NORTE CHICO
NORTE CHIC
Milieu de transition entre la zone de type méditerranéen et le désert du Nord, le Norte Chico ou Petit Nord chilien s’étend de la vallée de Copiapó à celle de l’Aconcagua, soit du 27e au 33e degré de latitude sud. La cordillère des Andes y couvre toute la faible largeur du pays, s’étendant jusqu’à la mer en bandes fortement découpées par de courtes vallées. Aucun élément du sillon longitudinal ne permet ici de rompre ce compartimentage. La mise en valeur à l’époque coloniale de cette frange semi-aride du Chili intervint tardivement, l’ouverture de mines y provoquant l’aménagement des vallées irrigables. L’association d’une extraction minière variée (or, argent, cuivre) et d’une agriculture menée par de gros propriétaires fonciers sur les terrasses des basses vallées et par les communautés sur les terres moins propices entraîna la formation de petits centres urbains prospères dans les vallées. Toutefois, les mutations de l’économie chilienne au milieu du XIXe siècle mirent un terme à cet équilibre: les exploitations minières traditionnelles se virent concurrencées par les établissements modernes du Grand Nord. Liés au sort des mines, les produits d’une agriculture irriguée précaire furent remplacés par ceux de l’Araucanie, plus tardivement mise en valeur: le chemin de fer, remplaçant les mules, permit de les transporter facilement. Dès lors, fuyant l’incertitude de récoltes menacées par des hivers trop secs et des terroirs surpeuplés et érodés, les habitants émigrèrent.
Les plantations de vigne, les cultures fruitières et maraîchères se sont étendues, grimpant jusqu’à une altitude de 2 000 mètres dans les vallées bien exposées. Les petites mines ont connu un regain d’activité (argent, mercure, manganèse), surtout pour l’extraction du cuivre. Depuis l’ouverture par l’État d’usines de concentration et de fonderies à Paipote et Las Ventanas, cette région fournit une part non négligeable de la production nationale. Depuis 1950, de riches gisements de fer sont exploités à ciel ouvert (El Algarrobo, El Romeral) pour la sidérurgie de Huachipato et l’exportation. Les villes n’ont pu fixer d’industries, mais groupent la plupart des 733 246 habitants (recensement de 1992) des deux provinces (Atacama et Coquimbo), malgré une forte émigration. Si Copiapó (80 000 hab. en 1990) ne doit son activité qu’aux usines de Paipote, l’ensemble La Serena-Coquimbo (150 000 hab. en 1990) constitue un petit centre pour cette région reliée à Santiago par la grande route Panaméricaine.
Encyclopédie Universelle. 2012.