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envoyer

envoyer [ ɑ̃vwaje ] v. tr. <conjug. : 8; fut. j'enverrai>
XIIe; enveiier 980; lat. inviare « parcourir, faire parcourir », de via « voie »
I ♦ ENVOYER QQN.
1Faire aller, faire partir (qqn quelque part). Envoyer un enfant à la montagne, à l'école, chez sa grand-mère. Envoyer un fonctionnaire en province. délocaliser, déplacer, 2. muter. Envoyer des troupes au front. Envoyer un courrier, une délégation auprès, au-devant, à la rencontre de qqn. Absolt, vx Envoyer chez qqn : envoyer des domestiques chez qqn pour porter un message. « Je n'osais pas envoyer chez Albertine, il était trop tard » (Proust). (Pour une destination qui est aussi une situation) Envoyer un enfant en vacances. Loc. Envoyer qqn dans l'autre monde. Fam. Envoyer qqn ad patres ( ad patres) . Envoyer des soldats à la mort, en un lieu, dans une situation où ils seront tués. Envoyer un escroc en prison. jeter. Spécialt Député que le département a envoyé à l'Assemblée. élire, nommer.
Envoyer qqn à qqn (pour le rencontrer). Médecin qui envoie un malade à un confrère. « On m'envoie à Pyrrhus; j'entreprends ce voyage » (Racine). Envoyez-moi les gens que cela intéresse. Fam. Envoyer qqn au diable.
2Faire aller (qqn) quelque part (afin de faire qqch.). Envoyer une personne en course, en mission. dépêcher, 1. détacher; envoyé. C'est le ciel qui vous envoie ! votre arrivée est providentielle.
(Employé comme auxil.) Faire aller (qqn) quelque part pour. Envoyer un enfant faire des courses. Je l'enverrai chercher du pain. Envoyez-la prendre de leurs nouvelles. Fig. et fam. Envoyer promener (ou paître, valser, dinguer, bouler, péter, etc.) qqn, le repousser avec brusquerie. ⇒ éconduire, rabrouer, rembarrer. « Et quand Edmond avait remis ça, le docteur Barbentane l'avait envoyé paître » (Aragon). Vulg. Envoyer chier, se faire foutre. Absolt Faire aller qqn quelque part pour. J'ai envoyé chercher un médecin. Loc. Ne pas l'envoyer dire à qqn : dire soi-même une chose désagréable, ce que l'on pense. Il ne le lui a pas envoyé dire.
3Par ext. Pousser, jeter (qqn quelque part). Boxeur qui envoie son adversaire au tapis. Il l'envoya d'un coup de pied au bas de l'escalier, dans les décors. expédier. Fam. Envoyer qqn sur les roses, lui faire comprendre de façon peu aimable qu'il importune. « Tu iras l'inviter à danser ? Oui. Probable qu'elle m'enverra sur les roses » (J. Cau).
II(XIIe) ENVOYER QQCH.
1Faire partir, faire parvenir (qqch. à qqn) par l'intermédiaire d'une personne ou des postes. adresser, expédier, transmettre. Envoyer un message, un télégramme, une lettre, un colis, un cadeau à qqn. Courrier envoyé par avion. « Les secours envoyés par air et par route » (Camus). Envoyer des excuses, des félicitations, des condoléances. Envoyer sa démission.
2Faire parvenir (qqch.) à, jusqu'à (qqn ou qqch.), par une impulsion matérielle. Envoyer une balle à un joueur. jeter, 1. lancer. Renvoyer le ballon qu'on vous envoie. Envoyer une balle avec la main, avec une raquette. Envoyer des pierres dans une vitre, des objets à la figure de qqn. Il m'envoie sa fumée dans la figure. Envoyer une gifle, un coup à qqn. allonger, donner, 2. flanquer. « Le dernier coup de pied que je lui ai envoyé l'a fait tomber jusqu'à la loge de la concierge » (Michaux). Par ext. Envoyer un coup de fusil. tirer. Mar. Envoyez ! commandement pour hisser les couleurs ou exécuter la manœuvre de virement de bord. Pare à virer ! Envoyez !
Par ext. Adresser à distance (à une personne). Envoyer des baisers. « La belle dame m'envoya par la portière ouverte la collection de ses plus délicieux sourires » (Loti).
(En auxil.) Loc. fam. Envoyer valser (valdinguer, etc.) qqch. : pousser, lancer, renverser violemment. — Envoyer tout promener : abandonner complètement, laisser tomber. ⇒ renoncer.
3(Sujet chose) Littér. Faire aller jusqu'à. Le soleil nous envoie sa lumière. Le cœur envoie le sang dans les artères.
