captif, ive [ kaptif, iv ] adj. et n.
• 1450; lat. captivus, de capere « prendre »
1 ♦ Littér. Qui a été fait prisonnier au cours d'une guerre. ⇒ prisonnier; captivité. Un roi, un peuple captif. Être captif (cf. Être dans les fers). — Privé de liberté. Un pays captif. — N. (1535) Captifs réduits en esclavage.
2 ♦ (1845) (Choses) Un ballon captif, retenu par un câble.
♢ Géol. Se dit d'une nappe d'eau entre deux couches imperméables.
3 ♦ Littér. Soumis à une contrainte. ⇒ asservi, attaché, esclave. Être captif de ses passions. — N. « Il y aura toujours des captifs, ceux de la misère, ceux de l'âge, ceux des préjugés, des passions » (Michelet).
4 ♦ Écon. Marché captif, réservé, par nature, à un très petit nombre de fournisseurs. ⇒aussi monopole. — Clientèle captive, qui n'a qu'un seul produit d'un certain type à sa disposition.
⊗ CONTR. Libre.
● captif, captive adjectif (latin captivus, de capere, prendre) Littéraire. Qui est prisonnier, asservi, privé de liberté : Peuple captif. Se dit d'un animal enfermé dans une cage, retenu dans un zoo. Se dit d'un marché qui s'offre en exclusivité ou en quasi-exclusivité à certaines entreprises, l'entrée de concurrents sur ce marché s'avérant difficile ou impossible (cas, par exemple, des restaurants d'autoroute, des usagers des transports en commun dépourvus de véhicule individuel). ● captif, captive (expressions) adjectif (latin captivus, de capere, prendre) Ballon captif, aérostat retenu par un câble à la terre ferme. Commerce captif, transactions commerciales intervenant entre une maison mère et ses filiales ou entre les différentes filiales. Nappe captive, nappe aquifère intercalée entre deux couches imperméables, dans laquelle, en profondeur, l'eau est sous pression. ● captif, captive (synonymes) adjectif (latin captivus, de capere, prendre) Littéraire. Qui est prisonnier, asservi, privé de liberté
Synonymes :
- asservi
- esclave
Contraires :
- épanoui
- libéré
- libre
Commerce captif
Synonymes :
● captif, captive
nom
Littéraire. Esclave ou prisonnier de guerre.
captif, ive
adj. et n.
d1./d Privé de la liberté, emprisonné, enfermé. Un oiseau captif.
|| Subst. HIST ou litt. Un captif, une captive: une personne privée de sa liberté et, spécial., faite prisonnière au cours d'une guerre et réduite en esclavage.
— (Afr. subsah.) HIST Captif de case: esclave attaché à une famille. Captif de la couronne: esclave du roi.
— (Afr. subsah.) Descendant d'anciens captifs.
d2./d Ballon captif: aérostat retenu au sol par un câble.
d3./d Litt. Assujetti.
⇒CAPTIF, IVE, adj.
A.— [En parlant d'une pers., d'une collectivité, de leur comportement] Qui est privé de liberté pendant une période plus ou moins longue.
1. [La privation de liberté a pour origine une capture notamment pour faits de guerre]
a) Qui est retenu prisonnier à l'étranger pour une durée indéterminée. Emmener qqn captif; princesse captive, flotte captive. La délivrance du peuple captif (Dict. de théol. cath. t. 4, 1re part., 1920, p. 1002) :
• 1. As-tu pensé quelquefois à un soir de triomphe, quand les légions rentraient, que les parfums brûlaient autour du char du triomphateur et que les rois captifs marchaient derrière?
FLAUBERT, Correspondance, 1846, p. 206.
— Par hypallage :
• 2. Le prêtre se souvint que, dans le monastère,
Une fois, en tremblant, on se parla tout bas
D'un prisonnier d'État que l'on ne nommait pas;
(...)
Et de ses jours captifs sous un masque cachés.
