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candeur

candeur [ kɑ̃dɶr ] n. f.
• 1558; « lueur » v. 1330; lat. candor « blancheur »
Qualité d'une personne pure et innocente, sans défiance. crédulité, franchise, ingénuité, innocence, naïveté, pureté, simplicité, sincérité. Un air de candeur. Plein de candeur. candide. Une fausse candeur ( sainte nitouche) . Demander avec candeur. S'amuser de la candeur de qqn. « cette candeur, cette grâce, ce charme de la vie primitive » (Sand). ⊗ CONTR. Dissimulation, fourberie, ruse.

candeur nom féminin (latin candor, blancheur) Caractère d'une personne candide. ● candeur (synonymes) nom féminin (latin candor, blancheur) Caractère d'une personne candide.
Synonymes :
- crédulité
- ingénuité
- innocence
- naïveté
- pureté
- simplicité
Contraires :
- astuce
- cynisme
- fausseté
- fourberie
- hypocrisie
- malice
- vice

candeur
n. f. Pureté d'âme, innocence naïve. Un visage plein de candeur. Syn. ingénuité.

⇒CANDEUR, subst.
A.— Littér., par fig. étymol. [En parlant d'inanimés, d'animaux] Blancheur éclatante, très pure. Candeur de l'aube (BERNANOS, L'Imposture, 1927, p. 326) :
1. Les dociles troupeaux, qu'un enfant mène paître,
Répandront sur les champs leur paisible candeur.
A. DE NOAILLES, Le Cœur innombrable, 1901, p. 62.
P. métaph. Âme pure, âme de neige par sa candeur (E. DE GUÉRIN, Journal, 1835, p. 42).
B.— Au fig. [En parlant de pers.]
1. Pureté de l'âme qui se manifeste par un comportement simple et sincère. Candeur d'enfant; agir, parler avec candeur :
2. Il [l'homme sensible] sent le poids immense qui s'attache à chaque parole qu'il dit à ce qu'il aime, il lui semble qu'un mot va décider de son sort. Comment pourra-t-il ne pas chercher à bien dire? Ou du moins comment n'aura-t-il pas le sentiment qu'il dit bien? Dès lors il n'y a plus de candeur. Donc il ne faut pas prétendre à la candeur, cette qualité d'une âme qui ne fait aucun retour sur elle-même.
STENDHAL, De l'Amour, 1822, p. 99.
En partic. Spontanéité d'une âme désintéressée :
3. L'âme fine, lumineuse, charmante de netteté et de lumière. L'âme, si dévouée et si haute dans les humbles sacrifices de la tendresse à l'amour! Cette candeur, cette absence d'amour-propre et de manège (justement sur le point où les femmes montrent tant de sollicitude, parfois de ruse et d'astuce), cela me mit dans le cœur un nouvel aiguillon d'amour, ...
MICHELET, Journal, 1857, p. 350.
2. [En parlant d'adultes] (Plus ou moins) iron. ou péj.
a) Innocence de cœur d'une pers. sans expérience de la vie :
4. Qui n'a jamais été tenté, c'est-à-dire « éprouvé », qui n'a rien à confesser, c'est qu'il a manqué l'initiation à sa propre et complète humanité; Dieu ne veut pas pour son paradis de cette perfection immaculée, irréprochable, impubère, de cette insipide candeur, et l'Écriture prétend qu'il lui préfère le pécheur repenti de son péché; ...
JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 151.
b) Naïveté de l'expression physique, du jugement, qui détonne chez un adulte :
5. C'est un ovale allongé de femme, absolument imberbe, des yeux sérieux et purs. Très noble, droit et simple jusqu'à la candeur. Par là un peu blanc d'âme.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 2, 1899, p. 130.
6. Il faut vraiment que M. Le Chatelier soit d'une candeur sans bornes pour supposer qu'un homme rompu aux affaires comme Thyssen consente à se laisser débarquer d'une entreprise aussi avantageuse...
L. DAUDET, L'Avant-guerre, 1913, p. 177.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1330-34 « blancheur, clarté » (Girart de Roussillon, éd. Mignard, 5567 ds GDF.) — 1637, J. CRESPIN, Thresor des Trois langues espagnole, française et italienne, Cologne; d'où 1546 « pureté d'une langue » (Epistre du Lymosin dans les Œuvres de Rabelais, III, 279 ds HUG.); 1558 « sincérité de l'âme » (J. DU BELLAY, Regrets, Liv. VI, f° 39 r° ds GDF. Compl.). Empr. au lat. candor « blancheur » attesté dep. NAEVIUS ds TLL s.v., 245, 80; « éclat » dep. CICÉRON, ibid., 246, 17; appliqué au domaine moral dep. OVIDE, ibid., 248, 46 au sens de « probité ». Fréq. abs. littér. :873. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 534, b) 1 389; XXe s. : a) 1 236, b) 914. Bbg. DUCH. 1967, § 45.3.

