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cas

1. cas [ ka ] n. m.
quas v. 1220; lat. casus « chute; circonstance, hasard », p. p. de cadere « tomber »
IEmplois généraux
1(XIVe ) Ce qui arrive ou est supposé arriver. accident, aventure, circonstance, conjoncture, événement, éventualité, 2. fait, hypothèse, occasion, occurrence, possibilité, situation. Un cas grave, important; cas étrange, rare. Cas imprévu, fortuit. hasard. Cas de force majeure. Ce n'est pas le même cas; c'est un cas tout différent. C'est un cas d' espèce, un cas spécial. Cas général; cas particulier. Cas limite. Cas type. Cas d'école. Cas de figure. Plusieurs cas sont à envisager. Dans le premier, le second cas. Le cas échéant. Dans le cas présent; dans ce cas-là. Dans le cas contraire. Son cas est difficile, embarrassant. Agir selon le cas, au cas par cas. Un cas de guerre. casus belli. EN CE CAS. alors. En tel cas, en pareil cas. En certains cas. EN CAS DE. En cas de malheur : s'il arrivait malheur. En cas de besoin : s'il est besoin. « En cas de gain, ils fonderaient à eux deux une maison de banque » (Balzac). EN AUCUN CAS. façon. Je n'accepterai en aucun cas. jamais . C'est le cas de. occasion (cf. Il y a lieu de). C'est le cas ou jamais. moment. Fam. C'est le cas, c'est bien le cas de le dire, marque l'opportunité de ce que l'on dit.
2Loc. conj. (XIVe ) EN CAS QUE; AU CAS QUE (vieilli); AU CAS OÙ : en admettant que, à supposer que. ⇒ quand, 1. si. En cas qu'il vienne, au cas qu'il vienne (subj.). Au cas, dans le cas, pour le cas où il viendrait (condit.). Au cas où il mourrait (cf. S'il venait à mourir). Fam. Je ne sais pas s'il va pleuvoir, mais j'emporte mon imperméable, en cas. aussi en-cas.
Loc. adv. EN TOUT CAS : quoi qu'il arrive, de toute façon.
Dans le cas où... Dans tous les cas où (et indic. prés.) :chaque fois, toutes les fois que.
3(1537) Vx Un grand cas : une chose importante. — Mod. FAIRE CAS DE (qqn, qqch.). apprécier, considérer, estimer. « Ceux qui font cas d'une certaine vertu » (Nerval). Faire grand cas de, accorder beaucoup d'importance, d'intérêt à. Faire peu de cas, ne faire aucun cas de (qqn, qqch.).
IISpécialt
1(1283) Dr. Situation définie par la loi pénale. 1. action, crime , 1. délit. Cas prévu par la loi. circonstance. Cas grave, cas pendable. Cas de légitime défense. Se mettre dans un mauvais cas. Soumettre un cas au juge.
2(1606) Relig. CAS DE CONSCIENCE : difficulté sur un point de morale, de religion ( casuistique) . — Cour. Scrupule. Cette décision m'a posé un véritable cas de conscience.
3(av. 1778) Méd. État et évolution de l'état d'un sujet, du point de vue médical. maladie. Un cas grave, désespéré. Un cas bénin. Il y a de nombreux cas de méningite dans la région. Le sujet lui-même. Ce malade est un cas rare. Psychol. Étude de cas. monographie. Par ext. Cette personne est un cas, présente des caractères psychologiques singuliers. — Fam. (souvent péj.) C'est un cas ! Un cas pathologique.
4CAS SOCIAL : situation critique d'une personne vivant dans un milieu défavorisé; la personne elle-même. Des cas sociaux.
5Math. Cas d'égalité, de similitude, d'isométrie des triangles.
⊗ HOM. 1. K. cas 2. cas [ ka ] n. m.
XIIIe; lat. casus, calque du gr. ptôsis « chute » d'où « terminaison »
Chacune des formes d'un mot qui présente des flexions. désinence; déclinaison. Les cas du latin. 1. nominatif, vocatif, accusatif, génitif, 1. datif, ablatif. Des six cas du latin, l'ancien français n'en conserva que deux : cas sujet et cas régime. La langue russe, l'allemand ont conservé des cas ( 2. casuel) .

