1. avenant, ante [ av(ə)nɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1080; p. prés. de l'a. v. avenir → advenir
♦ Qui plaît par son bon air, sa bonne grâce. ⇒ affable, agréable, aimable, gracieux. « Elle était encore très belle femme et très avenante » (Sand). « Dommage que ces maisons très avenantes soient dans un paysage si ingrat » (A. Gide ).
⊗ CONTR. Désagréable, rebutant.
2. avenant (à l') [ alav(ə)nɑ̃ ] loc. adv.
• 1283; de l'a. v. avenir → advenir
♦ En accord, en conformité, en rapport. ⇒ même (de même), pareillement. « Nous allons bien tous les deux et l'humeur est à l'avenant » (Flaubert). Il est très distrait ces jours-ci, il oublie son parapluie, son rendez-vous et tout à l'avenant.
⊗ CONTR. Inverse (à l'), opposé (à l').
3. avenant [ av(ə)nɑ̃ ] n. m.
♦ Dr. Clause additionnelle, modification apportée à un contrat. Avenant à une police d'assurance.
● avenant nom masculin (ancien français avenir, convenir) Acte par lequel on modifie les termes d'un contrat. ● avenant (expressions) nom masculin (ancien français avenir, convenir) À l'avenant (de quelque chose), en accord ou en harmonie avec ce qui précède ; semblable (à quelque chose) : Le discours était stupide et les questions du débat à l'avenant. ● avenant (synonymes) nom masculin (ancien français avenir, convenir) À l'avenant (de quelque chose)
Synonymes :
- aussi
- de même
- également
Contraires :
- à l'inverse
- à l'opposé
● avenant, avenante
adjectif
Qui plaît par sa bonne grâce ; affable, gracieux.
● avenant, avenante (difficultés)
adjectif
→ advenir
● avenant, avenante (synonymes)
adjectif
Qui plaît par sa bonne grâce ; affable, gracieux.
Synonymes :
- affable
- aimable
- amène
- gracieux
Contraires :
- désagréable
- rébarbatif
- renfrogné
- revêche
- rogue
avenant, ante
adj. Qui a bon air, affable. Visage avenant. Manières avenantes.
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avenant
n. m. DR Addition, modification à un contrat en cours. Avenant à un marché.
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avenant
(à l') loc. adv. à proportion, en conformité.
|| Loc. Prép. à l'avenant de: en conformité avec.
I.
⇒AVENANT1, ANTE, voir ADVENANT.
II.
⇒AVENANT2, ANTE, adj.
A.— [En parlant d'une pers.] Qui attire par une apparence agréable, des manières affables, un caractère engageant :
• 1. ... il étoit si bien pris dans sa petite taille, si avenant de figure et de façons, si doux et cependant si résolu en paroles, si brave dans son sarrau bleu de ciel à rouge ceinture, et sous sa fine toque des dimanches au panache de fleurs de fèves, qu'on ne pouvoit s'empêcher de l'admirer comme un vrai miracle de nature, en sorte qu'il y avoit nombre de gens qui le croyoient génie ou fée.
NODIER, Trésor des fèves et Fleur des pois, 1833, p. 33.
• 2. Très-avenante, très-séduisante quand elle [Mme de Genlis] le voulait, connaissant le fort et le faible d'un chacun, et habile à jeter ses filets sur vous, elle devenait froide et indifférente dès que vous ne répondiez pas sur le même ton à sa démonstration expansive.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 3, 1851-62, p. 36.
• 3. N'est-ce pas le portrait frappant de... Fidèle, aimante, dévouée, courageuse, sensée, active, s'oubliant elle-même, discrète, sage, sûre, bienfaisante, prudente, et avec cela gaie, avenante, simple, naturelle, gracieuse, pleine d'ordre et de savoir-faire; bref, un caractère modèle, une petite perle, à ce qu'il me semble. Sa vie est un exemple, sa conduite une prédication. Et quel charmant apôtre, que celui qui fortifie et persuade par sa seule présence, par son regard, par l'influence qui rayonne de lui!
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 174.
B.— P. anal. [En parlant d'un animal ou d'un inanimé] Qui attire par un aspect plaisant, accueillant :
• 4. ... il se sentait l'âme bénigne et lénifiée, presque joyeuse. Il aimait l'atmosphère intime et la gaieté de bonne commère de Dijon; il aimait l'accueil avenant et empressé de ses boutiques, la vie populaire de ses rues, le charme un peu désuet de ses vieilles places et de ses squares plantés de grands arbres et parés de jolies fleurs.
HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 134.
