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capot

1. capot [ kapo ] n. m.
• 1819; « sorte de cape » 1576; de cape
1Mar. Construction légère ou bâche de protection. Capot d'échelle, garantissant de la pluie l'ouverture d'un escalier.
2(fin XIXe) Couverture métallique protégeant un moteur. Capot d'une automobile. Regarder sous le capot, ouvrir le capot (pour examiner, réparer le moteur).
⊗ HOM. Kapo. capot 2. capot [ kapo ] n. m. et adj. inv.
• 1585; du provenç., rad. cap « tête », ou de 1. capot par métaph.
1Vx Aux cartes, Coup où l'on empêche l'adversaire de faire une seule levée.
2 Adj. inv. (1619) Être capot : ne pas faire une levée. Elles sont capot.

capot adjectif invariable (peut-être de caper, mot dialectal de l'Ouest, de cape, ou de capot, manteau) Se dit, aux cartes, du joueur qui n'a pas fait de levée. ● capot nom masculin Aux cartes, fait de ne réussir aucune levée. ● capot nom masculin (de cape) Partie relevable de la carrosserie d'une automobile permettant d'accéder au compartiment du moteur. Construction par laquelle on entre, sur un bateau, dans le logement de l'équipage. Couvercle amovible protégeant les parties dangereuses ou fragiles d'une machine. ● capot (homonymes) nom masculin kapo nomcapot (homonymes) nom masculin (de cape) kapo nom

capot
adj. inv. Se dit d'un joueur qui n'a fait aucune levée, aux cartes. être capot.
|| Loc. Fam. (Québec) Faire capot: ne faire aucune levée (aux cartes); revenir bredouille (de la pêche, de la chasse); manquer son coup.
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capot
n. m. (Québec)
d1./d Vieilli Manteau d'hiver pour homme. Capot de fourrure, de chat sauvage.
d2./d Loc. Fam. Virer, revirer, changer son capot de bord: changer d'opinion, d'allégeance de façon radicale (en partic. sur le plan politique).
En avoir plein son capot: en avoir assez, être excédé.
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capot
n. m.
d1./d MAR Toile de protection.
d2./d Tôle protectrice recouvrant un moteur.