cas nom masculin (latin casus, chute, puis hasard, de cadere, tomber) Fait, circonstance ou hypothèse, ce qui arrive ou est supposé arriver : Prévoir tous les cas possibles. Que faire dans un cas semblable ? Situation particulière de quelqu'un ou de quelque chose résultant d'un concours de circonstances et, en particulier, situation par rapport à la loi, à des statuts, etc. : Il est venu m'expliquer son cas. C'est un cas de divorce. Manifestation d'une maladie spécifiée chez un individu déterminé : Plusieurs cas de grippe ont été signalés. Personne qui a telle ou telle particularité psychologique : Ce garçon est un cas. Psychologie Synonyme de case-work. ● cas (difficultés) nom masculin (latin casus, chute, puis hasard, de cadere, tomber) Orthographe En tout cas = quoi qu'il en soit, de toute façon. J'essaierai de vous voir à mon retour ; en tout cas, je vous donnerai de mes nouvelles. Emploi En tout cas, avec valeur d'insistance, est familier : en tout cas, il n'avait pas à se mêler de mes affaires. Construction 1. Au cas où, dans le cas où, pour le cas où (+ conditionnel) : prenez un parapluie, au cas où (dans le cas où, pour le cas où) il pleuvrait. 2. En cas que, au cas que (+ subjonctif), en usage dans la langue classique, paraîtrait aujourd'hui affecté, surtout à l'oral : « Je fais moi-même préparer des instructions que je leur expédierai au cas que la guerre vienne à éclater » (Chateaubriand). ● cas (expressions) nom masculin (latin casus, chute, puis hasard, de cadere, tomber) Au, dans le cas où, s'il arrivait que, dans l'hypothèse où. Auquel cas, en ce cas, dans ce cas, alors, les choses étant ainsi. Cas d'espèce, cas qui ne rentre pas dans la règle générale. Cas de figure, situation, conjoncture envisagée par hypothèse. Cas social, enfant ou adolescent privé de famille ou d'un milieu familial estimé normal, et que la société doit prendre en charge. C'est le cas, c'est ce qui arrive ; c'est ainsi. C'est mon (ton, son) cas, c'est ce qui m'arrive, je suis dans la même situation. C'est (bien) le cas de le dire, le mot, l'expression convient bien à la circonstance présente. En cas de, si telle chose se produit, arrive. En, dans certains cas, dans certaines circonstances. En pareil cas, dans un cas semblable, lorsque quelque chose de semblable se produit, arrive. En tout (tous) cas, de toute façon, quoi qu'il en soit. Faire grand cas, peu de cas de, donner à quelqu'un, à quelque chose beaucoup, peu d'importance, en tenir plus ou moins compte. Le cas + nom propre, cette personne envisagée pour sa personnalité originale, pour la caractéristique générale qu'elle représente. Cas de saisie, exception mettant obstacle à ce qu'une chose déjà saisie pour une cause soit saisie pour une autre avant qu'un jugement ait été rendu sur la première saisie. Cas prévôtaux, crimes commis par des gens sans aveu et sans domicile et exigeant une répression immédiate, jugés par les prévôts des maréchaux. (Au XVIe s., les présidiaux purent en connaître par prévention. Ils prirent alors le nom de cas présidiaux.) Cas royaux, crimes ou délits réservés à la justice royale. Étude de cas, méthode d'analyse de certaines conduites sociales au moyen d'entretiens et de l'observation d'un petit nombre de personnes représentant le groupe ou la catégorie sociale étudiée. ● cas (homonymes) nom masculin (latin casus, chute, puis hasard, de cadere, tomber) en-cas nom masculin invariablecas (synonymes) nom masculin (latin casus, chute, puis hasard, de cadere, tomber) Fait, circonstance ou hypothèse, ce qui arrive ou est supposé...
Synonymes :
- événement
- éventualité
- hypothèse
Situation particulière de quelqu'un ou de quelque chose résultant d'un concours...
Synonymes :
- état
Synonymes :
- Psychologie. case-work ● cas nom masculin (latin casus, traduction du grec ptôsis, chute) Catégorie grammaticale associée au syntagme nominal et indiquant la fonction de celui-ci dans la phrase. Forme variable prise par certains mots (substantifs, adjectifs, pronoms) selon leur fonction dans la phrase. ● cas (expressions) nom masculin (latin casus, traduction du grec ptôsis, chute) Grammaire de cas, grammaire générative qui décrit la structure profonde par un noyau propositionnel comportant un terme prédicateur (verbe ou adjectif) et un assortiment de fonctions sémantiques appelées cas. (Ces cas représentent les rôles que les entités assument dans la prédication : agent, instrument, but, etc.) ● cas (homonymes) nom masculin (latin casus, traduction du grec ptôsis, chute) k nom masculin invariable ka nom masculin

cas
n. m.
rI./r
d1./d Ce qui arrive ou est arrivé; ce qui peut se produire; situation. Cas grave, rare, imprévu. J'ai évoqué votre cas à la dernière réunion.
d2./d Cas de conscience.
d3./d Ce qui peut être la cause de qqch. Un cas de guerre: V. casus belli. C'est un cas de divorce.
d4./d Manifestation d'une maladie, atteinte. On a relevé dix cas de choléra.
d5./d Faire cas de: apprécier, accorder de l'importance à. Il fait grand cas de votre avis.
d6./d (Précédant un nom propre.) Le cas X: la personne de X, considérée sous l'angle des questions ou des problèmes particuliers qu'elle soulève.
Untel est un cas.
d7./d Loc. C'est le cas de le dire: cette parole est à propos.
rII./r Loc.
d1./d Loc. Prép. En cas de: dans l'hypothèse de. En cas d'incendie, appeler les pompiers.
d2./d Loc. adv. En tout cas, dans tous les cas: quoi qu'il en soit, quoi qu'il arrive.
|| (Dans une propos. nég.) En aucun cas: quoi qu'il arrive.
d3./d Loc. conj. Dans le cas où, pour le cas où: s'il arrivait que.
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cas
n. m. LING Chacune des formes qu'un mot est susceptible de prendre dans une langue à flexions, et qui exprime sa relation aux autres parties du discours. Le latin, l'allemand sont des langues à cas. Les cas directs: le nominatif, l'accusatif, et parfois le vocatif.
Cas régime: V. régime.
Les cas obliques: les autres cas du paradigme.

I.
⇒CAS1, subst. masc.
I.— Emplois gén.
A.— Ce qui arrive ou est supposé arriver.