• 5. KIKI-LA-DOUCETTE. — (...) La dignité ne t'étouffe pas. Ma parole! souvent j'ai honte pour toi. Tu aimes tout le monde, tu accueilles d'un derrière plat toutes les rebuffades, ton cœur est avenant et banal comme un jardin public.
TOBY-CHIEN. — N'en crois rien, mal élevé. Tu te trompes, toi, l'infaillible, — aux manifestations de ma politesse. Voyons, franchement, veux-tu que je gronde aux mollets de ses amis à Lui, de ses amis à Elle? Des gens bien vêtus qui savent mon nom (il y a beaucoup de gens que je ne connais pas qui savent mon nom) et me tirent bonnement les oreilles?
COLETTE, Sept dialogues de bêtes, 1905, p. 19.
• 6. Madame F. vient de m'adresser une carte si avenante et si urbaine que j'en suis encore tout rétréci.
ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Rivière], 1912, p. 319.
PARAD. a) (Quasi-)synon. accort, accueillant, affable, agréable, aimable, aisé, attirant, attrayant, beau, câlin, communicatif, courtois, déférent, gentil, plaisant, poli, prévenant, serviable, sociable. b) (Quasi-)anton. déplaisant, désagréable, détestable, disgracieux, ennuyeux, farouche, grossier, haïssable, importun, ingrat, laid, rébarbatif, revêche, rude.
Rem. 1. Except. péj. (cf. ex. 5). 2. Selon LAV. Diffic. 1846, avenant ,,ne se met qu'après son subst.``; certains aut. démentent cette affirmation (cf. une avenante donzelle, FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 357). 3. Avenamment, adv., vx, rare. De façon avenante. (Attesté ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill.). 4. Avenance, subst. fém., littér., rare (suff. -ance). Caractère de ce qui est avenant. L'avenance (...) de ses traits (HUYSMANS, Sainte Lydwine de Schiedam, I, p. 70 ds RHEIMS 1969; cf. aussi GUÉRIN 1892). (Quasi-)synon. affabilité, agrément, amabilité, charme, courtoisie, grâce.
PRONONC. :[], fém. [-].
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca 1100 « (en parlant de qqc.) qui plaît, agréable » (Roland, éd. Bédier, 1154 : Portet ses armes, mult li sunt avenanz); ca 1175 « (en parlant de qqn) id. » (CHR. DE TROYES, Chevalier Lion, éd. Foerster, 54); couramment usité jusqu'au XIVe s. en parlant de choses (GDF.), ne s'applique plus guère par la suite qu'à des personnes.
Part. prés. adj. de l'a.fr. avenir « convenir » attesté seulement ca 1160 (B. DE STE-MAURE, Troie, éd. Constans, 13340 : E a son cors si bien estant Qu'el mont n'a rien, s'el la vestist, Plus bel de cel li avenist), v. advenir.
BBG. — Canada 1930 (et s.v. avenance). — DUCH. Beauté 1960, p. 176. — KRINGS 1961, p. 43, 59. — RHEIMS 1969 (s.v. avenance).
III.
⇒AVENANT3, subst. masc.
A.— DR. ANC. Part de l'héritage parental revenant ab intestat à la fille.
Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., DG.
B.— DR. MOD. Pièce écrite ajoutée à un contrat pour enregistrer toutes modifications apportées aux conventions stipulées dans ce contrat :
• 106. La modification du contrat peut être prouvée par tous moyens, à l'exception de la preuve testimoniale. (...).
107. Mais le mode de preuve normalement utilisé est l'avenant, pièce signée des deux parties (L. 1930, art. 8). Toutes les obligations légales relatives à la forme et à la rédaction des polices s'imposent également à celles de l'avenant. L'avenant fait corps avec la police et celle-ci subsiste pour tout ce qui n'est pas modifié par l'avenant.
Nouv. rép. de dr., Paris, Dalloz, t. 1, 1962, s.v. assurances terrestres.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1175 « ce qui convient, ce qui est utile à qqn, convenance » (CHR. DE TROYES, Chevalier Lion, éd. Foerster, 4800 : Ne li ofrez mie avenant Fet li rois, que plus i estuet) — XIVe s., Joinville ds GDF.; 2. a) av. 1266 dr. anc. « ce qui revient (à qqn), part proportionnelle » (Assises de Jérusalem, I, 225, éd. A. Beugnot, ibid. : Et tant come il y aura de chevaleries, sera parti entre elles a chascune son avenant, tant a l'une come a l'autre, dou surplus des chevaleries); b) 1759 dr.mod. (assurances) (Règlement publié en 1759, de l'Autorité de l'Amirauté de Paris ds EMÉRIGON, Traité des assurances, 1783 ds JAUB. t. 1, p. 107 : Défense à tous courtiers et agents d'assurance ... de ne faire aucun avenant aux dites polices qu'a la suite d'icelles ou par acte séparé, du consentement et en la présence des parties).
