trempe [ trɑ̃p ] n. f.
• 1559; tempre v. 1180; de tremper
1 ♦ Immersion dans un bain froid d'un métal, d'un alliage chauffé à haute température. Trempe de l'acier. La trempe maintient la structure moléculaire acquise à chaud.
♢ Par ext. Qualité qu'un métal acquiert par cette opération. Une arme de bonne trempe. « la trempe élastique et souple de l'acier lui permit de supporter cette épreuve sans se rompre » (Gautier).
2 ♦ (2e moitié XVe) Fig. Vx Qualité d'âme. — (v. 1570) Vx Qualité d'âme ou de corps considérée dans sa vigueur, sa résistance. — Mod. De... trempe. Des gens de cette trempe. ⇒ caractère, énergie. « Un gars de sa trempe ne se laisse pas cravater sans preuves » (Carco).
3 ♦ (1803; « détrempe » peint. 1676) Techn. Trempage (des papiers, des peaux...).
4 ♦ (1867) Fam. Volée de coups. ⇒ raclée. « Si j'te filais une trempe ? » (Carco).
● trempe nom féminin (de tremper) Traitement thermique qui consiste, grâce au refroidissement rapide d'un produit métallurgique, à obtenir à température ambiante une structure stable à chaud, ou une structure dérivée de cette dernière. (La trempe entraîne une variation des propriétés, telle qu'un durcissement pour les aciers.) Fermeté morale, intellectuelle, énergie en face des épreuves. Nature, caractère, envergure propre à quelqu'un : Avoir la trempe d'un homme d'État. Populaire. Vigoureuse correction, volée de coups. Traitement thermique (brusque refroidissement) ou chimique (immersion dans un bain de sel fondu) du verre, qui met en compression sa surface et accroît de ce fait sa résistance mécanique. En reliure, opération qui consiste à appliquer une couche de colle sur la peau, la toile ou les papiers employés. ● trempe (homonymes) nom féminin (de tremper) tramp nom masculin ● trempe (synonymes) nom féminin (de tremper) Nature, caractère, envergure propre à quelqu'un
Synonymes :
- style
- type
Populaire. Vigoureuse correction, volée de coups.
Synonymes :
- dégelée (populaire)
- frottée (familier)
- peignée (populaire)
- raclée (familier)
adj. (Québec, Suisse) Fam. Complètement mouillé, trempé.
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n. f. METALL Traitement consistant à refroidir brusquement par immersion une pièce préalablement portée à haute température, en vue d'en augmenter la dureté; qualité du métal ainsi traité.
|| Fig. Qualité, vigueur du caractère. Une âme d'une trempe exceptionnelle.
⇒TREMPE, subst. fém.
I. — Action de tremper dans un liquide; résultat de cette action.
A. — TECHNOLOGIE
1. MÉTALL. Traitement thermique qui consiste à plonger dans un bain froid un métal, un alliage porté à haute température pour conserver à température ambiante une modification de la structure moléculaire obtenue à chaud et augmenter ainsi la dureté des aciers ou la malléabilité du bronze, des alliages d'or. Trempe de l'acier, du bronze, de la fonte; bain, température de trempe; donner la trempe. Les opérations de trempe et de recuit ont une grande influence sur ces modifications de structure, ce qui explique les propriétés physiques spéciales qu'elles confèrent à l'alliage (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 472).
2. Qualité de dureté, d'élasticité qu'un métal, que l'acier acquiert par cette opération. Métal, scie d'une bonne trempe. Nab et Pencroff, habilement dirigés, firent des fers de hache, lesquels, chauffés au rouge, et plongés brusquement dans l'eau froide, acquirent une trempe excellente (VERNE, Île myst., 1874, p. 141).
3. P. anal.
a) INDUSTR. DU VERRE. ,,Action de refroidir brusquement le verre, ce qui augmente dans de grandes proportions la résistance au choc et à la flexion`` (PEYROUX Techn. Métiers 1985).
b) PÉTROCHIM. Brusque refroidissement d'un produit pétrolier au cours du raffinage pour arrêter une réaction chimique. (Dict. XXe s.).
