1. bouquin [ bukɛ̃ ] n. m.
1 ♦ Vx Vieux bouc.
2 ♦ Lièvre, lapin mâle. ⇒ 2. bouquet.
bouquin 2. bouquin [ bukɛ̃ ] n. m.
• 1459; néerl. boek « livre »
1 ♦ Vieux livre (⇒ bouquiniste).
2 ♦ (XIXe) Fam. Livre. Ranger ses bouquins. Écrire un bouquin. Un bouquin de maths. C'est un bon bouquin.
bouquin 3. bouquin [ bukɛ̃ ] n. m.
♦ Bec adapté à une corne de bœuf pour en faire une trompe de chasse. Cornet à bouquin, la trompe elle-même.
● bouquin nom masculin (moyen néerlandais boeckijn, diminutif de boec, livre) Familier. Livre. ● bouquin nom masculin (de bouc) Vieux bouc. Lièvre ou lapin mâle. ● bouquin (synonymes) nom masculin (de bouc) Lièvre ou lapin mâle.
Synonymes :
- bouquet
bouquin
n. m.
d1./d Vieux livre.
d2./d Fam. Livre. Avoir toujours le nez dans ses bouquins.
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bouquin
n. m. Lièvre ou lapin mâle.
I.
⇒BOUQUIN1, subst. masc.
Vieux livre qui a subi l'épreuve du temps. Vénérable, vieux bouquin; bouquin poudreux :
• 1. Il [Sacrement] allait de ville en ville, étudiant les catalogues, fouillant en des greniers bondés de bouquins poudreux, en proie à la haine des bibliothécaires.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Décoré! 1883, p. 426.
— P. ext., fam. Livre, en général. Prêtez-moi donc ce bouquin (Lar. 20e).
♦ Péjoratif :
• 2. ... des entassements énormes de livres grecs, latins, français et étrangers, dégageant l'odeur du papier frais imprimé, annoncent le supplice d'une année nouvelle. L'enfant ou le jeune homme a, cette fois, tort : le temps est passé des bouquins rébarbatifs...
MALLARMÉ, La Dernière mode, 1874, p. 743.
Rem. On rencontre dans la docum. le néol. bouquinaille, subst. fém., péj. Amas de vieux livres. Je crains pas ça tellment où va la bouquinaille les quais les cabinets la poussière et l'ennui (QUENEAU, Si tu t'imagines, 1952, p. 277).
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1459 boucquain « vieux livre dont on fait peu de cas » (Jacques Milet dans Romania, t. 22, 1893, p. 240); fin XVIe s. bouquin (DU HAILLAN, Hist., Préf. dans GDF. Compl.); 1845 (BESCH. : Bouquin [...] Ironiq. Livre, quoique moderne qui n'a d'autre valeur que celle des enjolivures); 1866 « livre en général » (Lar. 19e); 1897, Nouv. Lar. ill. : ,,cette [...] acception est populaire``; 1928, Lar. 20e : ,,Argot des écoles, et fam.``.
Empr. à un dimin. du m. néerl. boec « livre » correspondant à l'a. h. all. buoh [all. Buch], ags. bok [angl. book]; étant donné que les formes attestées : m. néerl. boecskijn, boekelkijn (VERDAM s.v. boec) peuvent difficilement rendre compte de la forme fr., il est indiqué de supposer un dér. boeckijn (GESCH., pp. 32-33; FEW t. 15, 1, p. 173).
BBG. — DARM. Vie 1932, p. 107. — LECOY (F.). Notes de lexicographie française. In : [Mél. Brunel (C.)]. 1955, t. 2, p. 116. — ROBERT (I.). La Tentation de l'argot. Déf. Lang. fr. 1969, n° 49, p. 10. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 343.
II.
⇒BOUQUIN2, subst. masc.
A.— Vieux bouc :
• 1. J'entendais bêlements et voyais batailles joyeuses entre chèvres et bouquins.
F. FABRE, Le Chevrier, 1867, p. 168.
B.— CHASSE. Mâle du lièvre ou du lapin :
• 2. Qui est-ce qui se plaindrait, le soir, quand il allongerait sur la table, devant Sandrine et les petits, un grand bouquin aux yeux déjà ternis? « C'est un lieuve! Puisque je vous l'avais promis! »
GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 315.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. A. Adj. 1544 (L'Arcadie de Sannazar, trad. I. Martin, 17 r° dans R. Ét. rab., t. 9, p. 302 : dieux demy boucquins). B. Subst. 1. av. 1590 « vieux bouc » (PARÉ, XVI, 39 dans GDF. Compl.); 2. 1750 (ABBÉ PRÉVOST, Manuel lexique dans QUEM. : [Bouquin] Nom qu'on donne au lièvre et au lapin mâle). Dér. de bouc; suff. -in.
BBG. — BARBIER (P.). Etymol. et hist. de qq. mots fr. In : [Mél. Haust (J.)]. Liège, 1939, pp. 31-38.
III.
⇒BOUQUIN3, subst. masc.
Vx. Embouchure d'une petite trompe de chasse faite avec une corne de bœuf. Le cornet à bouquin du chevrier (PROUST, La Fugitive, 1922, p. 485).