I.
⇒CAPOT1, subst. masc.
A.— Vx ou région. (Canada). Manteau à capuchon, ou capuchon seul, porté autrefois dans les campagnes (voir ex. sous chat1 I A).
... elle [la jeune fille] avait envie d'un capot, et, pour posséder ce morceau de drap dont elle se coiffera l'hiver prochain, elle va moissonner trois semaines sur ces plateaux dévorés du soleil!
G. SAND, Promenades autour d'un village, 1860, p. 134.
B.— P. ext. Couverture ou dispositif destiné à protéger un objet ou une ouverture. Des capots vitrés couvraient l'orifice ancien des crayères humides occupées par trois cents hommes au travail sur le vin du maître (HAMP, Vin de Champagne, 1909, p. 177).
En partic.
1. MAR. Protection recouvrant l'ouverture de l'escalier d'un navire ou les divers appareils fixés sur le pont. Capot d'échelle, de cheminée.
2. MÉCAN. Partie métallique recouvrant le moteur d'un avion ou d'une automobile. Les camions étaient petits dans le grand paysage de montagne. Le soleil brilla sur leurs capots (MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 482).
3. THÉÂTRE. Boîte du souffleur.
Spéc., HORTIC. Couche de fumier recouverte de terre utilisée pour activer la végétation.
Prononc. et Orth. :[kapo]. PASSY 1914 note la var. [] (cf. abricot). Ds Ac. 1694-1798 et Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1541 mar. chappot « couverture d'écoutille » (Ms. Paris B.N. 9469-3, f° 19 ds JAL1), forme isolée; 1819 mar. capot « tambour recouvrant l'écoutille » (BOISTE); b) fin XIXe s. automob. (d'apr. Pt ROB., DAUZAT 1973); 1906 (Pt Lar.); 2. 1576 cappot « sorte de manteau, de cape » (Comptes de la cour de Navarre, Revue d'Aquitaine, t. XI, p. 296 ds GDF. Compl., s.v. 1 capot), qualifié de ,,vx`` ds ROB. Dér. de cape (BL.-W.5; DG; DAUZAT 1972; EWFS2); suff. -ot. L'hyp. d'un empr. à l'ital. cappotto « sorte de manteau » (1575, Cecchi ds BATT.; FEW t. 2, p. 278b, s.v. cappa; REW3 n° 1642; COR., s.v. capa) ne paraît pas nécessaire; celle d'un empr. au prov. capot (FEW, loc. cit.) supposée par la localisation de l'exemple de 1576, ne semble pas à retenir. Fréq. abs. littér. :55.
II.
⇒CAPOT2, subst. masc.
MAR. [En parlant d'une embarcation] Faire capot. Se retourner, chavirer. Synon. cour. capoter1.
Prononc. et Orth. Cf. capot1. Étymol. et Hist. 1689 mar. faire capot « chavirer » (J.-B. GABIT, Relation de la Nigritie, p. 68 cité par Arveiller ds Fr. mod., t. 25, p. 308 : qu'ils se renversent et fassent capot). Soit issu de capot3, terme de jeu (FEW t. 2, p. 271b; EWFS2, 2e hyp.) soit altération du prov. faire cabot « saluer, faire la révérence » (BL.-W.5, s.v. capoter; MISTRAL, s.v. cabot; dér. de cap « tête », v. chef). L'hyp. d'un dér. régr. de capoter « chavirer » (EWFS2, 1re hyp.) fait difficulté du point de vue chronologique. Bbg. LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 336.
III.
⇒CAPOT3, adj. et subst.
A.— Adj., vx. Embarrassé, confus :
1. [Lettre de la comtesse]. Il [Jean] nous a rejoints ici, fort étonné lui-même et fort capot de tout le bruit fait autour de son équipée. Le curé et le pharmacien en sont les grands responsables : ils ont l'un et l'autre ameuté le pays...
MAURIAC, La Pharisienne, 1941, p. 254.
B.— [Dans certains jeux de cartes (piquet, belote, etc.)]
1. Adj. Être capot. N'avoir fait aucune levée. J'étais capot et sans atout (GIONO, Un de Baumugnes, 1929, p. 170).
Pic, repic et capot.
P. métaph. :
2. Au fond, nous sommes dupes, l'abbé, repics et capots! Un gâcheur de plâtre, qui ne songe qu'à se remplir les tripes, montre plus de malice que moi; jusqu'à la dernière minute, il peut espérer boire et manger son saoul. Mais nous! ...
BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, p. 292.
Faire, rendre qqn capot. Le battre au jeu en faisant toutes les levées.
2. P. brachylogie. Faire (un) capot. Faire toutes les levées (en rendant son adversaire capot).
Rem. Certains dict. (LITTRÉ, Lar. 19e, Lar. 20e) enregistrent le fém. capote « coup par lequel un joueur est fait capot ». Il cherche la capote (LARCHEY, Supplément, 1883, p. 28).
Prononc. et Orth. :[kapo]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1642 adj. jeux (A. OUDIN, Recherches ital. et fr., ou Dict. ital. et fr., Paris); b) 1690 « humilié, frustré, confus » (FUR.); 2. 1680 subst. jeux (RICH.). Peut-être dér. du verbe caper, attesté ds les dial. de l'Ouest (G. METIVIER, Dict. franco-norm., Londres-Edimbourg, 1870 : capaïr, v. « regarder sous cape »; FR. LE MAISTRE, Dict. jersiais-fr., Jersey, 1966, s.v. caper : s'acaper [...] « froncer les sourcils, se renfrogner »; H. BEAUCHET-FILLEAU, Essai sur le pat. poit., Niort-Melle, 1864 : caper [se] verbe pronom. « se cacher en se rapetissant [...] se coucher »; LALANNE : capai « mettre sous cape, cacher [...] pronom. se cacher »; FEW t. 2, p. 272b, s.v. cappa), lui-même dér. de cape. On peut également retenir l'hyp. selon laquelle capot dériverait de capot1 « cape, manteau à capuchon » (LITTRÉ; FEW t. 2, p. 271b et 278b, note 14, s.v. cappa; BL.-W.5) : le joueur qui n'a fait aucune levée au jeu est dans un grand embarras comme si on lui avait mis un capot sur la tête. Fréq. abs. littér. :5. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 294. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 286; t. 3 1972 [1930], p. 110.

