venter [ vɑ̃te ] v. impers. <conjug. : 1>
• 1150; de vent
♦ Il vente : il fait du vent. — Loc. Qu'il pleuve ou qu'il vente : par tous les temps. « Sans s'inquiéter s'il pleut ou s'il vente » (Flaubert).
⊗ HOM. Vanter.
● venter verbe impersonnel (de vent) Il vente, il souffle, il fait du vent. Vieux. Qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il grêle (ou neige), quoi qu'il arrive. ● venter (citations) verbe impersonnel (de vent) François Villon Paris 1431-après 1463 Vente, gresle, gelle, j'ay mon pain cuit. Testament, Ballade de la grosse Margot ● venter (expressions) verbe impersonnel (de vent) Il vente, il souffle, il fait du vent. Vieux. Qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il grêle (ou neige), quoi qu'il arrive. ● venter (homonymes) verbe impersonnel (de vent) vanter verbe venté adjectif
venter
v. impers. Litt. (cour. au Québec et à la Réunion) Faire du vent. Il a venté cette nuit.
|| Loc. Qu'il pleuve ou qu'il vente: par tous les temps.
⇒VENTER, verbe
A. — Empl. intrans.
1. a) Empl. impers. Faire du vent. Il vente fort. L'hiver qui brille aux châtaigniers Sème les marrons froids s'il vente (MALLARMÉ, Vers circonst., 1898, p. 126).
— Venter + point cardinal empl. adv. ou de + point cardinal. Par ce temps où il vente nord (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 6). Maintenant il vente, tantôt du sud, tantôt de l'ouest, par rafales courtes (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 329).
— Dans le lang. de la mar., des marins
♦ Venter + subst. ou loc. nom. empl. adv., relatifs à certaines dénom. d'intensité du vent. Il vente frais, bon frais, coup de vent, tempête. Le temps devint très-mauvais pendant la nuit du 10 au 11; la brume s'épaissit; il venta grand frais (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 226).
♦ Expr. fam. Il vente la peau du diable. Il vente très fort. Il « vente la peau du diable » et nous manquons chavirer (LOTI, Journal, 1878-81, p. 135).
— Fam. [Avec le pron. dém. ça pour suj.] Cristi, mes enfants, ça vente dur! (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 112).
b) [Avec un compl. d'obj. interne] Il ventait du sud-ouest une brise modérée (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 15).
2. Empl. pers.
a) ) [Le suj. désigne le vent] Souffler. Quelque vent qui vente (HAUTEL 1808). Proverbe. On ne peut (pas) empêcher le vent de venter (Ac. 1798-1935). [Dans un cont. métaph.] Quel vent de gloire a donc venté Pour que ton manteau en loques déploie Son pli ensanglanté? (RÉGNIER, Poèmes, Tel qu'en songe, 1892, p. 208).
) [Le suj. désigne un inanimé relatif au temps qu'il fait] Faire souffler le vent; s'accompagner de vent. Froid noir ventant dehors (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 101). Me voilà vieux et de la faiblesse des arbres quand vente l'hiver (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 979).
b) P. anal., rare. Faire, produire, souffler du vent, de l'air. L'infatigable soufflet [de la forge] (...) vente de plus en plus fort (D'ESPARBÈS, Lég. outil, 1903, p. 58).
— En partic., fam. [Le suj. désigne une pers.] Lâcher un vent, des vents; péter. Jésus-Christ était là avec le petit Sabot, de Brinqueville, un vigneron, un autre farceur renommé, qui ventait, lui aussi, à faire tourner les moulins. Donc, tous les deux, se rencontrant, venaient de parier dix litres, à qui éteindrait le plus de chandelles (...). On faisait cercle, l'un fonctionnait à droite, l'autre à gauche, culotte bas, le derrière braqué, éteignant chacun la sienne (ZOLA, Terre, 1887, p. 335).
B. — Empl. trans., rare
1. a) [Le suj. désigne le vent, un vent] Pousser par son souffle. La brise ventait la marée (LITTRÉ). Part. passé en empl. adj. Marée ventée (DG).
b) Littér. Provoquer quelque chose par le moyen du vent. Et l'écume éparse en roses blanches Sera comme un chemin où le soir a venté Une chute de roses des branches! (RÉGNIER, Poèmes, Poèmes anc., 1890, p. 25).
c) Au passif, région. (franco-provençal). [Le suj. désigne une pers.] Avoir subi les assauts du vent; être refroidi par le vent. Après avoir été venté jusqu'aux os, ayant froid, mal à la tête (...) je suis allé prendre une demi-tasse de café (STENDHAL, Journal, t. 2, 1806, p. 227).
d) En compos. Sous-venter. V. sous- A 1 c.
2. [Le suj. désigne un mode d'expr.; introd. un discours dir.] Dire, exprimer avec force. Un cri rouge et aigre (...) venta dans la forêt des plumets: — (...) ai lai baïonnette! (D'ESPARBÈS, Bris. fers, 1908, p. 148).
REM. Ventage, subst. masc., agric. ,,Nettoyage du grain à l'aide d'un van et du vent pour éliminer les corps étrangers et les petites graines`` (FÉN. 1970). Synon. vannage (dér. s.v. vanner1).
Prononc. et Orth.:[], (il) vente []. Homon. vanter. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 « faire du vent » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 191); 1585 il pleut, tonne, vente et gresle (N. DU FAIL, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, p. 113); 1665 qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il grêle (MOLIÈRE, L'Amour médecin, III, 1); 2. 1668 verbe pers. (sujet Jupiter) (LA FONTAINE, Fables, livre VI, 4, Jupiter et le Métayer ds Œuvres compl., éd. J. Marnier, 1965, p. 112); 3. 1690 venter du bled « le cribler » (FUR.). Dér. de vent; dés. -er. Fréq. abs. littér.:103.
venter [vɑ̃te] v. impers.
ÉTYM. 1150; de vent.
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1 Se dit du phénomène météorologique appelé vent, quand il se produit. || Il vente : il fait du vent. || Il ne pleuvait ni ne ventait davantage (→ Gros, cit. 30). || Sans s'inquiéter s'il pleut ou s'il vente (→ Ouvrier, cit. 1).
1 Ce sont amis que vent emporte,
Et il ventait devant ma porte.
Rutebeuf, la Complainte Rutebeuf.
♦ ☑ Cour. en loc. Qu'il pleuve ou qu'il vente : par tous les temps.
2 Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il grêle, ceux qui sont morts sont morts (…)
Molière, l'Amour médecin, III, 1.
2 (Emploi personnel). Rare. Produire du vent (La Fontaine, Fables, VI, 4); souffler. — ☑ Prov. On ne peut empêcher le vent de venter.
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COMP. Surventer.
HOM. Vanter.
Encyclopédie Universelle. 2012.