Akademik

vanne

1. vanne [ van ] n. f.
• 1274; venne 1260; lat. médiév. venna, p.-ê. d'o. celt.
Panneau vertical mobile disposé dans une canalisation pour en régler le débit. Vannes d'un barrage, d'une écluse, d'un moulin. « De l'eau sagement distribuée dans des rigoles maintenues par des vannes » (Balzac). Vanne de prise d'eau. électrovanne. Ouvrir, fermer une vanne. Loc. fam. Ouvrir les vannes : laisser libre cours à qqch., et spécialt accorder des crédits. vanne 2. vanne [ van ] n. f.
• 1883; de 1. vanner
Fam. Remarque ou allusion désobligeante à l'adresse de qqn. 2. pique. Lancer, envoyer une vanne, des vannes à qqn. 3. vanner.

vanne nom féminin (bas latin venna, d'origine celtique) Dispositif mobile utilisé dans les barrages, les usines hydroélectriques, les écluses, etc., susceptible d'être manœuvré en charge et permettant à volonté d'intercepter ou de laisser libre le passage de l'eau. Synonyme de robinet-vanne. ● vanne (expressions) nom féminin (bas latin venna, d'origine celtique) Familier. Ouvrir les vannes, laisser libre cours à quelque chose. ● vanne (synonymes) nom féminin (bas latin venna, d'origine celtique)
Synonymes :
- robinet-vanne
vanne nom féminin (ancien français vanner, railler) Populaire. Plaisanterie, critique méchante : Lancer une vanne à quelqu'un.

vanne
n. f. Dispositif permettant de régler l'écoulement d'un fluide. Vanne d'écluse.