III ♦ S'ENVOYER
1 V. pron. (récipr.) Ils s'envoient régulièrement de longues lettres.
2Fam. Prendre pour soi. s'enfiler, se farcir, se taper. S'envoyer tout le travail, tout le chemin à pied, le faire péniblement, de mauvais gré. S'envoyer un verre de vin, un bon repas, le boire, le manger. « Il y aura toujours qqn [...] pour s'envoyer de belles tartines de caviar » (Duhamel ). Spécialt, vulg. S'ENVOYER QQN, faire l'amour avec lui (cf. Se faire qqn). Elle se l'est envoyé. « Une blonde, Germaine, qui se plaisait à s'envoyer le jeune étudiant » (Aragon). Je me l'enverrais bien !
3 V. pron. (réfl.) Loc. fam. S'envoyer en l'air : jouir, éprouver un plaisir intense, notamment le plaisir sexuel (cf. Prendre son pied, être au septième ciel), ou par la drogue (cf. Se défoncer, planer).
⊗ CONTR. Recevoir.

envoyer verbe transitif (bas latin inviare, faire route) Faire partir quelqu'un vers telle ou telle destination : Envoyer les enfants à la mer. Faire se déplacer quelqu'un quelque part pour faire quelque chose : Envoyer quelqu'un chercher un ami à la gare. Faire parvenir à quelqu'un une lettre, un colis, etc., en utilisant un service de communication, un système de transmission, le lui faire porter par quelqu'un ; adresser : Envoyer ses vœux à quelqu'un. Envoyer un message par radio. Conseiller à quelqu'un de se rendre chez quelqu'un comme client, ou dans tel service pour examen, renseignements, etc. : Le généraliste l'envoya chez un spécialiste. Communiquer à quelqu'un, à quelque chose suffisamment d'énergie pour qu'il atteigne telle ou telle destination ; lancer : Envoyer une fusée sur Mars. Le choc l'a envoyé contre le mur. Lancer un objet à quelqu'un pour qu'il l'attrape : Envoyer le ballon à l'ailier gauche. Émettre, répandre de la chaleur, de la lumière, etc., et, en particulier, l'émettre de manière à ce qu'elle atteigne un système de réception : Cet appareil envoie des ondes sonores. Familier. Porter, donner un coup, adresser une œillade, un sourire, etc., à quelqu'un : Il m'a envoyé une de ces gifles ! Familier. Adresser une remarque, une critique à quelqu'un assez vivement : Il m'a envoyé un flot d'injures.envoyer (difficultés) verbe transitif (bas latin inviare, faire route) Conjugaison Attention au i après le y aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous envoyions, (que) vous envoyiez. Registre 1. Envoyer promener qqn = l'éconduire vivement, le rabrouer. Registre familier. 2. S'envoyer qqch = absorber ; devoir prendre en charge. Il s'est envoyé tout le chocolat ; et c'est moi qui m'envoie le boulot ! Registre familier. ● envoyer (expressions) verbe transitif (bas latin inviare, faire route) C'est le ciel qui l'envoie, se dit d'une personne qui arrive à point nommé pour sauver quelqu'un, un groupe d'une situation difficile. Envoyez !, commandement d'exécution d'une manœuvre complexe, sur un voilier. Envoyer les couleurs, hisser le pavillon national pour lui rendre les honneurs. Envoyer quelqu'un à la mort, lui faire courir un risque mortel. Envoyer promener, balader, paître, envoyer sur les roses, au diable, etc., se débarrasser d'une façon expéditive de quelqu'un qui importune, le rembarrer ; ne plus s'occuper de quelque chose, ne plus s'y intéresser. Ne pas envoyer dire quelque chose à quelqu'un, le dire en face à son interlocuteur sans aucun ménagement. ● envoyer (synonymes) verbe transitif (bas latin inviare, faire route) Faire se déplacer quelqu'un quelque part pour faire quelque chose
Synonymes :
- déléguer
- dépêcher
- députer
Faire parvenir à quelqu'un une lettre, un colis, etc., en...
Synonymes :
- expédier
Contraires :
Conseiller à quelqu'un de se rendre chez quelqu'un comme client...
Synonymes :
Familier. Porter, donner un coup, adresser une œillade, un sourire, etc....
Synonymes :
- coller (populaire)
- décocher
- ficher (familier)
- flanquer (familier)

envoyer
v.
rI./r v. tr.
d1./d Faire partir (qqn) pour une destination. Envoyer un coursier porter un pli. Envoyer qqn en prison.
|| (Afr. subsah.) Charger (qqn) d'aller faire une course. Où est Mamadou? Je l'ai envoyé.
|| Loc. Fam. Envoyer promener (qqn): repousser, renvoyer (qqn) sans ménagement.
d2./d Adresser, expédier. Envoyer une carte postale à un ami.
d3./d Lancer, jeter. Envoyer des pierres.
rII./r v. Pron. Fam. S'offrir, ingérer. S'envoyer un apéritif.

