honteux, euse [ 'ɔ̃tø, øz ] adj.
1 ♦ Qui cause de la honte, du déshonneur; qui suscite un sentiment de honte. ⇒ avilissant, dégradant, déshonorant, ignominieux, scandaleux. Action honteuse. ⇒ abject, 1. bas, dégoûtant, ignoble, immoral, infâme, méprisable, vil. Honteuse pensée. ⇒ inavouable. Un honteux chantage. C'est honteux ! Il est, il serait honteux de (et l'inf.), que (et le subj.). C'est honteux à lui d'avoir agi ainsi. Il n'y a rien de honteux à penser cela. — Une paix honteuse. ⇒ lâche. « Honteux attachements de la chair et du monde » (P. Corneille).
♢ Dont on a honte, que l'on cache. « Les secrets pénibles, les secrets honteux » (Maupassant). — Spécialt, vieilli Les parties honteuses : les organes génitaux. Maladies honteuses. ⇒ vénérien. — Anat. Se dit de nerfs, d'artères des régions périnéales. Nerf honteux, artère honteuse.
2 ♦ Qui éprouve un sentiment de honte. ⇒ confus, consterné. Être honteux de son ignorance. Honteux d'avoir été ridicule. ⇒ déconfit, penaud. « Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris » (La Fontaine). — Par ext. (comportement) Qui manifeste de la honte. Un air honteux.
3 ♦ (Épithète; après le nom) Vieilli Qui éprouve facilement un sentiment de honte, de gêne, de timidité. ⇒ craintif, embarrassé, timide. Un enfant timide et honteux.
♢ Mod. Les pauvres honteux : ceux qui cachent leur pauvreté, n'osent faire appel à la charité. — Un chrétien, un communiste honteux, qui se cache de l'être, n'affiche pas ses convictions.
⊗ CONTR. Fier, noble; avoué, cynique.
honteux, euse
adj.
d1./d Qui cause de la honte, du déshonneur. Il est honteux de mentir. Trafic honteux, déshonorant pour son auteur.
|| Spécial. Loc. Vieilli Les parties honteuses: les organes génitaux.
— Maladie honteuse: maladie vénérienne.
— ANAT Qui a rapport aux organes génitaux. Artères honteuses, nerfs honteux.
d2./d Qui éprouve de la honte. être honteux de ses échecs.
d3./d Qui, par timidité, n'ose pas révéler son état, ses convictions. Pauvre, croyant honteux.
⇒HONTEUX, -EUSE, adj.
A. — 1. Qui (montre qu'on) éprouve un sentiment pénible, une gêne à l'idée d'enfreindre certaines convenances sociales, culturelles, morales, ou en prenant conscience de son infériorité, de son imperfection vis-à-vis de quelqu'un/quelque chose. Synon. confus, gêné; anton. effronté, éhonté. Se sentir honteux; geste, sourire, visage honteux; face, grimace honteuse. Vous l'avez rendu honteux par les reproches que vous lui avez faits (Ac.). Son attention fut détournée par trois ouvriers qui passaient, levaient la tête de son côté, avec un rire gouailleur (...). Humilié d'être là, d'y être vu, il se retira d'un haut-le-corps honteux (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 301). Deux yeux verts (...) qui exprimèrent (...) une gaieté où je crus discerner un peu de timidité, d'une timidité honteuse et fanfaronne (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 792) :
• 1. Albert s'approcha de Berthe, qui détourna la tête pour essuyer sa plume, l'air absorbé, fuyant et comme honteux. — Elle a besoin de me parler pour son divorce. C'est tout naturel.
CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 273.
— [Avec un compl. introd. par de indiquant la raison pour laquelle on est honteux]
♦ Honteux de + subst. Je suis honteux de ce que j'ai à dire, madame, reprit Leuwen, mais enfin mon devoir d'homme d'honneur veut que je parle (STENDHAL, L. Leuwen, t. 2, 1835, p. 69) :
• 2. — Valdemar, fis-je d'une voix qui devait être pathétique et dont je le vis ému, crois-tu, toi, comme tant de gens, que la science... Je m'arrêtai, honteux de ma question, honteux de moi-même.
DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 204.
♦ Honteux de + inf. N'êtes-vous pas honteux de vous être emporté de la sorte? Il devrait être honteux d'avoir manqué de parole (Ac.). Excusez-moi, madame, je suis honteuse de pleurer comme ça devant vous, mais je ne peux pas retenir mes larmes (BECQUE, Corbeaux, 1882, II, 1, p. 101) :
• 3. « Salaud! Si j'ai eu la panne, c'est ta faute, avec ta rage de voler à deux mille, en plein dans les courants contraires! Si tu m'avais suivi plus bas, nous serions déjà à Port-Étienne! » Et l'autre qui offrait sa vie se découvrait honteux d'être un salaud.
SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 251.
— Emploi subst. Personne qui éprouve de la honte (cf. ce mot B) ou une grande réserve. Les maîtresses d'officiers français, les honteuses et les affichées, les enceintes et les sveltes, couraient après leurs amants à cheval (MORAND, Flagell. Séville, 1951, p. 346).
♦ Proverbe. Il n'y a que les honteux qui perdent. Par manque d'audace on rate les bonnes occasions. J'ai fait ce que j'ai dû faire, et ce serait à refaire que je le referais... Dans la vie, il n'y a que les plus honteux qui perdent (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 35).
2. a) Vieilli. Qui est d'une timidité telle qu'il éprouve habituellement de la honte (cf. ce mot B). Synon. timide; anton. déluré, hardi. La plupart des enfants sont honteux devant les personnes qu'ils ne connaissent pas (Ac. 1835-1935). Mais Madeleine, qui s'était imaginé pouvoir questionner tout tranquillement le champi, se trouva du coup interdite et honteuse comme une fille de quinze ans (SAND, F. le Champi, 1848, p. 190). De l'adolescent hérissé, honteux, qu'il était encore, elle avait fait un homme nouveau qu'il devait être à tout jamais (MAURIAC, Désert am., 1925, p. 12).
b) Subst. exprimant un état + honteux. Qui a honte ou qui se cache d'être tel qu'il est. Inverti honteux. Vêtus comme des pauvres honteux qui conservent un extérieur décent et qui hésitent à demander l'aumône (BALZAC, Rech. absolu, 1834, p. 324). Nietzsche est un athée qui tire durement et logiquement toutes les conséquences de son athéisme. Mais M. Bataille, lui, est un chrétien honteux (SARTRE, Sit. I, 1947, p. 178).
B. — 1. Emploi épithète ou attribut. Qui fait qu'on éprouve de la honte (cf. ce mot B 2) ou qui entraîne un effet social d'opprobre (vis-à-vis de quelque chose qui offense l'honneur ou la décence). Synon. déshonorant, ignoble, ignominieux, infamant; anton. honnête, probe. Crime, procédé honteux; pensées, propositions honteuses; honteux trafic. Pendant qu'on pressure, qu'on écrase, qu'on pille son peuple, Abbas-Pacha vit grassement (...), entouré de ses honteux favoris (DU CAMP, Nil, 1854, p. 151). Ces lettres honteuses, elles contenaient des injures et quelquefois des menaces grossières (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 162). À Limburg, et dans la plupart des stalags, le magasin d'habillement donna lieu à de honteux profits (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 162).
— Spécialement
♦ Vieilli. Parties honteuses. Organes sexuels externes. La phtisie fait son feu; les parties honteuses moisissent comme le bois (CLAUDEL, Tête d'Or, 1890, 1re part., p. 41). Il n'existe rien de plus honteux que la mort et les hommes sont sages de se la cacher, comme les fils de Noë les parties honteuses de leur père (NIZAN, Conspir., 1938, p. 219).
