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gars

gars [ ga ] n. m.
XIIe; a. cas sujet de garçon
Fam. Garçon, jeune homme, et par ext. Homme. Un petit gars. C'est un drôle de gars. mec, type. Un brave, un bon gars. Un beau gars. Des gars du milieu. Les gars de la marine. Vieilli ou région. Le gars Ernest.
(1846) Garçon résolu. 1. gaillard. « Ça c'est un gars ! » (Romains).
Appellatif fam. Salut les gars ! Alors mon petit gars, qu'est-ce qui ne va pas ?

gars nom masculin (ancien cas sujet de garçon) Familier Garçon, jeune homme : Un gars de la campagne. Homme résolu, type, gaillard : Un gars qui n'a pas froid aux yeux. Fils : Notre gars est à l'armée. Appellatif familier : Les gars, venez donc voir ici.

gars
n. m. Fam. Garçon, jeune homme. Un beau gars.
Par ext. Homme. Qu'est-ce que c'est que ce gars-là? Syn. type.
|| (Québec) Fam. Un gars de bois, qui aime la forêt, qui la connaît.
Loc. C'est arrangé avec le gars des vues: c'est truqué.

⇒GARS, subst. masc.
A. — Fam. [Les subst. fém. corresp. sont fille (cf. ce mot II A 2) et garce (cf. ce mot I A 1)] Garçon, jeune homme. Un bon, un brave gars; un grand, un jeune gars.
Région. ou vieilli. Petit gars. Synon. gamin (cf. ce mot C1), (petit) garçon (cf. ce mot I A 1), garçonnet. L'institutrice a retenu, après la classe, trois petits gars qui ne savaient pas leur leçon (RENARD, Journal, 1905, p. 977) :
1. Les enfants commencèrent par se regarder les uns les autres, et par examiner l'étranger (...). Puis le plus effronté, le plus rieur de la bande, un petit gars aux yeux vifs, aux pieds nus et crottés, lui répéta, selon la coutume des enfants : — La maison de M. Benassis, monsieur?
BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 14.
Rem. Emploi vx et/ou région. (Canada) avec le sens de « enfant en bas âge » (ds DIONNE 1909, BÉL. 1957 et ds DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 102 : À Noël dernier, elle a mis au monde un bon gros gars, bien rose et bien frais).
En partic. (Jeune) homme. Synon. garçon (cf. ce mot I A 2). Et tu courras là-bas après les petites Normandes (...) tu te feras casser les os par les gars ou par les pères (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 322) :
2. Les jeunes mariés venaient d'abord, puis les parents, puis les invités, puis les pauvres du pays, et les gamins qui tournaient (...) comme des mouches (...) grimpaient aux branches pour mieux voir. Le marié était un beau gars, Jean Patu, le plus riche fermier du pays.
MAUPASS., Contes et nouv., t 1, Farce norm., 1882, p. 63.
Bon gars, brave gars. Jeune homme, homme qui inspire la sympathie, qui ne fait pas d'histoires. Emploi attribut à valeur d'adj. Je l'avais toujours trouvé bon gars moi, Bézin, pas plus ignoble qu'un autre. Rien à dire. Bien complaisant, pas difficile (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 571).
En appos., pop. [Avec un nom propre] Le gars Léon m'a dit l'affaire; il aime la petite drôlesse (SOULIÉ, Mém. diable, t. 1, 1837, p. 349). Mme Rodeau fait aussitôt monter le petit clerc... le petit gars Justin... dans sa chambre (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 68).
B. — Fam. [Avec un compl. de nom ou un adj. poss.] Garçon, jeune homme, considéré du point de vue de son ascendance, de son origine ou de son mode de vie.
1. [Rapport d'ascendance naturelle; le subst. fém. corresp. est fille (cf. ce mot I A 1)] Synon. fam. ou pop. fils, gamin (cf. ce mot C 4). Embrassez vos deux gars pour moi. Quant à vous, vous savez tout ce que je vous souhaite de bonheur (BALZAC, Corresp., 1837, p. 218). Le gars de la mère Martin était revenu de la foire de Beaufort (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 198) :
3. Elle le serra de toutes ses forces, bredouillant tout contre sa joue, d'une voix qui tremblait comme son pauvre cœur de mère : « Au r'voir, mon grand gars!... Au r'voir, mon garçon!... » Et elle resta avec le petit...
BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 127.
2. [Rapport d'origine, de provenance; le subst. fém. corresp. est fille (cf. ce mot I B 2)] Gars de + subst. indiquant une origine sociol. ou géogr. ou gars + adj. indiquant une région. Personne issue, native de.
Domaine sociologique. Gars de la ville. C'est un gars de la campagne, à moitié dégourdi seulement, un peu lourdaud, épais, obtus, et bon garçon (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Hist. chien, 1881, p. 764). Des gars du village chargent mes malles sur leurs épaules (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 182).
Domaine géographique. Gars du Nord, du Midi. Le nom que les rudes gars des cimes d'Aujols, ses pays, avaient cru devoir un jour lui donner (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 289). L'ordre est pour tout le monde, pour les Nivernais comme pour les gars des Flandres (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 299). Bernier secoua sa rude tête de gars picard. — J'ai juré de ne rien dire (LEROUX, Parfum, 1908, p. 98).
