1. bouffe [ buf ] adj.
• scène-bouffe 1791; it. opera buffa, de buffo « plaisant », de buffone → bouffon
♦ Qui appartient au genre lyrique léger. (1807) Opéra bouffe. ⇒ opérette. Un rôle de la musique bouffe. N. m. Les Bouffes : à l'origine, théâtre italien. Le théâtre des Bouffes du Nord, à Paris.
⊗ CONTR. Sérieux.
bouffe 2. bouffe [ buf ] n. f.
♦ Fam.
1 ♦ Le fait de bouffer, de manger. Il ne pense qu'à la bouffe. C'est l'heure de la bouffe.
2 ♦ Aliments qu'on sert aux repas. Faire la bouffe. Il aime la bonne bouffe. ⇒ cuisine; bouffetance, tambouille. — Par ext. Repas. On se fait une petite bouffe.
♢ Aliments. ⇒ nourriture. Acheter la bouffe. « Cinquante kilos de bouffe ! dit Henri. Nadine ravitaille sa famille » (Beauvoir).
● bouffe nom féminin (de bouffer) Populaire Nourriture : Ne penser qu'à la bouffe. Repas. ● bouffe (synonymes) nom féminin (de bouffer) Populaire Nourriture
Synonymes :
● bouffe
adjectif
(italien opera buffa, de buffo, ridicule)
Se dit d'un opéra de caractère léger par opposition au grand opéra (opera seria).
● bouffe (difficultés)
adjectif
(italien opera buffa, de buffo, ridicule)
Orthographe
On écrit avec ou sans trait d'union : un opéra-bouffe, un opéra bouffe. - Plur. : des opéras-bouffes, des opéras bouffes.
bouffe
n. f. Fam. Cuisine, nourriture, repas. Il ne pense qu'à la bouffe.
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bouffe
adj.
d1./d Opéra bouffe: opéra d'un genre léger, sur un thème de comédie.
d2./d Comique, dans le genre de la farce italienne.
I.
⇒BOUFFE1, subst. fém.
A.— Vx. Gonflement des joues (cf. bouffer I et II).
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. Compl. 1842 à Lar. 20e avec la mention ,,vx`` ou ,,vieilli``. Ne figure pas dans Ac.
— Au fig. Gonflement de vanité.
Rem. Attesté dans Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, DG.
B.— Usuel, pop. Nourriture. Et c'est-il l'Europe d'après-demain qui me donnera ma bouffe? (SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 72);La Grande bouffe (titre de film fr. 1973).
Rem. On dit également la bouffetance.
PRONONC. :[buf].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1363 bourg. « balle (d'avoine) » (PROST, Invent. mobiliers des ducs de Bourgogne, I, 1) attest. isolée; 2. a) 1611 « enflure des joues » (COTGR.), qualifié de ,,bas`` dep. FUR., 1690 et de ,,vx`` dep. Ac. 1694; b) av. 1696 « ton d'une pers. gonflée d'orgueil, morgue » (SÉVIGNÉ, IX, 178 — Pilastre — dans IGLF Litt.), attest. isolée, répertoriée dans les dict. dep. Lar. 19e; 3. av. 1926 pop. « nourriture » (cité par PIERREH. Suppl.).
Déverbal de bouffer étymol. 1; 1 terme bourg., v. FEW t. 1, p. 597 a; 3 prob. d'orig. dial. cf. notamment en Suisse romande, Valais, aux sens de « mangeaille, victuailles » et de « festin, ripaille » (Pat. Suisse rom.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :13.
BBG. — HOPE 1971, pp. 356-357.
II.
⇒BOUFFE2, adj. et subst.
I.— Emploi adj.
A.— THÉÂTRE LYRIQUE. Qui appartient au genre léger créé en Italie au XVIIIe s. et très en vogue en France au XIXe s. Opéra bouffe. Lorsqu'elle chantait, elle faisait sentir l'esprit des airs « bouffes » italiens avec une élégance particulière (Mme DE STAËL, Corinne, t. 3, 1807, p. 99). Anton. genre sérieux, grand opéra.
♦ Acteur, chanteur bouffe. Qui a un rôle comique dans un opéra bouffe. Un duo bouffe.
B.— Dans le domaine musical ou gén. Qui est plaisant, léger. Comédie, musique, œuvre, scène bouffe; le genre bouffe :
• 1. La gaieté même que la musique bouffe sait si bien exciter, n'est point une gaieté vulgaire, qui ne dise rien à l'imagination.
Mme DE STAËL, Corinne, t. 2, 1807, p. 103.
Rem. Cf. également opérette, opéra-comique.
C.— P. ext. [En parlant de la manière d'être de qqn ou d'une scène de la vie courante] Qui est gai, burlesque. Une allure, un sérieux, un ton bouffe :
• 2. — Ah! s'écria Durtal, figurez-vous que, dimanche dernier, je me suis glissé, à l'heure du Salut, dans l'église et que j'y ai assisté à l'un des spectacles les plus bouffes qui soit. Le baron des Atours était debout devant un harmonium dont son grand cadet-lagingeole de fils lubréfiait de ses doigts humides les touches.
HUYSMANS, L'Oblat, t. 2, 1903, p. 106.
Rem. Cf. également amusant ex. 29.
II.— Emploi subst. masc.
A.— Chanteur d'un opéra bouffe. Les leçons de chant d'un bouffe nommé Manelli (JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 4, 1813, p. 37).
B.— Les (acteurs) bouffes. Troupe du théâtre italien à Paris.
— P. ext. Théâtre comique. Les Bouffes Parisiens. Offenbach avait régné jadis en maître aux Bouffes ou aux Variétés (L. SCHNEIDER, Les Maîtres de l'opérette, 1924, p. 194).