I.
⇒VANNE1, subst. fém.
A. — TECHNOL. Dispositif permettant de régler le débit d'un fluide dans un ouvrage à écoulement libre, dans une conduite ou une canalisation.
1. a) TRAV. PUBL. (constr. hydraulique). Porte, cloison mobile que l'on actionne verticalement pour laisser passer ou retenir les eaux d'un barrage, d'un canal, d'une rivière. À cent pas de nous, bruit vaguement, doucement, comme une cascade qui s'endort, la vanne du moulin (GONCOURT, Journal, 1864, p. 53). Des vannes qu'un jeu de flotteurs abaisse ou élève en même temps que le niveau du bassin lui-même monte ou descend (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 184).
SYNT. Vanne levante, plongeante; vanne de chasse, de compensation, de/à déversement, de garde, d'irrigation, de prise d'eau, de remplissage; vanne d'amont, d'aval; vannes d'une écluse; ouvrir, fermer, lever, soulever les vannes.
P. métaph. Une cataracte d'horreur crevant les vannes de la nuit (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 89). Elle (...) ferma toutes les vannes, refoula en elle cette puissance forcenée (MAURIAC, Galigaï, 1952, p. 111).
Vanne(-)secteur. ,,Vanne constituée par un secteur cylindrique pouvant pivoter autour de son axe`` (PEYROUX Techn. Métiers 1985).
Vanne de décharge. Vanne servant à l'écoulement des excès d'eau. (Ds Forest. 1946, COLAS-CAB. 1968).
b) P. anal. Le distributeur [de semences] se complète par une vanne à tirette qui permet d'arrêter son fonctionnement lorsqu'on ne veut pas semer avec tous les rangs du semoir (PASSELÈGUE, Mach. agric., 1930, p. 124).
2. PLOMB. Dispositif placé sur une conduite pour régler l'ouverture et le débit d'un fluide (eau, gaz). Vanne électrique, hydraulique, mélangeuse, volumétrique; vanne d'arrêt, de sécurité; vanne à papillon. Pour sortir la matière de la cuve, on commence par isoler celle-ci en fermant les deux vannes d'entrée et de sortie (QUÉRET, Industr. gaz, 1923, p. 151). Cette tuyauterie est également munie d'une vanne et d'un clapet de retenue (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 67).
En compos. Robinet-vanne. On fait arriver le vin en surcharge par le tuyau d'arrivée qui est muni d'un robinet-vanne (BRUNET, Matér. vinic., 1925, p. 457).
3. En appos. ou en compos. Eaux(-)vannes. Eaux usées chargées de matières fécales en dissolution ou de résidus d'origine industrielle. Les eaux vannes et les eaux ménagères doivent impérativement être traitées avant évacuation (Rustica, 25 nov.-1er déc. 1981, p. 16).
B. — P. anal. ou au fig. Ouvrir les vannes
1. Laisser passer en abondance (des personnes, des choses). Et soudain les vannes étaient ouvertes: les jeunes arrivaient (Y. COURRIÈRE, La Guerre d'Algérie, Le Temps des Léopards, 1969, p. 360).
2. Donner libre cours à. La grève des dockers britanniques a mis au pied du mur M. Edward Heath, le nouveau Premier ministre conservateur. Céder, c'est ouvrir les vannes à la folle inflation des salaires. Résister, c'est condamner à l'asphyxie une industrie malade (L'Express, 27 juill. 1970, p. 9, col. 1).
En partic., fam. Parler d'abondance. Les longues solitudes, les propos rentrés font que l'on perd un rien le contrôle, dès qu'on commence à ouvrir les vannes (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p. 104). On pouvait plus l'arrêter la semi-veuve (...) ça lui faisait du bien à la bonne femme d'ouvrir les vannes, on osait pas l'interrompre... (B. BLIER, Les Valseuses, Paris, J'ai lu, 1989 [1972], p. 196).
Prononc. et Orth.:[van]. Homon. et homogr. vanne2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1260 venne « dispositif permettant de faire une retenue sur un cours d'eau » (Trésor des Chartes de Rethel, éd. G. Saige et H. Lacaille, t. 1, p. 329); 1274 vanne (Franchis. de Dôle ds GDF. Compl.); 1326 cens des vannes « redevance sur le droit de faire des retenues sur un cours d'eau » (Trésor des Chartes de Rethel, p. 721); 1872 eaux-vannes (LITTRÉ), cf. 1803 vanne « partie liquide des matières fécales » (BOISTE); b) 1888 ouvrir les vannes de « laisser libre cours à » (MAUPASS., Sur l'eau, p. 331); 2. 1890 « pièce qui ferme le passage d'un fluide dans un robinet » (SER, Phys. industr., p. 1); 1905 p. méton. « appareil qui permet d'ouvrir, de fermer ou de régler le passage d'un fluide dans une conduite » (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, p. 449). Du lat. médiév. de l'aire gallo-rom. venna att. du VIe au XIe s. au sens de « retenue d'eau pour la pêche » (NIERM.) et à l'orig. duquel J. JUD (ds Romania t. 17, p. 286) suppose une forme gaul. d'où serait également issu le fr.-prov. venna « haie ». Cf. aussi en a. fr. venne « engin de pêche » (1437, Document comté de Hainaut ds Neuphilol. Mitt. 1949, 50, p. 138, s.v. glacener).
DÉR. 1. Vannage, subst. masc. a) Trav. publ. Système, ensemble de vannes; endroit où sont implantées des vannes. Il est également interdit (...) d'accoler aux écluses, barrages, chutes naturelles, pertuis, vannages (...), des nasses, paniers et filets à demeure (Code pêche fluv., 1875, p. 58). b) Constr. Forte planche clouée sur des pieux employée quelquefois dans la construction à la place des palplanches. Le radier est constitué par un massif en béton de 10 mètres de largeur coulé entre deux vannages de pieux et palplanches reliés par des tirants métalliques (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 342). []. Att. ds Ac. dep. 1878. 1res attest. a) 1375 venaige « ensemble des vannes ou éléments des retenues d'eau (d'un moulin) » (Cout. et ventes d'Arcis-s.-Aube, B. N. 4666, f° 2 v° ds GDF. Compl.), 1476 vannaige (Minutes de notaires de l'Yonne, éd. E. Drot ds B. des sc. hist. et nat. de l'Yonne, 1er sem. 1899 ds IGLF), 1567 vanage (HATON, Mém. ds GDF. Compl.), b) 1846 (BESCH. Suppl., p. VII: Vannage s. m. Constr. hydraul. Forte planche clouée en travers des pieux qu'on emploie en certains cas dans les fondations au lieu de palplanches); de vanne1, suff. -age. 2. Vannelle, subst. fém. a) Trav. publ. Petite vanne destinée à remplir ou vider le sas d'une écluse, d'un canal, ou à régler le niveau de bassins communicants. (Dict. XIXe et XXe s.). Synon. ventelle (dér. s.v. vent). b) Plomb. Petite valve placée sur une conduite pour en régler le débit (Dict. XIXe et XXe s.). []. 1re attest. 1904 trav. publ. et plomb. (Nouv. Lar. ill.); de vanne1, suff. -elle. 3. Vannet, subst. masc., pêche. Filet que l'on tend sur les grèves et qui est recouvert par la haute mer au moment du flux. (Dict. XIXe et XXe s.). []. 1res attest. 1423 venet (Lettre de rémission in Reg. 172 Chartoph. reg. ch. 254 ds DU CANGE, s.v. venetum), 1732 vannet (Nouvelle Maison rustique d'apr. FEW t. 14, p. 247a), 1743 (ibid., t. 2, p. 586); de vanne1 suff. -et. 4. Vannette, subst. fém. [Corresp. à supra A 1 et 2] Petite vanne. Une cloison peut se déplacer verticalement sous l'action d'une petite vanne ou vannette (QUÉRET, op. cit., p. 115). []. 1re attest. 1846 (BESCH.); de vanne1, suff. -ette (v. -et).
BBG. EWFS2, p. 883.
II.
⇒VANNE2, subst. masc. ou fém.
Pop., fam.
A. — 1. Propos désobligeant, voire insultant. Synon. pique3, vacherie. Lancer, envoyer des vannes à qqn. Encore une vanne comme celui-là, mec, et je te claque le beignet! (Pt Simonin ill., 1957, p. 289). Ils s'envoient des piques. Ils se balancent des vannes. Ils se traitent de tous les noms (Le Monde, 12 déc. 1985, p. 24). V. parlote ex.
2. Sens affaibli
a) Propos fantaisiste, mensonge. Synon. bobard, boniment. Dire des vannes. Qué que c'est ces vannes que tu m'balances, t'es touché, mon pauvre gonce [gars] ! (DUSSORT, Preuves exist., 1927, dép. par Esnault, 1938, p. 20).
b) Repartie spirituelle et souvent moqueuse. Synon. blague2, plaisanterie. Au déjeuner, le gros, pour les vannes marrants, il a mis en veilleuse. Le cœur y était pas (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 164).
3. Mauvais tour, farce. Faire une vanne à qqn. Nous cherchâmes (...) quelle vanne nous pourrions lui faire [au comédien] (...) et nous allâmes corrompre l'accessoiriste (TRIGNOL, Pantruche, 1946, p. 116).
B. — P. antiphr. Occasion favorable, événement heureux, chance. C'était une vanne que la maison Poulaga n'ait pas donné signe de vie. Avec tous ces morts qui s'entassaient! (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 209).
Rem. L'empl. du mot au masc. tend à vieillir.
Prononc. et Orth.:[van]. Homon. et homogr. vanne1. Étymol. et Hist. 1884 subst. masc. (MOREAU, Souv. Pte et Gde Roquette, t. 1, p. 233: Vanne. — Mensonge. Récit fantaisiste); 1893 subst. fém. ici, au sens de « remontrance, semonce violente » (MARTELLIÈRE, Gloss. Vendômois, p. 321); 1901 (ROSSIGNOL, Dict. arg., p. 109: Vanne. Faire gagner quelqu'un à un jeu arnaqué est lui faire un vanne [cf. p. 6: ... arnaqués parce qu'il y a des trucs qui empêchent de gagner]); 1936 subst. fém. (CÉLINE, Mort à crédit, p. 270: Toutes les vannes qu'on peut vous filer avec des paroles). Déverbal de vanner3 ou directement issu de vanner1 à partir du sens de « tourmenter, harasser » et « berner, se moquer de » (v. étymol. et hist. 3 et 4).
STAT. Vanne1 et 2. Fréq. abs. littér.:59.