B. — Au fig. [À propos d'une pers., d'une qualité, d'un aspect]
1. Qualité physique ou morale, manière d'être, nature. Je devais traverser bien des années d'hésitations, d'erreurs, de luttes (...); à force de volonté, refondre et durcir ma trempe physique, aussi bien que morale (LOTI, Rom. enf., 1890, p. 310). Attendez-vous que cela nous intimide? Notre lucidité est d'une autre trempe! (VERCORS, Sil. mer, 1942, p. 74).
♦ P. anal. Dans l'angoisse de cent nuits de la trempe de celle-ci (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p. 174).
— Loc. De bonne trempe, de mauvaise trempe, de même trempe. Cet homme était d'une trempe naturellement si bonne, si honnête et si bienveillante, qu'il ne s'était peut-être jamais trouvé à portée (...) de reconnaître le besoin d'aucun auxiliaire qui le portât au bien, et encore moins qui l'empêchât de faire le mal (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 191). Ismaïl pacha qui succédait à son père n'était pas de la même trempe que lui. Il suffit pour s'en convaincre de comparer les portraits des deux hommes (MORAND, Route Indes, 1936, p. 80).
2. Énergie, fermeté de caractère permettant d'affronter les épreuves, les dangers. Trempe de l'âme. C'est là que la trempe héroïque de son caractère montra toute l'énergie, toute la constance de résolution de cette âme (LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 217). La trempe chez Chateaubriand est plus forte et moins pure [que chez Bernardin de Saint-Pierre] (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 6, 1852, p. 441).
— Loc. De sa trempe, de cette trempe, de la trempe de (qqn). Femme, gars, héros de cette trempe; âme, caractère de sa trempe. Pourquoi donc est-ce toujours parmi ses ennemis (...) qu'on rencontre des âmes de cette trempe? (DUMAS père, Fille du régent, 1846, III, 6, p. 224). [Magendie] a eu le mérite de choisir comme élève, comme préparateur, puis comme successeur au Collège de France, un savant de la qualité et de la trempe de Claude Bernard (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 660).
C. — Spécialement
1. BRASSERIE
— Synon. de trempage. La trempe s'effectue en versant l'orge dans des cuves, de conceptions variables, qui contiennent de l'eau périodiquement renouvelée avec injection d'air (Industr. fr. brass., 1955, p. 4).
— ,,Méthode de brassage qui consiste à élever à la température de saccharification (70 ° C) puis d'ébullition (100 ° C) une partie de l'empâtage total`` (CLÉM. Alim. 1978).
2. FABRICATION DES BOUGIES. ,,Premier jet de cire donné aux mèches`` (PEYROUX Techn. Métiers 1985).
3. IMPR. ,,Action d'humecter le papier pour imprimer`` (PEYROUX Techn. Métiers 1985).
4. MÉGISS. Immersion des peaux dans l'eau. La trempe a enlevé à la peau toutes les matières solubles ou susceptibles d'être entraînées par rinçage ou brossage (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 38).
II. — Pop., fam. Volée de coups, raclée. Une sacrée trempe; donner, foutre une trempe. Le souvenir des écoliers qui se flanquaient des trempes (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 157).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1460 « fermeté d'âme, contenance » (GEORGES CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. I, p. 43); 2. 1580 bonne trampe (MONTAIGNE, Essais, I, 14, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 56); av. 1615 être de même trempe « de même sorte, espèce » (E. PASQUIER, Recherches, 831); 1675 un ami de cette trempe (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., 25 déc., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 198). B. 1. 1567 « action de tremper le fer, l'acier » (AMYOT, Lysand., 32 ds LITTRÉ); 2. 1676 peint. « détrempe » (FÉLIBIEN, p. 402); 3. 1751 brass. (Encyclop. t. 2, p. 403, s.v. brasserie); 4. 1803 pelleterie, impr. (BOISTE); 5. 1878 trempe du verre (WURTZ, Dict. chim., t. 3, p. 659); 1975 « brusque refroidissement d'un produit pétrolier » (Lar. encyclop. Suppl.). C. 1852 « correction, raclée » (HUMBERT, Nouv. gloss. genev., p. 220). Déverbal de tremper, l'a. et m. fr. utilisaient surtout la forme tempre « action de tremper le fer, l'acier », « qualité du fer, de l'acier », « état d'esprit, humeur » (v. T.-L., GDF. et FEW t. 13, p. 169), déverbal de temprer (v. tremper). Fréq. abs. littér.:190. Bbg. QUEM. DDL t. 5, 38.
