satyre [ satir ] n. m.
• satire 1372; lat. satyrus, d'o. gr.
1 ♦ Divinité mythologique de la terre, être à corps humain, à cornes et pieds de chèvre, de bouc (⇒ chèvre-pied, 1. faune). Pan et les satyres sont souvent représentés jouant de la flûte, poursuivant et ravissant des nymphes.
2 ♦ (XVIIe) Fig. Vieilli Homme cynique et débauché.
♢ Mod., fam. Homme lubrique, obscène, qui entreprend brutalement les femmes; exhibitionniste, voyeur. « C'est un dégoûtant satyre, dit Gabriel. Ce matin, il a coursé la petite jusque chez elle » (Queneau).
3 ♦ (1671) Papillon de jour à grandes ailes brunes et noires, commun en France.
⊗ HOM. Satire.
● satyre nom masculin (latin satyrus, du grec saturos) Demi-dieu rustique représenté comme un être à corps humain avec des jambes de bouc, des oreilles allongées et pointues, des cornes recourbées et une queue. (Frères des nymphes, les satyres ont été associés au culte de Dionysos.) Individu qui se livre sur la voie publique à des manifestations exhibitionnistes, à des attentats contre la pudeur. Papillon aux ailes variées de brun, de gris, de roux et de jaune, dont la chenille vit sur les graminées. ● satyre (citations) nom masculin (latin satyrus, du grec saturos) Gabriel Joseph de Lavergne, comte de Guilleragues Bordeaux 1628-Istanbul 1685 Soyez moins satirique, ou soyez plus satyre. Valentins Commentaire Vers extrait d'une épigramme adressée par une femme à son amant. ● satyre (difficultés) nom masculin (latin satyrus, du grec saturos) Orthographe et sens Ne pas confondre ces deux noms. 1. Satire n.f. (avec un i) = écrit ou dessin qui tourne qqn ou qqch en ridicule. « Le Malade imaginaire » est une satire des médecins. L'adjectif correspondant est satirique : une comédie satirique. Remarque Une satyre (avec un y) est un terme spécialisé d'histoire de la littérature grecque signifiant « pièce mettant en scène des satyres ». C'est un mot rare. 2. Satyre n.m. (avec un y) = demi-dieu à jambes de bouc, dans la mythologie grecque ; de nos jours, pervers sexuel (exhibitionniste, notamment). « Le satyre, un boulanger au visage naïf, avait forcé une fillette de douze ans »(M. Aymé). Remarque L'adjectif correspondant, satyrique, n'est employé que pour qualifier les poèmes et les drames mythologiques qui font apparaître des chœurs de satyres (voir ci-dessus Remarque ). On ne peut donc pas dire une conduite satyrique pour une conduite de satyre. ● satyre (expressions) nom masculin (latin satyrus, du grec saturos) Satyre puant, synonyme de phallus impudique. ● satyre (homonymes) nom masculin (latin satyrus, du grec saturos) satire nom féminin ● satyre (synonymes) nom masculin (latin satyrus, du grec saturos) Demi-dieu rustique représenté comme un être à corps humain avec...
Synonymes :
- faune
- silène
Satyre puant
Synonymes :
satyre
n. m.
d1./d MYTH GR Demi-dieu champêtre de la suite de Dionysos, figuré avec des cornes, des oreilles pointues et des jambes de bouc.
d2./d Fig., Fam. Homme lubrique.
d3./d ENTOM Papillon diurne aux grandes ailes brun-noir.
⇒SATYRE, subst.
I. — Subst. masc.
A. — MYTHOL. GR. ET LAT. Divinité terrestre, compagnon de Dionysos ou Bacchus, représenté avec un corps d'homme, des cornes et des membres inférieurs de bouc, réputé pour son comportement libidineux. Synon. chèvre-pied, faune. Autour de lui, les Silènes vêtus de manteaux de laine rouge, les Satyres couverts de peaux de chèvres, les Ménades avec la nébride sur l'épaule, rient, chantent, boivent, dansent, soufflent dans les flûtes (FLAUB., Tentation, 1849, p. 475).
— Vx, région. (Provence). Travailler comme un satyre. Travailler dur, avec acharnement. T'imagines-tu que je vais te tenir longtemps là-haut pour mener ce train-là, tandis que je suis ici à me cuire au soleil et à travailler comme un satyre? (ARÈNE, J. des Figues, 1870, p. 108). [Audiberte] recommençait à geindre sur les vignes (...). Il fallait trimer au soleil, travailler comme des satyres (A. DAUDET, N. Roumestan, 1881, p. 84).
B. — P. anal. (avec le comportement lubrique, libidineux attribué au satyre)
1. Vx. Homme cynique, impudique et obscène. Ce qui caractérisa l'homme durant des siècles, ce fut (...) cette lubricité de singe (...). Mais, dans toute cette foule de satyres éhontés, il y avait des groupes portant en eux des germes meilleurs (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 1, 1887, p. 4). Le marchand de poissons (...) asticotait, avec une arête dorsale de thon qu'il tenait entre l'index et le pouce (...) sa petite fille, une gamine de treize ans, chargée de deux longs paniers de sardines frétillantes aux bras et de cinq, six, sept bourriches sur la tête, (...) et son satyre de père la piquait dans les mollets et le croupion (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 146).