candeur [kɑ̃dœʀ] n. f.
ÉTYM. 1558; « pureté d'une langue », 1546; « lueur, clarté », v. 1330; lat. candor « blancheur ».
1 Littér. ou style soutenu. Qualité d'une âme pure et innocente qui se montre telle qu'elle est, sans défiance. || Candeur de l'innocence, de l'enfance. Crédulité, franchise, ingénuité, innocence, naïveté, pureté, simplicité, sincérité. || Plein de candeur. Candide. || Avouer, parler avec candeur. || Air de candeur. || Fausse candeur. || Dans sa candeur naïve, il a cru que… || Candeur de cygne, d'agneau : extrême candeur.
1 Il y a dans la véritable vertu une candeur, une ingénuité que rien ne peut contrefaire.
Fénelon, Télémaque, 9.
2 (…) elle a jusques au déclin de la vie la candeur de l'innocence (…)
Balzac, Mme de la Chanterie, I, Pl., t. VII, p. 298.
3 (…) c'est lui qui est l'art, l'artiste, si tu veux, chargé de traduire cette candeur, cette grâce, ce charme de la vie primitive, à ceux qui ne vivent que de la vie factice et qui sont, permets-moi de le dire, en face de la nature et de ses secrets divins, les plus grands crétins du monde.
G. Sand, François le Champi, Avant-propos, p. 9.
4 (…) un agneau de quatre semaines n'a pas plus de candeur (…)
Th. Gautier, Fortunio, XII, p. 86.
5 La candeur d'une enfant qui ignore sa beauté et qui voit Dieu clair comme le jour est la grande révélation de l'idéal, de même que l'inconsciente coquetterie de la fleur est la preuve que la nature se pare en vue d'un époux.
Renan, Souvenirs d'enfance…, Préface.
6 Les plus vantées (les femmes) pour leur candeur furent comédiennes encore (…)
R. de Gourmont, le Livre des masques, p. 189.
7 La candeur pour lui (Talleyrand) n'est que la forme la plus raffinée de la malice. Il l'ordonne à ses agents, comme il se l'impose à soi-même.
Éd. Herriot, la Vie de Beethoven, p. 9.
Iron. ou péj. Innocence puérile des sentiments, naïveté un peu niaise du jugement. || Manifester une candeur sans bornes. || Quelle candeur !
2 Littér. (le premier emploi du mot, v. 1330, est au sens de « lueur »; on le rencontre jusqu'au XVIIe. Le sens moderne est du XVIe, où il coexiste avec d'autres emplois : « pureté, clarté » [de la langue, de la poésie]; le sens latin de « blancheur » était vivant en ancien provençal : candor). Blancheur très pure. || La candeur de l'aube.
8 Tu penches, grand Platane, et te proposes nu,
Blanc comme un jeune Scythe,
Mais ta candeur est prise, et ton pied retenu
Par la force du site.
Valéry, Charmes, « Au platane », Pl., p. 113.
9 (…) dans l'espace des nuages d'encre (…) il y eut une triple fissure blanche dessinée (…) Parfaitement nette, tracée comme à la craie (…) elle brillait sans éclat, gonflée d'un tel suc de candeur neigeuse qu'elle cessait presque d'être de la lumière.
J.-M. G. Le Clézio, le Déluge, p. 175.
CONTR. Dissimulation, fourberie, ruse.

Encyclopédie Universelle. 2012.