1. Événement particulier lié à des conditions bien déterminées. Prévoir le cas, cas particulier(s), dans le premier cas, le cas échéant :
1. ... sans méconnaître tout ce qui ressortit dans le cas actuel au magistère purement doctrinal de l'Église, et à son pouvoir direct sur le spirituel, nous avons préféré porter notre attention sur le point le plus aigu du débat, ...
MARITAIN, Primauté du spirituel, 1927, p. 4.
Un grand cas (vx). Un événement considérable.
SYNT. a) Cas + adj. Cas exceptionnel(s), extrême(s), fréquent(s); cas général, rare(s), simple(s); cas type/typique. Cas + de + subst. Un cas de guerre, de divorce (événement, fait pouvant entraîner la guerre, le divorce); cas d'espèce; un certain/grand/petit nombre de cas. b) Verbe + cas. Citer, prendre un cas. c) Prép. + cas. Auquel cas; dans le cas qui nous occupe; dans la majorité des cas. Prép. + cas + adj. Dans le cas contraire, dans ce/le dernier cas, dans/en de nombreux cas; en (de) pareil(s) cas, dans un/des cas pareil(s); dans le(s) cas précédent(s), dans le cas présent, dans le second/deuxième cas. Prép. + cas + de + subst. Dans un/des cas de ce genre. Dans le cas de tend à ne devenir, dans le vocab. de l'expr. sc., qu'un outil syntaxique (cf. A. PHAL, Vocab. gén. d'orientation sc., Paris, Didier, 1971, pp. 30-31 et 94).
Locutions
a) Loc. adv.
En aucun cas (dans une prop. négative). Quoi qu'il arrive :
2. Né d'une cause finale, l'univers est nécessairement imprégné de finalité, c'est-à-dire que l'on ne saurait en aucun cas y dissocier l'explication des êtres de la considération de leur raison d'être.
GILSON, L'Esprit de la philos. médiév., 1931, p. 108.
En/dans ce cas. S'il en est ainsi :
3. Et qui diable aurait tué ce gamin, d'abord? Supposons que ce soit un maraudeur, un chemineau, la route est à tout le monde, pas vrai? En ce cas, on pourrait dire que l'affaire ne regarde pas la commune.
BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, p. 1401.
En tout (tous) cas, en tous les cas, dans tous les cas. Quelle que soit la chose qui arrive, de toute manière :
4. Il est en tout cas intéressant de constater que, dans certains cas au moins, les ouvriers ont le sentiment non d'une qualification moindre, mais d'une qualification supérieure.
Traité de sociol., 1967, p. 451.
Par cas (région.). Par hasard. Si, par cas, il vient, tu lui diras de m'attendre (Canada 1930).
b) Loc. prép.
Vx, fam. En fait, en matière de. En cas de chevaux, vous pouvez vous en rapporter à lui (Ac. 1835, 1878).
[Avec valeur hypothétique] En cas de besoin, de guerre, d'urgence :
5. ... je restais tout près des gens, à la surface de la solitude, bien résolu en cas d'alerte, à me réfugier au milieu d'eux : ...
SARTRE, La Nausée, 1938, p. 22.
c) Loc. conj.
En cas que, au cas que (avec le cond. ou le subj., vieilli ou littér.), au cas où, dans le cas où, pour le cas où (avec le cond., l'ind. ou le subj.). À supposer que, s'il arrivait que :
6. ... en m'introduisant dans ma chambre la « Mädchen » m'a remis (...) un trousseau de clefs : armoire à glace, (...) porte cochère enfin, en cas qu'il me plaise de rentrer après quatre heures du matin.
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 300.
♦ Proverbe. Au cas que Lucas n'eût qu'un œil, sa femme aurait épousé un borgne (se dit pour se moquer d'un homme qui prévoit trop d'accidents, qui exige trop de conditions) (cf. LITTRÉ).
Région. En tout cas que. Au cas où. Fais donc un gâteau en tout cas qu'ils viendraient (Canada 1930). Par cas que. Même sens : Au cas où. Je vais rester à la maison, par cas qu'il viendrait (Canada 1930).
P. ell., fam. Cf. aussi en-cas, subst. :
7. ... on leur indiqua [aux représentants] une sortie par les jardins, en cas.
HUGO, Histoire d'un crime, 1877, p. 173.
Dans tous les cas où (avec l'ind.). Chaque fois que :
8. Le comité est obligatoirement consulté dans les cas prévus au présent traité. Il peut être consulté dans tous les cas la commission le juge opportun.
Traité instituant la communauté européenne de l'énergie atomique (EURATOM), 1957, p. 357.
2. Circonstance favorable. C'est le cas de (suivi de l'inf.). C'est le moment, l'occasion pour. C'est le cas ou jamais (de). C'est l'unique moment opportun (pour). Fam. C'est (bien) le cas de le dire. Souligne un jeu de mots, l'opportunité d'une déclaration, d'une affirmation :
9. Le docteur qui les avait écoutés eut l'idée que c'était le cas de dire : se non è vero, mais il n'était pas assez sûr des mots et craignit de s'embrouiller.
PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 261.
3. P. euphém., trivial, vieilli
a) Déjection, excrément. Il a fait son cas au pied d'un mur (Ac. 1835, 1878).
b) P. méton. Derrière; parties sexuelles. Montrer son cas (DG) :
10. ... il [le diable] donnait à mâcher ces dégoûtantes espèces aux fidèles qui lui avaient préalablement baisé la main gauche, le cas et le croupion.
HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 149.
B.— Situation résultant d'un concours particulier de circonstances.
1. [En parlant d'une pers.] Expliquer, exposer son cas; cas embarrassant :
11. ... Girodet a eu beaucoup d'ouvrages commandés et qu'il n'a pas voulu exécuter, parce que l'état de sa fortune le mettait dans le cas de n'accepter que les travaux qu'il lui plaisait de faire, ...
DELÉCLUZE, Journal, 1828, p. 61.
Fam. Être dans le cas de (suivi de l'inf.). Avoir l'occasion de. Je suis rarement dans le cas de me trouver avec lui (Ac. 1835-1932) :
12. [Bélisaire :] (...) je pensai à notre pauvre baraque. Les Prussiens, pour se venger, étaient dans le cas d'y mettre le feu, quand ils retrouveraient leur camarade...
A. DAUDET, Contes du lundi, 1873, p. 87.
Cas social. Situation critique d'une personne que la société doit, pour un temps plus ou moins long, prendre en charge (d'apr. GIRAUD-PAMART 1971). P. méton. Cette personne même.
2. [En parlant de la situation elle-même] Cas limite. Situation plus ou moins critique au-delà de laquelle les problèmes peuvent ou doivent changer de nature.
SYNT. Le plus souvent les mêmes que sous A 1.
C.— P. méton. Considération qui s'attache à un événement particulier ou à une personne particulière.
Loc. Faire (grand) cas de (qqn, qqc.). L'estimer comme une personne ou chose (très) importante; l'apprécier (beaucoup). Faire peu de cas, ne faire aucun cas de (qqn, qqc.). N'(y) attacher que peu d'importance :
13. ... voilà le conseil d'une mère de famille, et je suis sûre d'avance que vous n'en ferez pas plus cas que de votre première dent de lait.
BERNANOS, La Joie, 1929, p. 617.
Fam. ou région. Faire de/du cas de (qqn, qqc.). Faire cas de, s'occuper de (quelqu'un, quelque chose) (cf. Canada 1930).
II.— Emplois techn. [En parlant d'une situation partic.]
1. DR. Situation particulière prévue ou non par la loi, crime, délit. Cas de galères (faute pouvant entraîner la peine des galères), cas de lèse-majesté, cas pendable (faute dont l'auteur est passible de pendaison) :
14. — Si elle arrivait à se détacher de cet individu, avoue que ce serait un beau débarras. On trouvera toujours un cas d'annulation; et avec sa fortune, Janine fera un mariage superbe.
MAURIAC, Le Nœud de vipères, 1932, p. 285.
Cas fortuit. ,,Événement dû au hasard qui est exclusif de toute faute du débiteur ou de l'auteur apparent du dommage`` (CAP. 1936). Synon. cas de force majeure. Cas rédhibitoires. ,,Cas dans lesquels le vendeur ou le bailleur a livré un objet qui a des vices rédhibitoires, dont la découverte permet à l'acheteur ou au preneur de rompre le contrat`` (BACH.-DEZ. 1882).
Fam. (et p. iron.). Cas pendable. ,,Acte indigne de pardon`` (Ac. 1878, 1932). Son cas va mal, son cas est mauvais, sale, véreux, son cas n'est pas net. ,,Se dit en parlant de quelqu'un qui est en danger pour quelque crime, pour quelque mauvaise affaire`` (Ac. 1835-1932). Il sent son cas véreux. ,,Il connaît lui-même que son affaire est mauvaise, il sent qu'il a quelque chose à se reprocher`` (Ac. 1878). Se mettre dans un mauvais cas. Encourir une sanction pénale pour fait délictueux; se mettre dans une situation délicate :
15. ... il [Monferrand] est homme à se faire sa part; seulement je serais très surpris s'il s'était mis dans un mauvais cas. Il est incapable d'une faute, surtout d'une faute bête, comme celle de toucher de l'argent, en en laissant traîner le reçu.
ZOLA, Paris, t. 1, 1898, p. 62.
Proverbes. Cas sur cas n'a point de lieu. ,,Quand une chose est saisie pour une cause, on ne peut la saisir pour une autre cause, jusqu'à ce qu'il ait été jugé et décidé de la première saisie`` (GUÉRIN 1892). Tous/tout mauvais/vilain(s) cas est/sont (re)niable(s). On nie souvent, par honte ou par crainte du châtiment, les fautes qu'on a commises (cf. ROB.).
2. MATH. Cas irréductible (alg.). ,,[Cas] où les trois racines d'une équation du troisième degré sont réelles et inégales`` (BOUILLET 1859). Cas d'égalité, de similitude des triangles. Les propositions (...) connues sous le nom de cas d'égalité des triangles, de cas de similitude des triangles expriment des conditions nécessaires et suffisantes pour que deux triangles soient égaux ou semblables (d'apr. J. HADAMARD, Géom. plane, 1898, p. 16, 114).
3. MÉD. Maladie considérée dans la personne qui en est atteinte. Cas bénin, grave; cas d'aliénation mentale, d'aphasie amnésique :
16. Quant à l'enfant, il fut transporté à l'hôpital auxiliaire, (...). Au bout d'une vingtaine d'heures, Rieux jugea son cas désespéré. Le petit corps se laissait dévorer par l'infection, sans une réaction.