VIGNY, Poèmes antiques et modernes, La Prison, 1837, p. 159.
— En partic., HIST. Qui est fait prisonnier, retenu en esclavage par les Musulmans. Racheter les chrétiens captifs (Ac. 1835, 1878).
— P. métaph. :
• 3. Ordener. (...) Qui sait si les âmes délivrées de leur prison matérielle ne peuvent pas quelquefois revenir veiller sur les âmes qu'elles aiment, commercer mystérieusement avec ces douces compagnes encore captives...
HUGO, Han d'Islande, 1823, p. 493.
b) Emploi subst. Délivrer un captif; belle, jeune captive.
— P. méton. Œuvre représentant une personne privée de liberté, généralement chargée de chaînes. Sur une table que supportaient des captifs liés par les coudes, sculptés (T. GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, p. 309).
2. [La privation de liberté est le fait de circonstances partic.] Qui est retenu prisonnier dans un lieu déterminé pour différentes raisons (maladie, travail, dette), en particulier dans un lieu fermé qui prive de liberté d'action ou de mouvement :
• 4. « Je vous écris, madame, de cette belle rade de Gênes où nous sommes captifs sur notre bateau pour deux jours [à cause du choléra]; ... »
J.-J. AMPÈRE, Correspondance [avec Mme Récamier], 1834, p. 56.
— Emploi subst. Captives de harem (J. LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, p. 28). Le nombre de ces captifs volontaires [les oblats] fut considérable (HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 175).
— P. anal. [En parlant d'un animal, d'une partie de son corps, de son comportement, d'une plante] Qui est prisonnier de l'homme, d'un élément, d'un obstacle naturel. Oiseau captif, bêtes captives. Aile de passereau captive dans la glu (GENEVOIX, La Boue, 1921, p. 176). Une marche de lion en cage, (...) captive (A. ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, p. 292).
♦ Emploi subst. :
• 5. À Phœbé, sur sa mésange...
O ma blanche Phœbé, donne d'un doigt prudent
Le millet et l'eau pure à ta frêle captive.
A. FRANCE, Clio, 1900, p. 86.
B.— Emplois fig.
1. [En parlant d'une pers.] Littér. Être captif de qqn, de qqc. Bientôt nous sommes captifs de la lecture (VALÉRY, Variété 4, 1938, p. 149).
— Emploi abs. Il aime, voyez-vous? c'est un captif (BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p. 287).
2. [En parlant d'une chose]
a) [D'une chose concr.] Littér. Qui ne peut pas se mouvoir, se déployer librement. L'océan libre, (...) l'eau captive dans le bassin du port (R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, p. 1046).
— Usuel, AÉRON. [Ballon] captif. Aérostat relié au sol par un câble et ne pouvant ainsi s'élever au-delà d'une certaine hauteur (cf. L. MARCHIS, Leçons sur la nav. aérienne, 1904, p. 188). Il chiffrait (...) 1422 ascensions! Sans compter celles en « captif » (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 455).
b) [D'une chose abstr.] Retenu par des liens abstraits, moraux. Vérité captive. Le succès [de Folantin], longtemps captif, se déchaîne (BLOY, La Femme pauvre, 1897, p. 140).
Prononc. et Orth. :[kaptif], fém. [-iv]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1450 subst. « tombé au pouvoir de qqn qui le prive de sa liberté » (Viel Testament, 8143, A.T. cité par Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 293 : Puisque vous estes noz captifs); 1450 adj. (ID., 39450, ibid. : En Ninive sommes captis); 2. 1488 fig. (La Mer des Histoires, I, 18c, édit. 1491 cité par Vaganay ds Rom. Forsch., t. 32, p. 25 : âme captive, prisonnière, maleureuse ou mortifiée); 1671 « qui se laisse dominer par un sentiment, une passion » (POMEY); 1675 (BOSSUET, La Vallière ds LITTRÉ : L'âme, devenue captive du plaisir, devient ennemie de la raison). Empr. au lat. captivus 1 adj. dep. Plaute ds TLL s.v., 371, 15; subst. dep. Naevius, ibid., 34, 50; 2 empl. fig. Sénèque, ibid., 373, 57 surtout en lat. chrét., St Augustin, ibid., 373, 71; a supplanté au sens de « prisonnier » chétif, de formation pop. qui, dès lors, s'est spécialisé au sens de « malheureux ». Fréq. abs. littér. :1 184. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 938, b) 1 809; XXe s. : a) 1 639, b) 1 425. Bbg. FLUTRE (L. F.). De Qq. termes de la lang. comm. R. Ling. rom. 1961, t. 25, p. 286.