3. [Pour indiquer un état; le subst. corresp. est fille (cf. ce mot II C 1)] Gars de+subst. indiquant le lieu de travail ou gars+subst. indiquant un métier. Je suis, dit Lasies, comme le gars d'écurie qui se tient pour ramasser le crottin (BARRÈS, Cahiers, 1907, p. 182). Ce sont des clochers de souvenirs, des gars de messageries, des spectres de trains rapides (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 30) :
4. Le voisin de lit, un gars du bâtiment, tombé d'un échafaudage, allait tout à fait bien. Sa mère, arrivée en hâte de la campagne (...) apportait à son petit, tout en continuant à gémir et à pleurer, du poulet, du lapin, du beurre...
TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 205.
C. — Fam. Garçon ou homme solide et résolu, parfois peu scrupuleux. Un drôle de gars; de rudes gars; un gars à la redresse; un gars du milieu. Synon. gaillard, luron.
1. [Avec nuance d'admiration et d'estime] Je devinais très bien que grand-père aimait assez, au fond, ce beau grand gars que grand'mère détestait (GYP, Souv. pte fille, 1928, p. 6). T'es pas comme Boisvert qui sort pour fumer tout seul plutôt que de nous donner une puff. Toi, t'es un gars au moins (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 63) :
5. ... la compagnie s'écria d'un commun accord :
— Quel luron vous faites! Quel gars! Peste, comme vous y allez! Nous ne sommes pas comme vous. Voilà ce qui s'appelle vraiment un roué accompli!
FLAUB., Éduc. sent., 1845, p. 254.
Rem. Emploi adj., région. ou création d'aut. Sois toujours gars, sois toujours aimable (FLAUB., Corresp., 1847, p. 9).
2. [Avec une nuance péj., portant essentiellement sur l'origine sociale dénotée par l'emploi de ce mot p. oppos. en partic. à jeune homme, jeunes gens, etc.] Notre ami n'est pas un gars, comme dit Finot, mais un gentleman qui sait le jeu, qui connaît les cartes et que la galerie respecte (BALZAC, Mais. Nucingen, 1838, p. 596). Il reste juste cinq ou six jeunes gens (...). Le reste des danseurs? Tous les gars et les jeunes gens de Montigny et des environs (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 308).
Mauvais gars. Synon. (mauvais) garçon (cf. ce mot I A 2). Coureur de filles, trousseur de jupes, mauvais gars... Y a pas un honnête homme qui puisse le supporter, cet homme-là (LEROUX, Myst. ch. jaune, 1907, p. 51). C'est bien la femme qu'il te faut, une traînée qui va avec tout le monde, une femme de mauvais gars, ça va ensemble avec un assassin (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 334).
D. — En apostrophe, pop. Eh! les gars! Ah! mes gars, la gueule qu'il faisait! (GENEVOIX, Raboliot, 1925p. 159). « Hardi, les gars! » fait Joigneau, en sifflant ses épagneuls (MARTIN DU G., Vieille Fr., 1933, p. 1045) :
6. — Le 43 pour ces messieurs, lui dit sa patronne, avec un matelas en supplément. À Pierrot, elle demanda : — Vous dînez ici? — Je veux, répondit Pierrot. J'ai une de ces dents. Et mes copains aussi... Pas vrai les gars?
QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 170.
En partic. [Au régiment] Synon. camarade, copain (ds ESN. Poilu 1919). Il s'en va sur un dernier « bonne chance les gars », rejoindre la procession des cuistots qui s'en retourne par le boyau des zouaves (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 84). Je vous croyais tous morts ou évacués, les gars de la compagnie n'avaient pas été foutus de rien me dire (DORGELÈS, Croix de bois, 1919p. 272).
Prononc. et Orth. : [] ds les dict. mod. de PASSY 1914 (qui admet la var. [ga] à Lar. Lang. fr. Mais [] ds LAND. 1834 qui considère [] comme provincial ds NOD. 1844, ds LITTRÉ qui souligne que [] est plus usuel et ds DG qui qualifie [] de familier. On rappelle que au XVIe et au XVIIe s. l'r s'était amuï ds le langage ordinaire à la fin de tous les mots pop., que cet r a été restitué au XVIIIe s. dans la graph., ce qui a provoqué dans certains cas sa restauration dans la prononc. D'où la prononc. [] dans qq. dict. Cette prononc. ne l'a pourtant pas emporté; DUPRÉ 1972 ne recommande pas la graph. gâs employée par certains écrivains (cf. MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 48, 165, 277). Le mot est ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1130 garz « goujat, misérable, lâche (terme d'injure) » (Gormont et Isembart, éd. A. Bayot, 356); 2. 1160-74 gars « valet » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, Chron. ascendante, 219); 3. a) 1170 garz « enfant du sexe masculin, jeune homme » (Rois, éd. E. Curtius, p. 42, 37); b) 1759 « gaillard » (d'apr. ESN.); c) 1835 appellation fam. (BALZAC, Goriot, p. 203); d) 1837, le gars Léon (SOULIÉ, loc. cit.). Ancien cas sujet de garçon. Fréq. abs. littér. : 1 251. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 294, b) 516; XXe s. : a) 2 290, b) 3 416. Bbg. CHAUTARD (É). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 230, 231 - NICHOLSON (G.). Fr. : gars, garçon... Romania 1924, t. 50, pp. 94-99.