CAMUS, La Peste, 1947, p. 1390.
SYNT. Cas de choléra, de tuberculose; cas pathologique, rare.
P. méton.
a) Le malade lui-même :
17. ... sœur Hyacinthe entama les cures immédiates et radicales de phtisie (...) qu'elle [la sainte Vierge] guérissait (...) Cent cas, plus extraordinaires les uns que les autres, se pressaient, débordaient. Marguerite Coupel, phtisique depuis trois ans, le sommet des poumons mangés (...) se lève et s'en va, éclatante de santé.
ZOLA, Lourdes, 1894, p. 82.
b) Personne qui se fait remarquer par son caractère, sa conduite :
18. Ce n'est que la réflexion individuelle qui amène plusieurs d'entre nous (...) à la négation suprême. Baudelaire est un des cas les plus réussis de ce travail particulier. Il peut être donné comme l'exemplaire achevé d'un pessimiste parisien, ...
P. BOURGET, Essais de psychol. contemp., 1883, p. 11.
Fam., péj., iron. [En parlant d'une pers. quelque peu singulière] C'est un cas. Cette personne pose des problèmes particuliers.
4. PÉDAG. Méthode des cas. Méthode qui consiste à partir de l',,étude de cas concrets pour dégager des enseignements généraux`` (ROMEUF t. 1 1956). Quelles qu'en soient les modalités, la méthode des cas devrait être systématiquement équilibrée par un enseignement théorique et expérimental actif qui, bien que lui étant apparenté pédagogiquement, développerait une démarche foncièrement complémentaire (Encyclopædia universalis, Paris, t. 3, 1969).
5. RELIGION
a) Cas de conscience. Difficulté qui s'élève dans une circonstance particulière sur ce que la morale, la religion commande à la conscience du fidèle; débat de conscience qui en résulte. Un cas de conscience fort difficile à résoudre (Ac.). Beaucoup voient en ma modeste personne un écrivain dressé aux disciplines de l'intelligence, attentif, méfiant par nature et vocation, familier jusqu'au désenchantement des cas de conscience les plus délicats... (BERNANOS, L'Imposture, 1927, p. 350). P. ext., lang. cour. ou fam. Scrupule. Je me ferais un cas de conscience de vous tromper (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
b) Cas réservés. Péchés graves dont l'absolution requiert l'intervention du souverain pontife, d'un évêque ou d'un prêtre délégué :
19. Ce tribunal [la Pénitencerie] est présidé par le Grand-Pénitencier (...) Aux fêtes solennelles, le Grand-Pénitencier va dans une des basiliques de Rome, pour y entendre la confession des cas réservés.
STENDHAL, Rome, Naples et Florence, t. 2, 1817, pp. 372-373.
Prononc. et Orth. :[]. Pour le timbre de [] cf. la finale -as; cf. aussi BUBEN 1935, § 11 et G. STRAKA, Syst. des voyelles du fr. mod., Strasbourg, Inst. de Phonét., 1950, p. 21. PASSY 1914 donne la possibilité de prononcer [a] ant. DUB. réserve [a] ant. au terme de gramm. (cas2). Ds Ac. 1694-1932. Un en-cas écrit sans trait d'union (en cas) ds Ac. 1798-1835 ainsi que ds BESCH. 1845 et Lar. 19e; à ce sujet cf. LITTRÉ : ,,L'Académie a tort de ne pas mettre un trait d'union à en cas pris substantivement``. En-cas avec trait d'union ds Ac. 1878 et 1932 ainsi que ds le reste des dict. gén. LITTRÉ observe que : ,,Rousseau écrit en tous cas au pluriel``. La graph. la plus cour. étant en tout cas. Homon. k (lettre de l'alph.). Étymol. et Hist. A. Ca 1220 quas « circonstance » (G. DE COINCY, Mir. N-D 189, éd. V.F. Koenig, t. 4, p. 38); av. 1404 en tout cas loc. adv. « de toutes façons, quoi qu'il arrive » (FROISSART, II, II, 4 ds LITTRÉ); 1545 en aucun cas « en aucune façon » (DU FAIL, Propos rustiques, p. 28 ds IGLF Litt.); 1. 1300 par cas « par hasard » (N. BOZON, Proverbes, éd. A. Ch. Thorn, 55, 8); 2. a) 1353 ou calz que « s'il arrivait que » (R. II, 143, 6 ds MORLET, p. 358); av. 1404 au cas que (FROISSART, I, I, 151 ds LITTRÉ); 1354 en cas que (ds DU CANGE t. 1, p. 499 a); d'apr. BOUHOURS, Rem. sur la lang. fr., Paris, 1676, p. 344 on dit aussi bien au cas que que en cas que, mais avec un subst. on dit toujours en cas de; 1890 au cas où (DG); en-cas subst.; b) 1531 en partic. « malheur, accident funeste » (PIERRE-FLEUR, Mém., éd. L. Junod, Lausanne, 1933, p. 49) — 1759, RICH. d'apr. FEW t. 2, p. 480 b; cf. 1549 cas de malheur (EST.). B. [Ca 1261 cas « affaire, besogne » (RUTEBEUF, Mir. Théophile, éd. E. Faral, 578); 1539 grand cas « événement important » (MAROT, Epigr., 4 ds HUG.) — 1771, Trév.]; 1537 faire cas de « donner de l'importance à » (B. DE CASTILLON, Courtisan, trad. J. Colin, 30 — J. Longis et V. Certenas — ds QUEM. Fichier); 1585 faire peu de cas de (DU FAIL, Contes d'Eutrapel, t. 2, p. 60 ds IGLF); av. 1544 désigne le sexe (Marot ds A. DELVAU, Dict. érotique mod., Bâle, s.d., p. 83). C. 1. Spéc. dr. 2e quart XIIIe s. cas « affaire, délit » (GERBERT DE MONTREUIL, Perceval, éd. M. Williams, 9934); le sens de « crime » est attesté jusqu'en 1694 (Ac.); a) « délits justiciables devant certaines juridictions » 1549 cas privilégié (EST.); 1611 cas royaux (COTGR.); b) 1606 relig. cas de conscience (RÉGNIER, Sat. VIII, 2); 1835 lang. cour. « scrupule » (Ac.); 2. av. 1778 méd. (J.-J. Rouss. ds Lar. 19e : cas de dyssenterie); 3. 1883 « pers. qui se singularise » supra ex. 18. Empr. au lat. class. casus, part. passé substantivé de cadere « tomber », proprement « chute », d'où « arrivée fortuite; circonstance, hasard », spéc. « accident fâcheux, malheur ». Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 11, 209, 448. — PERROT (Gal). Vocab. milit. Banque Mots. 1972, n° 4, p. 207. — ROG. 1965, p. 134, 135.