⇒ENVOYER, verbe trans.
I.— [Le compl. désigne une pers.] Faire aller, partir vers un lieu, une situation, un travail. Envoyer qqn en corvée, en courses; envoyer un enfant en vacances, à la montagne. Si le ministre de la guerre (...) n'envoie sur le champ des hommes de l'art tracer un camp dans la position la plus propre à arrêter l'ennemi (MARAT, Pamphlets, Marat, l'ami du peuple, aux braves Parisiens, 1792, p. 302). Dès que nous pûmes courir, il nous envoya à l'école (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 93) :
1. ... j'avais tout d'abord songé à envoyer en Russie une mission spéciale composée d'officiers et d'ingénieurs français...
JOFFRE, Mémoires, t. 2, 1931, p. 176.
Envoyer + attribut du compl. d'obj. dir. J'ai eu une tentation (...) de l'envoyer ambassadeur en Russie (CHAMFORT, Caract. anecd., 1794, p. 116). Je l'envoie en éclaireur franchir les rangs de l'ennemi (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 745).
Vieilli. Envoyer qqn pour + inf. Ceux qu'on envoie pour administrer les colonies (BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p. 282).
Fam. [Le suj. désigne une maladie] Envoyer qqn au lit. L'obliger à se coucher. Dimanche soir si après son départ le mal ne m'avait terrassé au point de m'envoyer au lit (DU BOS, Journal, 1927, p. 282).
A.— [Avec une idée de mission à remplir ou d'objectif à atteindre]
1. Domaine relig. [Le suj. ou le compl. d'obj. dir. désignent une puissance surnaturelle ou le destin] Jésus dira qu'à l'époque de la palingénésie, « le fils de l'homme enverra ses anges,... » (P. LEROUX, Humanité, t. 2, 1840, p. 854). Jeanne (...) avait rêvé cet homme, (...) ce protecteur que lui enverrait la providence (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 301).
Loc. fam. C'est le ciel qui vous envoie. Vous arrivez au moment opportun.
Rem. Attesté ds ROB., Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.; non attesté ds la documentation.
2. Domaine profane
Envoyer qqn chez, à qqn. Maurice, s'écria le moribond (...) voici sept ou huit fois que je vous envoie chez mon avoué (BALZAC, Gobseck, 1830, p. 431). Je vais tâcher de t'envoyer des clientes, de lancer un peu ta maison, et puis tu verras, tout s'arrangera (DRUON, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 189).
Emploi pronom. réciproque. Les peuples italiens se liguaient entre eux, et s'envoyaient des ôtages (MICHELET, Hist. rom., t. 2, 1831, p. 170).
Absol., vieilli. Il [Cabarrus] est arrêté en route; impossibilité d'aller plus avant. Il parlemente, s'obstine; bref, on envoie à Madrid (DELACROIX, Journal, 1854, p. 180). Le préfet envoya aussitôt au maréchal Victor, commandant le corps d'armée, pour se plaindre et demander justice des soldats qui avaient vexé et violenté les habitants (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 8, 1863-69, p. 183).
Mod. Envoyer + inf. On peut envoyer chercher le maire (AUDIBERTI, Ampélour, 1937, p. 107). J'envoyai prévenir M. Paul Reynaud (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 67).
3. Domaine pol. ,,Nommer pour une fonction. Paris envoie tant de députés à la Chambre`` (Ac. 1878-1932) :
2. Qu'on fasse donc élire au plus tôt une chambre et un sénat qui nommeront leurs présidents, enverront à l'Élysée un politique dépourvu de relief...
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, p. 261.
B.— Péjoratif
1. [Avec une idée d'action pénible] Loc. Envoyer qqn à la mort, à l'échafaud, à la guillotine, dans l'autre monde, ad patres. Le faire mourir ou l'exposer à un grand péril. Vous venez d'avouer que vous aviez assassiné Venture. Le témoignage du docteur et celui de monsieur suffiront pour vous envoyer à l'échafaud (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 5, 1859, p. 424).
Fam. Envoyer qqn sur les roses, au (à tous les) diable(s), au bain, à la balançoire, aux pelotes; envoyer qqn promener, paître, bouler, dinguer, balader. Se débarrasser de façon expéditive et cavalière d'une personne gênante. Il était moins cinq que je l'envoie paître (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 888). Ils m'envoient promener exactement comme on envoie promener son père (GREEN, Journal, 1947, p. 135).
