cabotin, ine [ kabɔtɛ̃, in ] n.
• 1807 « comédien ambulant »; adj. 1774; o. i., p.-ê. du nom d'un comédien ou du picard « marionnette »
1 ♦ Fam. Comédien sans talent, mauvais acteur. ⇒ 3. cabot. « Des artistes, des cabotins » (Balzac).
2 ♦ Personne qui cherche à se faire valoir par des manières affectées. ⇒ 3. cabot. Quel cabotin ! — Adj. Un ton cabotin. Des manières cabotines.
⊗ CONTR. Naturel, sincère.
● cabotin, cabotine nom (peut-être de Cabotin, nom propre) Artiste médiocre, qui estime son talent au-dessus de sa valeur. Personne qui se fait remarquer par un comportement affecté, théâtral. ● cabotin, cabotine (synonymes) nom (peut-être de Cabotin, nom propre) Artiste médiocre, qui estime son talent au-dessus de sa valeur.
Synonymes :
- comédien
- esbroufeur (vieux)
- m'as-tu-vu (familier)
- snob
Personne qui se fait remarquer par un comportement affecté, théâtral.
Synonymes :
- cabot
● cabotin, cabotine
adjectif
Qui manifeste du goût pour les attitudes prétentieuses et théâtrales : Manières cabotines.
cabotin, ine
n. et adj. Fam., péjor.
d1./d Mauvais comédien, qui cherche à séduire le public par des effets faciles et peu naturels.
d2./d Personne vaniteuse, qui aime attirer l'attention sur elle.
|| adj. Il est un peu cabotin.
⇒CABOTIN, INE, subst.
Gén., péj.
A.— Comédien.
1. Vx. Comédien ambulant. Il nous vient une troupe de cabotins (Ac. 1835-1932).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
2. Usuel, fam., gén. péj. Comédien de second rang ou d'un jeu trop extérieur. Cabotin de province. Synon. fam. cabot :
• 1. ... la figure de mauvais mouton d'une femme parlant haut, avec une voix qui a le diapason du théâtre, affichant très haut l'estime qu'a pour elle son chef de claque, mauvaise cabotine d'opéra-comique, qui pue le théâtre, ses poses, ses jalousies et son argot, ...
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1860, p. 708.
— [En parlant d'un animal, et de ce fait moins péj.] Les chiens sont d'incroyables cabotins (J. DE LA VARENDE, Le Souverain seigneur, 1953, p. 114).
B.— P. comp. et p. métaph. :
• 2. ... le ménage Wasselin m'apparaît comme un couple de cabotins jouant leur vie à la façon d'une pièce tragi-comique.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Notaire du Havre, 1933, p. 80.
• 3. Celles [les femmes] d'aujourd'hui sont des cabotines, les cabotines de l'amour, répétant de chic une pièce qu'elles jouent par tradition et à laquelle elles ne croient plus. Il leur faut des cabotins pour leur donner la réplique et mentir leur rôle comme elles. J'entends par cabotins les pitres du monde ou d'ailleurs.
MAUPASSANT, Notre cœur, 1890, p. 456.
— P. ext. Personne qui manque de naturel, dont les attitudes, les manières sont trop étudiées et trop théâtrales :
• 4. J'ai vu, au cours de mes études, des sujets de Luys, de Dumontpallier, de Charcot, devenir de vrais cabotins d'amphithéâtre, disant « ma lésion » comme ils auraient dit « mon rôle », transformés, pour le coup, en « m'as-tu vu » achevés.
L. DAUDET, L'Homme et le poison, 1925, p. 115.
— Emploi adj. :
• 5. À Paris, on n'écoute jamais son voisin de table, à moins qu'il ne soit très amusant. Ce n'était pas le cas pour Quesnay de Beaurepaire, un peu solennel et cabotin à mon gré...
L. DAUDET, Au temps de Judas, 1920, p. 40.
• 6. — Écoutez, remarqua Olivier Mainville posément, je me demande parfois d'où vous pouvez tenir ce ton cabotin. Et puis, vous venez de rater votre effet de scène, mon petit.
BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, p. 883.