♦ Maladie honteuse. Maladie vénérienne. J'éprouvais une attirance malsaine pour cette prostituée de la place d'Italie. Toute jeune, pourrie de maladies honteuses (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 267) :
• 4. Ô pédérastes incompréhensibles, ce n'est pas moi qui lancerai des injures à votre grande dégradation (...). Il suffit que les maladies honteuses, et presque incurables, qui vous assiègent, portent avec elles leur immanquable châtiment.
LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 302.
♦ MÉD., vieilli. [En parlant de certains éléments anatomiques] Qui se rapporte aux organes génitaux. Artère honteuse interne; plexus nerveux honteux. La grande échancrure sciatique dans laquelle passent (...) les artères, veines et nerfs fessiers, ischiatiques et honteux internes (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 166).
2. Emploi impers.
a) Il est honteux de + inf.; il est honteux que + subst. Faire telle ou telle chose est une honte (cf. ce mot C). Il est moins honteux de convenir de ses torts que de chercher à les justifier (Ac.). Il est vraiment honteux que le gouvernement ne veuille pas agir avec vigueur. Les églises se vident, nous allons à des catastrophes (ZOLA, Nana, 1880, p. 1162).
b) C'est honteux à + inf. Faire telle ou telle chose est une honte (cf. ce mot C). C'est honteux à entendre. Longtemps contre ma tempe. Et je n'ai pas tiré. Je n'ai pas pu... Au dernier moment, c'est honteux à dire... Je n'ai pas eu le courage de tirer (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1132).
c) [Avec une intonation exclam.; s'emploie pour exprimer que qqc. est une honte (cf. ce mot C)] C'est honteux! (si) c'est pas honteux! est-ce pas honteux (de + inf.). Il balbutia, les lèvres tremblantes d'indignation : « C'est honteux! On devrait les noyer comme des chiennes, avec une pierre au cou » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Femme de Paul, 1881, p. 1220). Si c'est pas honteux d'ameuter comme ça le monde après nous! (MARTIN DU G., Vieille Fr., 1933, p. 1085) :
• 5. Eux, les sales pingres, ils distribuent, quoi?... Du pain, ma chère demoiselle. Et pas même du pain blanc, du pain de première qualité... Non... du pain d'ouvrier... Est-ce pas honteux... des personnes si riches?...
MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 40.
Prononc. et Orth. : [] init. asp., fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1135 hontos « qui éprouve de la honte » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 1794 et 1830); b) ca 1165 hontos « qui cause de la honte » (B. DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 6337 et 13185); 2. fin XIIe s. « qui a une certaine timidité, qui éprouve de la confusion » (Naissance du Chevalier au cygne, éd. H.A. Todd, 496). Dér. de honte; suff. -eux, -euse. Fréq. abs. littér. : 2 359. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 3 513, b) 3 651; XXe s. : a) 3 951, b) 2 701.
honteux, euse ['ɔ̃tø, øz] adj.
ÉTYM. 1135, hontos, hontous; de honte.
