veilleuse [ vɛjøz ] n. f.
• 1762; de veilleur
1 ♦ Petite lampe ou ampoule électrique éclairant peu, qu'on laisse allumée pendant la nuit ou en permanence dans un lieu sombre. « Dans leur godet de verre [...] , les veilleuses s'éteignent et se raniment » (Goncourt). « Un petit train noir, avec au plafond de sombres veilleuses bleues » (Beauvoir). — Lanterne d'automobile.
♢ Loc. EN VEILLEUSE. Mettre une lampe en veilleuse, en diminuer l'éclairage. « une ampoule qui brûlait en veilleuse les guida vers un couloir » (Martin du Gard). — (1935) Fig. Dont l'intensité, les effets, l'activité sont réduits (cf. En attente, au ralenti). Affaire, problème en veilleuse. — Fam. Mets-la en veilleuse : du calme, tais-toi.
2 ♦ (1835) Petite mèche montée sur une rondelle de liège, qui flotte sur l'huile d'une lampe à huile.
♢ Petit bec d'un chauffe-eau à gaz, d'un réchaud.
3 ♦ Techn. (hist. du mobilier) Canapé à dossier de fond et à dossier latéral, en usage notamment au XVIIIe s. (cf. Méridienne).
● veilleuse nom féminin Petite lampe donnant une lumière qui ne gêne pas le sommeil. Petite flamme d'un appareil à gaz ou à mazout qu'on peut laisser brûler pour permettre l'allumage automatique de l'appareil. ● veilleuse (expressions) nom féminin Être en veilleuse, se mettre en veilleuse, fonctionner au ralenti : Depuis sa maladie, il s'est mis en veilleuse. ● veilleur, veilleuse nom Soldat de garde. ● veilleur, veilleuse (citations) nom Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Toujours l'homme en sa nuit trahi par ses veilleurs ! Les Contemplations, Ponto, V, 11 Bible On me crie de Séïr : « Veilleur, où en est la nuit ? » Le veilleur répond : « Vient le matin, et puis la nuit. » Ancien Testament, IsaïeXXI, 11-12 Commentaire Citation empruntée à la « Bible de Jérusalem ». ● veilleur, veilleuse (expressions) nom Veilleur de nuit, garde de nuit d'un établissement public ou privé.
veilleuse
n. f.
d1./d Petite lampe éclairant peu et qu'on laisse allumée la nuit ou en permanence, dans un lieu sombre.
|| Mettre une lampe en veilleuse, réduire sa flamme, son éclairement.
— Fig. Mettre une affaire en veilleuse, en réduire provisoirement l'activité; cesser provisoirement de s'en occuper.
— AUTO Feu de position.
d2./d TECH Petit bec brûlant en permanence, dans une chaudière à gaz ou à mazout, un chauffe-eau, etc.
⇒VEILLEUSE, subst. fém.
A. — Petite flamme, petite lampe allumée en permanence. Veilleuse à l'huile; huile de la veilleuse; flamme de veilleuse.
1. [Servant à éclairer faiblement, en particulier la nuit] Veilleuse électrique; veilleuse d'un compartiment [de chemin de fer]; lueur, lumière d'une veilleuse. De distance en distance des veilleuses, dont la petite flamme décroît à l'œil, laissent tomber une traînée de feu sur le carreau luisant (GONCOURT, Sœur Philom., 1861, p. I).
♦ Veilleuse du Saint-Sacrement. Petite lampe signalant dans une église où se situe le tabernacle renfermant les hosties consacrées. (Dict. XIXe et XXe s.)
— Vieilli. Petite mèche montée sur une rondelle de liège flottant sur l'huile d'une lampe. Veilleuses accroupies sur leurs lits d'huile grasse (COURTELINE, Femme d'amis, Tante Henriette, 1894, p. 62).
— AUTOMOB. Synon. de lanterne (v. ce mot I A 2). Allumer ses veilleuses. Une veilleuse de très faible intensité branchée sur la batterie brûlera toute une nuit sans inconvénient (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 303).
2. [Servant à allumer une flamme plus importante] Veilleuse de bec Bunsen, de chauffe-eau. La veilleuse étant allumée, il suffit d'ouvrir le robinet d'eau chaude pour que le foyer s'enflamme (Lar. mén. 1926, p. 136).
3. Loc. adj. et adv. En veilleuse. Qui éclaire/en éclairant faiblement. Ampoule, gaz en veilleuse; brûler en veilleuse. Un interrupteur (...) permet d'obtenir soit l'éclairage complet, soit l'éclairage en veilleuse, par la mise en veilleuse d'une des lampes (BAILLEUL, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 120).
— Au fig. En activité réduite. Être, rester en veilleuse. La dureté des temps l'a obligé parfois [le judaïsme] et pour lontemps, à se mettre, au regard du monde, en sommeil apparent ou en veilleuse (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 199). Cette première année fut faite (...) des promenades en rang (...) les pieds traînés (...) sur la terre dure d'un printemps grelottant. Ma vie en veilleuse chemina sans éclats (VIALAR, Pt jour, 1947, p. 43).