2. [Avec une idée d'action violente; souvent suivi d'un inf.] Faire aller violemment quelqu'un à terre ou contre un obstacle en le frappant. Elle voit un apprenti qui envoie d'un grand coup de pied un chat dans la rue (FRANCE, Bonnard, 1881, p. 493). D'un estoc de ce fort bâton pointu, il l'envoya (...) rouler par la salle (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 147). Gomar l'envoya s'affaler contre le mur, d'un revers de main (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 127).
II.— [Le compl. désigne des choses] Faire partir quelque chose.
A.— [Le suj. désigne une pers.]
1. [À travers l'espace] Faire partir à une certaine distance une chose à laquelle on a communiqué une énergie.
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne qqc. de concr.; avec ou sans violence] Envoyer une balle dans l'épaule de qqn; envoyer des obus, une pierre dans une vitre, un ballon dans les buts. Ne serait-ce pas le cas de tout prendre par les quatre coins, et d'envoyer pêle-mêle au plafond la nappe et le festin (HUGO, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 39). Le vieux empoignait son sabot, et faisait mine de le lui envoyer par la tête (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 176). Le dilettante Horia Pietraru qui, à dix-huit ans, envoyait le poids de 7 kg 27 g à plus de 14 mètres (L'Œuvre, 11 mars 1941).
Emploi pronom. réfl. indir. et réciproque. La malheureuse femme (...) s'est envoyé une balle dans le cœur (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 172). Des débardeurs (...) s'envoient à la figure des merlans pourris (MORAND, Londres, 1933, p. 304).
Loc. fam. Envoyer qqn promener, au (à tous les) diable(s). S'en débarrasser, l'abandonner. Les matins, je me débats avec Poussin (...) Tantôt je veux envoyer tout promener, tantôt je m'y reprends avec une espèce de feu (DELACROIX, Journal, 1853, p. 43). Je crevais la faim. Alors, j'ai envoyé la peinture à tous les diables, et j'ai cherché un emploi (ZOLA, Th. Raquin, 1867, p. 27).
Spéc., MAR. ou ARM. Envoyer les couleurs. Hisser le pavillon national afin de lui rendre les honneurs. Envoyez! Mot d'ordre donné pour hisser les couleurs :
3. Mikkelsen me montra le Cap Dalton et les terres qui lui succédaient. (...) Malgré l'heure matinale je fis envoyer les couleurs, saluant la mémoire de nos braves compatriotes morts en la découvrant.
CHARCOT, La Mer du Groënland, 1929, p. 154.
b) Fam. [Le compl. d'obj. dir. désigne un coup] Envoyer un coup de coude, de poing, de pied. Moi qui ai la main leste, j'ai parfois du mérite à ne pas lui envoyer une gifle quand il commence ses doléances à propos de tout (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 348).
Emploi pronom. réciproque. Des hommes s'envoyaient des bourrades dans le dos (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 42).
2. En partic. [Par un intermédiaire] Faire partir, parvenir quelque chose à quelqu'un par l'intermédiaire d'une personne ou d'un service public (P. et T., S.N.C.F., etc.). Envoyer une lettre, sa démission, de l'argent, ses condoléances. Messire de Luxembourg (...) envoya ordre au seigneur de Croy de lui livrer son frère le bâtard (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 284). J'accepte avec empressement l'offre que vous voulez bien me faire, et je vous envoie tous mes vœux de succès (HUGO, Corresp., 1867, p. 85). Augustin et moi, (...) nous pensons de la même façon là-dessus... Envoyez du blé en Russie, Mme Cavrois. Envoyez vos blés d'Artois! (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 65) :
4. ... je vous expédie par mandat postal la somme de 128 fr. 30 dont vous voudrez bien m'envoyer quittance pour solde de tout compte.
BLOY, Journal, 1903, p. 199.
SYNT. Envoyer une carte postale, un journal, un télégramme, un bouquet de fleurs, une invitation, un défi, un contre-ordre, sa photographie; envoyer ses respects, ses cordialités; envoyer copie de qqc.; envoyer qqc. en poste restante.
Loc. fam. Il ne le lui a pas envoyé dire. Il le lui a dit sans intermédiaire et sans détours.
Rem. Attesté ds Lar. encyclop., Lar. Lang. fr. et ROB.; non attesté ds la documentation.
Emploi pronom. réciproque. Ils s'envoyaient par un messager de confiance de tendres billets griffonnés à la hâte (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 189).
P. anal. Faire parvenir, adresser à quelqu'un un signe ou la manifestation d'un sentiment. Envoyer un coup d'œil, un bonjour, des sourires, des insultes. Envoyer un baiser. Embrasser sa main en la dirigeant vers la personne à qui est destiné le baiser. Il [Bois-Doré] avait envoyé à celui qu'il appelait maître Jovelin un de ces regards affectueux qui ressemblaient à des prières plus qu'à des ordres (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1858, p. 74). Bongrand, la face congestionnée, le geste inquiet, (...) leur envoya un salut (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 147) :
5. Du train où j'y allais, j'en serais peut-être à mon quinzième vers aujourd'hui si j'avais su me retenir de leur envoyer leurs quatre vérités, à ces cochons-là.
