1. caver [ kave ] v. tr. <conjug. : 1>
• av. 1150; lat. cavare, de cava
♦ Vx ou région. Creuser, miner. Intrans. La truie « donne du groin en avant et elle cave » (Colette) . — V. pron. SE CAVER : devenir creux. Ses yeux se sont cavés.
caver 2. caver [ kave ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1642; it. cavare « creuser » puis « tirer de sa poche »
♦ Miser une somme d'argent (⇒ 3. cave) à certains jeux (poker). — Trans. Caver mille francs. Pronom. Se caver de mille francs.
● caver verbe transitif (italien cavare, débourser) Vieux. Miser une somme d'argent à certains jeux. ● caver (homonymes) verbe transitif (italien cavare, débourser) cavet nom masculin ● caver (synonymes) verbe transitif (italien cavare, débourser) Miser une somme d'argent à certains jeux.
Synonymes :
- miser
● caver
verbe transitif
(latin cavare, creuser)
Littéraire. Creuser le sol, la roche par-dessous.
● caver (homonymes)
verbe transitif
(latin cavare, creuser)
I.
⇒CAVER1, verbe trans.
A.— Emploi trans.
1. Faire un creux, en surface ou en profondeur. Synon. creuser, miner.
— [Le compl. désigne un élément naturel, dans les phénomènes de l'érosion] Creuser, creuser en dessous. Un rocher qui aurait été cavé pour tirer la pierre du dedans (BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, p. 126).
— P. ext. Creuser quelque chose, faire un trou dans quelque chose. Allongé sur la croupe, aplati de la sorte, il paraissait aussi droit qu'un i. Sa bosse avait cavé le sable (L. CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 243).
2. [Le compl. désigne une partie du corps, p. ex. des joues, des yeux, etc.] Rendre cave, creux, enfoncé (par l'amaigrissement, la fatigue) :
• La tête bandée, elle ressemblait à une sœur. Aussi blanche que ses bandages, les traits cavés, les tempes mouillées. N'était-elle pas quasi morte?
POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, p. 284.
B.— Emploi pronom. passif [Le suj. est un inanimé concr. (une partie du corps, yeux, joues, traits)] Devenir cave, creux. Synon. se creuser. Ses yeux s'étaient encore cavés avec le temps, et cela leur faisait un cerne perpétuel (ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 47).
Prononc. et Orth. :[kave], (je) cave [ka:v]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Av. 1150 part. passé « creusé » (Pélerinage Charlemagne, éd. P. Aebischer, 440); 1669 se caver « se creuser (en parlant des yeux) » (LA FONTAINE, Psyché, éd. H. Regnier, t. 8, p. 219). Il est difficile de préciser si caver est empr. au lat. cavare « creuser » ou représente la forme norm. passée d'abord en agn. (Pélerinage Charlemagne, supra; Marie de France) puis dans la lang. littér. non dial.; v. aussi chaver et chever. Fréq. abs. littér. :17.
II.
⇒CAVER2, verbe.
JEUX
A.— Emploi trans. [À certains jeux de cartes] Mettre une cave, une certaine somme d'argent comme enjeu. Synon. miser. Caver 1 000 f.
— Emploi abs. Mettre la mise.
— Caver au plus fort. Miser la cave la plus forte déjà en jeu.
♦ Au fig., fam. Caver au plus fort. Tout porter à l'extrême, exagérer. Caver au pire. S'attendre à la pire solution qui puisse arriver :
• Je pense que les entrepreneurs consentiraient à n'être payés que par acomptes sur deux, peut-être sur trois exercices. Je cave au pire.
MÉRIMÉE, Lettres à Ludovic Vitet, 1870, p. 103.
B.— Emploi pronom. Se caver. Se caver d'une certaine somme.
Prononc. et Orth. :[kave], (je) cave [ka:v]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1642 (OUDIN, Recherches ital. et fr., 2e part. ds DG : caver au jeu de prime). Empr. à l'ital. cavare (HOPE, p. 280) attesté ds BATT. dep. le XIVe s. (Dante), au sens de « creuser, extraire », spéc. « tirer, retirer de sa poche, débourser, dépenser » au XVIe s. (Le Tasse). L'ital. est issu du lat. cavare, v. caver1. Fréq. abs. littér. :4. Bbg. BOULAN 1934, p. 26. — HOPE 1971, p. 280. — WIND 1928, p. 161, 203.
1. caver [kave] v.
ÉTYM. Av. 1150, au p. p.; du lat. cavare, de cava. → 1. Cave.
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♦ Vieux ou régional.
1 V. tr. Creuser, miner.
1 Cette eau qui tombe première sur ce rocher, le cave à l'endroit de sa chute (…)
Bossuet, Traité de la concupiscence, 15.
2 V. intr. || La rivière a cavé sous la pile du pont.
2 Elle ne se fait pas prier; elle donne du groin en avant et elle « cave », puisque c'est son métier.
Colette, la Paix chez les bêtes, « La petite truie de M. Rouzade », p. 177.
3 V. intr. Escrime. Retirer le corps en portant une botte.
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se caver v. pron.
♦ Devenir cave. || Ses yeux se cavent, se creusent.
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COMP. 2. Décaver.
HOM. Cavée, 2. caver. — V. aussi 1. Cave, 2. cave, 3. cave.
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2. caver [kave] v.
ÉTYM. 1642, Oudin; ital. cavare « creuser », puis « tirer de sa poche ».
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1 V. intr. Faire mise d'une somme d'argent, à certains jeux : poker, bouillotte… ⇒ Miser. — Fig. || Caver au plus fort : porter tout à l'extrême. || Caver au pire : prévoir le pire, s'y préparer.
2 V. tr. Trans. dir. || Caver mille francs.
0 Il ne cavait d'abord que trois ou quatre pistoles.
Antoine Hamilton, Mémoires du comte de Gramont, 31.
♦ Trans. indir. || J'ai cavé de mille francs.
♦ Pron. || Se caver. || Il s'est cavé de…
3 Vx. Tromper (au jeu).
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CONTR. 1. Décaver.
DÉR. (De 3.) 3. Cave, 2.
HOM. Cavée, 1. caver. — V. aussi 1. Cave, 2. cave, 3. cave.
Encyclopédie Universelle. 2012.