Rem. On rencontre dans la docum. cabotinement, adv. À la manière d'un cabotin. Parler sur une note cabotinement oratoire (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1890, p. 1235).
PRONONC. ET ORTH. :[], fém. [-tin]. On relève la forme cabottin dans Ch.-L. CARABELLI, [Lang. pop.].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1807 cabotin « comédien ambulant » (FEYDEL, Rem. sur le dict. de l'Ac., 42 dans QUEM.); 1834 « mauvais acteur » (Berthoud dans LARCH. 1861, p. 57); d'où 1890, supra; cf. 1899 (VIRM. Suppl., p. 56 : Cabotin [...] Dans le peuple on applique cette expression à tous ceux qui jouent l'amour, la sincérité, la conviction).
Orig. incertaine. Soit du nom de Cabotin (hyp. adoptée par la plupart des dict. ainsi que par W. F. SCHMIDT, p. 17) qui aurait été un célèbre comédien ambulant à la fois directeur de théâtre et charlatan sous le règne de Louis XIII (M.E. Fournier dans Courrier de Vaugelas, 15 juill. 1875, p. 43 cité par LITTRÉ), hyp. repoussée par F. Letessier dans Fr. mod., t. 20, 1952, pp. 116-117, le nom de Cabotin n'étant cité, selon lui, que fort tardivement (1858) par E. Fournier, loc. cit. [à la suite de LITTRÉ, le nom de Cabotin est attesté dans Lar. 19e et 20e et Lar. encyclop.]. Soit, dans la mesure où l'existence de Cabotin paraît hypothétique, extension de sens du pic. cabotin « homme de très petite taille » (JOUANC.; cf. se caboter « rester petit ») terme attesté dès la fin du XVIIIe s. dans P. DAIRE, Dict. pic., gaul. et fr. au sens de « petit badin », c'est-à-dire « petit sot » (Fr. mod., loc. cit.) à rattacher au lat. caput « tête » (FEW t. 2, 1, p. 335a); v. aussi P. EMRIK, Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, 1949, pp. 148-165. L'hyp. d'une dérivation de caboter, les acteurs ambulants voyageant par petites étapes (DG), est séduisante mais insuffisamment étayée.
STAT. — Fréq. abs. littér. :151.
BBG. — LETESSIER (F.). Notes lexicol. Fr. mod. 1952, t. 20, pp. 116-118. — PAMART (P.). Écriture artiste et créations verbales. Vie Lang. 1970, p. 306 (s.v. cabotinement). — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 444; t. 3 1972 [1930], p. 527.
cabotin, ine [kabɔtɛ̃, in] n. et adj.
ÉTYM. 1807, « comédien ambulant »; orig. incert., soit nom d'un comédien ambulant sous Louis XIII, soit mot picard, « homme très petit » (fin XVIIIe), du lat. caput « tête »; soit, d'après Guiraud, à rapprocher du provençal far cabot « saluer », doublet de capoter « faire signe avec la tête ».
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1 Vx. Comédien ambulant. ⇒ Histrion.
2 (1834). Fam. et péj. Comédien, acteur (cit. 3 et 6.1) sans talent. ⇒ 3. Cabot, ringard.
1 (…) elle (Héloïse) voulait pendre, et sans moi (Crevel), la crémaillère rue Chauchat, avec des artistes, des cabotins, des gens de lettres (…)
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 237.
2 La nuit tombait; on allumait le gaz dans la boutique. Elle entendait la clochette du théâtre qui appelait les cabotins à la représentation; et elle voyait, en face, passer des hommes à figure blanche et des femmes en toilette fanée, qui entraient par la porte des coulisses.
Flaubert, Mme Bovary, III, 5.
♦ Adj. Qui paraît affecté et prétentieux. || En public, il ne peut pas s'empêcher d'adopter un ton cabotin. — Qui fait preuve de cabotinage (2.).
3 (Les femmes) sont cabotines dans l'âme, il leur faut une galerie, un public, même imaginaire, avant de s'offrir en holocauste. Une femme ne se donne jamais, elle s'offre toujours en sacrifice.
B. Cendrars, Moravagine, in Œ. compl., t. IV, p. 161.
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DÉR. Cabotinage, cabotiner, cabotinisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.