AYMÉ, Uranus, 1948, p. 240.
En partic. et fam. Envoyer une maladie à qqn. La lui communiquer. « Va-t-en, ma petite mère, lui dis-je, n'entre pas. Je ne veux pas envoyer ma rougeole à Caroline » (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 305).
Emploi pronom. réciproque. Et toutes deux (...) s'envoyèrent à pleine gueule des hottées d'injures (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, En fam., 1881, p. 364).
B.— [Le suj. désigne une force surnaturelle ou une chose animée d'une force; l'obj. désigne une chose concr. à la disposition du suj. ou inhérente à lui] Faire parvenir. La marmite de fer, où cuit un ragoût de crabes au riz et au safran, lui envoie [à Dorothée], du fond de la cour, ses parfums excitants (BAUDEL., Poèm. prose, 1867, p. 118). Elle [la mer asiatique] envoyait ensuite sur l'Afrique un bras qui submergeait le Sahara septentrional (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 188). Ainsi Dieu avait, par la mort du petit Nicolas, envoyé le signe et le commandement sans réplique (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 290).
C.— Familier
1. Emploi abs. Envoyez! (souvent la chose que l'interlocuteur tient en main). Donner, passer quelque chose.
2. Emploi pronom. réfl. indir.
a) S'envoyer un aliment, une boisson. L'avaler goulûment et avec plaisir. Et le madère que tu t'envoies, il te revient cher, celui-là? (COURTELINE, Le Madère, 1897, p. 213). J'ai une de ces envies de m'envoyer une choucroute (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 123).
Vulg. [En assimilant la pers. à une chose] S'envoyer une femme, un homme. Avoir des relations intimes. Son ami trouva qu'elle était [la petite bonne] bien roulée. « Tu es un petit veinard, conclut-il, à ta place, je me l'enverrais » (SARTRE, Mur, 1939, p. 191). Les prénoms en W sont rares. Il y a Wallis, comme la fille qui s'est envoyé un roi (H. BAZIN, Bureau mariages, 1951, p. 71).
b) S'envoyer un travail. Le faire bon gré, mal gré. À présent, pisque je m'envoye la suite de l'ouvrage, la paix (CARCO, Équipe, 1919, p. 76). S'il ne veut pas monter sur le cadre, eh bien! il s'enverra les huit kilomètres à pied (MAURIAC, Pharis., 1941, p. 63).
[Le suj. désigne une chose animée d'une force motrice] Accomplir, faire. Tu t'rappelles d'la camionnette de Pépito?... Pépito l'a réparée n'importe comment (...) Mais elle roule! Elle s'envoie son trente à l'heure sans sourciller (FALLET, Banl. Sud-Est, 1947, p. 149).
Prononc. et Orth. :[], (j')envoie []. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. Comme aboyer. Mais au fut. de l'ind. et au prés. du cond. j'enverrai(s) (alors que aboierai(s)). Rappelons que enverrai(s) ne l'a emporté sur enveierai(s), envoyerai(s), envoirai(s) qu'au XVIIIe s. (cf. GREV. 1964, § 670). Étymol. et Hist. 1. Ca 980 enveied « faire aller (quelqu'un, quelque part) » (Passion, éd. d'A. S. Avalle, 19); 2. ca 1165 « lancer » (CHR. DE TROYES, Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 398); 3. 1172 « faire parvenir (quelque chose à quelqu'un) » (CHR. DE TROYES, Lion, 1621 ds T.-L.); 4. 1897 arg. pronom. en parlant d'une boisson, d'un repas, d'une femme (COURTELINE, loc. cit.). Du b. lat. inviare « marcher sur, parvenir ». Fréq. abs. littér. :12 992. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 22 375, b) 27 212; XXe s. : a) 15 591, b) 12 201. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 276. — CONDEESCU (N. N.). Les Connexions sém. de envoyer paître et envoyer au peautre. Recueil d'ét. du IXe Congrès internat. de ling. rom. Bucarest, 1959, pp. 287-289. — Dat. Amis lex. fr. Lex. dern. 1975, n° 1, p. 2. — HOTIER (H.). Le Vocab. du cirque et du music-hall en France. 1973, p. 51. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 132, 240, 277.

envoyer [ɑ̃vwaje] v. tr.
CONJUG. j'envoie, nous envoyons; j'envoyais, nous envoyions; j'envoyai, nous envoyâmes; j'enverrai, nous enverrons; j'enverrais, nous enverrions; que j'envoie; que j'envoyasse; envoie, envoyons, envoyez.
