torche [ tɔrʃ ] n. f.
• XIIIe; torce, torque déb. XIIe; lat. pop. °torca, class. torques « torsade, collier »
1 ♦ Techn. Bouchon fait d'un tortis de paille qui protège les arêtes des pierres de taille pendant leur transport. — Bord d'osier roulé d'ouvrages de vannerie.
♢ Aéronaut. Mise en torche : ouverture incomplète d'un parachute, qui se met en torsade au lieu de se déployer. Parachute en torche.
2 ♦ Cour. Flambeau grossier (d'abord matière inflammable, tortillée, puis bâton de bois résineux, etc.). Torche de paille. ⇒ brandon (1o). Elle avait allumé « une de ces torches de résine semblables à celles que les pêcheurs penchent la nuit au bord de leurs barques » (Barbey). — Par métaph. Être transformé en torche vivante : brûler vif.
3 ♦ Torche électrique : lampe électrique de poche, de forme cylindrique. « Il portait à la main une torche électrique, dont il dirigea le faisceau puissant vers la forêt » (Henriot).
4 ♦ Techn. Torche à plasma : générateur de plasma à très haute tension utilisé dans les industries sidérurgiques et aérospatiales.
● Torche lampe de poche cylindrique, de forte puissance.
torche
n. f.
d1./d Poignée de paille tortillée, roulée en torsade.
|| AVIAT Parachute en torche, dont la corolle reste enroulée en torsade et ne peut ralentir la chute.
d2./d Flambeau grossier fait d'une matière inflammable (bâton, corde, etc.) enduite de résine, de cire ou de suif.
— Par métaph. Victimes d'un incendie transformées en torches vivantes.
— Mod. Fam. Torche électrique ou torche: lampe électrique portative de forme généralement cylindrique.
⇒TORCHE, subst. fém.
A. — 1. Flambeau constitué soit d'une grosse corde retordue enduite de matière inflammable, soit d'un bâton résineux ou enduit de cire, soit d'une botte de paille serrée, destiné à éclairer ou à mettre le feu. Torche allumée, ardente, enflammée, flamboyante, funèbre, funéraire, incendiaire; torche de cire, de résine, de sapin; torche à la main, au poing; torche d'une retraite aux flambeaux; clarté, feu, flamme, fumée, lumière d'une torche; porteur de torche; armé d'une torche; allumer, approcher, éteindre, porter, promener, tenir une torche. Les femmes nues, couronnées d'hyacinthes, mangent, à la lueur des torches qui se mirent dans les plats d'or (FLAUB., Tentation, 1856, p. 529). Ça me rappelle les brandons (...) quand on allait au soir, le dimanche des Rameaux, promener autour des blés des torches de paille qui flambaient (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 132).
♦ P. métaph. Au milieu de la grande rue, une ferme qui brûlait mettait au-dessus des toits démantelés un rouge brutal de fête foraine (...). Des lapins enflammés traversèrent les rangs, comme des petites torches vivantes (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 37).
— Loc. verb.
♦ Flamber, prendre (feu) comme une torche. S'enflammer facilement, rapidement. Il posait un litre d'eau-de-vie près de son étau de serrurier, buvant au goulot toutes les demi-heures. Il ne se soutenait plus autrement, il aurait pris feu comme une torche, si l'on avait approché une allumette de sa bouche (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 556). Un peuplier prit comme une torche. La foule recula en poussant des cris (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 9).
♦ Changer en torche. Enflammer facilement. Le feu, dans les dix secondes, change un avion en torche! (SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p. 292).
— P. anal. Torche électrique. Lampe électrique à pile, de forme cylindrique. Deux jeunes détectives, la torche électrique à la main, examinaient les serrures (MORAND, Londres, 1933, p. 103). Lampe torche. Même sens. V. lampe I B 2.
2. Spécialement
— ÉN. PÉTROL. Dispositif destiné à évacuer et à brûler les gaz non utilisés dans une installation de production et de raffinage. Synon. torchère. De nombreuses raffineries (...) se trouvent dans des zones industrielles ou à proximité de zones urbaines; afin d'éviter ou au moins de réduire la pollution atmosphérique, les torches de ces installations sont supportées par des charpentes métalliques (...) de plusieurs dizaines de mètres de hauteur (BARBIER Pétrole 1980).
— PYROTECHNIE. Artifice constitué d'un tube garni d'un mélange pyrotechnique. Torche éclairante; torche de signalisation. (Ds Lar. encyclop.-GDEL).