trempe [tʀɑ̃p] n. f.
ÉTYM. 1559; tempre, v. 1180; déverbal de tremper.
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1 Immersion dans un bain froid d'un métal, d'un alliage chauffé à haute température, qui a pour effet de maintenir la structure moléculaire acquise à chaud (en durcissant les uns, comme le fer, la fonte, l'acier; en assouplissant les autres, comme le bronze). || Trempe de l'acier, du fer cémenté (→ Cémentation). || Réchauffage après la trempe. ⇒ Recuit, revenu. || Suppression des effets de la trempe. ⇒ Détrempe.
♦ (V. 1570). Qualité qu'un métal acquiert par cette opération. || Une arme de bonne, de mauvaise trempe (→ Gaulois, cit. 1).
1 À la parade on regarde au vain éclat des armes; on les prise au combat sur la bonté de leur trempe.
Beaumarchais, Mémoires sur l'affaire Goëzman, p. 98.
2 (…) la trempe élastique et souple de l'acier lui permit de supporter cette épreuve sans se rompre.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 127.
♦ (1904). Par anal. Brusque refroidissement du verre au cours de sa fabrication. || Trempe thermique. || Trempe chimique.
♦ (1975). Brusque refroidissement d'un produit pétrolier au cours du raffinage.
2 (V. 1460). Quantité plus ou moins satisfaisante d'une chose, d'une personne. — (Vx). Qualité d'âme. || « (…) quelque bonne trempe douce et débonnaire » (Montaigne).
3 On n'a jamais mieux senti qu'en lisant d'Antin ce que c'est proprement que la trempe de l'âme; la sienne était souple et molle comme cire.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 15 mars 1852.
♦ ☑ Loc. (avec de). Vieilli. Qualité d'âme ou de corps considérée dans sa vigueur, sa résistance. Être de bonne, de mauvaise trempe. — Mod. || Ils ne sont pas de la même trempe. ⇒ Sorte.
4 La vie saine et rude que l'on mène là (…) opère parmi les jeunes hommes, de trempe inégale, une sélection spartiate : élimine les faibles et fortifie les forts.
Loti, Matelot, XX.
5 (…) votre ancienne amitié (…) est d'une trop bonne trempe, pour avoir besoin d'être cultivée par le commerce des lettres (…)
Mme de Sévigné, 884, 30 juin 1681.
6 Sa grâce était de si bonne trempe qu'elle avait résisté au mauvais ton de l'Empire.
Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse, I, I.
♦ (1570). Mod. || De sa, cette trempe; de la trempe de… : de son énergie, de sa force d'âme. ⇒ Caractère, endurance. || Des êtres de sa trempe (→ Désinvolture, cit. 1). || Un gars de sa trempe (→ Gaffe, cit. 1).
7 — (…) le duc a le cœur ardent et la tête froide; en ce qui touche les sentiments par lesquels ils vivent, les hommes de cette trempe vont vite dans l'exécution de ce qu'ils ont conçu.
Balzac, Vautrin, I, 8.
♦ Méthode de brassage des bières consistant à élever une partie de l'empâtage à température de saccharification puis d'ébullition.
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Encyclopédie Universelle. 2012.