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boulotter

boulotter [ bulɔte ] v. <conjug. : 1>
• 1843; p.-ê. de pain boulot, par ext. « nourriture » ( 1. boulot), ou de bouler « rouler », avec infl. de bouffer
Fam. Manger. bouffer.

boulotter verbe transitif (de boulot 2) Populaire Manger. Dépenser, dilapider : Il a boulotté la fortune de sa femme.boulotter (homonymes) verbe transitif (de boulot 2) Populaireboulotter (synonymes) verbe transitif (de boulot 2) Populaire Manger.
Synonymes :
- avaler
- bouffer (populaire)
- briffer (argotique)
Contraires :
- jeûner
Dépenser, dilapider
Synonymes :
- bouffer (populaire)
- croquer
- dilapider
Contraires :
- amasser
- économiser
- épargner
- mettre de côté

boulotter
v. intr. Fam.
d1./d Manger.
d2./d (Afr. subsah.) Travailler.

I.
⇒BOULOTTER1, verbe.
Arg. Manger :
1. « Je n'ai pas boulotté », répéta-t-il avec l'insistance de la faim, d'une faim de dix-sept ans.
ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 371.
2. Dans la salle à manger, l'homme qui l'attendait s'était fait servir les restes du dîner et boulottait voracement.
QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, p. 189.
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[], (je) boulotte []. Pt Lar. 1968 transcrit la 2e syll. avec [o] fermé [bulote]. 2. Forme graph. — Noter la forme bouloter avec un seul t dans E. et J. DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, p. 223; E. VILLARS, Les Précieuses du jour, 1866, p. 37; A. DAUZAT, L'Arg. de la guerre, 1918, p. 184; A.-L. DUSSORT, Des Preuves d'une existence, ms. dép. par G. Esnault en 1938, 1927, p. 26; G. ESNAULT, Notes complétant et rectifiant « L'Arg. des tranchées » (Sainéan), 1954.
Étymol. ET HIST. — [1843 (Dict. d'arg. mod. d'apr. ESN.)] 1878 au fig. « dépenser » boulotter de l'argent (L. RIGAUD, Dict. du jargon parisien, p. 50).
Soit dér. de boulot « pain en forme de boule » (G. DELESALLE, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896) et « repas, nourriture » (A. BRUANT, Dict. fr.-arg., 2e éd., Suppl., 1905, p. 459), sens qui pourrait être d'orig. dial. (cf. FEW t. 1, p. 610a); soit de même orig. que boulotter2 avec une contamination de boulot; quelle que soit la dér. précise proposée, elle ne peut rendre compte de tous les liens sém. existant entre ces différents mots, cf. p. ex. l'ambiguïté de sens de boulotter « assister (qqn en prison) » c.-à-d. aussi bien « aider à mieux vivoter, permettre de se laisser vivre » que « aider à se nourrir » attesté en 1835 ([RASPAIL], Réforme pénitentiaire, p. 2 : Mon dabe me boulote au clou. Mon père m'assiste en prison).
STAT. — Fréq. abs. littér. :22.
BBG. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 48, 148, 363, 424.
II.
⇒BOULOTTER2, verbe intrans.
Fam., vieilli. Mener un train de vie tranquille, sans surprise. Enfin, cahin-caha, ça boulotte (A. ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, p. 186) :
... elle entendait ne pas être taquinée. Pourtant, maman Coupeau était remise. Pendant une année encore, la maison boulotta. L'été, naturellement, il y avait un peu plus de travail...
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 644.
Prononc. ET ORTH. — Cf. boulotter1.
Étymol. ET HIST. — 1. 1837 « se laisser vivre, vivoter, aller son train » (BALZAC, Les Employés, p. 133); 2. 1844 « faire boule de neige, travailler » (BALZAC, Modeste Mignon, p. 246 : cent mille francs à faire boulotter).
Dér. de bouler « rouler » (cf. bouler attesté au sens de « se laisser vivre, aller son train » dans un écrit anonyme de 1800 d'apr. ESN.); le sens de « travailler », qui pourrait être à l'orig. de boulot « travail » (ESN.), a été concurrencé par le sens de boulotter1 « manger » et repris par le verbe boulonner (cf. DAUZAT, Les Arg., caractères, évolution, influence, Paris, 1929, p. 107).
STAT. — Fréq. abs. littér. :5.
BBG. — DARM. 1877, p. 121. — QUEM. 2e s. t. 3, 1972, p. 26. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 363. — WEXLER (P. J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 215.

1. boulotter [bulɔte] v. intr.
ÉTYM. 1837, Balzac; de bouler « rouler », « aller son train », attesté v. 1800 d'après Esnault. Au sens 2, boulotter est à l'origine de 2. boulot, mais a été supplanté par boulonner.
Familier, vieux.
1 Aller doucement, vivre tranquillement. || Comment ça va ?|| Ça boulotte (H. Monnier, Zola, Courteline in Cellard et Rey).
2 Vx. Travailler. Boulonner, II.
DÉR. 2. Boulot.
HOM. 2. Boulotter.
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2. boulotter [bulɔte] v. tr.
ÉTYM. 1843; p.-ê. de pain boulot, par ext. « nourriture » (→ 1. Boulot) ou de bouler « rouler » comme 1. boulotter, sous l'influence de 2. bouffer.
Fam. Manger. 2. Bouffer, briffer.
1 (…) une dizaine de palotins qui vont faire l'impossible pour me ronger un peu le lard, pour me grignoter un orteil, pour me boulotter une fesse, pour me dévorer le foie ou les rognons.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, X, 5.
2 (…) cette fille, alors que je rencontrais à chaque pas des types qui me payaient à boire mais jamais à boulotter, cette fille m'a ravitaillé. Elle s'appelait Sophie. C'était une forte rouquine, très ardente au déduit.
B. Cendrars, la Main coupée, in Œ. compl., t. X, p. 44 (1946).
Fig. || Se faire boulotter par un problème. Bouffer.
3 — (…) on est obligé de croire aux qualités du cœur quand on les rencontre (…)
— Et comme on n'existe que pour ces qualités cardiaques, elles vous boulottent. Puisqu'il faut toujours être bouffé, autant elles…
Malraux, la Condition humaine, IV, in Romans, Pl., p. 333-334.

Encyclopédie Universelle. 2012.