3. Vx, littér.
a) [P. réf. au feu de la torche, symb. de la pureté ou de la vie]
♦ Les torches nuptiales, de l'hyménée, de l'hymen. Le mariage. Oh! si tu l'épousais, ce serait chose affreuse; Tu saurais ce que vaut la femme furieuse, Et la torche d'hymen, la torche aux cheveux d'or, Pourrait prêter sa flamme à ton bûcher de mort! (BOUILHET, Melaenis, 1857, p. 138).
♦ Torche ardente. Représentation symbolisant l'impuissance de la mort contre la lumière de la vie. Comme une torche ardente en des fêtes funèbres, Son épée étincelle au milieu des ténèbres (QUINET, Napoléon, 1836, p. 229).
♦ Torche renversée, éteinte. Représentation symbolisant la mort sur une tombe ou un mausolée. Sur les monuments funèbres, anciens et modernes, on voit fréquemment sculptées des torches renversées de haut en bas, symbolisant ainsi le sommeil et la mort (CHABAT 1881).
b) [P. réf. à la torche, attribut des Furies ou de la Discorde, symbolisant la guerre] Ce qui allume, fait naître une sédition, une guerre. Si la torche de la révolution française (...) était Paris, chaque province était le miroir parabolique qui renvoyait des rayons de feu après avoir reçu des rayons de lumière (GOZLAN, Notaire, 1836, p. 52).
— Loc. verb.
♦ Allumer les torches de la discorde, de la guerre civile. Faire naître la discorde, allumer la guerre civile. (Dict. XIXe et XXe s.). Synon. allumer le flambeau de.
♦ Entrer dans la politique la torche et le glaive à la main. Entrer en politique en allumant la discorde, avec des intentions belliqueuses. [Chateaubriand] y entra [dans la vie politique], il s'y précipita la torche et le glaive à la main par le pamphlet De Buonaparte et des Bourbons (SAINTE-BEUVE, Chateaubr., t. 2, 1860, p. 112).
B. — 1. Rouleau de linge que les femmes mettent sur leur tête dans certains pays, pour porter un vase ou un fardeau. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. ,,Paquet de fil de fer ou de laiton plié en rond`` (PEYROUX Techn. Métiers 1985).
3. Oignons liés autour d'un bâton. (Dict. XIXe et XXe s.).
4. Spécialement
— BÂT., CONSTR. Poignée de foin roulée dans l'argile servant à garnir le tour des briques fermant les ouvreaux des fours de glacerie (Dict. XIXe et XXe s.).
— BROD., vx. Écheveau d'or coupé par aiguillées pour broder. (Dict. XIXe s.).
— MÉGISS. Selle bourrée de paille et recouverte de toile grossière. (Dict. XIXe et XXe s.).
— MINES ET CARR. Bouchon de paille destiné à protéger des pierres taillées pendant leur transport (Dict. XIXe et XXe s.). Synon. torchon.
— PARACH. [En parlant d'un parachute] (Se mettre) en torche. (Se mettre) en torsade sans se déployer à l'ouverture. Un parachutiste s'écrase au sol (...). Le parachute est sorti en torche (Le Monde, 11 oct. 1986, p. 14, col. 3).