C.— Dans la vie courante, souvent péj. Un bouffe. Personnage comique, souvent vulgaire :
• 3. Coppée et lui [Barbey] se détestaient (piquant parce qu'ils se voyaient tant). Coppée le tenait pour un bouffe, lui coupait ses effets; Barbey le trouvait si vulgaire.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 3, 1903, p. 75.
PRONONC. :[buf].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1791 adj. scène-buffe dans Encyclop. Méth. d'apr. DG; 1807 opéra-bouffe; musique bouffe (Mme DE STAËL, Corinne, t. 2, p. 86 et 103); bouffes italiens (ID., loc. cit., t. 3, p. 99); 2. 1804 subst. « chanteur comique dans un opéra » Le Bouffe et le Tailleur, titre d'un opéra comique en un acte, paroles de Gouffé et Villiers, musique de Gaveaux représenté le 19 juin 1804 d'apr. Lar. 19e; 1813, juill. (JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 4, p. 37 : un bouffe nommé Manelli, qui venait d'arriver avec la première troupe ultramontaine que l'on eût encore vue à Paris); 1824 [Le théâtre des Bouffes p. ell.] Les Bouffes « nom donné à l'origine au théâtre italien, à Paris » (CARMOUCHE et DE COURCY, Le Parisien à Londres, p. 18 d'apr. Greimas dans Fr. mod., t. 17, p. 284).
Empr. à l'adj. ital. buffo, fém. buffa (EWFS2, DEI) « ridicule, qui suscite le rire » notamment comme terme de théâtre dans les syntagmes opera buffa XVIIIe s. (GOLDONI [mort à Paris en 1793] IX, 213 dans BATT.), (attore) buffo « acteur qui joue les rôles comiques dans l'opéra bouffe », dep. 1720 (B. MARCELLO, Il teatro alla moda [1re éd. 1729] 83, ibid.). Buffo est un dér. régressif de bouffone (bouffon). Étant donnés le cont. de théâtre et les syntagmes attestés d'abord en fr., l'hyp. d'un emprunt au subst. fém. ital. buffa (NYROP t. 1, § 67; FEW t. 1, p. 599a; DG) « plaisanterie » est à écarter.
STAT. — Fréq. abs. littér. : Adj. 28. Subst. 67.
1. bouffe [buf] adj. et n. m.
ÉTYM. 1791, adj., scène-buffe; 1807 opéra-bouffe; de l'ital. buffo « plaisant » (d'où opera buffa), de buffone. → Bouffon.
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1 Adj. Qui appartient au genre lyrique léger. || Un opéra bouffe. || Les opéras bouffes d'Offenbach. ⇒ Opérette. — Vieilli. || Une pièce, une scène, un rôle de la musique bouffe. — Par ext. || Un acteur, un chanteur bouffe. ⇒ Bouffon, burlesque, comique.
1 À l'air qui jase d'un ton bouffeUn regret, ramier qu'on étouffe,
Et secoue au vent ses grelotsPar instants mêle ses sanglots.
Th. Gautier, Émaux et Camées, « Clair de lune sentimental ».
1.1 La gaieté même que la musique bouffe sait si bien exciter n'est point une gaieté vulgaire qui ne dit rien à l'imagination (…)
E. Delacroix, Journal 1823-1850, t. I, p. 8.
2 Le burlesque était tantôt un jeu de l'imagination bouffe, tantôt un goût de reproduire avec exactitude les choses triviales.
Émile Faguet, XVIIe s., p. 273.
3 (…) la centième du Roi Mignon, opérette bouffe, en trois actes, à laquelle il avait collaboré anonymement.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, III, 3.
2 (1804). N. m. Acteur et chanteur comique, dans un opéra. — Par ext. || Les Bouffes : à l'origine, théâtre italien. || Les Bouffes parisiens.
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CONTR. Sérieux.
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2. bouffe [buf] n. f.
ÉTYM. Av. 1926; bouffe 1611 « gonflement des joues », fin XVIIe, Mme de Sévigné « orgueil, morgue » vient de l'anc. sens de 1. bouffer; déverbal de 2. bouffer.
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1 Fam. Le fait de bouffer, de manger. — La bouffe. || Il ne pense qu'à la bouffe. ⇒ Bâfre (vieilli). || C'est l'heure de la bouffe. || La baise et la bouffe. || « Une parole tonitruante sur les deux mamelles du bonheur dans notre société, le coït et la bouffe » (le Nouvel Obs. 6 août 1973). || Une, des bouffes. || Organiser une grande bouffe. ⇒ Repas; festin; boustifaille, gueuleton, ripaille. || La Grande Bouffe, film de Marco Ferreri. || À la bouffe ! : venez manger !
1 En attendant la bouffe, on ne dit rien. Le type fume paisiblement.
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 50 (1959).
2 Fam. Aliment qu'on sert aux repas. || Préparer la bouffe. ⇒ Repas; et aussi 2. bouffer (5., subst.). || Il aime la bonne bouffe. ⇒ Cuisine; bouffetance.
2 (…) vous serez malades à crever, avec vos estomacs rétrécis de mendigots qui peuvent plus supporter la bouffe des honnêtes gens.
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 178.
♦ Aliments. ⇒ Nourriture; becquetance, bouffetance, boustifaille, briffe. || Acheter la bouffe. || Il reste de la bouffe ?
3 Donne-moi ça ! dit Vincent en s'emparant du grand sac de marin qu'Henri hâlait derrière lui : C'est un cadavre ?
— Cinquante kilos de bouffe ! dit Henri. Nadine ravitaille sa famille (…)
S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 96.
Encyclopédie Universelle. 2012.