brocher [ brɔʃe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1080; de broche
1 ♦ Vx Éperonner.
♢ (1610) Fig. et vx Composer, rédiger à la hâte, sans soin. ⇒ bâcler. « Je broche une comédie dans les mœurs du sérail » (Beaumarchais).
♢ Par ext. (1718) Relier sommairement, après pliage des feuilles et assemblage des cahiers, avec une couverture de papier. Fascicule, livre broché.
2 ♦ (XIIIe) Tisser en entremêlant sur le fond des fils de soie, d'argent ou d'or, de manière à former des dessins en relief. On ne brochait autrefois que des étoffes précieuses. Robe brochée de soie.
3 ♦ Loc. Brochant sur le tout : en plus, de surcroît.
4 ♦ (1680 ) Techn. Enfoncer (des clous) dans le sabot d'un cheval qu'on ferre.
5 ♦ Techn. Usiner (un trou ou un profil) dans une pièce métallique, à l'aide d'une broche.
● brocher verbe transitif Former à partir des feuilles sortant de l'impression un volume couvert d'un papier ou d'une carte collés au dos du bloc des cahiers cousus. Enfoncer les clous dans le sabot du cheval. Procéder au brochage d'une pièce métallique. ● brocher (homonymes) verbe transitif brochet nom masculin brochaient brochet nom masculin brochais brochet nom masculin brochait brochet nom masculin broche broche nom féminin brochent broche nom féminin broches broche nom féminin ● brocher verbe transitif indirect Brochant sur le tout, de surcroît, par-dessus le marché : La guerre, la famine et, brochant sur le tout, le typhus. Brocher sur une figure, en héraldique, la charger en en dépassant les bords. ● brocher (expressions) verbe transitif indirect Brochant sur le tout, de surcroît, par-dessus le marché : La guerre, la famine et, brochant sur le tout, le typhus. Brocher sur une figure, en héraldique, la charger en en dépassant les bords. ● brocher (homonymes) verbe transitif indirect brochet nom masculin brochaient brochet nom masculin brochais brochet nom masculin brochait brochet nom masculin broche broche nom féminin brochent broche nom féminin broches broche nom féminin
brocher
v. tr.
d1./d Procéder au brochage d'un livre.
— Pp. adj. Volume broché, dont la couverture est en papier ou en carton mince (par oppos. à volume relié ou cartonné).
d2./d Passer dans une étoffe, lors du tissage, des fils d'or, de soie, etc., qui forment un dessin en relief.
⇒BROCHER, verbe trans.
I.— [L'idée dominante est celle de chose pointue]
A.— TECHNOLOGIE
1. Coudre et encoller les feuillets d'un livre de manière à obtenir une reliure rapide et peu coûteuse. Brocher un livre, un ouvrage, un volume :
• 1. Je recommande aussi que le prospectus de la traduction de Victor soit cousu et broché avec le livre, et non feuille volante comme on l'a fait.
HUGO, Correspondance, 1864, p. 471.
2. Au fig., fam. Exécuter à la hâte ou sans soin. Un mauvais élève, distrait, qui ne sait jamais ses leçons et qui broche ses devoirs (R. ROLLAND, L'Âme enchantée, 1925, p. 186) :
• 2. ... nous nous amusions, Pierre Véron, Rochefort et moi, à lui brocher [à Rossignol] des bouts d'articles, à lui improviser des quatrains, qu'il portait bien vite, tout glorieux, au Tintamarre.
A. DAUDET, Trente ans de Paris, 1888, p. 206.
B.— Vx. Fixer avec une broche ou enfoncer une broche.
— En partic. Enfoncer des clous pour ferrer un cheval :
• 3. La corne éclate et se soulève, si le cheval n'est pas ferré. Si on le ferre, les clous font éclater la paroi. Il faut alors brocher très haut d'où risque de serrer le pied.
E. GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 172.
— P. métaph. [L'obj. désigne un cheval] Piquer des éperons :
• 4. Tirant la pure épée à garde de cristal
Et brochant des talons les flancs de son cheval
(...) [l'Adolescent] disparut
Parmi l'ombre des pins...
RÉGNIER, Tel qu'en songe, Quelqu'un songe de soir et d'espoir, 1892, p. 174.
♦ Au fig., vx. Faire aller vite, agiter :
• 5. ... la bonne bête [un vieux cheval] penchait sa tête vers le chat, qui levait la sienne, et brochant ses barres grises hérissées de longs poils, sans doute pour broyer quelque brin de fourrage engagé entre ses vieilles dents, semblait véritablement parler à son ami félin.
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 45.
• 6. [Le père M.] siffle une rasade, fait clapper sa langue, broche des babines avec sa bouche de gentil ouistiti.
J. RICHEPIN, La Miseloque, 1893, p. 130.
II.— [P. réf. à la tige qui sert à recevoir la bobine] TEXT. Tisser une étoffe suivant un procédé qui permet de faire apparaître des dessins en relief sur le fond uni. Brocher d'or, d'argent, de soie (une étoffe, un tissu).
— P. métaph. :
• 7. Au reste, il faut le dire, ces relations avec autrui ne faisaient que brocher sur la trame de sa vie profonde.
GUÉHENNO, Jean-Jacques, Grandeur et misère d'un esprit, 1952, p. 26.
— P. anal., BLAS. L'étendard de soie, moitié vert, moitié jaune, broché des armoiries de la ville (BERTRAND, Gaspard de la nuit, 1841, p. 51).
