Renaud
(Jacques) (né en 1943) écrivain québécois. Son roman le Cassé (1964) utilise le langage parlé (joual, notam.) de façon novatrice, puis le mysticisme oriental marque sa poésie (D'ailes et d'îles, 1980) et ses récits (Clandestines, 1980; la Nuit des temps, 1981).
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Renaud
(Madeleine) (1900 - 1994) actrice française de théâtre et de cinéma. Elle fonda en 1947, avec son mari, J.-L. Barrault, la compagnie Renaud-Barrault.
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Renaud
(ou Renaut) de Montauban l'une des chansons de geste qui composent le cycle de Doon de Mayence (XIIe s.).
⇒RENAUD, subst. masc.
Argot
A. — Mauvaise humeur, mécontentement, colère. Tant qu'on est à la colle, ça colle; mais une fois que le condé y a passé, c'est tous les jours du renaud (BRUANT 1901, s.v. concubinage).
♦ Être/(se) mettre à/au/en renaud. Être/(se) mettre en colère, (s')irriter. Ce qui me met à renaud, c'est d'être entiflé [marié, en ménage avec] de C (Dict. compl. arg., 1844, p. 37). [T.] est en renaud contre le bougne [bougnat], ce lavedu [individu quelconque] lui a refusé le crayon, et pas poliment (Pt Simonin ill., 1957, p. 247).
B. — Vigoureuse protestation, querelle démonstrative, reproche.
C. — Tapage, bruit. Ce fut encore l'occasion de bien des imprécations. Il y eut du renaud dans la turne (A. HUMBERT, Mon bagne, 1880, p. 106).
♦ Faire du renaud (ou, plus rarement, de la renaude). Faire du tapage. Il faut être sûr [que les coupables sont là] avant de faire du renaud (VIDOCQ, Mém., t. 3, 1828-29, p. 191). J'tairai pas ma gueule. J'f'rai d'la r'naude, j'rouspét'rai, J'en ai soupé, faut qu'j'les engueule! (BRUANT ds FRANCE 1907).
D. — Danger. J'ai rêvé de greffiers, c'est signe de renaud (VIDOCQ, Vrais myst. Paris, t. 5, 1844, p. 11).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1673 « chicane, colère, mauvaise humeur » (d'apr. ESN.); 1904 (Nouv. Lar. ill.); b) 1844 mettre à renaud « contrarier » (Dict. compl. arg., p. 37); c) 1886 mettre en renaud « mettre en colère » (d'apr. ESN.); 2. 1798 « bruit, tapage » (Pièces du procès d'Orgères d'apr. ESN.). Déverbal de renauder. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 665.
renaud [ʀ(ə)no] n. m.
ÉTYM. 1844; déverbal de renauder; regnaud, 1673. → Renauder.
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1 Argot. Colère, mauvaise humeur. ☑ Loc. Être, mettre à (ou au, ou en) renaud : être, mettre en colère. ⇒ Ressaut.
1 Le respect des morts c'est une belle chansonnette ! Seulement, quand ils vous ont filé dans une bonne vape avant de canner, ou peut quand même venir au renaud, prendre quelques libertés avec leur mémoire, les traiter un peu d'empafés.
Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 178.
2 J'ai beau savoir que son message arrivera à nos services, je suis en renaud de m'être laissé feinter !
San-Antonio, le Secret de Polichinelle, p. 101.
2 (1798). Violente protestation, tapage. || Ya du renaud. ☑ Loc. Chercher du renaud (à qqn), lui chercher querelle. — ☑ Venir au renaud : protester.
Encyclopédie Universelle. 2012.