♦ Pop. La mettre en veilleuse. Baisser le ton, se taire. Vas-tu la mettre en veilleuse? Vas-tu la fermer, ta sale gueule? (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 181).
B. — Vieilli. Canapé dont l'un des dossiers était plus haut que l'autre. La coutume était de posséder deux veilleuses pour se faire vis-à-vis, le dossier le plus élevé étant placé pour l'une à gauche, pour l'autre à droite (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 98).
C. — BOT., vx ou région. Synon. de colchique. Je remarquai dans l'herbe des veilleuses toujours mélancoliques pour moi, à cause des réminiscences de mes divers et nombreux automnes (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 134). C'était le début de l'automne, quand... déjà, sur nos prairies d'un vert mêlé de jaune, apparaissent les veilleuses (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 246).
Prononc. et Orth.:[], [ve-]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. I. XIVe s. [ms.] « femme qui veille un malade » veilleresse des mallades (cité ds E. COYECQUE, L'Hôtel Dieu de Paris au Moyen Âge, Paris, t. 1, 1891, p. 93), attest. isolée; à nouv. XVIIIe s. av. 1755 veilleuse (ST-SIM., 180, 155 ds LITTRÉ). II. 1. a) 1762 « petite lampe qu'on laisse allumée pendant la nuit » (MUSY ds Annonces, affiches et avis divers du 28 juillet 1762, n° 3, p. 119 ds HAVARD t. 4); en partic. 1948 automob. phares en veilleuse (DRUON, Gdes fam., t. 1, p. 32); b) 1832 « petite mèche enduite de cire montée sur une rondelle de liège qui flottait sur l'huile de la lampe et que l'on allumait pour éclairer » (RAYMOND); 2. 1894 mise en veilleuse « fait de réduire le débit (ici du gaz) » (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 2, p. 309); cf. 1922 flamme en veilleuse (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., p. 21); 1931 fig. rester... en veilleuse « (d'une activité) fonctionner au ralenti » (JOFFRE, Mém., t. 2, p. 34); 3. 1932 « petit bec d'un chauffe eau à gaz, d'un réchaud » (Catal. instrum. lab. (Prolabo), p. 52). II. XVIIIe s. « sorte de canapé » (d'apr. HAVARD t. 4). III. 1807 bot. (MICHEL (J.-F.) Expr. vic., p. 186); cf. 1828 (CHATEAUBR., Mél. et poés., Clarisse, imitation d'un poëte écossois, p. 340). Fém. de veilleur.
veilleuse [vɛjøz] n. f.
ÉTYM. 1762; fém. de 1. veilleur.
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1 Petite lampe ou ampoule électrique éclairant peu, qu'on laisse allumée pendant la nuit ou en permanence dans un lieu sombre. || Veilleuse à l'huile (→ Chocolat, cit. 4). || Veilleuse qui brûle lentement (→ Éteindre, cit. 2), tremblote…
1 Dans leur godet de verre allongé, pendu à deux branches de fer arrondies, les veilleuses s'éteignent et se raniment. Leur lumignon se lève et s'abaisse, comme un souffle, sur l'huile lumineuse et transparente.
Ed. et J. de Goncourt, Sœur Philomène, I.
2 J'ai repris un petit train noir, avec au plafond de sombres veilleuses bleues qui n'éclairent rien (…)
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 403.
♦ Lanterne (d'automobile). || Allumez vos veilleuses à l'entrée du tunnel.
2 (XXe). Loc. || En veilleuse. || Mettre une lampe en veilleuse, en diminuer l'éclairage pour en faire une veilleuse. || Il mit le gaz (de la lampe) en veilleuse (→ Grimper, cit. 9). || Mettre ses phares en veilleuse.
3 Mais, dans un angle de la scène, une ampoule qui brûlait en veilleuse les guida vers un couloir (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 129.
♦ (1935). Fig. Dont l'intensité, les effets, l'activité sont réduits. || Cette usine est en veilleuse (Académie). ☑ Fam. Mets-la en veilleuse (→ Doucement, du calme). ⇒ (argot) Écraser.
4 En tout cas, les patrons de l'entreprise vont se mettre en veilleuse.
M. Aymé, le Chemin des écoliers, IX.
3 (1835). Petite mèche montée sur une rondelle de liège, qui flotte sur l'huile d'une veilleuse. || Changer la veilleuse. — Petit bec d'un chauffe-eau à gaz, d'un réchaud. || Allumer la veilleuse d'un chauffe-eau. (On dit aussi, dans ce sens, mettre le chauffe-eau en veilleuse).
B (XVIIIe). Techn. (Hist. du mobilier). Canapé à dossier de fond et à dossier latéral, en usage notamment au XVIIIe siècle. → Méridienne.
C (1842; soit parce que cette plante fleurit à l'époque des veillées [1. Veillée], soit parce qu'elle résiste au froid de la nuit). Bot. Colchique (cit. 2) d'automne. ⇒ 2. Veillotte.
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DÉR. 2. Veillotte.
HOM. Fém. de 1. veilleur et 2. veilleur.
Encyclopédie Universelle. 2012.