captif, ive [kaptif, iv] adj. et n.
ÉTYM. 1450; lat. captivus « prisonnier », de capere « prendre ».
❖
1 Hist. ou littér. Qui a été fait prisonnier au cours d'une guerre, et généralement utilisé comme esclave. ⇒ Prisonnier (mod.). || Un roi, un peuple captif. || Tuer les vaincus, et emmener leurs femmes captives. || Être captif (→ Être dans les fers). — Par ext. || Une ville, un pays captif. || Rome rendit sa liberté à la Grèce longtemps captive (Académie).
♦ N. || Un captif. || Une captive. || Le triomphateur traînait à la suite de son char les captifs enchaînés. || Payer la rançon d'un captif. || La délivrance, la libération des captifs. — La Jeune Captive, poème de Chénier.
1 Pour éblouir le peuple, Hamilcar, dès le lendemain de la victoire, avait envoyé à Carthage les deux mille captifs faits sur le champ de bataille.
Flaubert, Salammbô, IX, p. 182.
2 Littér. Privé de liberté. ⇒ Détenu, emprisonné, enfermé, incarcéré, prisonnier (→ Assurance, cit. 12). — Nom :
2 Les récits des captifs nous montrent l'horrible confusion qui régnait en Allemagne à la fin de la tragédie : toutes les races mêlées, — admirable résultat du racisme — des millions de personnes hors de leur lieu naturel, les camps, les charniers, la misère et la ruine générales.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, p. 18.
♦ (Animaux). Qui est prisonnier de l'homme. || Un oiseau captif. ⇒ Cage (en cage). || Des bêtes captives, enfermées dans un zoo.
3 (1845; qualifiant une chose, dans quelques syntagmes). || Ballon captif : aérostat retenu par un câble. — Géol. || Nappe captive : nappe aquifère retenue entre deux couches imperméables. — Littér. Qui ne peut se déployer, aller librement. || L'eau captive d'un bassin.
4 (1488). Littér. Qui est fasciné par (qqn, qqch.); qui est soumis à l'emprise de (qqn, qqch.). ⇒ Asservi, attaché, esclave; séduit, soumis. || Tenir qqn captif. || Devenir captif de qqn.
3 C'est proprement un charme : il rend l'âme attentive,
Ou plutôt il la tient captive (…)
La Fontaine, Fables, VII, À Madame de Montespan.
♦ N. || Le captif, la captive de (qqch.), personne soumise, asservie à (un pouvoir).
4 Même dans une société libre, il y aura toujours des captifs, ceux de la misère, ceux de l'âge, ceux des préjugés, des passions.
Michelet, la Femme, p. 460.
5 (…) je suis le captif des mille êtres que j'aime (…)
Sully-Prudhomme, Tendresse et Solitudes, « Les chaînes », p. 5.
♦ (1671). Spécialt. || Être captif de ses passions, de son caractère. — N. (→ ci-dessus, cit. 4).
6 (…) les commodités dont il se munit sont autant d'assujettissements dans lesquels il s'embarrasse, et l'artifice de son confortable le tient captif.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, IV, II, 1.
❖
CONTR. Libre. — Affranchi, détaché, épanoui.
Encyclopédie Universelle. 2012.