♦ Loc. [Le suj. désigne une pièce de l'écu] Brochant sur le tout. Passant d'un côté de l'écu à l'autre et recouvrant partiellement d'autres pièces (cf. brochant II).
♦ P. métaph., p. iron. Venir en surcroît :
• 8. Des carrioles s'en viennent, berçant un édifice de gens entassés les uns sur les autres, les femmes au-dessous, les hommes en travers, les vieux dans un filet et les moutards brochant sur le tout.
T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 174.
PRONONC. :[], (je) broche [].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1100 « piquer de l'éperon » (Roland, éd. Bédier, 1125) — 1694 (Ac.); 2. XIIIe s. « passer en tissant sur le fond uni d'une étoffe des fils qui forment un dessin » (Chanson, ap. Bartsch, Romanzen und Pastourellen, I, 6, 11 dans GDF. Compl.); fin XVe s. part. passé adjectivé (JEAN DE PARIS, p. 102, ibid. : La chambre du conseil estoit tendue de satin rouge broché de feuillage d'or); 3. apr. 1458? hérald. adj. verbal brochant sur le tout (Coustume des Chevaliers de la Table Ronde, Mém. de la Soc. arch. d'E. et L., 1873, ibid.); 4. 1680 « faire à la hâte » (RICH.); 5. id. « enfoncer des clous dans le sabot d'un cheval » (RICH.); 6. 1718 « rassembler les feuilles d'un livre en les cousant » (Ac.).
Dér. de broche; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :36.
BBG. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 242. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 273. — MARTIN (E.). [Si brochant sur le tout peut être suivi d'un régime direct]. Courrier (Le) de Vaugelas. 1873, t. 4, pp. 90-91.
brocher [bʀɔʃe] v. tr.
ÉTYM. 1080; de broche.
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b (1610). Fig. et vieilli. Composer, rédiger à la hâte, sans soin. || « Je broche une comédie dans les mœurs du sérail » (Beaumarchais). ⇒ Bâcler, bricoler. || Brocher un article, un mémoire, un travail.
1 Et qui vous dit, mes divins anges, que je brochais un drame ?
1.1 Elle courait le monde, assistant tantôt à une première, tantôt à un lancement de navire aérien, à une soirée, à un bal, couvrant son carnet de notes et brochant ensuite des articles pour le journal.
A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 226.
2 (1718). Relier sommairement, après assemblage, pliure et couture des feuilles, avec une couverture de papier. || Brocher ensemble les différents fascicules d'un ouvrage (⇒ 1. Brochage, brochure). || Machine à brocher. ⇒ Brocheuse.
3 (XIIIe; de broche, I., 2., a). a Tisser en entremêlant sur le fond des fils de soie, d'argent ou d'or, de manière à former des dessins en relief. ⇒ Rebrocher (vx). || Métier à brocher. ⇒ Brocheur. || On ne brochait autrefois que des étoffes précieuses (⇒ Brocart, broché).
♦ Au passif :
1.2 Quand je rédigeai ce fragment perdu du journal, je fus longtemps hanté par la beauté d'Albert, coiffé toujours de cette casquette de la marine fluviale (dont le ruban noir est broché de fleurs).
Jean Genet, Journal du voleur, p. 163.
b Par anal. (au p. prés.). Blason. || Pièce brochante, qui passe par-dessus d'autres.
➪ tableau Termes de blason.
♦ ☑ Loc. Brochant sur le tout : passant d'un côté de l'écu à l'autre.
2 Rien au monde cependant n'était plus pastoral et plus simple : quelques arbres (…) une femme et un rayon de soleil brochant sur le tout comme un chevron d'or sur un balcon.
♦ Fig. (Dans une énumération péjorative de malheurs et de défauts, de choses ou de personnes déplaisantes). Vx ou littér. Par surcroît, pour comble. (→ Sans-, cit.).
3 Il y avait des médecins (…) quelques anciens moines (…) deux ou trois prêtres soi-disant mariés, mais en réalité concubinaires, et, brochant sur le tout, un ancien représentant du peuple, qui avait voté la mort du roi (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « À un dîner d'athées ».
4 J'y fus trompé, puis je reconnus mon erreur, jusqu'au jour enfin où je découvris dans cette même erreur la seule part de vérité substantielle à quoi j'ai mordu de ma vie. En attendant, et brochant sur le tout, j'avais pour Sophie la camaraderie facile qu'un homme a pour les garçons quand il ne les aime pas.
M. Yourcenar, le Coup de grâce, p. 158.
4 (1680). Techn. Enfoncer (des clous) dans le sabot d'un cheval qu'on ferre. || On broche les clous à l'aide d'un brochoir. — Absolt. || Marteau à brocher. ⇒ Brochoir.
5 Techn. Inciser la peau de (une bête abattue) pour procéder au bouffage.
6 Techn. Usiner (un trou) à la broche.
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broché, ée p. p. adj.
♦ || Livre broché, assemblé par brochage ou par collage, ou par collage et brochage et couvert de papier (opposé à relié, à cartonné). — Une tenture de soie brochée, brochée d'or.
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CONTR. Débrocher.
DÉR. 1. Brochage, broché, brocheur, brochoir, brochure. — V. 2. Brocard.
COMP. Débrocher (un livre), rebrocher.
HOM. Broché, brochée.
Encyclopédie Universelle. 2012.