❖
1 a Qui cause de la honte, du déshonneur; qui suscite un sentiment de honte. ⇒ Avilissant, dégradant, déshonorant, ignominieux, scandaleux. || Acte honteux, action honteuse. ⇒ Abject, bas (cit. 31), dégoûtant, ignoble, immoral, infâme, méprisable, vil. || Honteuse pensée. ⇒ Inavouable. || Il n'y a rien de plus honteux. || C'est honteux (→ C'est une honte). || Il est, il serait, il eût été honteux que (avec le subj.). → Académie, cit. 2; blanc-bec, cit. 1; escroc, cit. 2. || Il est honteux de se défier (cit. 1) de ses amis. || Ce qui est honteux, c'est de changer (cit. 44) d'opinion par intérêt. — C'est honteux à lui d'avoir fait cela. — C'est honteux à dire, à faire. — Caractère (cit. 8) honteux d'une chose, d'un acte. || Une chose ridicule et honteuse (→ Coûter, cit. 24). — Fuite, reculade honteuse. ⇒ Lâche (→ Affront, cit. 11). || Attitude, conduite honteuse. || Vice honteux. || Honteuses débauches. || Amour honteux (→ Courtisane, cit. 2). || Honteuses brigues (cit. 1). || Carrière (cit. 14), situation, vie honteuse. || Honteux esclavage (cit. 10). → Finir, cit. 7. || Honteuse dissipation d'un patrimoine (→ Amasser, cit. 2). || « Honteux attachements (cit. 1) de la chair et du monde… » (Corneille). || La joie honteuse d'humilier autrui (→ Aumône, cit. 14). — Calomnie (cit. 6), médisance honteuse, qui déshonore celui qui la fait.
1 J'ai cru honteux d'aimer quand on n'est plus aimable (…)
Corneille, Sertorius, IV, 2.
2 Le seul mépris d'un choix si bas et si honteux (…)
Molière, Sganarelle, 10.
3 (…) elle disait qu'il était honteux de faire de sa fille une servante, lorsqu'elle n'avait qu'à choisir parmi les plus beaux garçons du pays pour devenir une riche fermière.
A. de Musset, Nouvelles, « Margot », II.
4 Je l'ai gardée dans le fond intime de moi, dans ce fond où l'on cache les secrets pénibles, les secrets honteux, toutes les inavouables faiblesses que nous avons dans notre existence.
Maupassant, Clair de lune, Apparition.
5 (…) je vois déjà s'éveiller un goût honteux pour l'indécence, la bêtise et la pire vulgarité.
Gide, Si le grain ne meurt, I, II.
6 (…) elle (la vérité) n'est pas seulement triste mais encore ridicule, honteuse, au point que la pudeur nous détourne de l'exprimer.
F. Mauriac, la Pharisienne, X.
♦ Par ext. || Accusation, calomnie honteuse, qui déshonore celui qui en est l'objet. ⇒ Déshonorant. || Se défendre contre une prévention honteuse (→ Animation, cit. 4). || Honteux supplice. ⇒ Infamant.
♦ Vx. || Être honteux à qqn, honteux pour qqn. || « Toute excuse (cit. 18) est honteuse aux esprits généreux » (Corneille). — En parlant des personnes (vx). Qui mérite l'ignominie.
7 De nos honteux soldats les phalanges errantes
À genoux ont jeté leurs armes impuissantes.
Voltaire, l'Orphelin de la Chine, I, 3.
b ☑ Loc. Les parties honteuses : les organes génitaux. ⇒ Sexe. — (Mil. XVIe). || Maladie honteuse. ⇒ Vénérien. — Anat. Se dit de nerfs, d'artères des régions génitales. || Nerf honteux, artère honteuse.
2 (Fin XIIe). Personnes. Qui éprouve un sentiment de honte. ⇒ Honte (2.); confus, consterné (cit. 4). || Être honteux, tout honteux, un peu honteux (→ Enfant, cit. 14; étudier, cit. 18; fatras, cit. 2; 1. faux, cit. 43). || Devenir honteux (→ Franc, cit. 9). || Honteux de… || N'êtes-vous pas honteux de faire ce métier infâme ? (→ Aumône, cit. 7). || Être honteux de soi-même (→ Bourreler, cit. 3), de son ignorance (→ Béant, cit. 15). || Honteux des bêtises qu'il disait (→ Épaisseur, cit. 2). || Honteux de faire, d'avoir fait qqch. (→ Faible, cit. 4). || Honteux d'avoir été joué (→ Déjouer, cit. 4), d'avoir été ridicule. ⇒ Déconfit, penaud, (vx) quinaud.
8 Honteux d'avoir poussé tant de vœux superflus (…)
Racine, Andromaque, I, 1.
