compl. : Faut il faire un maquerellage? A faire un bagos je fay rage En fournissant quelques moyens), attest. isolée; fin XVIIIe s. bagou (Les Nouvelles Écosseuses, couplet IV ds MICHEL); fin XVIIIe s. bagout (La fille volontaire, couplet V, ibid.), cette graphie l'emporte dep. BESCH. 1845.
Déverbal de bagouler « railler grossièrement » (1447, Arch. JJ 176, pièce 502 ds GDF. : Par maniere de moquerie et autres raffardes malsonnans, Jacotin Pouletz le print a moquer et dire plusieurs goulardises, auquel le suppliant dist que se il ne cessoit de ainsi bagouler que on lui respondroit autrement); lui-même croisement entre bavarder (FEW t. 4, p. 320a; EWFS2) et l'a. fr. goule, gule « bouche » (XIIe s., Chanson Guillaume, éd. Duncan Mc Millan, 372 ds T.-L. : Quant cil l'ataint, del poign al col le serret, De l'altre part le botat de sa sele...; Puis tent sa main juste la Tiedbalt gule, Si li tolit cele grant targe duble), forme encore attestée en Anjou (VERR.-ON.) v. gueule. La graphie bagout est sans doute analogique de goût dont bagout aura été rapproché par étymol. populaire.
STAT. — Fréq. abs. littér. :50.
BBG. — EYRAUD (D.). Vers l'expansion du vocab. Vie Lang. 1969, p. 204. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 102, 147, 456. — TAILLIEZ (F.). Un vx mot : le bagou. Vie Lang. 1954, p. 379.
ÉTYM. Fin XVIIIe; bagos, XVIe; de bagouler « parler inconsidérément », 1447; de gula « goule », et batare « béer », p.-ê. par un lat. pop. batagulare (Guiraud).
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♦ Loquacité tendant à convaincre, à faire illusion ou à duper. ⇒ Bavardage, éloquence, faconde, loquacité, verbiage, verve, volubilité. || Avoir un bagou. || Ce camelot a du bagou. || Un formidable, un sacré bagou. || « Un bagout du tonnerre de Dieu » (→ Bonimenter, cit. Queneau). || Quel bagou !
1 (…) elle ne le cédait à aucune marchande du carreau pour le bagoutet la platine (style commercial d'alors).
Nerval, Contes et facéties, « La main enchantée », VI.
2 Après avoir tâté de divers emplois sans y réussir, Ignace, fils d'un petit entrepreneur qui avait essayé en vain de l'utiliser, avait été engagé comme démarcheur à la succursale nancéenne de l'Agence Immobilière universelle où son bagout lui avait fait conclure quelques difficiles affaires.
A. Billy, Sur les bords de la Veule, p. 43.
3 Shannon avait une belle désinvolture irlandaise, et un bagout qui désarmait.
Paul Morand, Bouddha vivant, p. 101.
Encyclopédie Universelle. 2012.