jacques [ ʒak ] n. m.
• 1357; n. pr., bas lat. Jacobus
1 ♦ Hist. Surnom du paysan français. Ils « tâchent d'accabler les pauvres Jacques sous la réprobation de l'histoire » (É. Guillaumin).
♢ (v. 1880) Fam. Faire le Jacques : faire l'idiot, se conduire stupidement.
2 ♦ (1866; du n. d'un personnage de « L'Avare » de Molière) Iron. Maître Jacques : factotum.
⊗ HOM. Jack, jaque.
● jacques nom masculin (du prénom Jacques) Ancien sobriquet du paysan français (avec une majuscule). [On disait aussi Jacques Bonhomme.] Membre de la Jacquerie de 1358. Familier. Imbécile, niais (avec une minuscule). ● jacques (expressions) nom masculin (du prénom Jacques) Familier. Faire le Jacques, se vanter à tort et à travers ; faire l'imbécile. Maître Jacques, type du factotum chargé des emplois les plus divers. ● jacques (homonymes) nom masculin (du prénom Jacques) jack nom masculin jaque nom masculin ● jacques (synonymes) nom masculin (du prénom Jacques) Familier. Imbécile, niais (avec une minuscule).
Synonymes :
- ballot (familier)
- cloche (familier)
- idiot
- pauvre type (familier)
Jacques
(1891 - 1972) fils du préc.; auteur des Grands Courants de l'histoire universelle (1945-1956).
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Jacques
(1904 - 1977) fils du préc., cinéaste américain; il suggère l'horreur dans des films fantastiques (la Féline, 1942; Vaudou, 1943).
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Jacques
(saint), dit le Juste ou le Mineur (m. en 62 apr. J.-C.) un des douze apôtres, cousin germain de Jésus-Christ; premier évêque de Jérusalem; il fut lapidé et jeté du haut du Temple.
I.
⇒JACQUES1, subst. masc.
A. — 1. HIST. DE FRANCE. [Avec une majuscule] Participant de la Jacquerie de 1358. L'émeute était aussi dans les campagnes où la misère soulevait ceux qu'on appelait « les Jacques » (DRUON, Lis et Lion, 1960, p. 380). V. Jacquerie ex. 1.
2. a) P. ext., littér. Paysan :
• L'Esprit m'a descendu sur les grasses vallées
Tourangelles, durant les heures étoilées
Où l'alouette dort dans les blés, où les bœufs
Ruminent en songeant aux pacages herbeux,
Sa grand'misère avec la chaîne qui le lie.
LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p. 340.
b) Vx. Homme misérable et marginal. Synon. crève-la-faim (fam.), gueux, meurt-de-faim (fam.), miséreux, va-nu-pieds (fam.). Suivant les journaux élyséens, (...) le coup d'État avait été dirigé uniquement contre les rouges, les socialistes, les partageux, les brigands, les jacques (PROUDHON, Révol. soc., 1852, p. 95). Et toute la cohue de jacques et de rouges, moi en tête, s'est mise à pleurer (HUGO, Corresp., 1854, p. 202).
B. — Fam. (parfois avec majuscule). Niais, sot. Synon. ballot (fam.), cloche (fam.), idiot, imbécile. Ton Jacques de père aurait dû poser deux ou trois questions à l'homme. Et moi, ne pas me faire rouler comme un lièvre (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 153).
— Loc. Faire le jacques (parfois avec majuscule). Faire l'imbécile, agir stupidement. Voyons, chef, je vous le demande : est-ce mon rôle d'aller faire le Jacques et de répandre de l'encre sur le cahier de décisions pour sauver la mise à deux gouapes? (COURTELINE, Gaietés esc., 1886, VII, 2, p. 98). Nous ne devons point le tromper pour le plaisir de faire les jacques (PÉGUY, Porche Myst., 1911, p. 238). J'ai fait le jacques, j'ai quitté mon père, qui est ouvrier brocheur, pour faire du théâtre (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 62).
