tristement [ tristəmɑ̃ ] adv.
• v. 1150; de triste
1 ♦ En étant triste, d'un air triste. « Au coucher du soleil tristement je m'assieds » (Lamartine). Secouer la tête tristement.
2 ♦ D'une manière qui incite à la tristesse. Deux tisons « fumaient tristement » (Hugo).
3 ♦ D'une manière pénible, affligeante. Une aventure tristement célèbre.
⊗ CONTR. Gaiement, joyeusement. Drôlement.
● tristement adverbe Avec tristesse : Regarder quelqu'un tristement. De façon triste, terne, lugubre : S'habiller tristement. Pour des raisons qu'on regrette : Un exploit tristement célèbre. ● tristement (synonymes) adverbe Avec tristesse
Contraires :
- allègrement
- gaiement
De façon triste , terne, lugubre
Synonymes :
tristement
adv.
d1./d En étant envahi par la tristesse. Il est parti tristement.
d2./d D'une façon navrante, pénible. Il est tristement célèbre.
⇒TRISTEMENT, adv.
[L'adj. ou le suj. du verbe modifié par l'adv. renvoie à]
A. — [un être animé qui éprouve l'état de tristesse ou qui l'exprime par sa manière d'être]
1. En étant triste; avec tristesse. Anton. gaiement, joyeusement. Boire, errer, vivre seul (bien) tristement. Il faut qu'elle fasse un grand effort pour parler. Encore ne trouvera-t-elle qu'une injure. Mais elle l'articule lentement, tristement, si tristement que le père n'a pas compris d'abord (BERNANOS, Mouchette, 1937, p. 1316). Elsa se mit à pleurer, doucement, tristement (SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, p. 61).
— Dans le domaine artist., littér. D'une manière triste. Roman, pièce qui finit tristement. La figure voilée d'une femme fine, désabusée, savante en tromperie, en délicatesse, convient au seuil de ce livre qui tristement parlera du plaisir (COLETTE, Ces plais., 1932, p. 39).
2. D'un air triste, d'une manière qui exprime la tristesse. Baisser, hocher, secouer la tête tristement; dire, murmurer, répliquer, soupirer, sourire tristement. Pour le largo, tu gémiras Tristement, mais sensiblement (GRILLET, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 141).
B. — 1. [un inanimé qui suscite de la tristesse chez autrui, en raison d'un manque d'animation, de vie, de gaieté, de couleur] D'une manière qui incite à la mélancolie, qui inspire des pensées graves ou sombres. La pluie tombait tristement. L'église tinte un glas tristement (VERLAINE, Œuvres compl., t. 1, Sagesse, 1881, p. 270). Des étages d'égale proportion s'élevaient tristement l'un sur l'autre (CARCO, Équipe, 1919, p. 29).
2. [un être animé ou inanimé, sans idée de tristesse]
a) D'une manière affligeante, bien mauvaise, pitoyable. Synon. pitoyablement. La politique va tristement. Thiers a été un peu jusqu'ici au-dessous de la position qu'il a soulevée. Peut-être a-t-il voulu attendre les Chambres pour avoir raison avec plus d'éclat (SAINTE-BEUVE, Corresp., t. 3, 1840, p. 374). Deux petites ailes cotonneuses palpitent tristement à son dos [d'un vieux cupidon], comme de dégoût (TOULET, Nane, 1905, p. 162).
— Synon. de faiblement, médiocrement. La façade de la maison et sa terrasse (...) reprenaient à deux heures leur vrai visage croisillé de poutrelles, d'auvents et de persiennes chocolat, que la colline d'en face éclairait, par réverbération, d'une lumière fausse qui imitait tristement le soleil (COLETTE, Seconde, 1929, p. 21).
b) En partic. Cruellement, tragiquement. Aucun [témoignage] ne m'a jamais semblé aussi tristement décisif que l'exécrable condamnation du grand Lavoisier (COMTE, Philos. posit., t. 4, 1893 [1839], p. 59, note 1). Un accident de ce genre [de dégagement instantané d'acide carbonique] est demeuré tristement célèbre dans les annales du travail souterrain: le 25 avril 1885, aux mines de Rochebelle, une explosion, due à l'acide carbonique, déplaça 400 tonnes de charbon à plus de 100 mètres (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 252).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1150 (Conte de Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 2999). Dér. de triste; suff. -ment2. Fréq. abs. littér.:1 299. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 247, b) 2 040; XXe s.: a) 1 774, b) 1 446.
tristement [tʀistəmɑ̃] adv.
ÉTYM. 1175; de triste.
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1 En étant triste. || « Au coucher du soleil tristement je m'assieds » (→ Promener, cit. 7). (1656, Pascal). D'un air triste. || Secouer, baisser la tête tristement (→ 1. Dire, cit. 34; hangar, cit. 1). || Sourire tristement. || Un sourire tristement tendre, céleste (cit. 13) et désenchanté.
2 (1415). D'une manière qui incite à la tristesse, inspire des pensées tristes. || Deux tisons fumaient (1. Fumer, cit. 3) tristement. || « Les grands nénuphars (cit.)… Tristement luisaient sur les calmes eaux ».
3 (Mil. XIXe). D'une manière pénible, affligeante. ⇒ Cruellement, misérablement. || C'est tristement vrai (→ Caboulot, cit. 1). || Un personnage, une aventure tristement célèbre.
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CONTR. Gaiement, joyeusement. — Drôlement.
Encyclopédie Universelle. 2012.