— P. méton. Trompe de chasse. Cors et bouquins s'étant tus un instant, le proclamateur agita la vaste bannière de soie (L. CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 172) :
• 1. En ce moment, un son strident s'élève. Le bruit s'enfle, tombe et reprend, et roule de parois en parois. Ce sont les traqueurs qui soufflent dans leurs bouquins.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 39.
— P. anal. Embouchure d'une pipe. Bec généralement en corne adapté au tuyau d'une pipe. Une pipe à bouquin d'ambre (MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, p. 64) :
• 2. Enfin, de peur qu'on n'en ignore, sa courte pipe [de maître Trotabas] avait pour bouquin un antique tibia de lièvre...
P. ARÈNE, Veine d'argile, 1896, p. 190.
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1. [XVe s. d'apr. DEI, s.v. bocchino]; 1532 cornets à bouquins « embouchure d'une trompe de chasse » (Inv. de Florimond Robertet, p. 31 dans GAY, s.v. buffet); av. 1577 bouquin « cornet à bouquin » (REMY BELLEAU, Œuv. ds GDF. Compl.); 2. 1833 « partie d'une pipe que l'on porte à la bouche » (MÉRIMÉE, La Double méprise, p. 110).
Mot à rattacher à l'étymon lat. bucca « bouche » mais dont l'intermédiaire, nécessaire pour expliquer la forme en [k], est difficile à préciser : l'hyp. la plus probable est celle d'une dérivation de boucque, forme normanno-pic. de bouche avec suff. -in, l'empr. à ces dial. s'expliquant par le fait qu'il s'agit d'un terme de chasse. L'hyp. d'un empr. au vénitien bochin, terme de souffleur de verre, dimin. de bocca « bouche » (BARB. Misc. 2, pp. 389-390) v. bauquin, fait difficulté étant donné l'écart des deux domaines et le fait que le sens techn. du vénitien est seulement relevé à la fin du XIXe s.; l'hyp. d'un empr. à l'ital. bocchino « petite bouche » (EWFS2; BL.-W.5) se heurte au fait que le mot n'est employé comme terme de mus. qu'au XIXe s. (TOMM.-BELL.; BATT. et DEI; en 1710 le Dict. de mus. de S. de Brossard, p. 24 traduit cornet à bouquin par l'ital. cornettino); en outre ces 2 dernières hyp. se heurtent à une difficulté phonét. celle du passage de [o] ital. à [u] français.
STAT. — Fréq. abs. littér. :842. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 289, b) 2 048; XXe s. : a) 2 184, b) 923.
BBG. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 97.
1. bouquin [bukɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1544, adj.; de 1. bouc.
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1 (Av. 1590, Paré). Vx. Vieux bouc. || Sentir le bouquin.
0 Allez, bouquin puant, faire l'amour aux chèvres.
Racan, Bergeries, II, 2.
♦ Démon à pieds de bouc. ⇒ Satyre.
2 (1732). Lièvre, lapin mâle. ⇒ 3. Bouquet.
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DÉR. 1. Bouquiner.
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2. bouquin [bukɛ̃] n. m.
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1 Vieux livre. → Reliure, cit. 1. || Des bouquins poussiéreux. || Chercher des bouquins d'occasion chez les bouquinistes. || Se plonger dans les bouquins. ⇒ Bouquiner.
2 (1866). Fam. et cour. a Livre (objet concret). || Un bouquin neuf. || Il achète tous les bouquins qui paraissent. || Bouquins de classe. || Ranger ses bouquins.
♦ (Langage des jeunes). Publication quelconque (livre, album, revue). || File-moi ton bouquin de B. D.
b Livre, en tant que texte. || Écrire, faire un bouquin. || Tu as fini ce bouquin ? || C'est un bon bouquin.
0 (…) vous voilà tout à coup en tête à tête avec un de vos personnages, et pas moyen de le faire rentrer dans le plan du bouquin. Le voilà qui part tout seul.
Bernanos, Un mauvais rêve, Œ. roman., Pl., p. 926.
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DÉR. 2. Bouquiner, bouquinerie, bouquiniste.
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3. bouquin [bukɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1532; forme normanno-picarde de boucque « bouche ».
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♦ Vieilli ou régional.
1 Bec adapté à une corne de bœuf pour en faire une trompe de chasse. || Cornet à bouquin, la trompe elle-même.
1 (…) ce soir ils font un bruit de tambours et de cornets à bouquin infernal.
E. Delacroix, Journal, 4 février 1832, p. 152.
2 (…) j'entendais plus tard le cornet à bouquin du chevrier (…)
Proust, Albertine disparue, Folio, p. 97.
2 (1833). Bout qui s'adapte au tuyau de la pipe et que le fumeur met dans sa bouche. || Bouquin d'ambre.
3 Quant aux bouquins d'ambre, ils sont l'objet d'un commerce spécial et qui se rapproche de la joaillerie pour la valeur de la matière et du travail.
Th. Gautier, Constantinople, p. 114.
4 « Obstinées comme Marguerite », songe Mathieu en mordillant le bouquin de sa pipe.
Jean-Yves Soucy, Un dieu chasseur, p. 161.
Encyclopédie Universelle. 2012.