— VANN. Brin d'osier enroulé en un double ou triple tour destiné à consolider le bord ou certains points d'un ouvrage de vannerie. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1174 torge « bouchon de paille » (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, 1943 ds T.-L.); ca 1175 torche de fain « faisceau de foin » (Chronique Ducs Normandie, 31378, ibid.); b) 1174 torke, torche « faisceau, paquet (en parlant de conglomérations d'insectes) » (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, op. cit., 3939 et 5808, ibid.); c) 1443 torche « espèce de collerette » (Cerem. Ms. eccl. Brioc., f° 143, art. 2 ds DU CANGE, s.v. torcha 3); 1483 tourche « espèce de bandeau » (doc. ds GDF., s.v. tourse1); 1549 torche « rouleau de linge que les femmes mettent sur la tête pour porter des fardeaux » (EST.); d) 1467 torque « fil de fer roulé en cercle » (doc. de Tournai ds GDF., s.v. tourse1); 1723 torche (SAVARY); e) 1680 torche « double tour d'osier que le vannier fait autour de la base d'un panier, pour le consolider » (RICH.); f) 1680 torche « natte de paille employée pour garantir les arêtes des pierres de taille » (RICH.); g) 1723 torche « cordée (d'oignons) » (SAVARY); 2. ca 1220 torke « flambeau grossier fait d'une corde tendue enduite de résine ou de cire, ou d'un bâton de bois résineux entouré de cire, de suif » (ROBERT DE CLARY, Constantinople, éd. Ph. Lauer, 12); 1285 torche « id. » (JACQUES BRETEL, Tournois Chauvency, éd. M. Delbouille, 4119). Issu du lat. pop. torca, altér. du lat. class. torqua (VARRON), var. de torques « collier, guirlande », dér. de torquere « tordre ». L'a. fr. emploie souvent torse, trosse subst. fém. au sens de « faisceau de choses liées ensemble » (trousse) et tortiz, tortin, tortil subst. masc., dér. de tort « tordu » (tort), au sens de « flambeau » (XIIIe s. ds GDF. et T.-L.). Fréq. abs. littér.:812. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 1 345, b) 1 667; XXe s.: a) 1 088, b) 757. Bbg. GAUCHAT (L.). Promenade étymologique... In: [Mél. Bally (Ch.)]. Genève, 1939, pp. 296-297. — RICE (C. C.). Romance etymologies and other studies. Chapel Hill, 1946, p. 74.
torche [tɔʀʃ] n. f.
ÉTYM. Déb. XIIIe; torce « bouchon de paille », v. 1175; torche « faisceau, paquet », v. 1190; lat. pop. torca, du lat. class. torqua (Varron), variante de torquis « collier » (→ Torque), mot de la famille de torquere. → Tordre.
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1 Techn. Chose tortillée ou roulée en forme de collier. — (1680). Spécialt. a Petite natte, bouchon de paille qui protège les arêtes des pierres de taille pendant leur transport.
b Selle bourrée de paille.
c (1549). Linge roulé que, dans certains pays, les femmes mettent sur leur tête pour y disposer un fardeau. ⇒ Tortillon.
d Brin d'osier, enroulé en plusieurs tours, qui constitue le bord d'ouvrages de vannerie.
g Aéron. || Mise en torche : ouverture incomplète (d'un parachute qui se met en torsade au lieu de se déployer). || Parachute en torche.
2 (1294; torke, déb. XIIIe). a Grosse corde retordue, enduite d'une matière inflammable (suif, cire, poix, résine…); bâton de bois résineux, botte de paille très serrée, etc., qu'on enflamme pour s'éclairer ou pour mettre le feu. ⇒ Flambeau; luminaire (2.), torchère (→ Instrument, cit. 10; lampion, cit. 2; et aussi 1. ombre, cit. 18). || Torche de paille. ⇒ Brandon, oupille. || La lumière fumeuse d'une torche. || Les laquais portaient des torches quand ils escortaient leur maître, la nuit (→ Éteignoir, cit. 1). || Torches des cortèges de mariage (dans l'antiquité, chez certains peuples… → Nuptial, cit. 2). Vx et poét. || Les torches de l'hyménée : le mariage. ⇒ Flambeau (2.). — Torches d'une retraite aux flambeaux (→ Magnésium, cit. 1). || Torche ardente. — (Blason). || La torche renversée, symbole funèbre (→ aussi Mausolée, cit. 2). || Les torches, attributs des Furies. — Fig. et vx. || Il entra dans la politique la torche et le glaive à la main (→ Pamphlet, cit. 3).
1 Et les étoiles à leur tour,
Comme torches funèbres,
Font les funérailles du jour.
Racine, Poésies diverses, Ode VII.
2 Elle avait allumé sous la voûte du noir souterrain une de ces torches de résine semblables à celles que les pêcheurs penchent la nuit au bord de leurs barques, pour tromper le poisson qu'ils pêchent.
Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse, II, XVI.
3 Qu'est-ce qui flambe file fume
Quelle lampe ou lune ou flambeau
Quelles torches font ces bitumes
Aragon, le Roman inachevé, p. 193.
➪ tableau Termes de blason.
4 Il portait à la main une torche électrique, dont il dirigea le faisceau puissant vers la forêt. Un arbre dénudé apparut dans la projection.
Émile Henriot, la Rose de Bratislava, XII.
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DÉR. 1. et 2. torcher, torchère, torchette.
HOM. Formes des v. 1. et 2. torcher.
Encyclopédie Universelle. 2012.