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terrage

terrage [ teraʒ ] n. m.
• 1225; de terre
Féod. Champart.

terrage nom masculin (de terre) Épandage de terre sur une parcelle pour en accroître la fertilité ou augmenter l'épaisseur de terre arable. Profondeur du labour. Addition de terre à une huile, pour la décolorer. Droit pour le seigneur de prélever du blé ou des légumes sur les produits des tenures rurales.

I.
⇒TERRAGE1, subst. masc.
A. — DR. ANC. Redevance levée par un seigneur sur les produits de la terre, sur les moissons. Les désaccords étaient fréquents entre les seigneurs de Moncornet et les châtelains de Montlieu (...). La dernière dispute finit d'une façon tragique. Il s'agissait d'une redevance: une gerbe de terrage due à Moncornet par Montlieu. Cette redevance constituant pour le manoir de Montlieu une marque palpable d'infériorité, il y avait toujours des retards (MICHELET, Chemins Europe, 1874, p. 305). Une rente ou une portion de la récolte qu'on appelait en France le champart, le terrage ou l'agrier (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 59).
B. — Vieilli. Propriété rurale. M. Mauperin (...) vendait la maison de Bourmont, les petits terrages qu'il avait dans le pays, à l'exception d'une ferme à Villacourt (GONCOURT, R. Mauperin, 1864, p. 16).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1225 terage « champart » (Mars, S. BRICE, Chirog., Arch. Tournai ds GDF.). Dér. à l'aide du suff. -age de terre « domaine féodal » (cf. le lat. médiév. terragium « taxe sur la terre, taxe pour une place au marché », ca 1172 ds LATHAM, tarragium « tenure » 1364, ibid.).
II.
⇒TERRAGE2, subst. masc.
A. — TECHNOL. Action de terrer.
1. Opération effectuée autrefois pour blanchir le sucre par l'emploi d'une bouillie d'argile. Blanchiment par terrage (...). L'eau [contenue dans la] bouillie d'argile, s'écoule petit à petit, dissout une partie du sucre blanc placé à la tête du pain et la clairce ainsi formée, chasse devant elle le sirop vert. Le nombre de terrages à effectuer varie suivant la coloration des produits (ROUBERTY, Sucr., 1922, p. 95).
2. ,,Traitement des fèves de cacao par de la terre rouge, de l'argile ou divers mélanges pour les débarrasser de la pulpe`` (DUVAL 1959).
3. ,,Addition de terre décolorante à une huile, pour la décolorer`` (GDEL).
4. Action d'enduire une étoffe de terre à foulon pour la dégraisser (d'apr. BOUILLET 1859).
B. — AGRICULTURE
1. Apport, épandage de terre sur un champ pour augmenter l'épaisseur de sol arable, accroître sa fertilité; accumulation de terre au pied d'une plante (d'apr. FÉN. 1970).
2. Profondeur du labour. [Quand on utilise des charrues brabants] on obtient la profondeur voulue en agissant (...) sur la vis de terrage ou sur le levier de terrage (PASSELÈGUE, Mach. agric., 1930, p. 67).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1732 « action d'apporter de la terre sur un champ » (Nouvelle maison rustique, t. 2, p. 469); 2. 1803 (BOISTE: Terrage. Action d'enlever le sirop de sucre). Dér. de terre; suff. -age.

1. terrage [tɛʀaʒ] n. m.
ÉTYM. 1225, « terres, terrassement », en moy. franç.; dér. de terre.
Féod. || Syn. de champart (1.) : redevance féodale (→ Perception, cit. 1).
HOM. 2. Terrage, 3. terrage.
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2. terrage [tɛʀaʒ] n. m.
ÉTYM. 1813, Thenard; dér. de terrer.
Technique.
1 Opération par laquelle on terre (le sucre, anciennt).
2 (1732). Agric. Apport de terres, action de colmater, de terrer.
3 (Mil. XXe). Addition d'une terre à une huile, produisant une décoloration.
HOM. 1. Terrage, 3. terrage.
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3. terrage [tɛʀaʒ] n. m.
ÉTYM. Mil. XXe; de terre.
Agric. Niveau de pénétration dans le sol (d'un instrument agricole, spécialt, dans la culture betteravière).
HOM. 1. Terrage, 2. terrage.

Encyclopédie Universelle. 2012.