9 S'étant, dis-je, sauvé sans queue et tout honteux (…)
La Fontaine, Fables, V, 5.
10 Il n'y a guère de gens qui ne soient honteux de s'être aimés, quand ils ne s'aiment plus.
La Rochefoucauld, Maximes, 71.
11 (…) je ne sais comment faire pour lui parler; et quand j'en trouverais l'occasion, je serais si honteuse, que je ne saurais peut-être que lui dire.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre LXXV.
12 Cet instrument (le parapluie) me rend honteux et ridicule.
G. Duhamel, Salavin, III, VII.
♦ ☑ Allus. littér. || « Le corbeau (cit. 1) honteux et confus… » (La Fontaine). ☑ || « Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris » (→ 1. Bas, cit. 63, La Fontaine).
13 Au point du jour, il (Javert) laissa deux hommes intelligents en observation, et il regagna la préfecture de police, honteux comme un mouchard qu'un voleur aurait pris.
Hugo, les Misérables, II, V, X.
3 (En épithète, après le nom). a Vieilli. Qui éprouve facilement un sentiment de honte, et, par ext., de gêne, de timidité. ⇒ Craintif, embarrassé, timide. || Un enfant honteux, naturellement timide et honteux (→ Éloignement, cit. 11; gêne, cit. 10, Rousseau). — N. (rare; presque toujours au plur.). || Les honteux.
14 Il faut que les jeunes gens qui entrent dans le monde soient honteux ou étourdis : un air capable et composé se tourne d'ordinaire en impertinence (…)
La Rochefoucauld, Maximes, 495.
15 (…) un peu de hardiesse réussit toujours aux amants; il n'y a en amour que les honteux qui perdent (…)
Molière, les Amants magnifiques, I, 1.
♦ Par ext. || Un air honteux.
16 (…) si vous aviez la bonté d'aller vous-même lui parler pour moi, vous me feriez grand plaisir, ajoutai-je d'un air niais et honteux.
Marivaux, le Paysan parvenu, IV.
b (Fin XIIIe). Mod. Qui cache, dissimule (son état). ⇒ Caché. || Les pauvres honteux : ceux qui cachent leur pauvreté et n'osent faire appel à la charité. — Par ext. || Un chrétien, un communiste honteux, qui se cache de l'être, n'affiche pas ses convictions. — Les gourmands honteux (→ Fanfaron, cit. 7).
17 Les pauvres étrangers, les pauvres souffreteuses,
Qui n'osent mendier, tant elles sont honteuses.
Ronsard, Second Livre des Hymnes, « De l'or ».
18 On donne toujours trop aux mendiants, répondit-elle, ce sont des fainéants, mais il y a les pauvres honteux, et ceux-là sont à plaindre. Il y en a partout; ils se cachent. Et ils souffrent plutôt que de demander.
France, la Vie en fleur, I.
♦ Par ext. || Pauvreté, misère honteuse (→ Garni, cit. 2).
19 Et de même que l'inversion, dans sa jeunesse, prend deux formes, l'une militante et l'autre honteuse (…)
A. Maurois, À la recherche de Marcel Proust, VII, V.
c ☑ Loc. fam. Le morceau honteux : le dernier morceau qui reste dans le plat et que personne n'ose prendre.
♦ Figuré (en parlant de quelqu'un) :
20 Je pouvais l'écraser sur place : il devait peser dans les quarante kilos !…
Je t'ai dit, déjà : c'était de la viande honteuse et qui puait pour qui a le nez fin, mais sa honte et sa mauvaise odeur, ça m'engourdissait. Ça faisait mal, et c'était bon.
J. Giono, Un de Baumugnes, in Pl., t. I, p. 227.
❖
CONTR. Fier, glorieux. — Audacieux, effronté, éhonté, impertinent, impudent. — Avoué, étalé, 2. franc.
DÉR. Honteusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.