ÉTYM. XIIe; enveiier, 980; du lat. inviare « parcourir, faire parcourir », de in-, et via « voie ».
———
I Faire aller.
1 Envoyer (qqn) à, en, dans, vers (vers un lieu, pour faire qqch.). || Envoyer un enfant à l'école, en vacances, à la montagne. || Envoyer un soldat dans une garnison; des troupes au front, dans un secteur; des prisonniers dans un camp… (→ Captif, cit. 1; choix, cit. 6; compagnie, cit. 13; disparate, cit. 6). || Envoyer un fonctionnaire en province. Déplacer. || Envoyer un criminel en prison.Envoyer qqn en course, en corvée. || Envoyer qqn en mission. Déléguer, dépêcher, détacher; → Ambassade, cit. 1; amnistie, cit. 2. || Envoyer un courrier, une délégation auprès, au-devant, à la rencontre de qqn (→ ci-dessous Envoyé, n.).Envoyer qqn à qqn (pour le rencontrer). || Médecin qui envoie un malade à un confrère. || Envoyez-moi les gens que cela intéresse.
1 On m'envoie à Pyrrhus; j'entreprends ce voyage.
Racine, Andromaque, I, 1.
2 Prince que j'ai peine à quitter
À quelques honneurs qu'on m'envoie (…)
Corneille, Œdipe, III, 1.
3 Hier, vers dix heures du matin, étonnée de ne pas avoir encore vu ma fille, j'envoyai ma femme de chambre pour savoir ce qui pouvait occasionner ce retard.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre CLXX.
4 (…) ils ont envoyé sur place un vague sous-ordre, dont ils n'ont pas critiqué les dires.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, IV, p. 27.
5 Ils (les ministres) ont à leur solde des commis dévoués qu'ils envoient de-ci de-là et sur le rapport desquels ils commandent et gouvernent.
Henri Michaux, Voyage en Grande Garabagne, p. 32.
Spécialt. || Les députés que le département a envoyés à l'Assemblée. Élire, nommer.
(En parlant d'une puissance surnaturelle). || Dieu nous envoie un fils. || C'est le Ciel qui vous envoie ! || Un ange (cit. 2, 3) fut envoyé.
6 (…) il leur devait enfin envoyer le Messie pour les rendre maîtres de tout le monde, et il a prédit le temps de sa venue.
Pascal, Pensées, X, 670.
Fam. || Il l'envoya d'un coup de pied au bas de l'escalier (Littré). Expédier (fam.), renverser. — ☑ Envoyer qqn sur les roses, s'en débarrasser.Envoyer qqn à dache, aux pelotes. → 2. Pelote, cit. Syn. : → ci-dessous Envoyer promener, etc., supra cit. 11.
6.1 Mais, par la suite, le copain envoyé sur les roses, le chant abandonné (…) il avait cessé de rire.
Christine de Rivoyre, les Sultans, p. 163.
Il a envoyé son adversaire au tapis pour le compte (boxe).
Envoyer qqn dans l'autre monde, le faire mourir.Son médecin l'a envoyé ad patres. || Envoyer qqn à la mort, à l'échafaud, à la guillotine.Envoyer qqn à la mort : exposer qqn à un péril mortel.
2 Absolt, vx. (Sans compl. dir.). || Envoyer à qqn, chez qqn. || « Elle envoie vers son père » (La Bruyère in Littré). — ☑ Envoyer aux nouvelles, chercher des nouvelles.
7 Armande, prenez soin d'envoyer au notaire (…)
Molière, les Femmes savantes, IV, 4.
8 On envoie aux nouvelles (…)
Mme de Sévigné (Correspondance), 401, in Littré.
9 À dix heures et demie, j'étais débarqué à Venise. Mon premier soin fut d'envoyer au bureau de la poste : il ne s'y trouva rien ni à mon adresse directe ni à l'adresse indirecte de Paolo (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 162.
10 Je n'osais pas envoyer chez Albertine, il était trop tard (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. IX, p. 168.
3 (En auxiliaire). || Envoyer (et inf.). a (Sans compl. dir.). || On a envoyé chercher le médecin. — ☑ Loc. fig. Il ne l'a pas envoyé dire.
10.1 On craignait qu'Amurat par un ordre sévère
N'envoyât demander la tête de son frère.
Racine, Bajazet, I, 1.
b Mod. (Avec un compl. dir.). || Envoyer qqn faire qqch., chercher qqn (→ Bon, cit. 29). || Envoyer qqn faire une course, prendre des nouvelles.
