viner [ vine ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1864; autre sens 1325; de vin
♦ Techn. Additionner d'alcool (les moûts, les vins). ⇒ vinage. — Vin viné : vin de liqueur.
● viner verbe transitif (de vin) Opérer le vinage.
⇒VINER, verbe trans.
A. — Empl. trans., ŒNOL. Ajouter de l'alcool à du moût ou à du vin, pour arrêter la fermentation ou pour augmenter la force alcoolique du vin. La commission a demandé la réforme de la loi de 1864 sur le vinage; le droit de 100 fr. par hectolitre d'alcool employé à viner les vins est évidemment trop élevé (Courrier de l'Ain, n° 149 ds LITTRÉ).[Vins] pour lesquels tout mode d'enrichissement est interdit par des décrets de contrôle et qui, de ce fait, ne peuvent être vinés (REN. Vin 1962, s.v. vins d'exportation).
— Part. passé en empl. adj. Vin viné. Vin ainsi traité. Les vins naturels ou vinés expédiés à l'étranger doivent être loyaux et marchands (REN. Vin 1962, s.v. vins d'exportation). Lorsque je bois ces vins vinés — Maury, Banyuls, Rivesaltes, etc. — je me pose toujours une question: comment seraient-ils s'ils étaient mutés à l'eau-de-vie plutôt qu'à l'alcool pur et violent de 96 degrés? (R. du vin de France, mai 1990, p. 10).
B. — Empl. pronom., rare. [En parlant de la bière] Prendre un goût de vin. [Une bière] s'évente à la longue, elle vieillit, se vine, mais elle ne devient ni sure, ni aigre, ni putride, malgré le contact de l'air extérieur (R. RADAU, R. des Deux-Mondes, 15 nov. 1876, p. 441 ds LITTRÉ Suppl. 1877).
Prononc. et Orth.:[vine], (il) vine [vin]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1325 « débiter du vin » (Charte, ex Reg. 62, ch. 401 ds DU CANGE, s.v. vineare); 2. fin XIVe s. « faire prendre couleur et qualité au vin en le laissant dans la cuve » (EUSTACHE DESCHAMPS, Autre balade ds Œuvres, éd. Queux de Saint Hilaire, t. 5, p. 334). Dér. de vin; dés. -er. Fréq. abs. littér.:18.
DÉR. Vinage, subst. masc., œnol. Fait d'ajouter de l'alcool à du moût ou à du vin. On tolère cette addition [d'alcool], faite dans la cuve pour arrêter la fermentation du sucre. Mais si l'alcoolisation a pour but de corser une piquette ou de permettre un coupage rémunérateur, c'est une falsification que la loi de 1894 interdit. Comme ce vinage est fait avec du mauvais alcool, et que ce vin est de grande consommation à Paris, c'est à lui qu'on attribue les méfaits observés chez les buveurs de vin (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 260). — []. Att. ds Ac. dep. 1878. — 1re attest. 1867 « action d'ajouter de l'alcool à un vin » (DES ROTOURS, Séance du 19 juill. du Corps législatif ds LITTRÉ); de viner, suff. -age.
viner [vine] v. tr.
ÉTYM. 1864; « vendre du vin », 1325; de vin.
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♦ Additionner d'alcool (les moûts ou les vins).
b Mod. Produit ayant de 18° à 24° d'alcool, obtenu par addition d'alcool de vin non rectifié à un vin. || Les vins vinés sont destinés à la distillerie et à la vinaigrerie.
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DÉR. 2. Vinage.
HOM. Vinée.
Encyclopédie Universelle. 2012.