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tripotage

tripotage [ tripɔtaʒ ] n. m.
• 1482, repris XIXe; de tripoter
1Arrangement, combinaison louche. intrigue, manigance, trafic; fam. fricotage, magouille, tripatouillage. « le souvenir de ses tripotages dans les gouvernements républicains lui nuisit » (Balzac). Tripotages électoraux. cuisine, fraude, manipulation.
2Action de tripoter (I, 2o), de toucher (qqch.) avec insistance.

tripotage nom masculin Familier Action de tripoter, de toucher sans cesse. Opération plus ou moins louche, voire malhonnête : Des tripotages politiques.tripotage (synonymes) nom masculin Familier Action de tripoter , de toucher sans cesse.
Synonymes :
- tripatouillage (familier)
Opération plus ou moins louche, voire malhonnête
Synonymes :
- combine (populaire)
- grenouillage (familier)
- manigances

tripotage
n. m. Fam.
d1./d Fait de tripoter.
|| Fig. Intrigue, opération louche. Tripotages électoraux.
d2./d (Haïti) Syn. de commérage.

⇒TRIPOTAGE, subst. masc.
Familier
A. — Action de tripoter quelque chose ou quelqu'un; résultat de cette action.
1. a) Action de toucher, de manière répétée, sans nécessité et de manier quelque chose sans précaution. Une fébrilité singulière, qui se traduit par (...) le tripotage frénétique d'un jeu de cartes pendant un piquet (GONCOURT, Journal, 1871, p. 830).
b) En partic.
) Manipulation souvent malpropre de choses disparates. Tout ce tripotage de pain bénit et de gros sous qui se fait pendant les offices (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 312). J'étais dégoûté: parce que l'eau de la grotte arrivait par des robinets; parce que des infirmières faisaient boire à tour de rôle les malades dans de petits gobelets en fer peint; parce que tout cela faisait un dévot petit tripotage (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1909, p. 121).
) Arg. des artistes
— Action de mélanger des couleurs pour peindre (v. tripoter A 1 b ). La peinture artistiquement barboteuse, la peinture joliment sale, ce chatoyant tripotage de colorations fluides et légères (GONCOURT, Journal, 1892, p. 224). Degas m'a rendu les photos en ces termes: « (...) Ah! quel métier admirable, la fresque! C'est elle qui a fait les anciens des gens si forts car elle leur interdisait le tripotage qui nous perd nécessairement (...) » (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1908, p. 416).
— Remaniement plus ou moins autorisé que l'on fait subir à un texte, à une œuvre littéraire ou musicale. Synon. tripatouillage. Ces tripotages (...) de partitions, accommodées aux prétendues « exigences » d'un public (BERLIOZ, À travers chants, 1862, p. 84).
2. Action de tripoter, caresser, peloter une personne. Tripotage sexuel. Je raconterais tout ce que je sais (...), tout le désordre de cette École, le tripotage des grandes filles par le délégué cantonal et ses visites prolongées à nos institutrices (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 101).
B. — Au fig. Intrigue, manœuvre souvent frauduleuse faite dans le but d'obtenir un avantage dans un domaine particulier (commerce, industrie, politique). Synon. tripatouillage (dér. s.v. tripatouiller), magouille, trafic. Tripotage du commerce, du jeu; tripotage électoral, industriel, politico-financier; tripotage malpropre; bas, sale tripotage; tremper dans des tripotages. Ma conscience ne me reproche rien. Je ne dois pas un sou, je ne suis dans aucun tripotage, j'achète et je vends de bonne marchandise (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 758). On « oubliait » d'annoncer les produits rares, le lait, le gruyère. Si bien que beaucoup de gens ne pensaient pas à en réclamer, et qu'il en restait pour les distributeurs. Il y avait des tripotages, des reventes de cartes et de tickets (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 27).
En partic. Opération financière ou boursière louche rapportant des gains illicites. Synon. agiotage, boursicotage (dér. s.v. boursicoter). Tripotage du crédit; tripotage financier. Il craignait que des arrangements eussent lieu sans lui, qu'il ne pût participer à la puissance politique et profiter des tripotages d'argent qui se préparaient (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 619). À force d'employer des ruses pour trouver l'argent nécessaire à leur vie (...) de mettre la main dans certains tripotages de bourse (...) leur sens moral s'était émoussé (MAUPASS., M.-Oriol, 1887, p. 215). V. bibelotage ex. 2.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1478-80 « manœuvres, intrigues » (COQUILLART, Plaidoié, 241 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 20); 2. a) 1515 « mélange d'aliments » (G. CRÉTIN, Œuvres, éd. K. Chesney, p. 286); b) 1644 « action de mélanger des choses peu appétissantes ou bizarres; mélange ainsi réalisé » (SAINT-AMANT, L'Albion, 979 ds Œuvres, éd. J. Lagny, t. 3, p. 333); 3. 1609 « assemblage disparate » (M. RÉGNIER, Satyre XII, 313 ds Œuvres compl., éd. G. Raibaud, p. 165); 4. 1834 « opération financière plus ou moins honnête, manœuvres plus ou moins louches » (BALZAC, E. Grandet, p. 140); 5. 1871 « action de toucher, de manier quelque chose de manière répétée, sans utilité et sans ménagement » (GONCOURT, loc. cit.). Dér. de tripoter; suff. -age. Fréq. abs. littér.:57. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 435. — QUEM. DDL t. 15, 16.

tripotage [tʀipɔtaʒ] n. m.
ÉTYM. 1482, « manège, intrigues », repris au XIXe; de tripoter.
———
I Vx.
1 (1515, Crétin). Mélange de choses disparates.(XVIIe). Action de mélanger diverses choses.
2 (XVIIe). Fig. Petits arrangements (notamment domestiques).
1 Et bien, dit l'autre, en mon amour
As tu fait quelque tripotage ?
Oüy, dit Lubin, et sans gloser,
Pour peu de Jules davantage
On t'eut permis de l'épouser.
Saint-Amant, Œuvres, III, 64 (1643) in D. D. L., II, 15.
———
II Mod.
1 (1876). Arrangement, combinaison louche. Fricotage, intrigue, magouille, manigance, trafic, tripatouillage. || Se livrer à des tripotages politiques. || Personnalité impliquée dans des tripotages financiers. || Tripotages électoraux. Cuisine, fraude, manipulation.
2 Il passait pour être un bon administrateur, il fut souvent question de le nommer maire d'Alençon; mais le souvenir de ses tripotages dans les gouvernements républicains lui nuisirent, il ne fut jamais reçu à la Préfecture.
Balzac, la Vieille Fille, Pl., t. IV, p. 227.
2 (Fin XIXe). Action de manier, de toucher (qqch.) avec insistance. || Tripotage compulsif d'un objet, d'une partie du corps.
(1900). Fait de toucher indiscrètement (qqn). Pelotage.
3 A-t-elle pensé que je bavarderais à tue-tête, que je raconterais tout ce que je sais (au moins), tout le désordre de cette École, le tripotage des grandes filles par le délégué cantonal et ses visites prolongées à nos institutrices.
Colette et Willy, Claudine à l'école, 1900, in D. D. L., II, 16.

Encyclopédie Universelle. 2012.