torche-cul [ tɔrʃəky ] n. m. ♦ Vx Fam. Linge, papier avec lequel on s'essuie après être allé à la selle. Des torche-culs. « Comment Grandgousier connut l'esprit merveilleux de Gargantua à l'invention d'un torchecul » (Rabelais).
♢ Fig. et fam. Écrit méprisable, livre, journal sans valeur; texte très mal présenté. « il tâchait de me faire aimer ces fadaises [...] Pour lui complaire, je prenais ces précieux torche-culs » (Rousseau).
● torche-cul nom masculin invariable Populaire. Journal méprisable ; texte sale et sans valeur.
⇒TORCHE-CUL, subst. masc.
Trivial
A. — Linge, papier avec lequel on s'essuie après être allé à la selle. Regarde-moi ces chemises; Je les ai quatre fois mises, Elles ont tantôt vécu; Et, sans les croire éternelles, Je te livre des flanelles, Tu me rends des torche-culs! (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 279).
B. — [P. réf. à la destination de ce papier] Écrit rédigé à la hâte, malproprement présenté ou méprisable, sans valeur. Lu ceci dans le même torche-cul: « Laissons les morts, a dit un poète, ensevelir leurs morts. » Inouï (BLOY, Journal, 1901, p. 71).
REM. Torcheculatif, -ive, adj., plais. [Corresp. à supra B] Qui n'a aucune valeur. Cet aristocratique Schopenhauer, le voilà mis à la portée des masses, le voilà répandu sur du papier torcheculatif! (GONCOURT, Journal, 1884, p. 315).
Prononc. et Orth.:[]. Ainsi ds PASSY 1914. Lar. Lang. fr., MARTINET-WALTER 1973, ROB. 1985 [-]. Att. ds Ac. 1718-1878. Étymol. et Hist. 1. Ca 1495 « linge, papier, etc. avec quoi on s'essuie après qu'on a été au cabinet » (2e Repeu franche ds Rec. des hystoyres des repeus franches, f° b VIII v°); 2. 1718 « écrit fort méprisable » (Ac.). Formé de torche (du verbe torcher) et de cul. Cf. 1464 torche pour essuer le cul (J. LAGADEUC, Catholic., éd. Auffret de Quoetqueueran, Bibl. Quimper ds GDF., s.v. tourse1). Fréq. abs. littér.:20. Bbg. QUEM. DDL t. 25 (s.v. torcheculatif).
torche-cul [tɔʀʃəky] n. m.
ÉTYM. 1489; de 1. torcher, et cul.
❖
1 Fam. Linge, papier, etc., avec lequel on s'essuie après être allé à la selle. || « Comment Grandgousier connut l'esprit merveilleux de Gargantua à l'invention d'un torchecul » (Rabelais, Gargantua, XIII). — Au plur. || Des torche-culs.
1 Aujourd'hui j'ai reçu, à propos de la publication de mon journal, une enveloppe de lettre toute remplie de torche-culs embrenés : de la m… anonyme.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 29 juin 1894, t. IX, p. 181.
2 Fig., fam. Écrit méprisable, livre, article, journal sans valeur (→ 2. Bien, cit. 39). || Ce bouquin est un vrai torche-cul. — Texte mal présenté.
2 (…) ces petits riens, ces nouveautés éphémères, qui courent (…) il tâchait de me faire aimer ces fadaises (…) Pour lui complaire, je prenais ces précieux torche-culs, je les mettais dans ma poche, et je n'y songeais plus que pour le seul usage auquel ils étaient bons.
Rousseau, les Confessions, V.
REM. On écrit aussi torchecul.
Encyclopédie Universelle. 2012.