II.
⇒CAS2, subst. masc.
GRAMM. [Dans les lang. flexionnelles] Chacune des formes, dont l'ensemble constitue la déclinaison, que prend un substantif, un adjectif ou un pronom, modifié par une désinence, selon la fonction qu'il occupe dans la phrase. Les six cas du latin; accorder un mot en genre, en nombre et en cas. Le zend, avec ses mots longs et compliqués, son manque de prépositions et sa manière d'y suppléer au moyen de cas formés par flexion (RENAN, L'Avenir de la sc., 1890, p. 206). Chaque cas a sa désinence (SAUSSURE, Cours de ling. gén., 1916, p. 123).
[Dans les lang. class. anc., p. oppos. aux cas directs] Cas oblique. Cas autre que le nominatif ou l'accusatif.
En a. fr. Cas-sujet, cas-régime. Forme que prend un substantif, un adjectif ou un pronom suivant qu'il est en fonction de sujet (ou en relation de sujet) ou de régime.
Prononc. et Orth. Cf. cas1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 2e quart XIIIe s. gramm. case subst. fém. [v. THUROT, p. 120] (H. D'ANDELI, Bataille des VII ars, éd. L. J. Paetow, 388), forme fréq. au XIIIe s., attestée jusqu'au XVIe s. ds HUG.; XIVe s. cas (J. LEFEVRE, Trad. La Vieille, éd. H. Cocheris, 108). Empr. au lat. class. casus (cas1), trad. du gr. « chute », d'où « terminaison ». Bbg. GALLUP (J. R.). An Approach to the theory of declension. Canadian journal of linguistics. 1962, t. 8, n° 1, pp. 26-32.
III.
⇒CAS3, CASSE, adj.
Vx et rare. Brisé, cassé, affaibli. Une voix casse et enrouée (Ac. 1835). Ton cas (BESCH. 1845).
Adverbialement. Cela sonne cas (Lar. 19e). Vous parlez cas; êtes-vous enrhumé? (Lar. 19e-20e).
Subst. Cela sonne le cas (DG).
Prononc. :[]; []. Pour le timbre de la voyelle cf. cas1 et casse1. Ds Ac. 1718-1835. Homon. k (lettre de l'alph.). Étymol. et Hist. [XIe s. d'apr. FEW t. 2, p. 1436b]; 1154-1173 voiz quasse (B. DE STE MAURE, Troie, éd. L. Constans, 5300), qualifié de ,,vieux au masculin`` dep. Ac. 1718 et de ,,vieux`` par Ac. 1835. Du lat. quassus « brisé, tremblant (spécialement de la voix) » part. passé de quatere « secouer, ébranler » au propre et au fig.
STAT. — Cas1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. :14 865. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 17 860, b) 16 813; XXe s. : a) 17 556, b) 28 414.

1. cas [kɑ] n. m.
ÉTYM. V. 1220, quas; lat. casus « chute », puis « circonstance, hasard », p. p. de cadere « tomber ».
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I (Emplois généraux).
1 (XIVe). Ce qui arrive ou est supposé arriver. Accident, aventure, circonstance, conjoncture, événement, éventualité, fait, occasion, occurrence, situation. || Cas grave, important; cas étrange, rare. || Un cas imprévu, fortuit. Hasard.Cas de force majeure. || Cas rédhibitoire. || Cas semblable, identique, le même cas; cas différent, opposé. || Cas général; cas particulier. || Restreindre à un seul cas. Particulariser. || Cas limite. || Cas type. || Cas d'espèce. || Cas prévu, inévitable. || Cas possible, éventuel. Hypothèse, possibilité. || Plusieurs cas sont à envisager. || Dans le premier cas. 1. Casuel.Le cas échéant. Échéant. || Dans le cas présent; dans ce cas-là. || Dans le cas contraire; dans un cas différent, un autre cas. || Dans un cas ou dans l'autre. || Dans le cas qui nous occupe. || Être dans le même cas. || Son cas est clair, n'est pas douteux. || Son cas est difficile, embarrassant. || Agir selon le cas, au cas par cas. || Résoudre une question, un problème au cas par cas. || Cela change le cas. || L'exigence, les nécessités du cas. || Le cas ne s'est pas encore présenté. || Un cas de guerre. Casus belli.