— Homme lubrique, obsédé qui recherche des relations sexuelles avec des inconnues, notamment des petites filles, ou qui se livre à des actes répréhensibles (exhibitionnisme, voyeurisme). Ignoble, vieux satyre; avoir un comportement, une tête de satyre. Sentiers où les petites filles trop éveillées et morveuses, le long des palissades, fuient l'école pour attraper d'un satyre à l'autre vingt sous (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 412). — Je n'aime pas dans l'égalité parce que, dans la femme, c'est l'enfant que je cherche. Je ne puis avoir ni désir ni tendresse pour une femme qui ne me rappelle pas l'enfant. — Avec ça, on finit en correctionnelle comme satyre (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1150).
— PATHOL. Homme atteint de satyriasis. Le satyre recherche systématiquement le coït, avec des partenaires multiples et sous des formes naturelles ou perverses (Lar. Méd. t. 3 1972).
2. Spécialement
— BOT. Satyre puant. Champignon dont la forme rappelle celle d'un phallus en érection. (Dict. XIXe et XXe s.). Synon. phallus impudique.
— ENTOMOL. Papillon diurne à grandes ailes marquées de brun roux et de jaune. [Le] satyre mégère (...) est pourvu de taches ocellées (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 268).
II. — Subst. fém., vx, LITT. GR. Pièce dramatique grecque, mettant en scène des satyres. (Dict. XIXe et XXe s.).
REM. Satyresse, subst. fém., rare. Satyre femelle (supra I A 1). La reine de toutes les diablesses, de toutes les faunesses et de toutes les satyresses, reléguées sous terre depuis la mort du grand Pan (BAUDEL., Art romant., 1861, p. 499).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. satire. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XVe s. [ms.] myth. satire (CORBICHON, De la propriété des choses, XV, 58, ms. B. N. fr. 22533, fol. 222b ds GDF. Compl.); 1549 satyre « id. » (EST.); 2. 1651 [éd.] « homme lubrique » (SCARRON, Rom. com., p. 136); 3. 1764 « papillon de jour à grandes ailes brunes et noires » (VALM.). Empr. au lat. Satyrus, compagnon de Bacchus, avec les oreilles, la queue, les pieds de chèvre; du gr. « id. ». Le fém. satyre « drame satyrique » (1738 [éd.], ROLLIN, Hist. anc. des Égyptiens, t. 12, p. 57) est empr. au lat. satyrus, lui-même empr. au gr. « id. », le genre fém. étant prob. dû à l'infl. de satire. Fréq. abs. littér.:297. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 443, b) 539; XXe s.: a) 353, b) 382.
DÉR. 1. Satyreau, subst. masc. Petit satyre (supra I A 1). [Des Bohémiens] campent dans l'herbe (...). De petits garçons nus comme des satyreaux courent dans le thym en secouant leur sexe, et la course de ces enfançons a les angles et les cris d'une joie d'hirondelle (GIONO, Manosque, 1930, p. 62). — []. — 1re attest. ca 1165 « petit satyre » (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 14823 ds T.-L.: satirel); de satyre, suff. -eau. 2. Satyrisme, subst. masc. Comportement de satyre. Le satyrisme n'est que l'exagération de la masculinité (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1150). — []. — 1re attest. 1936 id.; de satyre, suff. -isme.
BBG. — GREIMAS Mode 1948, p. 64. — MIGL. Nome propr. 1968 [1927], p. 293.
satyre [satiʀ] n. m. et f.
ÉTYM. 1372, satire; satyre, 1549; lat. satyrus, grec saturos.
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I N. m.
1 Divinité de la terre, être à corps humain, à cornes et pieds de chèvre, de bouc. ⇒ Ægipan (cit. 3), 1. bouquin, capripède, chèvre-pied. || Les satyres des Grecs correspondent aux faunes (cit. 1) et aux sylvains des Latins. || Pan et les satyres sont souvent représentés jouant de la flûte, poursuivant et ravissant des nymphes (cit. 2), dansant (→ Avide, cit. 16). || Bacchantes (1. Bacchante, cit. 2) et satyres.
1 Un satyre cornu, qui de ses bras étreint
Tout au travers du corps une jeune bergère.
Ronsard, Églogues, I.
2 C'était l'empreinte d'une intaille antique représentant un satyre qui soulevait les voiles d'une nymphe endormie (…)
France, Crainquebille, p. 165.
2 Vx. Orang-outan.
3 (XVIIe, Scarron; → 1. Patiner, cit.). Vieilli. Homme cynique et débauché (cit. 4). — (XXe). Mod. Fam. Homme lubrique, obscène, qui entreprend brutalement les femmes; pervers, voyeur ou exhibitionniste. || Un vieux satyre. || Un comportement de satyre. ⇒ Satyrisme.
3 Il y a un coup de vent qui soulève les jupes des dames (…) Alors vous comprenez, il y a un tas de satyres, c'est le mot, qui viennent exprès pour se rincer l'œil. Nous, on les appelle les « philosophes ». C'est des vicieux !
R. Queneau, Pierrot mon ami, p. 105.
4 — Et l'père Taupe, qui c'est ?
— Un vieux satyre ! Chaque fois qu'i peut, i m'pince les fesses.
— Ah, ah, ah !
— Et ?
— Quel vieux salaud ! À son âge !
R. Queneau, le Chiendent, p. 160.
♦ Psychiatrie. Homme manifestant du satyriasis. (On a dit aussi satyrisiaque [satiʀizjak]). ⇒ Satyriasique.
5 (1870). || Satyre puant : champignon basidiomycète qui, à maturité, dégage une odeur nauséabonde, et dont la forme rappelle celle d'un phallus en érection (n. sc. : phallus impudicus « phallus [II.] impudique »). || Satyre des chiens : champignon basidiomycète, aussi appelé phallus de chien. ⇒ Phallus, II.
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DÉR. Satyreau, satyresse, satyrisme.
HOM. Satire.
Encyclopédie Universelle. 2012.