gars [gɑ] n. m.
ÉTYM. V. 1155, « domestique »; ancien cas sujet de garçon. → Garçon.
Fam. Garçon, jeune homme, et, par ext., homme. || Un petit gars, un jeune gars, un grand gars (→ Boiter, cit. 1; épeurer, cit. 1; éprouver, cit. 36, G. Sand). || C'est un gars ou une fille ? || C'est un drôle de gars. Type. || Un brave gars. || Un beau gars. || Qui est-ce, ce gars-là ? Mec. || Des gars dangereux, des gars du milieu (→ Coup, cit. 15). || Les gars de la marine. || Un gars du Midi, de Bretagne.
1 (…) et lors à grande outrance
Le pauvre gars était banni de France (…)
Clément Marot, Épîtres, XLV.
2 Le mot gars, que l'on prononce gâ, est un débris de la langue celtique. Il a passé du bas breton dans le français, et ce mot est, de notre langage actuel, celui qui contient le plus de souvenirs antiques.
Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 777.
(Suivi d'un nom d'activité, de métier). || Les gars du bâtiment.
En appos. || Le gars Ernest.
3 (…) tous nos gars : le gars Bixiou, le gars Lora ! Enfin toute notre séquelle !
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 479.
Spécialt. Garçon résolu. Gaillard.
4 Ça c'est un gars ! opinait-il. C'est pas de la pâte de réglisse.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXVII, p. 289.
Garçon, jeune homme de la campagne. || Les gars et les filles du village.
5 Les gars du patelin fraternisaient avec les jeunes messieurs de Sérianne (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XIV.
En appellatif. || Eh, les gars ! || À moi, les gars ! || Dis, mon gars (→ Casser, cit. 9; étoile, cit. 20). || Bonjour, mon petit gars ! Fils, fiston.
REM. Sauf dans le dernier emploi cité (appellatif) et dans quelques syntagmes, le mot est marqué comme familier, mais rural, régional ou légèrement archaïque. Il reste cependant très usuel dans certains emplois notamment appréciatifs (bon, brave… gars).
6 Comme il était prudent ! Et qu'il était doux, ce parachutiste ! Ah ! le bon p'tit gars que c'était là !
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 167.

Encyclopédie Universelle. 2012.