1 Voici pourtant un cas qui peut être excepté.
La Fontaine, Fables, XI, 9.
2 Tous deux, par un cas surprenant,
Se rencontrent en un tournant.
La Fontaine, Fables, VIII, 10.
3 Ce cas n'arrive pas quelquefois en cent ans.
La Fontaine, Fables, XII, 12.
4 Posons le cas que vous ayez tout le bien qu'il faudrait.
Antoine Hamilton, Mémoires du comte de Gramont, 7.
2 Loc. (avec en…). En ce cas. Alors. || En tel cas, en pareil cas. || En certains cas.
Loc. prép. En cas de conflit; de divorce. || En cas de besoin (cit. 73) : s'il est besoin. || En cas de nécessité. — ☑ Loc. adv. (→ ci-dessous III., 4.). En chaque cas, en tout cas. || En aucun cas. Façon (en aucune façon).
5 Des cartes en cas de besoin.
Mme de Sévigné, 410, in Littré.
6 Un honnête homme, en pareil cas,
Aurait fait un saut de vingt brasses.
La Fontaine, Fables, V, 11.
7 Il lui conseilla de prendre dès à présent une forte somme, de la lui confier pour être jouée avec audace dans une partie quelconque (…) En cas de gain ils fonderaient à eux deux une maison de banque (…) Si la chance tournait contre eux, Roguin irait vivre à l'étranger.
Balzac, César Birotteau, I, p. 132, cité par Brunot.
C'est le cas de… Lieu (il y a lieu de…), occasion. || C'est le cas ou jamais. Moment (le moment ou jamais).Fam. C'est le cas, c'est bien le cas de le dire : marque l'opportunité de ce que l'on dit.
8 C'est le cas plus que jamais d'invoquer Dieu.
Bossuet, Lettres, 152, in Littré.
9 Ce serait ici le cas ou jamais de faire une théorie sur la beauté des haillons, car, il faut le dire, beaucoup de ces draperies, qui abusent de loin, vues de près sont des guenilles.
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, II, p. 148.
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II Spécialt.
1 (1283). Dr. Action envisagée par la loi et pouvant être sanctionnée. Crime, délit, fait. || Cas prévu par la loi pénale. Circonstance. || Cas grave, cas pendable (aussi au figuré); cas bénin.Cas de légitime défense.Son cas est mauvais, n'est pas net, se dit de celui qui est impliqué dans une fâcheuse affaire.Cour. || Se mettre dans un mauvais cas. — ☑ Prov. Tout mauvais cas est niable : on nie fréquemment les fautes qu'on a commises.
Situation faisant l'objet d'une délibération et donnant lieu à une décision de justice. Affaire, cause, procès. || Soumettre un cas au juge. || Citer un cas semblable. || Cas difficile à juger (→ Argument, cit. 14).
10 Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
La Fontaine, Fables, VII, 1.
11 (Dans ces lois) on distingue avec finesse les cas, on y pèse les circonstances.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXX, 19.
12 Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon les formes qu'elle a prescrites.
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (Constitution du 3 sept. 1791, art. 7).
13 (…) il savait à quel point pèsent les précédents aux yeux de la Curie et alla chercher dans tous les recoins de l'histoire ecclésiastique les cas qu'il disait pareils au sien et qu'on avait résolus dans un sens conforme à son désir (…)
Louis Madelin, Talleyrand, II, X, p. 123.
Hist. || Sous l'Ancien Régime, Cas royaux, prévôtaux, réservés aux juges royaux ou prévôtaux. || Cas privilégié : crime que les juges royaux pouvaient seuls juger, sans exception (le duel était un cas privilégié); cas où il s'agissait de prononcer une peine contre un ecclésiastique.
2 (1606). Relig. Cas de conscience : difficulté sur un point de morale, de religion ( Casuistique).Cour. Scrupule.
3 (Av. 1778). Méd. État et évolution d'un sujet, du point de vue médical. Maladie. || Un cas grave, désespéré; un cas bénin.
14 Toute maladie (…) se présente comme un cas premier, sans précédent identique; comme un cas exceptionnel, pour lequel une thérapeutique nouvelle est toujours à inventer.
Martin du Gard, les Thibault, t. IX, p. 239.
Par ext. (sur le plan psychologique) :
15 L'amour, la jalousie, la vanité sont pour lui, à la lettre, des maladies. Un Amour de Swann est la description clinique de l'évolution complète d'un cas.
A. Maurois, Études littéraires, Marcel Proust, t. I, p. 129.
Le sujet lui-même. || Ce malade est un cas rare.Par ext. || Cette personne est un cas, présente des caractères psychologiques singuliers.Fam. (souvent péj.). || C'est un cas !
4 Math. || Cas d'égalité, de similitude des triangles : propositions qui expriment les conditions nécessaires et suffisantes pour que deux triangles soient égaux ou semblables.Alg. || Cas irréductible : cas « où les trois racines d'une équation du troisième degré sont réelles et inégales » (M. N. Bouillet, Dictionnaire universel des sciences, des lettres et des arts, 1859).Cas limite.
