turpitude [ tyrpityd ] n. f. ♦ Littér. ou iron.
1 ♦ Caractère de bassesse, d'indignité. ⇒ ignominie, infamie. « J'ai souvent dit le mal dans toute sa turpitude » (Rousseau).
2 ♦ Action, parole, idée basse, honteuse. ⇒ bassesse, horreur. « toutes les turpitudes quotidiennes qui sont la pâture des imbéciles » (Flaubert).
● turpitude nom féminin (latin turpitudo) Littéraire Laideur morale, ignominie qui résulte d'un comportement honteux. Action, parole, pensée honteuse, infamie. ● turpitude (synonymes) nom féminin (latin turpitudo) Littéraire Laideur morale, ignominie qui résulte d'un comportement honteux.
Synonymes :
- déshonneur
- honte
- infamie
turpitude
n. f. Litt.
d1./d Conduite honteuse, ignominieuse.
⇒TURPITUDE, subst. fém.
Littéraire
A. — Laideur morale, ignominie qui résulte d'un comportement indigne, honteux. Synon. déshonneur, honte, infamie, vilenie; anton. honneur, noblesse. Connaître, dévoiler, montrer la turpitude de qqn. C'est brûlé du désir de vous être utile par ma fatale expérience, que je vous fais ces récits; que je vous dévoile ma faiblesse, ma honte, ma turpitude (RESTIF DE LA BRET., M. Nicolas, 1796, p. 160). Il faut que tu l'épouses! Mais hâtons-nous. On veut la marier (...). Laisse-moi faire. Je te sauve de la turpitude (CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 124).
B. — Action, parole, pensée particulièrement basse, honteuse. Synon. bassesse, ignominie. Cette pièce, ce roman est une turpitude (Ac. 1935). L'Empereur a dit: « Quelle turpitude! C'est ignoble! Un gouverneur!... Un lieutenant-général anglais, arrêter lui-même un domestique! Vraiment, c'est par trop dégoûtant!... » (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 638). Cette réclamation à un homme qui avait été l'amant de sa maîtresse lui semblait une turpitude (FLAUB., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 245).
— Au plur. Turpitudes diplomatiques, parlementaires, politiques; turpitudes de la presse; dénoncer les turpitudes; écrire des turpitudes sur qqn; accuser qqn de mille turpitudes; turpitudes de mœurs. Cet employé me devient un étranger et je m'en désintéresse complètement, avec le seul espoir qu'il poussera la bonne grâce jusqu'à ne pas préférer mon cabinet au sien pour y consommer ses turpitudes et y donner de galants rendez-vous (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, p. 159). Il semblait que toutes les turpitudes fussent lavées, que tous les péchés fussent blanchis, que tout fût de neige (ARNOUX, Juif Errant, 1931, p. 177).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1395 [éd. 1486] « indignité » (BOUTILLIER, Somme rur., 1re p., f° 82d ds GDF. Compl.); b) XVe s. [ms.] « laideur morale honteuse » (Hist. sacr. et prof., Ars. 5079, f° 4a, ibid.); 2. 1470 [éd. 1537] « action honteuse » celer sa turpitude (Livre de la discipline de l'amour divine, fol. 25a d'apr. H. VAGANAY ds R. Ét. rab. t. 9, p. 320); 1488 [éd. 1491] (Mer des Histoires, I, 50b d'apr. H. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p. 177: les turpitudes et deshonnestetez qui s'i faisoyent [au sacrifice de Bacchus]). Empr. au lat. turpitudo « laideur; laideur morale, honte, infamie ». Fréq. abs. littér.:229. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 308, b) 436; XXe s.: a) 544, b) 148.
turpitude [tyʀpityd] n. f.
ÉTYM. V. 1390; lat. turpitudo, de turpis « honteux ».
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♦ Littér. ou style soutenu (plus cour. que turpide).
1 Caractère de bassesse, d'indignité. ⇒ Déshonneur, honte, ignominie, infamie, laideur. || « J'ai souvent dit le mal dans toute sa turpitude » (→ Aimable, cit. 10, Rousseau). || En toutes circonstances, il y a place pour la noblesse ou la turpitude (→ Conduite, cit. 27). — Se vautrer dans la turpitude. ⇒ Débauche, ordure.
1 (…) tous ces vilains spectacles qu'on a eu raison de nommer des spectacles de turpitude.
Molière, Tartuffe, Préface.
2 Les régimes de lâcheté sont ceux qui coûtent le plus au monde, et en définitive ce sont ceux qui (…) finissent réellement dans l'atrocité. Et en outre, c'est une atrocité de turpitude.
Ch. Péguy, la République…, p. 315.
2 (1690). || Une, des turpitudes. Action, parole, idée basse, honteuse. ⇒ Bassesse, horreur. || Imputer à une nation la turpitude d'un seul (→ Inceste, cit. 3). || Présenter des turpitudes sur la scène (→ Subventionner, cit.).
3 Autant bâiller aux corneilles que de se nourrir de toutes les turpitudes quotidiennes qui sont la pâture des imbéciles.
Flaubert, Correspondance, 308, 8 févr. 1852.
4 La loi électorale mettait ainsi en évidence, chez des gens que tout semblait séparer, le même dégoût devant certaines turpitudes, le même espoir dans un idéal de justice.
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XVI.
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CONTR. Gloire, honnêteté, honneur.
Encyclopédie Universelle. 2012.