1. capot [kapo] n. m.
ÉTYM. 1819; « sorte de cape », 1576; de 1. cape.
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I Vx ou régional (Canada). Manteau à capuchon. Capote, 1.
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II (Dispositif destiné à protéger).
1 (1819). Mar. Construction légère ou bâche recouvrant les ouvertures, les appareils situés sur un pont. || Capot d'échelle, garantissant de la pluie l'ouverture d'un escalier. || Capot de cheminée, rabattant les fumées vers l'arrière. || Capot d'habitacle pour le compas.
Spécialt. Fermeture étanche obturant l'ouverture par laquelle on pénètre dans un sous-marin.
1 Demain, vous prendrez ce coffret, vous quitterez ce salon, dont vous fermerez la porte; puis, vous remonterez sur la plate-forme du Nautilus, et vous rabattrez le capot, que vous fixerez au moyen de ses boulons. — Nous le ferons capitaine, répondit Cyrus Smith.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 816.
2 (Fin XIXe). Cour. Couverture métallique mobile protégeant un moteur. || Le capot d'une automobile. || Sous le capot : dans le moteur. || Regarder sous le capot. || Ouvrir, soulever le capot (pour examiner, réparer le moteur). || Faire cinquante mille kilomètres sans soulever le capot, sans avoir d'ennuis mécaniques. || Le capot d'un camion.
2 J'ai vu une de ces voitures monstrueuses, plus monstrueuse encore que toutes celles que j'ai vues jusqu'ici (…) Un frisson m'a secoué tout le corps, rien qu'à considérer le redoutable capot qui protège le moteur (…) C'est un prodigieux cube de tôle, flanqué de sirènes de paquebot, armé de phares lenticulaires, gigantesques.
O. Mirbeau, la 628-E8, p. 61 (1907).
3 Techn. (archit.). Tambour d'un escalier.Boîte de souffleur d'un théâtre.
Hortic. Couche de fumier sur laquelle on répand de la terre et qui a pour effet d'activer la végétation.
DÉR. Capote.
HOM. 2. Capot, 3. capot, kapo.
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2. capot [kapo] n. m.
ÉTYM. 1689; altér. possible du provençal fas caboto « saluer »; de cap (lat. caput) « tête », ou de 3. capot.
Mar. (vx). || Faire capot : chavirer en se renversant (en parlant d'une embarcation non pontée). 2. Capoter; → Faire chapeau.
DÉR. 2. Capoter.
HOM. 1. Capot, 3. capot, kapo.
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3. capot [kapo] adj. et n.
ÉTYM. 1585, in D. D. L.; orig. incert. : une série de verbes caper, se caper, s'acaper, dans l'Ouest, signifient « se cacher », « se renfrogner » (cf. Sous cape) et peuvent être à l'origine du sens « humilié, confus » (1690); le rad. provençal cap « tête » a été invoqué, et une métaphore de 2. capot n'est pas exclue. P. Guiraud y voit une orig. provençale de far capota « plonger la tête en avant, plonger de l'avant », forme reconstruite à partir de far caboto « faire la révérence ». — REM. Capot a donné l'all. kaputt « vaincu, tué ».
1 Jeux. Battu complètement, sans avoir fait une seule levée (dans certains jeux de cartes : piquet, etc.). || Être capot. || Jouer capot. || Elles sont capot (invar.).Faire qqn capot, le battre sans qu'il puisse faire une seule levée.
Loc. fig., vx (usage des Précieux). Faire qqn capot, pic, repic et capot : subjuguer entièrement.Être, se trouver capot, vaincu, subjugué.
1 (…) vous allez faire pic, repic et capot tout ce qu'il y a de galant dans Paris.
Molière, les Précieuses ridicules, 9.
2 Et par un six de cœur, je me suis vu capot (…)
Molière, les Fâcheux, II, 2.
2.1 Hé ! Hé ! si les bigots savaient peindre ! Au fond, nous sommes dupes, l'abbé, repics et capots. Un gâcheur de plâtre, qui ne songe qu'à se remplir les tripes, montre plus de malice que moi (…)
Bernanos, Sous le soleil de Satan, Œ. roman., Pl., p. 292.
N. m. (1680). Vx. Coup où l'on empêche l'adversaire de faire une seule levée ( mod. Chelem). || Faire, réussir un capot.
2 (1690). Vieilli ou littér. Humilié et confus. Embarrassé, interdit, penaud.
2.2 Point n'avez (si dois-je y souscrire),
Du temps à perdre, à lettres lire;
Mais par Vous-même encouragé,
Bonne défense envers Vous j'ai,
Et dis-je, avec votre indulgence,
Que vous êtes capot d'avance !
G. Nouveau, Placet rimé, 1918, Pl., p. 770.
3 Il nous a rejoints ici, fort étonné lui-même et fort capot de tout le bruit fait autour de son équipée.
F. Mauriac, la Pharisienne, XIV, p. 225.
HOM. 1. Capot, 2. capot, kapo.

Encyclopédie Universelle. 2012.