— [P. allus. au personnage de l'Avare de Molière, Maître Jacques] Synon. iron. de factotum. (Ds LITTRÉ, ROB., Lexis 1975).
REM. 1. Jacques Bonhomme (avec une majuscule). [P. réf. au sobriquet du paysan français aux XIVe et XVe s.] Paysan. La patience de Jacques Bonhomme. L'histoire de Jacques Bonhomme (Ac. 1878). Jacques Bonhomme, Triple oison, Tu n'es pas maître en ta maison Quand nous y sommes (E. POTTIER, Chants révolutionnaires, 1887 ds FRANCE 1907). 2. Jacquot, subst. masc., hapax. Synon. de jacques1. Si jamais j'avais voulu me laisser tirer de mon veuvage, j'aurais trouvé d'autres galants que ce jacquot en habit de rase brune, plus fait pour être berger de moutons que maître d'enfants baptisés (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 168).
Prononc. et Orth. : [], [-a-]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1359 les Jaques « paysans » (Pièce justificative XLIX ds S. LUCE, Hist. de la jacquerie, p. 297); 1359 Jaque Bonhome (Complainte sur la bataille de Poitiers, 95 ds Bibl. École des Chartes, 3e série, II, 263); 2. 1881 faire le Jacques « faire l'imbécile » (RIGAUD, Dict. arg. mod., p. 164). Emploi comme nom commun du prénom Jacques, du b. lat. Jacobus, nom d'homme. Appellatif péj. dep. le XIVe s. (d'où ensuite le sens 2), appliqué aux vilains par les nobles.
II.
⇒JACQUES2, subst. masc.
[Parfois avec une majuscule] Région. Synon. fam. de geai. Donnez-moi votre fusil; et je vous descends le Jacques (un geai) qu'est sur le tremble (LA VARENDE, Man d'Arc, 1939, p. 106). Sur le buffet, des oiseaux en cage : « J'ai eu longtemps un Jacques [un geai] que j'avais apprivoisé, j'ai souvent des bouvreuils » (Y. VERDIER, Façons de dire, façons de faire, Paris, Gallimard, 1980, p. 264).
Prononc. : [], [-a-]. Étymol. et Hist. 1883 Jacques « geai » (DELVAU). Emploi comme nom commun du prénom Jacques, qui sert souvent à désigner des animaux, v. jacquet2 et jaquette3. Bbg. LENOBLE-PINSON (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp. 328-329.
1. Jacques [ʒak] n. m.
ÉTYM. 1359, les Jaques « les paysans »; aussi Jaques Bonhomme, 1359; emploi comme n. commun du nom propre Jacques, du bas lat. d'orig. hébraïque Jacobus « Jacob, Jacques ».
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1 Hist. Ancien sobriquet du paysan français, appelé aussi Jacques Bonhomme. — N. Paysan (dans quelques contextes historiques). || La révolte des Jacques. ⇒ Jacquerie. || « Toute la cohue des Jacques et des rouges… » (Hugo, in T. L. F.).
1 Les paysans du Ponthieu, de l'Amiénois, du Beauvaisis, de la Champagne, de l'Ile-de-France avaient pris les armes. Ils étaient exaspérés par la misère (…) en quelques jours ces Jacques devinrent très redoutables dans la vallée de l'Oise.
Lavisse et Rambaud, Hist. générale, t. III, II, p. 94-95.
2 C'est commode pour ça l'Angleterre, ils vous ennuient jamais vraiment (…) à condition d'accord tacite que vous alliez pas faire le Jacques sur les midi devant « Drury Lane » ou vers cinq heures devant le « Savoy ».
Céline, Guignol's band, p. 32.
2 ☑ (1866, Littré). Allus. littér. Maître Jacques (du nom d'un personnage de l'Avare de Molière) : homme qui, dans une maison, cumule plusieurs emplois; factotum.
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DÉR. Jacquerie.
HOM. Jacque, 2. jacques, 1. jaque, 2. jaque.
Encyclopédie Universelle. 2012.