Loc. Cour. Cas de figure, situation envisagée à titre d'hypothèse (parmi d'autres). || Dans ce cas de figure, il conviendrait de… || Ce n'est qu'un cas de figure, qu'une hypothèse.
5 Cas social : situation particulièrement critique d'une personne, justiciable de l'assistance de la société. || Des cas sociaux. Par métonymie. Personne qui est dans cette situation.
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III Loc.
1 Vx. (Se trouver, être) dans le cas de, en position de.
16 Si les hommes abondent de biens, et que nul ne soit dans le cas de vivre par son travail, qui transportera d'une région à une autre les lingots ou les choses échangées ?
La Bruyère, les Caractères, XVI, 48.
2 Faire cas de (qqn, qqch.). Apprécier, considérer, estimer. || Il fait grand cas de cet homme. || Faire peu de cas, ne faire aucun cas de qqn, de qqch. ( Mépriser, négliger). || C'est tout le cas qu'il fait des avertissements qu'on lui donne !
17 (…) De sa propre gloire il fait trop peu de cas (…)
Corneille, Horace, V, 1.
18 (…) Brigitte me dit d'un ton sévère ce qui s'était passé dans le bois; elle me pria de lui épargner de pareils affronts à l'avenir. Non pas, dit-elle, que j'en fasse cas (…)
A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, IV, II.
19 (…) ceux qui font cas d'une certaine vertu ont le plus grand mépris pour le défaut contraire.
Nerval, Contes et facéties, « La main enchantée », II.
20 Ne croyant pas devoir me formaliser du peu de cas qu'on avait paru faire de ma personne (…)
Mérimée, Carmen, 1.
3 Loc. conj. En cas que…, au cas que… (vieilli), Au cas où… : en admettant que, à supposer que. Quand, si.pop. Quelquefois que, des fois que. || En cas qu'il vienne, au cas qu'il vienne (subj.). || Au cas, dans le cas, pour le cas où il viendrait (cond.). || Au cas où il mourrait. Venir (s'il venait à mourir).
21 Je ne fus pas longtemps en doute sur l'accueil qui m'attendait à Genève, au cas que j'eusse envie d'y retourner.
Rousseau, les Confessions, XII.
22 J'ai demandé à Monsieur de Louvois le régiment de Sanzel (…) en cas que le pauvre Sanzel fût mort.
Mme de Sévigné, 435, in Littré.
23 Je pourrais aisément compter sur la connivence du premier président en cas que la chose lui fût bien recommandée.
Voltaire, Lettre à M. de Cideville, 30 janv. 1731.
24 Elles attendaient le roi au cas qu'il se décidât à la fuite. (Michelet, Histoire de la Révolution… I, 412). — On dit plutôt maintenant : Au cas où. Au cas où il se présenterait, vous le recevriez, n'est-ce pas ?
F. Brunot, la Pensée et la Langue, XXV, IV, p. 876.
Fam. || Je ne sais pas s'il va pleuvoir, mais j'emporte mon imperméable, en cas. aussi En-cas.
Dans tous les cas où (ind. prés.) : chaque fois, toutes les fois que.
4 Loc. adv. En tout (tous) cas, dans (en) tous les cas : quoi qu'il arrive, de toute façon.
25 En tout cas, ce qui peut m'ôter ma fâcherie,
C'est que je ne suis pas seul de ma confrérie (…)
Molière, Sganarelle, 17.
26 Puisque la chose est faite, il n'y faut plus penser :
Mon rival en tout cas ne peut me traverser.
Molière, l'Étourdi, III, 4.
27 Si les raisons manquaient, je suis sûr qu'en tout cas
Les exemples fameux ne me manqueraient pas.
Molière, les Femmes savantes, IV, 3.
28 En tout cas Tertullien se sera contrefait (…) il faudrait donc laisser là ce dur Africain, sans faire un crime à toute l'Église des absurdités de son style et des irrégularités de ses pensées.
Bossuet, Sixième avertissement aux protestants…, 94.
29 (…) il se trouva bien vite chez les Iroquois un avocat (…) qui soutint que torturer, pendre, rouer, brûler, dans tous les cas, est toujours le meilleur.
Voltaire, Dict. philosophique, Supplices, section I.
30 Dans tous les jeux, les paris, les risques, les hasards, dans tous les cas, en un mot, où la probabilité est plus petite que un dix-millième, elle doit être et elle est en effet pour nous absolument nulle.
Buffon, Essai d'arithmétique morale, Œ., t. X, p. 85.
DÉR. V. 1. Casuel.
COMP. En-cas.
HOM. K, 2. cas.
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2. cas [kɑ] n. m.
ÉTYM. XIIIe; lat. casus, calque du grec ptôsis « déviation » par rapport au nominatif.
Chacune des formes d'un mot qui présente des flexions. Désinence; déclinaison. || Les cas du latin. Nominatif, vocatif, accusatif, génitif, datif, ablatif. || La langue russe, l'allemand, le finnois ont des cas. 2. Casuel; adessif, allatif, ergatif, illatif, inessif, instrumental, locatif || Des six cas du latin, l'ancien français n'en conserva que deux : cas sujet et cas régime.
HOM. K, 1. Cas.
DÉR. V. 2. Casuel.

Encyclopédie Universelle. 2012.