Spécialt (dans des loc. fam.).Envoyer (qqn) balader, baller (vx), bouler, coucher, dinguer (cit. 0.1), paître (cit. 9, 10), promener (cit. 15, 16), le renvoyer brutalement sans l'écouter ni le satisfaire, s'en débarrasser. Chasser, congédier, éconduire, refuser, rembarrer, renvoyer; → ci-dessus Envoyer sur les roses, etc. Vulg. || Envoyer faire foutre, envoyer chier.
11 Mais le concierge l'envoya coucher, ou à peu près.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 5e tableau, III.
12 J'ai beaucoup plus confiance en vous (…) pour mettre au pas, ou même pour envoyer promener un entrepreneur qui ne marcherait pas droit.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXVII, p. 273.
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II (XIIe). || Envoyer (qqch.).
1 Faire partir, faire parvenir (qqch. à qqn) par l'intermédiaire d'une personne ou des postes. Adresser, expédier. || Envoyer un message, un télégramme, une lettre, un colis, un cadeau à qqn. || Envoyer du courrier par la poste, par avion. || Je vous enverrai ce paquet par une voie sûre. || Envoyer de l'argent par mandat. || Envoyer des excuses, des félicitations, des condoléances à qqn. || Envoyer sa démission. || Il m'a envoyé son livre dédicacé. || Je vous enverrai tous les renseignements. Procurer, transmettre. || Envoyer des vivres, des offrandes, des secours.
13 (…) les viandes que l'on envoie sur l'autel de Diane (…)
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, « L'épargne sordide ».
14 (…) je la lui envoyai (la lettre) par mon chasseur, avec ordre de lui dire que c'était le papier qu'elle m'avait demandé.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre XXXIV.
15 Gênez-vous un peu s'il le faut, mais envoyez-moi, dans les vingt-quatre heures, les dix ou quinze louis strictement indispensables (…)
Léon Bloy, le Désespéré, p. 11.
16 Véronique avait accompli (…) l'acte légendaire d'envoyer son mobilier à la salle des ventes, retenant à peine quelques indispensables hardes (…)
Léon Bloy, le Désespéré, p. 171.
17 En même temps que les secours envoyés par air et par route, tous les soirs, sur les ondes ou dans la presse, des commentaires apitoyés ou admiratifs s'abattaient sur la cité (…)
Camus, la Peste, p. 155.
Par ext. Donner par un envoi; adresser. || On m'a envoyé un gros travail à faire d'urgence (→ Assistant, cit. 4).Envoyer des prières vers Dieu (→ Cantique, cit. 4).
18 Ah ! qu'un seul des soupirs que mon cœur vous envoie,
S'il s'échappait vers elle, y porterait de joie !
Racine, Andromaque, I, 4.
(Le sujet désigne la volonté divine, du ciel, du destin). || Dieu nous a envoyé de grandes tribulations. || Signes que les dieux envoient (→ 2. Auspice, cit. 1). || Les songes que Morphée nous envoie. || Que le ciel nous envoie la prospérité !
19 Le ciel sait qu'au milieu des honneurs qu'il m'envoie Je n'attendais que vous pour témoin de ma joie.
Racine, Bérénice, I, 4.
20 (…) ces infidèles qui voulaient combattre le mal envoyé par Dieu.
Camus, la Peste, p. 246.
2 Faire parvenir (qqch.) à, jusqu'à (qqn ou qqch.), par une impulsion matérielle. || Envoyer une balle à un joueur. Jeter, lancer. || Renvoyer le ballon qu'on vous envoie. || Envoyer une balle avec la main, le pied; avec une raquette, une crosse. || Envoyer des pierres, des objets à la figure de qqn. || Envoyer des confettis, des serpentins (→ Clown, cit. 2). || Il m'envoie sa fumée dans le nez (→ Bouffée, cit. 1).
Donner avec force. || Envoyer une gifle, un coup. Allonger, appliquer, coller, décocher, détacher, donner, flanquer; → Coude, cit. 5.Envoyer un coup de fusil. Tirer; → Curiosité, cit. 16. || Envoyer un baiser : embrasser sa main et la diriger vers celui à qui le baiser est destiné.
21 Alors commença une longue promenade de deux heures, pendant laquelle la belle dame m'envoya par la portière ouverte la collection de ses plus délicieux sourires.
Loti, Aziyadé, III, XLII.
22 (…) le chant d'un homme qui rentre au douar et signale ainsi son approche, pour éviter que le veilleur lui envoie un coup de fusil.
Jérôme et Jean Tharaud, Marrakech, p. 36.
23 Le dernier coup de pied que je lui ai envoyé l'a fait tomber jusqu'à la loge de la concierge.
Henri Michaux, La nuit remue, p. 9.
Fam. || Envoie, envoyez ! : donne, donnez-moi ce qui est là.Mar. || Envoyez !, commandement pour hisser les couleurs ou exécuter la manœuvre de virement de bord. || Paré à virer ? Envoyez ! (→ vx. À Dieu vat).
