tournoiement [ turnwamɑ̃ ] n. m. ♦ Action de tournoyer, mouvement de ce qui tournoie. Des tournoiements de feuilles mortes. « des tournoiements de spirales blêmes qui étaient des tourbillons de neige » (Hugo).
● tournoiement nom masculin Littéraire. Action de tournoyer ; mouvement de ce qui tournoie. ● tournoiement (difficultés) nom masculin Orthographe Avec un e muet intérieur. Tournoiement correspond à tournoyer, verbe du 1er groupe (comme aboiement correspond à aboyer → aboiement).
tournoiement
n. m. Action de tournoyer; mouvement de ce qui tournoie.
⇒TOURNOIEMENT, subst. masc.
A. — Action de tournoyer; résultat de cette action. La jeune femme avait pour se distraire, à l'aller comme au retour, les souvenirs qu'elle ramassait sur la route au tournoiement des roues et dont elle ne se lassait jamais (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 39). Avec ses tournoiements élégants et légers, notre avion semble encenser, adorer ce que l'Islam a produit de plus parfait (THARAUD, Paris-Saïgon, 1932, p. 126).
— En partic. Mouvement dans lequel sont entraînés les êtres et les choses qui tournoient. Synon. tourbillon. C'était l'heure du tournoiement joyeux des martinets et de leurs grands cris dans l'air, l'heure plus dorée du soir (LOTI, Galilée, 1896, p. 234). Il y avait dans l'air des tournoiements de feuilles lasses, détachées on ne savait de quels bouleaux (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 34).
— Au fig. Mouvement agité auquel on ne résiste pas. Synon. tourbillon. Fatigué parfois de ces tournoiements de la vie littéraire, ennuyé du plaisir comme l'est une courtisane, Lousteau quittait le courant, il s'asseyait parfois sur le penchant de la berge (BALZAC, Muse départ., 1844, p. 183). Et que dire de ce remous d'opinions autour de l'armée européenne, de ce tournoiement indéfini sur lequel nos alliés regardaient danser, aux Bermudes, les deux bouchons venus de France? (MAURIAC, Bloc-Notes, 1953, p. 56).
B. — Sensation de vertige, de perte d'équilibre. Ils n'étouffaient plus, ils retrouvaient là leur enfance, ils sentaient se dissiper les tournoiements de tête, les ivresses que leur causaient les herbes hautes de l'aire Saint-Mittre (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 199). Chaque année, au printemps, le Barthaut avait des tournoiements de cerveau (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 278).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: -noyement; 1740, 1762: -noiement; 1798-1878: -noiement ou -noîment (id. ds LITTRÉ); 1935: -noiement. V. gaiement. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 torneiement « combat » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 2305); 2. a) ca 1275 « action de tourbillonner » (Rose, éd. F. Lecoy, 17864); b) 1547 « sinuosité » (J. MARTIN, Archit. Vitruve, F 10 B IV v°); 3. 1796 « maladie des moutons et des bœufs » (Fr. ROZIER, Cours compl. d'agric., Paris, t. 9, p. 438). Dér. de tournoyer; suff. -ment1. Fréq. abs. littér.:94.
tournoiement [tuʀnwamɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1230; torneiement « tournoi, combat », v. 1130; de tournoyer.
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1 Action de tournoyer, mouvement de ce qui tournoie (4.). || Des tournoiements de feuilles (cit. 3) mortes. || Tournoiement d'eau. ⇒ Remous; gouffre, tourbillon, trombe.
1 On apercevait çà et là des tournoiements de spirales blêmes qui étaient des tourbillons de neige fine arrachés de terre par le vent, et s'envolant.
Hugo, l'Homme qui rit, I, I, III.
2 (…) le vent faisait sur les volets des poussées bruyantes et lançait les vieilles girouettes en des tournoiements de toupie.
Maupassant, Clair de lune, « Une veuve ».
3 (…) le tournoiement dans un coude de rivière d'une pirogue qu'on ne maîtrise plus (…)
Henri Fauconnier, Malaisie, p. 12.
♦ (1549). || Le tournoiement de la valse (→ Battre, cit. 58).
2 Tournoiement de tête (vx) : vertige (→ Précipice, cit. 1). || Un tournoiement intérieur (→ Croisement, cit. 2).
Encyclopédie Universelle. 2012.