1. vanne [van] n. f.
ÉTYM. 1274; var. venne, 1375; lat. médiéval venna, p.-ê. qui pourrait remonter au celtique, probablt à rapprocher de van « treillis d'osier » (Guiraud).
1 Panneau vertical mobile disposé dans une canalisation pour en régler le débit. Bonde, déversoir. || Vanne papillon, à flotteur, à pointeau, à soupape, à registre, automatique. || Vannes d'une écluse ( Pale, II.), d'un moulin. || Grille d'une vanne d'écluse. || Ouvrir, fermer une vanne.
1 (…) vous allez fertiliser cette plaine inculte avec de l'eau sagement distribuée dans des rigoles maintenues par des vannes (…)
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 654.
2 (…) à certaines heures le bruit lointain du réservoir m'arrivait grossi à travers les saules, et en même temps l'eau s'élevait, devenait noire, et bientôt mugissait sous mes pieds. C'est là que pour la première fois j'ai éprouvé une espèce de terreur religieuse; car je n'avais pas vu le meunier manœuvrer ses vannes.
Alain, Propos, 3 oct. 1907, « L'écluse ».
tableau Noms d'appareils.
Fig. et fam. Ouvrir les vannes : parler d'abondance.Par métaphore. || Les vannes du ciel se sont ouvertes ( Cataracte).
2 Par appos. || Eaux-vannes : dans certaines industries, eaux chargées de matières en dissolution et qui sont rejetées après avoir servi (→ Eaux usées). || Écoulement des eaux-vannes.
DÉR. 2. Vannage, vannelle, 2. vanner, vannet.
COMP. Électrovanne.
HOM. 2. Vanne.
————————
2. vanne [van] n. f.
ÉTYM. 1928; « mensonge », 1883; de 1. vanner au sens métaphorique de « tourmenter ».
Fam., pop. Remarque ou allusion désobligeante à l'adresse de qqn. || Lancer un(e) vanne, des vannes.
1 (…) la questionneuse imbécile et collante qui, lasse de recevoir des vannes de notre côté, fait causette avec qui veut d'elle (…)
A. Sarrazin, la Cavale, 1965, p. 356.
On trouve aussi le mot au masculin.
2 « Je reste encore un moment, m'attendez pas ! » dit-il. C'était le vanne péremptoire, invitant à évacuer les lieux bécif, et sans commentaires.
Albert Simonin, Hotu soit qui mal y pense, 1971, p. 25.
Par ext. Propos excessif. || Arrête tes vannes ! Salade.
Plaisanterie; blague. || Il aime raconter des vannes.
DÉR. 3. Vanner.
HOM. 1. Vanne.

Encyclopédie Universelle. 2012.