Envoyer qqch. au diable, à tous les diables, s'en débarrasser.
24 À la fin, le malheureux garçon, impatienté, envoya son poème au diable et congédia la Muse (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, IV.
(En auxiliaire; suivi de l'inf.). Envoyer dinguer, valser qqch., pousser, lancer, renverser violemment, et, fig., abandonner complètement, laisser tomber. → Ficher, foutre en l'air. || Il a tout envoyé promener.
3 (Sujet n. de chose). Littér. Faire aller jusqu'à. || Le jardin en fleurs nous envoie une brise parfumée. || L'arbre envoie ses branches dans toutes les directions. || Le soleil nous envoie sa lumière. Projeter.
25 (…) la grande artère qui, sortant du cœur, envoie ses branches par tout le corps.
Descartes, Discours de la méthode, V.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
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s'envoyer v. pron.
1 (Passif). || Le vin s'envoie dans des bonbonnes.
2 (Récipr.). || Ils s'envoient régulièrement de longues lettres. || S'envoyer des coups : se battre.Figuré :
26 (…) les lourds canons s'envoyaient des réponses (…)
Hugo, les Années funestes, VII.
3 (Réfl.). || S'envoyer des gifles, des coups (à soi-même).
27 Merci pour mes galons, dit-il, en s'envoyant une pichenette sur la manche.
P. Mac Orlan, la Bandera, VI, p. 69.
Fam. (Faux pron.). Prendre pour soi. Enfiler (s'), faire (se), farcir (se), taper (se). || S'envoyer tout le travail, tout le chemin à pied, le faire péniblement, de mauvais gré. || S'envoyer un verre de vin, un bon repas le boire, le manger. || Qu'est-ce qu'il s'est envoyé !
28 (…) il y aura toujours quelqu'un pour boire le Romanée-Conti, toujours quelqu'un pour manger la langouste, toujours quelqu'un pour s'envoyer de belles tartines de caviar.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, IX, p. 120.
28.1 Elle s'envoie une petite lampée de bière (…)
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 52 (1959).
Fam. || S'envoyer qqn, le posséder charnellement (→ Se faire, se taper, se farcir).
29 On pouvait s'envoyer aussi les infirmières. C'était permis et bien entendu tacitement.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 374.
30 Il y avait là une blonde, Germaine, qui se plaisait à s'envoyer le jeune étudiant (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, p. 112.
4 Loc. (Réfl.). S'envoyer en l'air : éprouver un plaisir intense (notamment, le plaisir sexuel). Pied (prendre son).
30.1 Les filles de tous nos amis peuvent s'envoyer en l'air dix fois par jour si ça leur chante, les pauvres chères. Mais Yvette… Non, que veux-tu, je ne peux pas y penser, c'est viscéral !
Jean-Louis Curtis, le Roseau pensant, p. 245.
30.2 Ce n'est pas par les armes (…) que se joue le sort des pays tempérés à mémoire… C'est au lit… Sous les lits… Dans l'impalpable débordement de cent mille façons de s'envoyer en l'air à toute heure du jour, de la nuit…
Ph. Sollers, Femmes, p. 43.
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envoyé, ée adj. et n.
1 Adj. (Choses). Qui a été envoyé. || Une balle bien, mal envoyée. — ☑ (1867). Fig. Fam. Une réponse, une réplique bien envoyée, qui porte par sa justesse, sa hardiesse, son opportunité (→ fam. Tapé).
2 N. (Fin XVe). Personne qu'on a envoyée quelque part pour accomplir une mission. || Un envoyé, une envoyée (de qqn). || Envoyé du ciel. Ange. || Envoyé porteur d'un message. Courrier, estafette, exprès, messager. || Envoyé chargé de représenter un parti, un pays. Agent, ambassadeur, attaché, délégué, député, émissaire, missionnaire, parlementaire, plénipotentiaire, représentant; → Atermoyer, cit. 2. || C'est l'envoyée du gouvernement.
Fam. Vous êtes l'envoyé du ciel ! : vous arrivez opportunément.
Envoyé spécial, envoyée spéciale : journaliste envoyé(e) spécialement dans un endroit à l'occasion d'un événement précis. Correspondant. || De notre envoyé spécial à Kaboul.
31 Avant que l'envoyé fût entré, il y avait eu beaucoup de contestations tumultuaires dans la compagnie (…)
Retz, in Littré.
32 Le capitulaire de Compiègne établit que l'envoyé du roi pourrait faire la visite de tous les monastères avec l'évêque (…)
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXXI, 11.
CONTR. Rapporter, recevoir, venir (faire venir).
DÉR. Envoi, envoyeur.
COMP. Renvoyer.

Encyclopédie Universelle. 2012.