Part. prés. subst. de l'a.fr. avenir, 1, au sens « convenir » (avenant2) et 2, au sens « arriver » (advenir étymol.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :137.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — Banque 1963. — BARR. 1967. — BOUD.-FRABOT 1970. — CAP. 1936. — DUPIN-LAB. 1846. — Lar. comm. 1930. — LEMEUNIER 1969. — RÉAU-ROND. 1951. — SPR. 1967.
IV.
⇒AVENANT4 (À L'), loc.
À l'avenant ou à l'avenant de. De façon semblable (à) :
• Il interroge Gautier le Têtu : « Dis-moi, Gautier, fus-tu jamais jaloux? — Oui, Sire, l'autre jour, quand un chien grattait à la porte de mon amie : je croyais que c'était un homme. » Réponse de vilain : un vilain est toujours jaloux. (...). Les autres questions à l'avenant, et les réponses de même. On est chez les vilains.
FARAL, La Vie quotidienne au temps de st Louis, 1942, p. 209.
PARAD. a) (Quasi-)synon. aussi, comme, conformément à, également, en accord (en conformité, en harmonie, en rapport) avec, pareillement, proportionnément, semblablement. b) (Quasi-) anton. à l'inverse, à l'opposé, contrairement à, inversement.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1278 loc. prép. à l'avenant de « à proportion, en rapport (avec) » (C'est Alart Desplechin, et Marien, ki fille fu Lambiert, chirog., A. Tournai ds GDF. Compl. : Racater le pueent li uns a l'autre a l'avenant de .XIIII. 1b., les .XX. s.); 2. 1283 loc. adv. « en accord, en conformité » (PH. DE BEAUMANOIR, Coutumes Beauvaisis, LVII, 7, ibid. : Et s'ele ne veut, li maris l'en face a l'avenant).
Part. prés. adv. de l'a. fr. avenir « convenir » (avenant2, avenant3).
STAT. — Fréq. abs. littér. :73.
BBG. — PRÉV. 1755.
1. avenant, ante [avnɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1080; p. prés. de l'anc. v. avenir. → Advenir.
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I Adj.
1 Qui plaît par son bon air, sa bonne grâce. ⇒ Accort, accueillant, affable, agréable, aimable, gracieux, plaisant. || Une femme avenante. || Des manières avenantes. || Une figure avenante. || Un aubergiste avenant. || Une lettre avenante.
1 Elle était jeune, agréable et touchante,
Blanche surtout, et de taille avenante (…)
La Fontaine, Contes, « Oraison ».
2 Il a les yeux sereins et l'accueil avenant.
J.-F. Regnard, le Joueur, III, 6.
3 Elle était encore très belle femme et très avenante, vive quoique corpulente et fraîche comme une guigne.
G. Sand, François le Champi, VII.
4 Dommage que ces maisons très avenantes soient dans un paysage si ingrat.
Gide, Journal, 28 sept. 1929.
5 (…) et avec lui (le représentant soviétique) on ne sait jamais sur quel pied danser, tantôt c'est un diplomate aux manières avenantes, tantôt une sorte de Mérovingien égaré au vingtième siècle.
André Siegfried, l'Âme des peuples, VI, 3.
2 Vx. || Bien, mal avenant pour : qui est bon, mauvais pour…, qui advient bien ou mal.
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II ☑ Loc. adv. (1283; de avenir « arriver »). À l'avenant [alav(ə)nɑ̃] : en accord, en conformité, en rapport. ⇒ Même (de), pareillement.
6 Nous allons bien tous les deux et l'humeur est à l'avenant.
Flaubert, Correspondance, t. I, p. 218.
♦ ☑ Loc. prép. (1278). À l'avenant de. || Le dessert fut à l'avenant du repas.
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CONTR. (Du sens I) Désagréable, mésavenant, rebutant, revêche. — (Du sens II) Inverse (à l'), opposé (à l').
COMP. Mésavenant.
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2. avenant [avnɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1759; « ce qui revient (avient) à qqn », XIIIe; « ce qui convient à qqn », v. 1175; de avenir. → Advenir.
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♦ Dr., admin. Acte additionnel à une police d'assurance, qui a pour objet de constater les modifications advenant au contrat.
0 Les modifications au contrat, s'il en a(d)venait, donnaient lieu (au XVIIIe) comme aujourd'hui à un « avenant ».
F. Brunot, Hist. de la langue franç., t. VI, p. 364.
Encyclopédie Universelle. 2012.