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SOTTIE
SOTTIE

SOTTIE ou SOTIE

Au XVe siècle, courte pièce satirique interprétée par une compagnie locale d’amateurs, les Sots, qui arboraient leur costume traditionnel: un pourpoint court, mi-vert, mi-jaune, des chausses collantes, et sur la tête un bonnet d’âne. Les sotties étaient souvent des parades improvisées, précédant la représentation des moralités et des farces. Les acteurs, qui tenaient en main la marotte des fous, agitaient les grelots et émaillaient leurs plaisanteries d’acrobaties et de clowneries diverses. Les sotties, essentiellement satiriques, étaient jouées par les Confréries joyeuses, collectivités locales d’amateurs, comme notamment la Basoche, association de clercs, ou les Enfants sans souci; elles représentaient les préoccupations de l’époque, tant sur le plan politique que sur le plan social. Au XVIe siècle, encouragé par Louis XII, Pierre Gringoire fit même servir les sotties à des fins de propagande officielle, en défendant, en 1512, la politique royale contre le pape Jules II dans Le Jeu du prince des Sots et de Mère Sotte.

Le succès du genre en tant que tel s’éteignit peu à peu sous François Ier.

sottie ou sotie [ sɔti ] n. f.
• 1190; « sottise » XIIe; de sot
Hist. littér. Farce de caractère satirique jouée au Moyen Âge, par des acteurs en costume de bouffon, représentant différents personnages d'un imaginaire « peuple sot », allégorie de la société du temps. « Le Jeu du Prince des sots... Sottie, moralité et farce », de Pierre Gringoire (1512).

sottie ou sotie nom féminin (de sot) Genre de pièce comique, en vogue du XIVe au XVe s. (Sous le couvert d'une bouffonnerie souvent grossière jouée par les « sots », on se livrait à une attaque hardie contre les mœurs et les pouvoirs établis.) ● sottie ou sotie (difficultés) nom féminin (de sot) Orthographe Les deux graphies, sottie ou sotie, sont admises.

sotie ou sottie
n. f. LITTER Farce satirique, aux XIVe et XVe s.
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sottie
n. f. V. sotie.

⇒SOTIE, SOTTIE, subst. fém.
A. — HIST. LITTÉR. Farce satirique en vogue aux XIVe et XVe s., reposant sur une critique bouffonne de la société et des mœurs de l'époque, et jouée par des acteurs appelés sots ou fous. Oui, je les appellerai tous! Diseurs de fabliaux (...) faiseurs de soties, de diableries et de joyeux devis (FRANCE, Vie littér., 1888, p. 47). Sans irrévérence, comme le peuple vieux du moyen âge sur le parvis même de l'église jouait les farces et les soties, c'est à ce « dicere » que fait penser le marchand de chiffons (PROUST, Prisonn., 1922, p. 127).
B. — P. anal. [Chez Gide, pour qualifier certains de ses ouvrages] Ouvrage ironique ou critique. Pourquoi j'intitule ce livre sotie? Pourquoi récits les trois précédents? C'est pour manifester que ce ne sont pas à proprement parler des romans. (...) Récits, soties... Il m'apparaît que je n'écrivis jusqu'aujourd'hui que des livres ironiques (ou critiques, si vous le préférez), dont sans doute voici le dernier (GIDE, Caves, 1914, p. 679).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Lar. Lang. fr. a une forme: sottie. Prop. du Conseil sup. de la lang. fr. ds Doc. admin. du J.O., 6 déc. 1990, p. 17, col. 1 : sottie. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. sottie « sottise » (Sermons St Bernard, éd. W. Foerster, p. 93, 35); 2. 1483 sottie « pièce de l'ancien théâtre français » (Comptes de dépenses faites à Béthune pour des jeux de personnaiges, remonstrances et mystères, éd. de Lafons de Mellicoq ds CHAMPOLLION-FIGEAC, Doc. hist. inéd., t. 4, 1848, p. 341: courtoisies faites [...] à ceulx qui firent lesdites remonstrances et joieusetez [...] a ceulx de Sottie); 1483 sottie (JEAN DE ROYE, Journal, éd. B. de Mandrot, t. 2, p. 127: une moult belle moralité, sottie et farce); 1511 (GRINGORE, Jeu du prince des sotz ds Rec. gén. des sotties, éd. E. Picot, t. 2, p. 127b: S'ensuyt la sottie). Dér. de sot; suff. -ie. Fréq. abs. littér.:37. Bbg. CANNINGS (B.). Towards a definition of farce as a literary « genre ». Mod. Lang. R. 1961, t. 56, pp. 558-560.

sotie ou sottie [sɔti] n. f.
ÉTYM. 1512; « sottise », v. 1190; de sot.
Hist. littér. Farce de caractère satirique jouée par des acteurs en costume de bouffon, représentant différents personnages d'un imaginaire « peuple sot », allégorie de la société du temps (→ Fatrasie, cit. 2; moralité, cit. 7). || « Le jeu du prince des sots… Sottie, moralité et farce », de Pierre Gringoire, composée contre le pape Jules II (1512).
Littérature moderne :
0 Pourquoi j'intitule ce livre Sotie ? (…) Récits, soties (…) il m'apparaît que je n'écrivis jusqu'aujourd'hui que des livres ironiques (ou critiques, si vous le préférez), dont sans doute voici le dernier.
Gide, les Caves du Vatican, Lettre à Jacques Copeau, 29 août 1913.

Encyclopédie Universelle. 2012.